Iran : la chercheuse Fariba Adelkhah est sortie de prison, mais reste assignée à résidence
Au titre des mesures sanitaires et dans le cadre d’une permission pour cause médicale, Fariba Adelkhah est sortie de prison le 03/10/2020 et a regagné son domicile personnel où elle est assignée à résidence, sous contrôle d’un bracelet électronique, annonce le même jour le comité de soutien de la chercheuse franco-iranienne détenue en Iran.
« Cela ne change rien au fond du problème. Fariba reste prisonnière scientifique, sous le coup d’une peine de prison de cinq ans, à l’issue d’un “procès” inique, sur la base d’accusations ineptes. Nous nous félicitons que le ministre des Affaires étrangères ait, ces derniers jours, réitéré la position de la France en réponse à une question parlementaire et, à nouveau, à l’Assemblée générale des Nations Unies », précise le comité.
Directrice de recherche de Sciences Po au Ceri
Centre de recherches internationales
, détenue en Iran depuis le 05/06/2019, Fariba Adelkhah avait été condamnée à deux peines de prison par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, le 16/05/2020 :
• l’une de cinq ans, pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » ;
• l’autre d’un an, pour « propagande contre le système politique de la République islamique d’Iran ».
La peine de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah à cinq ans de prison en Iran avait été confirmée en appel, selon RFI et l’agence Reuters, le 30/06/2020.
« Nous continuons donc à nous battre pour que l’innocence de notre collègue soit reconnue et qu’elle recouvre sa liberté de recherche et de mouvement. Mais nous pouvons désormais le faire avec un peu de baume au cœur », conclut le comité de soutien.
Un rassemblement prévu le 15/10/2020
Le comité de soutien de Fariba Adelkhah annonce par ailleurs la tenue le 15/10/2020 :
- d’un rassemblement « masqué et distancié » destiné à « lui redire notre soutien », à 13 h 30 au Ceri Centre de recherches internationales ;
- du séminaire « Fariba Adelkhah : sociologie et anthropologie sociale du politique. Penser en pensant à elle » à 14 h 30, « en présentiel pour ceux qui le peuvent, et en visio pour ceux qui ne pourraient être présents : venez nombreux pour bien signifier que ni la pandémie ni l’été ni son assignation à résidence ne nous la font oublier ».
« D’autres actions sont en cours. Nous enverrons très rapidement un e-mail récapitulatif », ajoute le comité de soutien.
Possibilités de communication avec la chercheuse
« Par ailleurs, nous vous tiendrons au courant des possibilités de communication avec Fariba que son nouveau régime semi-carcéral lui donne. Il est clair en tout cas qu’elle pourra mieux prendre la mesure de votre soutien, depuis plus d’un an, même si vraisemblablement elle ne pourra vous exprimer directement sa reconnaissance », précise le comité de soutien.
« Telle que nous la connaissons, nous pressentons aussi qu’elle poursuivra sa lutte pour retrouver ses droits, mais aussi pour ses compagnes d’infortune, en bonne lionne du Khorassan qu’elle est. Enfin, elle pourra faire les examens médicaux que nécessitent les séquelles de sa longue grève de la faim. Dès que possible nous vous tiendrons informés de son état de santé », ajoute-t-il.
Quelques réactions à cette annonce
Antoine Petit
P-DG @ Centre national de la recherche scientifique (CNRS) • Professeur des universités @ École normale supérieure Paris-Saclay (ENS Paris-Saclay)
, P-DG du CNRS
Centre national de la recherche scientifique
#FreeFariba Je salue la libération temporaire de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkrah emprisonnée en Iran depuis plus d’un an. Je demande que sa libération soit définitive. pic.twitter.com/pd1a2ye4r7
— Antoine Petit (@antoine_petit_) 3 octobre 2020
Franck Loureiro
Directeur du pôle éco-campus et infrastructures @ Université de la Réunion
du Sgen-CFDT
Syndicat général de l’Éducation nationale - Confédération française démocratique du travail
#FreeFariba Dans la joie de la nouvelle, je me suis trop précipité ...
— loureiro franck (@FranckLoureiro) 4 octobre 2020
Pour cause médicale, Fariba est sortie de prison samedi 3 oct mais elle est assignée à résidence, sous contrôle d'un bracelet électronique. Fariba reste prisonnière. La mobilisation doit continuer ! https://t.co/1oxMEBcwOt
Ceri Sciences Po
Enfin une bonne nouvelle Fariba Adelkhah @CERI_SciencesPo est sortie de prison et a regagné son domicile personnel où elle est assignée à résidence, sous contrôle d’un bracelet électronique https://t.co/WPTBdCnT6j#FreeFariba pic.twitter.com/NcwVPm5eGS
— CERI Sciences Po (@CERI_SciencesPo) 3 octobre 2020
Réseau Pause Programme national d’accueil en urgence des scientifiques et des artistes en exil
Nous nous réjouissons de cette nouvelle qui doit notamment permettre une prise en charge médicale des séquelles de la grève de la faim de Fariba. Néanmoins la lutte pour sa libération continue ! #Freefariba https://t.co/8HHMSacki0
— PAUSE (@Programme_PAUSE) 5 octobre 2020
Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la Mairie de Paris
C’est un immense soulagement ! La libération de #faribaadelkhah doit devenir totale et définitive ! https://t.co/knazI66lBb
— Emmanuel Grégoire (@egregoire) 3 octobre 2020