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Think Education : Quelles technologies pour l’innovation pédagogique ?

Paris - Actualité n°61745 - Publié le 05/02/2016 à 15:49
©  News Tank-LM
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« Il est essentiel de bien réfléchir aux choix pédagogiques et aux grandes orientations que l’on souhaite impulser avant d’investir dans une technologie. Mais de temps en temps, il faut savoir foncer ! Notre société subit une mutation profonde et nos usagers, c’est-à-dire les étudiants attendent de nous de nouvelles approches en termes d’enseignement. Ils ont un smartphone, souvent une tablette et vont sur les réseaux sociaux où ils collaborent fortement entre-eux. Dans ce cadre, les enseignants ont un rôle central de coaching voire de médiateur. Ils sont donc au cœur de ce changement et doivent proposer en permanence de nouvelles ressources pédagogiques », indique Philippe Chiu, directeur général d’IONISX, filiale du groupe Ionis, lors de l’atelier de Think Education « Quelles technologies pour l’innovation pédagogique ? », le 02/02/2016.

L’atelier animé par Gilbert Azoulay (News Tank) réunissait Michaël Bourgatte, maître de conférences en Humanités numériques et directeur délégué du Centre Edouard Branly (Institut catholique de Paris) ; Alain Léon, directeur central des opérations de Studialis ; Cécile Dejoux, professeur des universités en science de gestion au Cnam ; et Philippe Chiu, directeur général d’IONISX.

Des technologies pour suivre les usages

Atelier - Quelles technologies pour l’innovation pédagogique ? - ©  News Tank-LM
 « Il y a une différence importante dans les usages des contenus en ligne entre ce que l'étudiant dit faire et ce qu’il fait réellement. Nous possédons une base de statistiques qui recense des dizaines de millions d’actions effectuées par nos étudiants (lancer ou mettre sur pause une vidéo, répondre à un quizz, discuter…) », indique Philippe Chiu, directeur général d’IONISX. 

Ce laboratoire de « teaching and learning » permet de prévoir les besoins des élèves en analysant leurs usages. On remarque des pics parfois en plein milieu de la nuit, la veille de partiels ». Et d’ajouter : « L’open source permet d'échanger et de réarranger les pratiques avec d’autres institutions et ce, même à l’international. Nos outils s’améliorent sans cesse grâce aux communautés apprenantes ».

Des investissements nécessaires

Atelier - Quelles technologies pour l’innovation pédagogique ? - - ©  News Tank-LM
Pour Alain Léon, directeur central des opérations de Studialis : « La technologie est devenue une préoccupation quotidienne. C’est un élément important d’investissement. A ce sujet, nous avons misé sur un nouveau campus où le digital est partout, en termes de technologie mais également sur le plan de l’organisation, en renforçant notamment le collaboratif entre les différents acteurs ».

Michaël Bourgatte décrit le dispositif de l’ICP : « Une équipe de chercheurs qui forment les enseignants, un ingénieur numérique qui fait du “baby-sitting” technique en assistant les professeurs dans leurs projets et une personne en charge des scénarios et de la réalisation de ressources. »  Un investissement nécessaire car « il n’y a pas de standards dans le digital, pas de technologie salutaire. Il est nécessaire d’avoir un organe doté de de compétences pédagogiques, technologiques et de production. Cette équipe travaille avec les enseignants pour trouver le meilleur moyen de transmettre leur savoir. Les solutions ne se trouvent pas sur une étagère, il faut assumer l’hétérogénéité. »

Le cas du Mooc « Du manager au leader agile »

Cécile Dejoux, professeur des universités en sciences de gestion au Cnam et créatrice du Mooc « Du manager au leader agile », qui a été le plus suivi de France en2015, expose les raisons de ces résultats :

  • « Mon projet connait ce succès car il grandit et se métamorphose. Il est comme tout être vivant, il change. C’est un objet d'évolution continue. A chaque édition, on doit être au plus près du sujet mais qu’il soit aussi vulgarisé. Tous les retours sur les points négatifs sont pris en compte pour être retravaillés à chaque publication. Cette réussite repose sur trois raisons principales : un thème dynamique avec une logique de progression, mes 15 ans d’expérience d’enseignement à distance et la tradition du Cnam pour les cours non “classiques” ».

Néanmoins « le Mooc a une durée de vie limitée et il faut le réinventer sans cesse. Cet outil doit s’appuyer sur ce qui marche et innover en même temps. Il faut stimuler les “moockeurs” et redynamiser la formation continue ».

« Je me pose toujours cette question “Comment vais-je détruire mon Mooc pour que demain des personnes apprennent et se fassent plaisir ?”. Il faut “uberiser” son produit sans cesse… c’est-à-dire imaginer un concurrent qui peut faire mieux ! »

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