Iran : une Prix Nobel de la Paix appelle à la libération de Fariba Adelkhah, emprisonnée depuis un an
Shirin Ebadi, Prix Nobel de Paix en 2003 et première femme juge en Iran, dénonce les raisons de détention et appelle à la libération de Fariba Adelkhah, directrice de recherche de Sciences Po au Ceri
Centre de recherches internationales
. Le 05/06/2020 marque en effet le premier anniversaire de son emprisonnement en Iran.
« Fariba Adelkhah est un otage du gouvernement iranien. Elle n’a commis aucun crime, le procès qui a été fait est injuste, parce que durant les premiers mois de son arrestation, durant ses interrogatoires, elle n’avait pas le droit d’avoir un avocat », déclare Shirin Ebadi, dans une vidéo publiée par Science Po le 04/06.
La chercheuse franco-iranienne a été condamnée à deux peines de prison par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, comme l’indiquait son avocat, Saeed Dehghan, à Reuters le 16/05 :
• l’une de cinq ans, pour collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale ;
• l’autre d’un an, pour propagande contre le système politique de la République islamique d’Iran.
Shirin Ebadi indique que « ce verdict n’est pas encore définitif » et « espère qu’il ne le sera pas ». Elle ajoute : « Malheureusement, le gouvernement iranien abuse des individus ayant la double nationalité pour atteindre ses propres fins politiques en les prenant en otage ».
Elle évoque ainsi la libération en avril 2020 de Roland Marchal, chercheur au Ceri et emprisonné au même moment : « Cette personne dont le gouvernement a prétendu qu’elle était un espion a été échangée contre un prisonnier iranien qui avait acheté des armes pour le gouvernement iranien ».
« Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que Roland Marchal n’était absolument pas coupable. Car si l’on suivait la loi, il ne faudrait pas libérer un coupable. »
La vidéo de Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix en 2003
Appel de la condamnation
Saeed Dehghan, l’avocat de Fariba Adelkhah, indiquait à Reuters le 16/05 qu’il prévoyait de faire appel.
« En Iran, les condamnations en appel ne peuvent être supérieures à celles décrétées en première instance », précisait alors le comité de soutien de la chercheuse, le même jour.
« Il faut donc espérer que la condamnation soit allégée, mais rien n’est moins sûr puisqu’il s’agit d’un procès kafkaïen, au sens littéraire du terme : sans matière, sans procédure, sans temporalité. »
Déposer un appel prendra « deux à trois semaines, et nous n’aurons probablement pas de nouvelles avant trois ou quatre mois, même s’il n’y a pas vraiment de règles dans ces cas-là », estime Béatrice Hibou, directrice de recherche CNRS Centre national de la recherche scientifique et membre du comité de soutien, contactée par News Tank le 18/05.
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Fiche n° 2221, créée le 25/06/2014 à 11:09 - MàJ le 06/11/2024 à 11:39