
Dépense intérieure d’éducation : 6,8 % du PIB en 2024 ; 10 920 € par élève, 11 660 € par étudiant (Depp)
En 2024, la France a consacré 197,1 Md€ à son système éducatif, soit 6,8 % de son PIB
Produit intérieur brut
, selon une note de la Depp
Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance
publiée le 23/09/2025. Cela représente une hausse de 6,8 Md€ par rapport à 2023 en euros courants (+ 3,6 %) et 2,8 Md€ en euros constants (+ 1,4 %), c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation.
Selon la note, la part du PIB français consacrée à l’éducation en 2024 « est en légère hausse par rapport à 2023 (moins de 0,1 point) ».
La dépense moyenne pour un élève ou un étudiant (y compris apprentissage) s’établit à 10 920 € en 2024. Elle croît avec le degré d’enseignement, précise la Depp. Ainsi, elle est de :
• 9 080 € pour un élève du premier degré ;
• 11 660 € pour un élève du second degré.
Pour le premier degré, la Depp note une hausse de 4,8 % de la dépense par élève par rapport à 2023 en euros constants. « Cette hausse reflète la baisse du nombre d’élèves dans le premier degré (- 1,2 %), accompagnée d’une hausse des dépenses (+ 3,5 %). »
Par ailleurs, « en 2024, pour la première fois depuis 2011, la dépense est plus élevée dans l’élémentaire (9 130 €) que dans le préélémentaire (8 990 €), en raison d’une hausse des dépenses plus marquée dans l’élémentaire de l’État et des communes ».
Concernant l’enseignement supérieur, la dépense moyenne est 13 300 € par un étudiant (y compris en apprentissage). « Par rapport à 2023, elle recule en prix constants de 1,4 %, sous l’effet de la faible hausse des moyens (+ 0,5 % en euros constants) conjuguée à l’augmentation des effectifs (+ 1,9 %) ».
« Tous niveaux confondus, la dépense moyenne par élève est plus élevée en France que dans la moyenne des pays de l’OCDE
Organisation de coopération et de développement économiques
». Néanmoins, elle est inférieure à la moyenne pour un élève élémentaire, légèrement inférieure pour un collégien, nettement supérieure pour un lycéen et proche de la moyenne pour un étudiant.
Évolution de la dépense intérieure d’éducation
« En euros constants, la DIE dépense intérieure d’éducation a plus que doublé, passant de 90,0 milliards d’euros en 1980 à 197,1 milliards d’euros en 2024. En quarante ans, elle s’est ainsi accrue de 1,8 % en moyenne chaque année, à un rythme globalement identique à celui du PIB. »
Dépense intérieure d’éducation et part du PIB depuis 1980 (en euros constants, prix 2024)
Financement de la DIE : l’État premier contributeur
En 2024, le financement initial de la DIE est réparti comme suit :
- 55,2 % par l’État (dont 52 % par le MENESR Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche ) ;
- 23 % par les collectivités territoriales ;
- 3,8 % par d’autres administrations publiques ;
- 7,7 % par les ménages ;
- 10,3 % par les entreprises.
« La place de l’État dans la DIE, en tant que financeur initial, se renforce en 2024 (+ 0,2 point, après - 0,3 point en 2023), avec une dépense en hausse de 1,7 % en prix constants. »
Le poids majoritaire de l’État dans le financement initial de la DIE « s’explique par sa prépondérance dans la rémunération des enseignants et le versement des bourses d’études ».
+ 4 Md€ de financement de l’État en 2024
Répartition des financements de la dépense intérieure d’éducation depuis 2019 (en euros courants)
La Depp explique l’augmentation du financement du MENESR dans la DIE par plusieurs facteurs. Sur le champ de l’enseignement scolaire, il s’agit de :
- l’extension en année pleine de mesures de revalorisation des métiers de l’éducation engagées à la rentrée 2023 qui comprennent une hausse de l’Isoe Indemnité de suivi et d’orientation des élèves et l’Isae Indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves et le pacte enseignement ;
- « les crédits alloués à l’inclusion scolaire continuent d’augmenter, avec la revalorisation et le recrutement d’AESH Accompagnants d’élèves en situation de handicap » ;
- l’extension en année pleine de la revalorisation du point d’indice de la fonction publique à partir de juillet 2023 (+ 1,5 %), et la hausse de 5 points d’indice à tous les agents de la fonction publique au 01/01/2024.
« Dans l’enseignement supérieur, le financement de l’État s’accroît en 2024 de 0,8 % en euros courants, mais recule de 1,2 % en euros constants. Cette évolution reflète l’effet conjugué :
- des mesures salariales de juillet 2023,
- de la continuité de la hausse des crédits pour la LPR Loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l’enseignement supérieur
- et, dans une moindre mesure, de la refonte des bourses sur critères mise en œuvre à la rentrée 2023. »
« En revanche, la sortie du plan de relance, qui avait été introduit en 2021 en réponse aux conséquences économiques de la crise sanitaire, se traduit depuis 2023 par une baisse des moyens alloués par le ministère en charge de l’économie. Les derniers crédits affectés en 2024 à l’enseignement supérieur sont principalement destinés à la rénovation du bâti universitaire », précise la Depp.
Financement des collectivités : + 1,7 % en euros constants
Avec une participation à hauteur de 23 % en 2024, les collectivités territoriales sont le deuxième financeur de la DIE. « Cette participation est plus importante dans le premier degré (38 %) que dans les autres niveaux (20 % dans le second degré et 8 % dans le supérieur) », souligne la note.
