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CNRS : télétravail privilégié « au moins » jusqu’au 02/06/2020, puis retour « quasi-normal » envisagé

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°182550 - Publié le 07/05/2020 à 15:06
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©  D.R.
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« Au moins jusqu’au 02/06 et en attendant de nouvelles directives du gouvernement, le télétravail doit continuer à être privilégié lorsqu’il est possible », déclare Antoine Petit P-DG @ Centre national de la recherche scientifique (CNRS) • Professeur des universités @ École normale supérieure Paris-Saclay (ENS Paris-Saclay)
, P-DG Président(e)-directeur(rice) général(e) du CNRS Centre national de la recherche scientifique , dans un message envoyés aux agents de l’organisme, le 06/05/2020, et dont News Tank a obtenu copie.

Malgré tout, à partir de la levée du confinement le 11/05, une reprise progressive en présentiel est prévue. Elle portera prioritairement sur les activités scientifiques :
• « expérimentales (sous réserve des vérifications nécessaires à leur bon déroulement) ;
• importantes pour l’avancement d’une thèse de doctorat ;
• liées à des ressources contractuelles importantes, ou qui utilisent des consommables coûteux qui seraient prochainement périmés », précise-t-il.

En outre, pour cette reprise en présentiel, le CNRS souligne qu'« il conviendra de porter une attention particulière aux difficultés particulières des personnels (transports, écoles, crèches, santé), mais aussi aux souhaits des agents désireux de revenir travailler en présentiel (situation de télétravail compliquée, agents en ASA Autorisation spéciale d’absence , doctorants, etc.) », dans le plan de reprise d’activité des entités hébergées par l’organisme. Ce document, dont News Tank a obtenu copie, a été présenté en CCHSCT Comité central d’hygiène et de sécurité des conditions de travail le 04/05.

Il ajoute que « le retour en présentiel est dépendant de la possibilité d’assurer sur le lieu de travail la sécurité et la protection des agents ». Ainsi, devront être organisés des horaires décalés, des marquages de distanciation, des fournitures de masques, des aménagements des bureaux, des parcours de circulation sécurisés et une offre de restauration.

Pour se préparer à cette reprise progressive en présentiel, une phase de préparation est prévue, jusqu’au 11/05, dans le but d’identifier les « moyens nécessaires à la réouverture en toute sécurité », notamment la disponibilité d’EPI Equipements de protection individuelle « en quantité suffisante », l’inventaire des produits utilisés non périmés, le recensement des fournisseurs opérationnels, etc.

En outre, l’organisme liste, dans un second document, des mesures d’hygiène et de sécurité pour le déconfinement. « Le CNRS a fait le choix de commander massivement » des masques chirurgicaux à usage unique, indique-t-il ; il en a commandé 500 000, précise Sandrine Chenesseau, représentante SNPTES Syndicat national des personnels techniques, scientifiques et des bibliothèques de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la culture au CCHSCT du CNRS, à News Tank, le 06/05.

Quant à la dernière phase prévue par le plan de reprise, elle doit se dérouler du 03/06 jusqu'à fin juillet 2020. Selon le document, « un fonctionnement quasi-normal ante-pandémie des effectifs en présentiel peut être réalisable si les conditions économiques et sanitaires liées au Covid-19 le permettent ».


Deux recommandations votées à l’unanimité par le CCHSCT

Le CCHSCT Comité central d’hygiène et de sécurité des conditions de travail du CNRS Centre national de la recherche scientifique a voté à l’unanimité deux recommandations, le 04/05/2020, à l’occasion de la présentation du plan de reprise d’activité des entités hébergées par l’organisme. Les organisations syndicales préconisent notamment :

  • d’appliquer les mesures d’hygiène et de sécurité à tous les lieux de travail des agents du CNRS, quel que soit l’hébergeur ;
  • de faire un suivi de la reprise et que le CCHSCT soit tenu au courant.

