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Environnement : les propositions du Refedd pour intégrer ces enjeux à la formation et au pilotage

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°194851 - Publié le 05/10/2020 à 17:53
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©  Conférence des présidents d'université – Université de Montpellier
Jardins de l’Université de Montpellier - ©  Conférence des présidents d'université – Université de Montpellier

• Intégrer une base commune transdisciplinaire de connaissances et de compétences précises et critiques des enjeux climatiques et environnementaux en formation initiale ;
• généraliser l’enseignement de ces enjeux dans chaque spécialisation, ainsi que la formation des enseignants, en formation initiale et continue ;
• incorporer des enjeux environnementaux dans les politiques de recherche.

Telles sont les principales recommandations du Refedd Réseau français des étudiants pour le développement durable (Réseau français des étudiants pour le développement durable) issues de son rapport réalisé après sa cinquième consultation nationale étudiante « Les étudiants face aux enjeux environnements », publié le 30/09/2002.

L’enquête, réalisée entre octobre 2019 et janvier 2020, a recueilli 46 630 réponses complètes d’étudiants. Parmi eux, 69 % veulent être davantage formés sur les enjeux environnementaux, 65 % pensent que tous les cursus doivent intégrer les enjeux environnementaux, même si 23 % jugent que certaines formations ne s’y prêtent pas.

Le Refedd recommande par ailleurs que le Mesri Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et les ministères de tutelle « encouragent et impulsent l’intégration de ces enjeux auprès des établissements et de l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur ». Il souhaite également que « l’intégration de la transition écologique dans les formations et dans la stratégie globale de l’établissement soit soutenue et pilotée par les membres de la direction/présidence ou un comité dédié tout en nommant des chargées de missions affectés à la déclinaison de ces actions ».

Concernant la pédagogie, le réseau recommande que « l’apprentissage se fasse par l’expérience, l’action et la pédagogie active telles que l’enseignement fondé sur l’investigation, la pédagogie de projet, le jeu de rôle, le débat, etc. ».


Les recommandations du Refedd concernant la gouvernance des établissements

Des politiques d’achats responsables

S’appuyant sur l’article L. 123-6 du code de l’éducation affirme que « [le service public de l’enseignement supérieur] promeut des valeurs d’éthique, de responsabilité et d’exemplarité », le Refedd indique que « l’exemplarité des établissements doit passer par la mise en place d’une politique d’achats responsables et la révision de son fonctionnement sous l’angle de l'économie circulaire et du zéro déchet ».

« En ce qui concerne l’alimentation durable, les étudiants souhaitent que leur restaurant universitaire propose des produits biologiques, de saison et locaux, ainsi que des options végétariennes systématiques. »

Les établissements doivent aussi, selon le réseau, « sensibiliser les usagers à la sobriété, c’est-à-dire à la diminution de la consommation des ressources (énergie, eau, papier, fournitures, numérique, etc.) ».

Un audit énergétique et la rénovation des bâtiments

« L’aménagement écologique du campus peut débuter par la réalisation d’un audit énergétique global, précédant un bilan carbone. Les établissements peuvent également s’engager à obtenir la certification développement durable ISO 50001 qui récompense une gestion optimisée de l’énergie mais aussi choisir de se tourner vers un fournisseur d’électricité d’origine française et renouvelable.

La rénovation des bâtiments est indispensable pour réduire une grosse partie de nos émissions de gaz à effet de serre mais nécessite un investissement financier considérable qui doit être partagé entre les établissements et les institutions publiques. »

Un organe et une politique dédiés

Le Refedd indique que « la gouvernance de l’établissement sur les questions de développement durable peut passer par la création d’un organe dédié (pôle, service…) à la mise en place de la politique environnementale sur le campus en y intégrant l’ensemble des parties prenantes, dont les étudiants et les parties prenantes externes au campus ».

En outre, « afin de piloter la transition écologique du campus, il est conseillé de mettre en place une politique environnementale s’appuyant sur le référentiel Plan vert, la formaliser et solliciter une labellisation », notamment DD&RS Développement durable et responsabilité sociétale .

Des partenariats aux critères éthiques

Il « paraît essentiel d’intégrer des critères éthiques dans la construction des partenariats entre les établissements et les structures extérieures. En ce sens, nous recommandons une vigilance particulière concernant la question des financements : transformer les campus et les enseignements tout en refusant des financements venant de structures identifiées comme néfastes pour l’environnement ».