« Entre 2023 et 2024, les dépenses d’éducation des collectivités territoriales ont augmenté de 3,9 % (+ 1,7 % en euros constants). »
- Les dépenses d’investissement des communes contribuent le plus à l’augmentation des dépenses des collectivités territoriales : elles sont en augmentation de 15,8 % en euros courants (+ 13,4 % en euros constants), en lien avec des dépenses pour le bâti scolaire.
- En revanche, les dépenses d’investissement des départements sont stables (+ 1,8 % en euros courants, soit - 0,3 % en euros constants)
- et celles des régions sont en baisse (- 4,2 % en euros courants, soit - 6,2 % en euros constants).
De plus, « les dépenses de personnel augmentent pour l’ensemble des collectivités territoriales (+ 4,6 % en euros courants, soit + 2,5 % en euros constants) du fait des mesures indiciaires appliquées à toute la fonction publique ».
Les dépenses de transports scolaires poursuivent leur hausse (+ 4,7 % en euros courants, soit + 2,5 % en euros constants).
En revanche, « concernant les départements et les régions, on note une baisse du montant total des dotations globales de fonctionnement versées aux collèges et lycées publics. Les dépenses de formation continue financées par les régions diminuent sensiblement, notamment celles à destination des personnes en recherche d’emploi, en lien avec la baisse du nombre de bénéficiaires ».
Stabilisation de la part des entreprises
« En 2024, la place des entreprises dans le financement de l’éducation se stabilise à 10 % de la DIE après plusieurs années d’augmentation portée par l’essor de l’apprentissage. »
« La dynamique des dépenses ralentit (+ 1,0 % après + 9,0 % en 2023 et + 23,9 % en 2022 en euros constants) du fait de la modération de la hausse des effectifs d’apprentis (+ 5,6 % en 2024, après + 11,7 % en 2023 et + 25,2 % en 2022) et du recul des NPEC Niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage depuis la rentrée 2022 dans un souci de contrôle budgétaire ».
Dépense moyenne par élève, étudiant ou apprenti : 10 920 € en 2024, + 190 € par rapport à 2023
En 2024, la DIE se répartit comme suit entre les différents niveaux d’enseignement :
- 29,7 % pour le premier degré,
- 37,1 % pour le second degré,
- 22,8 % pour l’enseignement supérieur,
- et 10,4 % pour la formation continue et extrascolaire.
« La dépense par élève ou étudiant (hors formation continue et extrascolaire) s’élève à 10 920 € en 2024, en hausse de 190 € par rapport à 2023, en euros constants 2024, soit + 1,8 %. »
Premier degré : 9 080 € par élève
« La dépense moyenne d’un élève du premier degré atteint 9 080 € en 2024. Entre 2023 et 2024, elle est en hausse de 420 € (en euros constants 2024), soit + 4,8 %. »
« Depuis 2017, cette croissance s’est produite dans un contexte de baisse des effectifs d’élèves, de réduction des effectifs d’élèves par classe, de revalorisation des rémunérations des personnels enseignants et non enseignants du premier degré et d’une hausse des recrutements d’AESH. À cela s’ajoutent, depuis 2023, des dépenses plus conséquentes dans la rénovation du bâti scolaire », indique la Depp ;
Second degré : 11 660 € par élève
La dépense moyenne d’un élève ou apprenti du second degré atteint 11 660 € en 2024. Dans le détail, elle est de :
- 10 450 € pour un collégien,
- 13 020 € pour un lycéen en enseignement général et technologique
- et 14 700 € pour un lycéen en enseignement professionnel.
« L’écart entre collégiens et lycéens d’enseignement général et technologique s’explique par les différences de statut et de rémunération des enseignants, les professeurs agrégés étant plus nombreux en lycée général et technologique. Dans les filières professionnelles, les lycéens sont moins nombreux par classe et les dépenses moyennes de fonctionnement et d’investissement plus importantes.
Entre 2023 et 2024, la dépense moyenne par élève ou apprenti dans le second degré est en hausse de 110 € (en euros constants 2024), soit + 1,0 %, avec des effectifs relativement stables et des dépenses de personnel plus importantes. »
« Depuis 2009, date à laquelle les effectifs d’élèves ont commencé à remonter, la dépense moyenne par élève dans le second degré a globalement baissé avant d’entamer une tendance haussière depuis 2022 », souligne la note.
Enseignement supérieur : 13 300 € par étudiant
La dépense moyenne par étudiant, y compris en apprentissage, atteint 13 300 € en 2024 pour l’ensemble du supérieur. Elle est de :
- 12 460 € par an pour un étudiant à l’université,
- 17 220 € pour un élève en section de technicien supérieur,
- et 19 070 € pour un élève en CPGE Classe préparatoire aux grandes écoles .
« La dépense moyenne par apprenti du supérieur atteint, quant à elle, 9 900 € en 2024. »
« Depuis 1980, la dépense moyenne dans l’enseignement supérieur a augmenté de 0,7 % par an en euros constants. Elle a connu une période de croissance soutenue du financement, entre 2006 et 2009 (+ 11,1 %), en lien avec le passage à l’autonomie des universités, qui s’est accompagné de moyens accrus pour leur permettre d’exercer leurs nouvelles compétences. Une baisse s’est ensuite amorcée à partir de 2009 dans un contexte de hausse plus marquée des effectifs que des moyens. »
Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp)
Catégorie : État / Agences d'État
Maison mère : Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MENESR)
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Fiche n° 14340, créée le 07/12/2022 à 15:05 - MàJ le 30/09/2025 à 17:30
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