Le choix d’une égalité de traitement à l'échelle de chaque unité

Dans son plan de déconfinement, publié le 04/05, le Mesri Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation indique que, « pour une unité donnée, le respect des conditions sanitaires et la disponibilité des équipements sanitaires sont assurés de manière identique pour l’ensemble des personnels travaillant en présentiel au sein de l’unité, quel que soit leur employeur ».

A ce titre, « sauf exception », c’est à l'établissement hébergeur de l’unité de proposer les modalités de mise en œuvre de ce principe, en concertation avec les autres tutelles.

Ainsi, « il appartient à chaque hébergeur de décider des modalités d’ouverture de ses locaux, et de leurs conditions d’accès et d’utilisation », écrit Antoine Petit P-DG @ Centre national de la recherche scientifique (CNRS) • Professeur des universités @ École normale supérieure Paris-Saclay (ENS Paris-Saclay)
, P-DG Président(e)-directeur(rice) général(e) du CNRS, dans son message aux agents.

« Sans occulter nos responsabilités d’employeur, nous avons convenu que, de manière générale, l’hébergeur serait responsable de la sécurité sanitaire de l’ensemble des agents qu’il héberge, quels que soient leurs employeurs. Nous ferons bien sûr preuve de solidarité entre nous, si la situation l’exige. »

Une égalité de traitement demandée à l'échelle du CNRS

Toutefois, les représentants du personnel du CCHSCT recommandent que, « quel que soit l’hébergeur de ses agents », la direction de l’organisme « s’assure que les mesures d’hygiène et de sécurité pour un déconfinement progressif au sein du CNRS, établies par la direction du CNRS, soient appliquées dans tous les lieux de travail des agents du CNRS ».

Aucune réouverture de laboratoire sans garantie pour la santé et la sécurité des personnels »

En outre, ils demandent à ce que « ces obligations de moyens leur soient explicitées au niveau national et qu’une déclinaison régionale soit présentée dans chaque CRHSCT Comité régional d’hygiène et de sécurité des conditions de travail . Le CNRS devra s’assurer qu’aucune réouverture de laboratoires ou de services ne puisse se faire en l’absence de moyens permettant d’assurer la santé et la sécurité des personnels. »

Interrogée sur cette demande, Sandrine Chenesseau, représentante SNPTES Syndicat national des personnels techniques, scientifiques et des bibliothèques de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la culture au CCHSCT, souligne qu’en tant qu’employeur, ces enjeux relèvent de la responsabilité du CNRS.

« On se retrouve avec des agents CNRS qui ne vont pas être protégés de la même façon. Le CNRS a décidé de se fournir en masques chirurgicaux, et nous a bien expliqué pourquoi :

  • c’est moins cher ;
  • cela protège mieux que d’autres types de masques car les pores sont plus resserrés ;
  • et cela évite de devoir les laver après chaque utilisation pendant 30 minutes à 60°, ce qui n’est pas très bien pour l’empreinte carbone.
Seulement deux masques en tissu par agent dans certaines universités »

Or, beaucoup d’agents sont dans des UMR Unité mixte de recherche hébergées par une universités, et toutes les universités n’ont pas les mêmes moyens financiers. Donc certaines d’entre elles ont fait le choix de fournir des masques en tissu, parfois seulement deux par agent. »

« Si certains agents ne se voient pas fournir de masque par leur tutelle hébergeante, on nous dit qu’ils pourront demander à leur délégation régionale, et qu’elle leur en fournira. Mais dans certaines régions, ce n’est pas réaliste : la délégation régionale peut se trouver à plus de 100 km du laboratoire. »

De son côté, Patrick Monfort Directeur de Recherche @ Centre national de la recherche scientifique (CNRS) • Elu au comité technique @ Centre national de la recherche scientifique (CNRS) • Membre représentant les personnels au… , représentant au CCHSCT et secrétaire général du SNCS-FSU Syndicat national des chercheurs scientifiques - Fédération Syndicale Unitaire , précise à News Tank, le 06/05, que le CNRS a commandé « plus de masques que le besoin qu’il évalue par rapport aux agents qu’il héberge, qu’ils soient CNRS ou non, afin de pouvoir en donner à ses personnels s’ils ont des difficultés pour en avoir ».

