Réincarcération de F. Adelkhah : assertions du pouvoir iranien « nulles et non avenues » (soutiens)
« Le pouvoir “judiciaire” iranien prétend justifier la réincarcération de notre collègue par son prétendu non respect des règles de son assignation à résidence. Son avocat récusera point par point ces accusations infondées », déclare le comité de soutien de Fariba Adelkhah, le 16/01/2022 dans un communiqué intitulé « De l’art de justifier l’injustifiable », après l’annonce de la rééincaceration de la chercheuse franco-iranienne le 12/01.
Selon le comité, la directrice de recherche au Ceri
Centre de recherches internationales
Sciences Po « a fondamentalement respecté les limitations apportées à sa liberté de circulation :
• autant qu’il est possible de se conformer à une dizaine de pages de stipulations kafkaïennes,
• sans compter les dysfonctionnements réguliers et connus de son bracelet électronique,
• et la non communication à la société privée de surveillance des autorisations dérogatoires qui lui avaient été chichement accordées, par exemple pour se rendre sur la tombe de ses parents ».
Ses soutiens rappellent aussi que l’intervention des services de sécurité « avait limité le périmètre de circulation de Fariba Adelkhah à 300 mètres autour de son domicile alors que la décision initiale du tribunal comportait un périmètre beaucoup plus ample ».
Enfin, Fariba Adelkhah « ne s’est jamais vu notifier d’avertissement en bonne et due forme, conformément à l’usage, quant à ses prétendues violations des dispositions de son assignation à résidence », précise le comité.
Et d’ajouter que « les assertions du pouvoir “judiciaire” iranien sont donc nulles et non avenues et ne feront pas taire l’indignation qui s’est levée de par le monde à l’annonce de sa réincarcération ».
Les autorités iraniennes « utilisent cyniquement notre collègue »
Pour le comité de soutien, « ces contorsions sémantiques ne peuvent faire oublier l’essentiel. Le problème n’est pas de savoir si Fariba Adelkhah a, ou n’a pas, respecté les dispositions de son assignation à résidence. La réalité est que cette assignation à résidence, la condamnation à cinq ans de prison et l’arrestation même de Fariba Adelkhah, le 05/06/2019, n’ont jamais eu le moindre fondement et ont été autant d’actes iniques et illégitimes ».
Il rappelle que Fariba Adelkhah « est innocente et les autorités iraniennes le savent pertinemment. Elles utilisent cyniquement notre collègue pour des buts politiques qui ne la concernent en rien et n’ont aucun rapport avec la seule chose dont elle est redevable : ses travaux anthropologiques qui lui ont valu de hautes distinctions de la part d’institutions scientifiques et universitaires, tant françaises qu’étrangères, et la considération de la communauté internationale de la recherche ».