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[Think 2023] L’évaluation et la quête de sens dans l’ESR débattus par N. Drach-Teman et T. Coulhon

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°278113 - Publié le 27/01/2023 à 16:30
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©  D.R.
Nathalie Drach-Temam et Thierry Coulhon - ©  D.R.

« La ministre a annoncé qu’elle voulait relancer la politique contractuelle avec la mise en place de COMP (contrat d’objectifs, de moyens et de performance). Je lui ai écrit pour lui dire que le Hcéres Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur se plaçait dans une démarche de complète coopération. Et je vais écrire aux quatre conférences d’établissements pour leur dire la même chose, car c’est un jeu collectif », déclare Thierry Coulhon Président du directoire @ Institut Polytechnique de Paris (IP Paris)
, président du Hcéres, lors de l’édition 2023 de Think Éducation & Recherche, à Sorbonne Université, le 26/01/2023.

Il s’exprime dans le cadre de la conférence d’ouverture de la journée, dédiée aux « Raisons d’être : missions, solutions, transitions pour l’ESR Enseignement supérieur et recherche  », aux côtés de Nathalie Drach-Temam Présidente @ Sorbonne Université
, présidente de Sorbonne Université. 

Sur le sujet de l’évaluation des établissements, Nathalie Drach-Temam déclare qu'« à partir du moment où ils la prennent au sérieux, que leur objectif est de la faire correctement et d’en tirer des éléments pour leur évolution, nous avons intérêt à travailler sur ces contrats d’objectif pluriannuel. Ensuite, il faut nous laisser travailler le temps du contrat. Nous n’avons aucun problème à être évalués à postériori, mais nous ne voulons pas être évalués à priori, ni tous les ans ».

Selon Thierry Coulhon, il faut aussi « transformer la manière de transmettre et s’interroger sur la question de l’élaboration du savoir et de la vérité. Est-on capable de surmonter les défis sanitaires, politiques et écologiques, et est-ce que tout cela nous permet de vivre ensemble ? Les universitaires et les chercheurs sont au cœur de ce sujet ».


« Voir l’évaluation comme une opportunité plutôt qu’une sanction » (N. Drach-Temam) 

« Que les établissements aient une singularité de par leur situation, leur territoire, leurs partenaires, etc. et que l’État doive le prendre en compte pour l’attribution des moyens, cela remonte à 1988. C’est à cette époque que l’on commence à lancer l’idée de contrat au sein du ministère. Maintenant, il faut le mettre en œuvre », indique Thierry Coulhon. 

Pour mettre en place ces COMP, le président du Hcéres estime qu'« il y a une condition absolument nécessaire : regarder les choses telles qu’elles sont, qu’il s’agisse de l’hétérogénéité du public étudiant, de ceux qui ont réussi et de ceux pour qui ce n’est pas le cas. Sans être l’alpha et l’oméga, l’évaluation doit avoir un rôle à jouer là-dessus ».

Pour Nathalie Drach-Temam, dont l’université souhaiterait expérimenter ce type de contrat pluriannuel, « il faut voir l’évaluation comme une occasion et pas une sanction. Elle permet à l’université d’aller au bout de la réflexion sur sa raison d’être, et d’être dans une démarche de transparence vis-à-vis des tutelles et de l’extérieur. Cette évaluation permet aussi de revendiquer une autonomie pleine et assumée ».

Il rappelle par ailleurs que la production de rapports intégrés, c’est-à-dire synchronisant les évaluations des formations, de la recherche et de l’établissement, interviendra à compter du printemps-été 2023, pour la vague C.

« Jusqu’à présent, nous fournissions trois livrables : des rapports sur les formations, des rapports sur les unités de recherche, et des rapports sur les établissements. À partir de la vague C, c’est-à-dire à l’été 2023, vont sortir les rapports sur l’Université de Strasbourg et sur Aix-Marseille Université, qui sont des rapports intégrés.  

Nous jouons gros collectivement. Le Hcéres est aussi habité par le doute et la nécessité de s’adapter. Si nous nous plantons avec Sorbonne Université, si notre évaluation n’a pas d’intérêt pour l’institution et pour le pays, nous pouvons fermer la boutique ! La question est : est-on capable d’avoir une nouvelle chorégraphie entre les universités, le MESR Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et nous ? », s’interroge Thierry Coulhon.  

« On a perdu des collègues » (T. Coulhon) 

La succession de réformes et de mouvements ayant eu lieu ces dernières années dans l’ESR ont parfois pu égarer les communautés, jusqu’à « perdre les collègues », selon Thierry Coulhon.

« C’est un constat vertical et horizontal. Vertical d’abord, car on a constaté que l’enseignant-chercheur de base avait un rapport lointain avec la gouvernance de son université, ou le chercheur de base avec la direction de son organisme. 

