Learning Planet festival : les tendances 2024; un Festival de l’apprendre mieux identifié en France
Quelque 500 événements rythmeront la cinquième édition du Learning Planet festival et de sa déclinaison française, organisés du 24 au 27/01/2024 par le Learning Planet Institute (ex CRI
Centre de recherches interdisciplinaires
Paris) et ses partenaires de l’alliance Learning Planet. Il coïncide avec la journée internationale de l’éducation de l’Unesco
Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture
, le 24/01.
En France, l’événement se déploie sous le nom de « Festival de l’Apprendre », avec un accent particulier sur les événements en présentiel, impliquant les acteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur, des edtechs et des entreprises.
« Nous avions dénommé l’événement Learning Planet Festival depuis son origine en 2020 parce qu’il était imaginé avec l’Unesco. Mais des événements organisés sous le nom de Festival de l’apprendre ont émergé, à Lyon notamment sous l’impulsion de la Maison de l’apprendre que le CRI avait cofondée. Le Cercle APE (Apprendre ensemble) s’en est aussi saisi », déclare Olivier Bréchard, directeur du festival et de la Learning Planet Alliance à News Tank, le 19/01/2024.
« En France, l’enjeu du festival est de fédérer des communautés éducatives au niveau du territoire, dans le reste du monde c’est plutôt d’échanger », résume Olivier Bréchard.
La dynamique et la spécificité française seront donc plus visibles cette année : « Plus de 300 événements sont prévus à travers le territoire français. Chaque territoire s’en saisit de manière différente », dit Olivier Bréchard.
La mairie de Paris a par exemple créé un festival de l’éducation et un parcours dans dix lieux emblématiques comme l’Académie du Climat, la Gaieté Lyrique, le Lab Sorbonne… À Lyon, seront organisés une journée dédiée aux professionnels et une au grand public.
Les grandes thématiques du festival
Le Learning Planet Festival met l’accent sur « l’importance d’apprendre à prendre soin de soi, des autres et de la planète ». Ce thème récurrent s’aligne sur l’Objectif de développement durable 4.7 des Nations Unies, visant à éduquer au développement durable, aux Droits de l’homme, à l’égalité des sexes et à la promotion de la paix.
Le festival s’intéresse aussi à des thématiques actuelles telles que l’éthique de l’intelligence artificielle, avec des débats et des restitutions d’experts prévus lors de l’événement. L’art et l’éducation au développement durable restent des piliers fondamentaux.
Un programme co-construit, une plateforme active toute l’année
Le festival est piloté par le LPI avec une équipe « très restreinte » de six personnes, souligne Olivier Bréchard.
« Nous ne pouvons réussir que parce que 90 % du programme est co-construit avec d’autres. » Le festival se compose ainsi d’événements organisés par le LPI, d’autres imaginés avec des partenaires et d’événements liés aux thématiques du festival et proposés par des organisations tierces.
Le rôle de la plateforme en ligne
« Nous ne faisons pas tous ces efforts pour mobiliser une communauté seulement pendant une semaine. Notre volonté est que l’esprit du festival vive toute l’année grâce à la nouvelle version de notre plateforme en ligne. »
En effet learning-planet.org est désormais conçue pour accueillir des événements non seulement à l’occasion du Festival, mais tout au long de l’année.
Les tendances
La co-construction avec les jeunes
Première tendance repérée par Olivier Bréchard, la « co-construction avec les jeunes des temps forts du Festival et plus généralement de l’avenir de leurs apprentissages ». Un Guide sur le leadership intergénérationnel a été réalisé en partenariat avec Big Change, Salzburg Global Seminar, Cambridge Partnership for Education et YouthxYouth.
« Dans la droite ligne de ce que défend Antonio Gutierez, secrétaire général de l’ONU Organisation des Nations Unies , beaucoup de nos partenaires adoptent des démarches de co-construction de l’avenir de l’éducation. C’est une approche encore trop rare que nous voulons mettre en œuvre. »
Le Learning Planet Institute a signé un accord avec l’Université des Nations Unies pour la création d’une Planetizen University, « un projet ambitieux visant à co-concevoir un modèle universitaire avec les jeunes ».
Il pourra s’appuyer sur trois consultations conduites auprès des jeunes sur leurs attentes en matière d’éducation et d’engagement par Ashoka (en France), Animafac (en Europe) et Youth Talks (pour le reste monde).
Résultat du million de réponses récoltées :
« À l’échelle mondiale, le thème de l’éducation à la paix arrive loin devant les enjeux liés au climat. D’autres attentes autour du vivre ensemble sont exprimées. »
Autre illustration, le « Planetizen University Youth Design Challenge » qui consiste à imaginer l’université de demain. 200 participants ont formulé des propositions et un jury présentera les lauréats lors du festival. Les jeunes primés seront ensuite incubés et participeront à la construction du prototype de cette université planétaire, en lien avec l’Unesco.
Revoir les critères de performance du système éducatif : l’enjeu de l’épanouissement
Olivier Bréchard présente le concept d’« Education for Human Flourishing » qui fera l’objet d’une session le 26/01 :
« Plusieurs pays de l’OCDE Organisation de coopération et de développement économiques considérés comme étant les plus performants (Canada, Estonie, Finlande, Singapour…) ont créé un groupe de travail visant à transformer leurs systèmes éducatifs — qu’ils ne trouvent pas adaptés aux enjeux complexes du 21e siècle — en mettant la notion d’épanouissement humain et de respect des limites planétaires au cœur du système. »
Pendant le Festival, des représentants des pays impliqués vont se réunir avec Andreas Schleicher, directeur de l’éducation et des compétences de l’OCDE et « père » de Pisa Programme international pour le suivi des acquis des élèves , pour changer la raison d’être de leur système éducatif.
« Ils jugent que les critères de Pisa ne sont pas suffisants : ils veulent mettre au cœur du système éducatif l’épanouissement », poursuit-il.
Cette démarche est également celle des écosystèmes apprenants confrontés à des conditions extrêmes.
Le LPI a participé à un travail sur 100 d’entre eux afin d’analyser la manière dont se forment les apprentissages dans ces conditions (mégalopole de Delhi ; Nord du Bangladesh régulièrement inondé…).
Le bilan de l’édition 2023 et l’enjeu pour 2024
Olivier Bréchard indique qu’environ 60000 personnes de 191 pays ont participé à l’édition 2023.
Celle-ci a permis au LPI de renforcer ses liens avec des organisations de premier plan dans le monde entier : Arizona State University, Brookings Institution, NCEE aux États-Unis, Teach for All et les Nations-Unies, Office for Climate Education, International Science Council, etc.
Pour 2024, les objectifs chiffrés sont les mêmes. Qualitativement, Olivier Bréchard espère que ce moment sera un « catalyseur » :
« Ce doit être un moment d’émergence de groupes d’action. »
Learning Planet Institute (LPI)
Catégorie : Organismes publics de recherche
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Fiche n° 7995, créée le 12/12/2018 à 03:52 - MàJ le 17/12/2024 à 16:14