Réseau des Living Lab occitans en santé : « un besoin des analyses d’usage de plus en plus prégnant »
« Le besoin des analyses d’usage est de plus en plus prégnant. Nous avons un vrai besoin de tester nos innovations sur les usagers en amont, et ce grâce à tous les spécialistes sectoriels que l’on trouve dans les Living Lab », déclare Xavier Tabary, vice-président du pôle de compétitivité en santé Eurobiomed
et directeur du site de Sanofi Montpellier, à l’occasion du congrès du réseau des Living Lab santé et autonomie d’Occitanie, le 14/09/2020.
Les Living Lab occitans en santé, au nombre de cinq sur le territoire, « fournissent un accompagnement en analyse d’usage à des projets d’innovation », indique Christelle Piatti, chargée de mission Living Lab Occitanie auprès d’Eurobiomed. « La construction d’un réseau avec des projets communs à plusieurs structures a été possible, car la région Occitanie était très riche en Living Lab. Il y avait vraiment un écosystème propre au territoire », avec plusieurs Living Lab en santé et le pôle de compétitivité Eurobiomed, ajoute-t-elle.
Pour Rober Picard, co-fondateur et président du forum national des LLSA
Living Lab Santé Autonomie
, « les technologies, si elles sont construites avec et pour le patient, peuvent favoriser un nouvel équilibre entre soignant et patient fondé sur la reconnaissance mutuelle de chacun. Porté par un réseau d’acteurs pluridisciplinaires, le Living Lab est en mesure, mieux qu’aucun autre, de juger de la maturité d’une idée ou d’une solution qui lui est confiée ».
Arrivés il y a quelques années en France, les LLSA sont identifiés par l’EIT
Institut européen d’innovation et de technologie
Health (144 partenaires dont 30 français) comme des accélérateurs d’affaires dans le domaine de la santé. Le réseau occitan bénéficie du sourcing de projets réalisé par les pôles de compétitivité qui en sont membres.
En Occitanie, c’est Eurobiomed qui a endossé le rôle d’apporteur d’affaires majoritaire dans le cadre du réseau. Sur les 20 projets innovants accompagnés par le réseau entre le 03/06/2019 et le 02/06/2020, 19 avaient été apportés par le pôle. Dix sont clos et dix sont en cours d’accompagnement par un ou plusieurs Living Lab du réseau.
Le Living Lab ou apprendre à innover « in vivo »
Stéphane Soyez, directeur des ateliers Humanicités à l’Université catholique de Lille, rappelle que le concept de Living Lab est né dans les années 1990 au MIT Massachusetts Institute of Technology . William Mitchell, enseignant-chercheur en urbanisme et architecture, travaille sur les smart cities et développe une théorie : le campus universitaire est un objet d’études très intéressant pour faire naître des usages et des innovations. Selon lui, il faut faire sortir les innovations des laboratoires et les amener « in vivo » en impliquant les usagers.
L’usager doit co-piloter l’innovation à toutes les étapes »« En 2005-2006, le concept est propulsé par les pays d’Europe du Nord, et notamment les Finlandais, en s’appuyant dans un premier temps sur le secteur des télécoms. Jusqu’ici les méthodes d’innovation suivaient le schéma du triangle (Public sector, Business et Academia). Une nouvelle génération d’innovation doit maintenant suivre le schéma du carré pour impliquer l’usager selon EnOLL European Network of Living Labs , l’Association européenne des Living Lab. L’usager doit co-piloter l’innovation à toutes les étapes », détaille Stéphane Soyez.
Enfin, en 2014, « Patrick Dubé du living lab de Montréal, publie un livre blanc des Living Lab instituant une méthode de recherche en innovation ouverte avec un écosystème de partenariat public-privé-citoyen. Il s’agit d’une démarche de transformation d’un écosystème d’innovation par ses parties prenantes ».
Living Lab, à ne pas confondre avec Fab Lab et essais cliniques
Le forum national des LLSA indique que le Living Lab « se distingue des centres d’essais cliniques, dont les analyses visent l’impact médical et s’appuient de façon exclusive sur des actes protocolisés et sous contrôle ».
Enfin, « il ne doit pas non plus être assimilé à un Fab Lab, car l’enjeu ici n’est pas de fabriquer mais de concevoir et de s’assurer de la valeur d’usage de la solution ».
Le profil des projets accompagnés par le réseau LLSA occitan
Domaines d’application des projets accompagnés par les LLSA occitan (2020)
Témoignage : « le Living Lab devrait être une étape inhérente au processus d’innovation » (Y. Subarroques, E-hé)
Designer produit passé par l’École nationale de création industrielle, Yves Subarroques décide, en octobre 2018, de créer des déambulateurs innovants à destination des personnes âgées ou handicapées dans le but de réduire leur isolement. Il s’associe avec Thérèse Donnet, spécialiste de l’accompagnement à domicile, et fait d’abord suivre son projet par l’incubateur toulousain Première Brique.
« Nous avions cherché et trouvé un grand nombre d’acteurs, en Occitanie, capables de nous aider dans l’analyse d’usage de notre produit. C’est finalement le Living Lab “L’Étape” qui nous a accompagnés et aidés à trouver un marché potentiel grâce à des expertises co-réalisées avec le CHU Centre hospitalier universitaire de Toulouse », indique Yves Subarroques.
C’est l’analyse d’usage qui ciblera les lieux accueillant du public (bibliothèques, musées…) comme les endroits les plus propices au développement des déambulateurs. La start-up, nommée E-hé, reçoit aussi une bourse French Tech et un soutien financier de la région Occitanie. « Notre prochain projet passera forcément par un Living Lab. Il devrait être une étape inhérente au processus d’innovation », selon Yves Subarroques.
Terrains d’expérimentation des solutions accompagnées par un LLSA occitan (2020)
Stades de maturité des solutions accompagnées par le réseau LLSA Occitanie (2020)
Stade 2 : Etude du besoin réalisée, début de co-réflexion avec les parties prenantes
Stade 3 : Prototypage en cours
Stade 4 : Mature pour mise sur le marché, ou déjà commercialisé
Fédérer et accélérer l’expérimentation sur le terrain : les objectifs du réseau
Sur les trois prochaines années, le réseau LLSA Living Lab Santé Autonomie Occitanie se fixe plusieurs objectifs de développement :
- Accélérer l’expérimentation des solutions innovantes sur le terrain en :
- accompagnant les établissements de santé et établissements médico-sociaux, dans les expérimentations des solutions dans leurs locaux ;
- cartographiant et développant les panels utilisateurs des différents environnements : domicile, ville hôpital parcours de soins, cabinet libéral, médecine de ville maison de santé, établissements médicosociaux.
- Co-construire des services innovants avec les utilisateurs finaux et intermédiaires sur les objectifs « Ma santé 2022 » en :
- réalisant un diagnostic organisationnel par structure d’accueil, établissement de santé ou médico-social qualifiant le besoin des usagers, de leurs proches et des aidants professionnels.
- Fédérer les professionnels de santé autour de pratiques innovantes au service des usagers.
Eurobiomed
Catégorie : Cabinets de conseil / Agences de communication
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Fiche n° 10164, créée le 21/09/2020 à 08:34
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