L’ensemble des organismes et institutions est responsable »

« Nous souhaitons que ce plan mis au point par le CNRS s’applique à tous ses personnels, qu’ils soient dans ses bâtiments ou non. Mais aujourd’hui, les établissements discutent entre eux sur le sujet. Finalement, l’ensemble des organismes et institutions est responsable de l’ensemble des personnels. »

« Nous aimerions que le CNRS réagisse et nous espérons que le PRA soit remanié », indique Sandrine Chenesseau, interrogée sur ses attentes vis-à-vis des deux recommandations du CCHSCT voté. L’organisme dispose de deux mois pour répondre, précise-t-elle.

Pour elle, le plan de reprise d’activité des entités hébergées par le CNRS est « court, assez imprécis, et laisse donc la place à de grandes incertitudes pour les agents, qui devront s’en référer au plan de reprise d’activité de leur tutelle hébergeante ». « Cela donne beaucoup de pouvoir aux acteurs locaux », regrette-t-elle, se disant « un peu déçue » par le document.

Toutefois, elle souligne que « le conseil d’administration écoute bien. Il a toujours répondu à nos questions et est allé dans notre sens. »

Le prochain CCHSCT doit se tenir le 19/05. L’ordre du jour daté du 05/05/2020, dont News Tank a obtenu copie, prévoit entre autres un point de situation sur la pandémie due au Covid-19 et sur le plan de reprise d’activité.

Autres préconisations du CCHSCT

Dans une seconde recommandation, le CCHSCT préconise notamment :

  • concernant la médecine de prévention, que les moyens nécessaires à la prise en charge des demandes supplémentaires soient anticipées, car elles « ne peuvent être assurées au détriment du suivi médical habituel des agents » ;
  • pour les assistants de prévention et les IRPS Ingénieur régional de prévention et de sécurité , qui vont « être énormément sollicités dans cette reprise d’activités », qu’une banque d’outils de communication générique soit mise à la disposition de toutes les structures ;
  • concernant l’accompagnement de la reconstruction des collectifs et l’intégration des risques psychosociaux induits par la pandémie, qu’un suivi de la reprise soit mis en place et le CCHSCT tenu au courant ;
  • concernant la santé des personnels, qu’il soit recommandé aux agents de prendre leur température au levé et de ne pas venir en cas de dépassement de la température normale ;
  • pour les congés maladie, que le gel de la journée de carence soit maintenu ;
  • à l'échelle locale, que le PRA Plan de reprise d’activité de chaque région soit présenté aux CRHSCT ;
  • concernant les EPI Equipements de protection individuelle , que les dates de livraison soient données aux unités « le plus rapidement possible ».

« La première priorité est d’accompagner les collectifs et les individus à la sortie de crise », indique Hugues de La Giraudière, directeur des ressources humaines du CNRS, dans un entretien publié par l’organisme le 04/05/2020.

« La DRH est donc en train de finaliser des préconisations en matière d’accompagnement RH du retour à la normale, qui reposent sur trois grands axes, déclinés en actions à conduire au profit du collectif ou de l’individu :

• renforcer l’accompagnement social des agents et la prévention des risques psychosociaux ;

• maintenir la bienveillance et renforcer la coopération au sein de l’établissement ;

• accompagner, mobiliser et responsabiliser les encadrants, quel que soit leur niveau, qui sont particulièrement sollicités au cours du confinement.

Dès qu’elles auront été finalisées, des recommandations seront diffusées et mises à la disposition du personnel dans les espaces Covid-19 et RH de l’Intranet. »

Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

Le CNRS est le principal organisme de recherche français.


Catégorie : Organismes publics de recherche
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Fiche n° 1955, créée le - MàJ le 09/09/2021 à 12:31

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