Gouvernement Bayrou : Élisabeth Borne ministre de l’éducation, du supérieur et de la recherche

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Mouvement n°349061 - Publié le 23/12/2024 à 18:17 - Mis à jour le 23/12/2024 à 19:01

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Élisabeth Borne Ministre d’État @ Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
, députée du Calvados (Ensemble pour la République), est nommée ministre d’État, ministre de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans le gouvernement de François Bayrou Premier ministre @ Chef du Gouvernement - Hôtel de Matignon • Maire @ Ville de Pau • Président @ Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées • Président @ Modem
• Né le 25/05/1951 , annonce l’Élysée, le 23/12/2024, confirmant les informations publiées un peu plus tôt par News Tank.

Élisabeth Borne, numéro 2 dans l’ordre protocolaire, est accompagnée de Philippe Baptiste, comme ministre délégué à l’ESR Enseignement supérieur et recherche .

Tous deux succèdent à Anne Genetet
, ministre de l’éducation nationale, et à Patrick Hetzel Professeur en sciences de gestion @ Université Paris 2 - Panthéon-Assas
, ministre de l’ESR, nommés le 21/09/2024 par Michel Barnier
, alors Premier ministre. Ce dernier a démissionné après l’adoption d’une motion de censure par l’Assemblée nationale, le 04/12.

François Bayrou a été chargé de former un gouvernement par Emmanuel Macron, président de la République, le 13/12.

Diplômée de l’ENPC Ecole nationale des Ponts et Chaussées et de l’École polytechnique, Élisabeth Borne démarre sa carrière en 1987 comme cheffe du bureau des effectifs et de l’organisation au ministère de l’équipement jusqu’en 1989, puis secrétaire générale du schéma directeur d’Île-de-France (1989-1991), et conseillère technique en charge de la programmation et du développement universitaire au cabinet des ministres de l’éducation nationale, Lionel Jospin puis Jack Lang (1991-1993).

Elle prend ensuite la direction technique d’Adoma, avant de revenir au ministère de l’équipement comme chargée de la sous-direction des chemins de fer en 1996. Conseillère chargée de l’urbanisme, de l’équipement, du logement, des transports et de la ville au cabinet du Premier, ministre Lionel Jospin de 1997 à 2002, elle devient ensuite directrice de la stratégie de la SNCF Société nationale des chemins de fer français , puis de l’urbanisme de la Ville de Paris en 2008.

En 2013, elle est nommée préfète de la Vienne avant de devenir directrice de cabinet au ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie en 2014, puis P-DG Président(e)-directeur(rice) général(e) de la RATP Régie autonome des transports parisiens en 2015.

À l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, elle devient ministre chargée des transports (2017-2019) puis de la transition écologique et solidaire (2019-2020) et du travail, de l’emploi et de l’insertion en juillet 2020. Elle est Première ministre de mai 2022 à janvier 2024.

Retour sur ses priorités passées pour le scolaire et la jeunesse

La feuille de route de la Première ministre Élisabeth Borne, annoncée en 2023, s’organise autour de quatre axes principaux : le plein emploi et la réindustrialisation, la transition écologique, la refondation des services publics, et l’ordre républicain accompagné d’un encouragement à l’engagement citoyen.

Pacte Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises enseignant

Dans le domaine éducatif, elle met en œuvre des mesures, telles que le « pacte enseignant » (dont les mesures sont annoncées par Emmanuel Macron), incluant une hausse des rémunérations pour les professeurs, des remplacements systématiques en cas d’absences de courte durée et la généralisation des sessions hebdomadaires de soutien en français et mathématiques à l’école primaire.

Harcèlement

C’est Élisabeth Borne qui présente le Plan interministériel contre le harcèlement scolaire, le 27/09/2023. Elle annonce l’intégration de cours d’empathie dans les cursus scolaires, un questionnaire de détection pour les élèves dès le CE2, et la création de cellules spécialisées dans chaque rectorat. La Première ministre insiste sur la saisine systématique du procureur dans les cas préoccupants et le renforcement des sanctions contre le cyberharcèlement, incluant des interdictions d’accès aux réseaux sociaux.

Conseil national de la refondation

Dans le cadre des travaux du CNR Conseil national de la refondation , Élisabeth Borne a souligné, lors du Conseil des ministres du 01/03/2023, que plus de 15 000 établissements scolaires avaient manifesté un intérêt pour la démarche « Notre école, faisons-la ensemble ».

Le 21/06/2023, lors des Rencontres jeunesse de Matignon, Élisabeth Borne a présenté une série de mesures destinées aux jeunes, élaborées dans le cadre des travaux du CNR Jeunesse. Elle a annoncé un plan de rénovation pour 12 000 logements étudiants en trois ans, un complément de 30 € par mois pour les étudiants boursiers ultramarins, et une aide de 500 € pour passer le permis de conduire destinée aux lycéens professionnels. Elle a également confirmé la création de référents orientation dès la classe de 5^e et l’objectif de doubler les bénéficiaires du programme « 1 jeune, 1 mentor » d’ici 2027.