« Enfin, la communication au sein de l’établissement, qui doit également être responsable, doit aller dans le sens d’une valorisation des projets et initiatives réalisés en adéquation avec ces enjeux auprès des acteurs académiques et des parties prenantes. »

Des formations éloignées des enjeux environnementaux

« Les étudiants ne sont pas assez formés ni informés sur les sujets environnementaux. En effet, parmi les 83 % des répondants qui ne suivent pas une formation directement liée aux enjeux environnementaux (gestion des déchets, développement durable, biodiversité…), 69 % en entendent très peu, voire jamais parler dans leur formation, et 65 % des étudiants affirment n’avoir jamais entendu parler de l’Agenda 2030 et de ses 17 Objectifs de développement durable adoptés par les Nations Unies en 2015. »

En outre, un peu plus de la moitié des étudiants ne s’estiment pas assez (42 %) ou pas du tout (10 %) formés sur ces enjeux environnementaux.

« L’analyse bivariée vient confirmer le lien existant entre le fait de ne pas entendre parler de ces enjeux dans sa formation et de ne pas s’estimer formé. Il ressort aussi que même ceux qui entendent parler des enjeux dans tous leurs cours de manière transversale (mais qui ne suivent pas de cursus en lien direct avec ces enjeux) ne sont que 23 % à s’estimer très bien formés », ajoute le rapport.

Source(s) : Refedd

« Toutefois, les étudiants aspirent à une formation en adéquation avec l’urgence environnementale. En effet, parmi les personnes qui ne se considèrent pas encore formées sur ces enjeux (82 % des répondants), 85 % souhaiteraient être davantage formés aux enjeux environnementaux ! »

« D’après l’analyse bivariée, le souhait des étudiants d’être davantage formés sur les enjeux environnementaux est lié au traitement actuel de ces enjeux dans leur formation.

Ainsi, 74 % des étudiants qui entendent très peu parler des sujets environnementaux au cours de leur formation souhaiteraient être davantage formés contre 62 % de ceux qui en entendent parler dans tous leurs cours. »

Source(s) : Refedd

L’engagement écologique des établissements est un facteur d’attractivité

78 % des étudiants pensent qu’un établissement qui prend en compte les enjeux environnementaux est plus attractif que les autres.

Dans ce que les étudiants estiment être le plus important à changer dans le fonctionnement de leur campus, figurent notamment :

  • adopter une politique d’achat responsable, pour 62 % ;
  • effectuer ou améliorer le tri sélectif, pour 52 % ;
  • rénover les bâtiments pour réduire leurs impacts, pour 39 % ;
  • favoriser les modes de transports alternatifs, pour 32 % ;
  • mettre en place des actions de sensibilisation, pour 29 %.

« Nous supposions que les étudiants ont davantage confiance dans les initiatives étudiantes qu’en leur administration pour initier la transition écologique de leur campus. Cette hypothèse a été confirmée puisque 48 % des étudiants interrogés estiment que les associations étudiantes font partie des deux acteurs les plus actifs sur les questions environnementales et sociales sur leur campus, légèrement devant les étudiants (42 %), et loin devant la direction et/ou l’administration en quatrième position (17 %), après ”Je ne sais pas” (20 %). »

Un impact également sur l’insertion professionnelle

Le rapport indique que les étudiants pensent que les entreprises représentent des acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique, car pour 47 % d’entre eux, elles sont les premières responsables des dégâts environnementaux. « De plus, ils sont 94 % à penser que les enjeux environnementaux sont insuffisamment voire pas du tout pris en compte dans les décisions des dirigeants d’entreprise. »

L’importance des enjeux environnementaux s’intègre par ailleurs dans leur insertion professionnelle :

  • 93 % d’entre eux estiment que tous les métiers doivent intégrer les enjeux environnementaux ;
  • mais pour 35 % d’entre eux, certaines professions ne s’y prêtent pas forcément ;
  • l’impact environnemental d’une entreprise ou d’une organisation est un critère pour la recherche d’emploi de 70 % des étudiants ;
  • parmi eux, 25 % des répondants interrogés affirment que c’est un critère déterminant, contre 45 % qui estiment toutefois qu’il n’est pas indispensable.

En conséquence, le Refedd recommande « une mise en avant plus assumée des organisations, métiers et professionnels qui intègrent les enjeux environnementaux et sociaux dans leurs objectifs et dans leur fonctionnement ».

« Il est aussi fortement recommandé de tisser des partenariats avec des structures qui témoignent d’un réel engagement, mesurable par des actions concrètes. »

Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (Reses)

Catégorie : Associations, réseaux


Adresse du siège

50 rue des Tournelles
75003 Paris France


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Fiche n° 5162, créée le 19/06/2017 à 12:36 - MàJ le 10/05/2021 à 18:08


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