Le 09/07/2020, 400 jours s’étaient écoulés depuis l’arrestation de Fariba Adelkhah, directrice de recherche franco-iranienne du Ceri Centre de recherches internationales (Sciences Po Paris, CNRS Centre national de la recherche scientifique ), et son emprisonnement dans la prison d’Evin, près de Téhéran en Iran, met en avant son comité de soutien, le 08/07/2020.

Celui-ci lance donc une campagne de soutien pour les 400 jours de son emprisonnement, qui consiste à diffuser chaque jour, à partir de cette date, des messages sur Facebook et Twitter, « pour lui dire notre soutien et aussi notre reconnaissance à l’égard de son engagement personnel pour la défense de la liberté scientifique, en Iran, au Moyen-Orient, et de par le monde ».

Le lancement de cette campagne intervient après que la peine de la chercheuse franco-iranienne à cinq ans de prison en Iran est confirmée en appel, selon RFI et l’agence Reuters, le 30/06/2020. Fariba Adelkhah avait été condamnée à deux peines de prison par la 15^e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, le 16/05/2020 :
• l’une de cinq ans, pour collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale ;
• l’autre d’un an, pour propagande contre le système politique de la République islamique d’Iran.

« La confirmation en appel, le 30/06, par un tribunal de Téhéran, de la condamnation à cinq ans de prison de l’anthropologue Fariba Adelkhah confirme que le métier de chercheur en sciences sociales est devenu à haut risque. Une dizaine d’universitaires occidentaux ont été ainsi pris en otages par la République islamique », analyse Jean-François Bayart, chercheur honoraire au Ceri et coordinateur du comité de soutien, dans une tribune publiée par Le Monde le 09/07/2020.

Et la République islamique d’Iran « n’est pas la seule à se livrer à ce genre de pratiques », poursuit-il. « La Turquie, les Émirats arabes unis, Israël, la Russie, la Chine portent de plus en plus ouvertement atteinte à la liberté scientifique internationale.

L’Égypte est allée jusqu’à tuer dans des conditions atroces un doctorant italien de l’Université de Cambridge, Giulio Regeni, en 2016. Les États-Unis arrêtent eux aussi des chercheurs étrangers sur la base d’accusations souvent arbitraires, dans le cadre de leur politique de sanctions urbi et orbi ou au nom du Patriot Act. »