Horizontalement ensuite, avec le sentiment que les collectifs ont du mal à fonctionner, entre et au sein même des disciplines, comme si l’université en tant que lieu d’interaction avait quelque chose de grippé. Aujourd’hui, ce constat est une boussole qui indique une direction », déclare Thierry Coulhon.  

« La problématique des moyens a aussi fait perdre du sens aux collègues. Le temps passé par les chercheurs en administration est un coût, par manque d’appui de personnel, mais aussi du fait du grand nombre de projets. Nous ne parlons plus que de fonds de roulement, mais nous avons besoin de parler de science, transmission et projet », indique Nathalie Drach-Temam Sorbonne Université .  

 « S’interroger sur le sens de notre métier »

« Si on veut réaligner les institutions et les individus, si on est tous en mouvement après des années de crises et de difficultés, il faut s’interroger sur le sens de notre métier. Qu’est-ce que c’est que la transmission ? Lorsqu’on voit le nombre de jeunes qui pensent que la terre est plate, on se dit qu’il y a un souci. Système éducatif zéro, réseaux sociaux un », indique Thierry Coulhon.  

« Il faut, pour nos universités, être en capacité de transformer encore, d’expérimenter des façons plus agiles et dynamiques de faire, d’accompagner les transitions, et se reconnecter à la société. Il faut aussi que nous participions à donner du sens aux étudiants et aux personnels d’appui et de soutien », déclare Nathalie Drach-Temam.  

« L’université, l’enseignement supérieur et la recherche doivent être au cœur de la société »

« Nous avons beaucoup développé à Sorbonne Université la connexion à la société. Ces deux dernières années, nous avons été lauréat des PIA Programme d’investissements d’avenir Excellences sur cet enjeu », indique Nathalie Drach-Temam. Le projet “Sound - Sorbonne University for a New Deal” figure parmi les 17 lauréats, bénéficiant au total de 328 M€, annoncés par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche le 12/07/2022, à Grenoble. 

« Il s’agit de réaffirmer l’importance de la science, de la connaissance et de la démarche scientifique. Il faut la remettre au cœur des débats démocratiques et des décisions politiques. L’université, l’enseignement supérieur et la recherche doivent être au cœur de la société, au cœur de la décision pour les décideurs publics et privés. Nous avons besoin de travailler pas seulement en interne, c’est le bon moment de regarder en externe. » 

Ressources : convaincre la société et l’État « que ces investissements sont les bons » (T. Coulhon) 

Si une plus grande connexion des établissements de recherche et d’enseignement supérieur avec la société semble essentielle pour Thierry Coulhon afin de retrouver du sens, elle l’est aussi pour recevoir plus de moyens : « Du point de vue des ressources, nous sommes en rapport avec l’État et avec le reste de la société. Il faut donc convaincre le contribuable et Bercy que ces investissements sont les bons.

Nous pouvons y arriver, à la fois en interne en reconstruisant de la cohésion en se souvenant du sens profond de nos missions qui sont challengées plus que jamais par les défis actuels, et d’autre part en travaillant à raconter ce que nous faisons, car il a pu arriver que cela soit un peu obscur. »

Thierry Coulhon


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Parcours

CY Cergy Paris Université
Professeur des universités en mathématiques
Présidence de la République (Élysée)
Conseiller éducation, enseignement supérieur, recherche et innovation
PSL Research University
Président
The Australian National University
Directeur du Mathematical Sciences Institute
Commissariat général à l’investissement
Directeur du programme « campus d’excellence »
Cabinet de la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Directeur adjoint
Cabinet de la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Conseiller spécial
Conférence des présidents d’université
Vice-président
Université de Cergy-Pontoise
Président

Fiche n° 7177, créée le 31/10/2014 à 11:39 - MàJ le 25/09/2024 à 17:53

Nathalie Drach-Temam


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Parcours

Udice
Vice-présidente
France Universités
Membre du CA
Sorbonne Université
Professeure d’informatique affiliée au LIP6
Sorbonne Université
Vice-présidente recherche, innovation et science ouverte
Université Paris 6 - Pierre et Marie Curie (UPMC)
Vice-présidente formation et insertion professionnelle
Université Paris 6 - Pierre et Marie Curie (UPMC)
Vice-présidente insertion professionnelle
LIP6 - Laboratoire d’informatique de Paris 6
Responsable d’équipe de recherche
Université Paris 6 - Pierre et Marie Curie (UPMC)
Responsable du master « Systèmes électronique et systèmes informatiques »
Université Paris-Sud (Paris 11)
Maître de conférences

Établissement & diplôme

Université de Rennes 1
Doctorat en informatique

Fiche n° 30420, créée le 07/05/2018 à 15:49 - MàJ le 13/11/2024 à 12:23


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