Ses priorités et prises de parole sur le supérieur, la recherche et l’innovation

Sa vision générale

Lors de son discours de politique générale le 06/07/2022, Élisabeth Borne a annoncé la volonté de son gouvernement d’investir dans les sites universitaires et les organismes de recherche pour renforcer leur rôle dans la transmission des savoirs et l’insertion professionnelle. Elle a également évoqué la simplification du système de bourses étudiantes, présentée comme une priorité dans les textes d’urgence sur le pouvoir d’achat.

Élisabeth Borne a affirmé la nécessité de renforcer les organismes nationaux de recherche en tant qu’agences de programmes. Elle a insisté sur leur rôle stratégique pour développer des projets innovants dans des domaines prioritaires tels que l’intelligence artificielle, le quantique ou l’hydrogène. La Première ministre a également déclaré vouloir simplifier la vie des chercheurs et revaloriser leurs carrières pour soutenir leur engagement dans ces secteurs clés.

Dans ses déclarations, Élisabeth Borne a régulièrement souligné l’importance d’une gouvernance partagée entre l’État, les universités et les territoires pour favoriser l’émergence de filières d’excellence. Lors de son déplacement au Havre, elle a salué la collaboration entre les acteurs locaux, estimant que « le succès de l’ESR normand repose sur une vision claire et partagée ».

Projet de loi immigration

Le projet de loi Immigration, adopté le 19/12/2023 après de vifs débats, a provoqué des tensions au sein du gouvernement et des réactions critiques dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Interrogée sur France Inter le 20/12, Élisabeth Borne a reconnu les inquiétudes soulevées, notamment par la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau Membre du conseil de surveillance @ Institut Curie • Professeure des universités @ Université Paris-Saclay (EPE)
, et certains présidents d’université, concernant des mesures jugées défavorables à l’attractivité de l’ESR français. Elle s’est dite ouverte à des ajustements, citant la mise en place d’une caution préalable pour les étudiants étrangers, prévue pour être modulée en fonction des ressources et du parcours des étudiants.

Gestion de la crise énergétique

Face à la hausse des coûts de l’énergie, Élisabeth Borne a annoncé le 27/10/2022 un mécanisme d’aide applicable à partir du 01/01/2023, incluant les universités et les organismes de recherche. Un fonds d’intervention de 275 M€, spécifique à l’enseignement supérieur et à la recherche, est mobilisé pour compenser les surcoûts, en tenant compte des réserves financières des établissements.

Plan France 2030

Élisabeth Borne place le Plan France 2030 au cœur de la stratégie d’innovation et de transition industrielle du gouvernement. Lors du premier anniversaire du plan le 18/11/2022, elle a annoncé un objectif d’engager 20 Md€ d’ici fin 2023, après avoir soutenu 1700 projets pour un total de 10 Md€ en 2022. Le plan vise à renforcer la prise de risque sur les technologies émergentes, notamment via un soutien de 500 M€ pour créer 500 start-up deep tech par an issues de la recherche, ainsi qu’une enveloppe de 5 Md€ dédiée aux innovations de rupture.

Hydrogène et décarbonation

Le 28/09/2022, Élisabeth Borne a salué le rôle central de la filière hydrogène dans France 2030 lors de son déplacement à Venette (Oise). Elle a annoncé que 2,1 Md€ d’aides d’État et 3,2 Md€ d’investissements privés soutiendraient la première vague du Piiec Projet important d’intérêt européen commun Hydrogène, incluant des projets industriels comme celui de Plastic Omnium, qui investira 160 M€ dans des infrastructures de production et de recherche.

Réorganisation de l’innovation et propriété industrielle

Dans le cadre de France 2030, Élisabeth Borne a également annoncé la dissolution de France Brevets pour réorganiser le pilotage de la politique de propriété industrielle.

Femmes et carrières scientifiques

Élisabeth Borne, elle-même diplômée de Polytechnique, a fait de la promotion des femmes dans les sciences et les carrières scientifiques une priorité de son action gouvernementale. Lors de la célébration des 50 ans de la mixité à l’École Polytechnique, elle a souligné que, si des progrès ont été réalisés, notamment dans les sciences de la vie ou la médecine, la représentation féminine reste insuffisante dans des domaines comme les mathématiques, la physique ou l’informatique.

Lors de la remise des Prix Irène Joliot-Curie, Élisabeth Borne a annoncé plusieurs mesures pour renforcer la place des femmes dans les filières scientifiques. Elle a notamment fixé l’objectif de parité d’ici 2027 dans les spécialités mathématiques, physique-chimie et mathématiques expertes au lycée, et souligné l’importance de la réintroduction des mathématiques obligatoires en classe de première.

Apprentissage

En tant que ministre du travail, de 2020 à 2022, elle a supervisé une forte croissance de l’apprentissage, atteignant 560000 contrats signés en 2021, avec une progression notable dans l’enseignement supérieur (+92 % pour les contrats bac+3 et bac+5 entre 2019 et 2020).

Elle a également également pointé des dysfonctionnements, notamment des abus liés à des centres de formation comptant une majorité d’apprentis sans contrat.