Renater : « Pas de problème de capacité » sur le réseau, la demande des services de visio « explose »
« Nous avons la chance de ne pas avoir de problème important de capacité au niveau du réseau. Il est dimensionné pour de grands équipements de recherche dont les capacités sont utilisées de manière événementielle en fonction des expérimentations. Pour assurer une continuité de service, notre réseau est dimensionné pour supporter cinq fois sa capacité nominale », déclare Patrick Donath, directeur de Renater
Réseau national de télécommunications pour la technologie l’enseignement et la recherche
, à News Tank, le 15/04/2020.
Il indique qu'« au niveau du réseau lui-même, certaines augmentations de capacités se poursuivent sur l’infrastructure interne et les différentes interconnexions vers l’extérieur (réseau européen Géant, opérateurs Internet, points d’échanges) ». Elles ont pour but « d’accompagner les usages liés à la recherche scientifique ainsi qu’à la situation de téléenseignement et télétravail massifs ».
Concernant les services proposés par Renater, essentiellement des systèmes de visioconférence, son directeur reconnait avoir « plus de problèmes » : « Actuellement, la demande explose, et nous avons plus de mal à pallier cette demande. »
« La surcharge est essentiellement liée au télétravail dans les universités et centres de recherche et aux réunions virtuelles qui se substituent à celles en présentiel », précise Patrick Donath.
Pour supporter cette demande, Rendez-vous, « un service de visioconférence à partir de PC personnels, a déjà quadruplé sa capacité ». Ce qui est en revanche plus difficile pour Renavisio, un outil de visio en salle de conférence avec un équipement particulier, car « cela passe par une augmentation d’équipements, plus compliquée à mettre en place ».
Renater recommande aux utilisateurs de privilégier la solution Rendez-vous sur les ordinateurs personnels à celle de Renavisio, qui « doit être utilisée pour les réunions stratégiques ».
Quant au recours à des solutions privées par les établissements, « il ne soulage pas vraiment Renater », indique son directeur. « Nous proposons une offre différente, dont les valeurs ajoutées sont la sécurité et la souveraineté. Nous savons bien que les outils commerciaux fonctionnent bien, mais soulèvent des questionnements sur ces deux points. »
« Le réseau n’est pas et n’a pas de raison d’être un frein à l’usage »
« Nous sommes heureux de savoir que le réseau n’est pas et n’a pas de raison d’être un frein à l’usage », déclare Patrick Donath. Il constate, « essentiellement avec l’enseignement à distance, que le ”download” domine sur les flux. Or, habituellement, il s’agit plutôt de l’”upload”. »
Par ailleurs, les équipes de Renater Réseau national de télécommunications pour la technologie l’enseignement et la recherche restent vigilantes sur « les grands sujets réseau », même si elles ne constatent « pas d’alerte ni de remontée particulière ». Cette vigilance vaut notamment pour les interconnexions entre le réseau et les opérateurs commerciaux, « dont les capacités ont été augmentées, pour répondre aux besoins ».
En outre, lors d’une réunion avec ses homologues européens, la semaine du 23/03, Patrick Donath note « qu’aucun pays n’a de problème particulier au niveau du réseau ».
Des attaques plus importantes
Toutefois, les équipes effectuent « une opération particulière de veille au niveau de la sécurité ». Renater a en effet constaté une augmentation des attaques par déni de service ou saturation de la bande passante depuis le début de la crise.
« Ces attaques sont plus importantes que celles auxquelles nous sommes confrontées habituellement », précise le directeur. « Nous utilisons ainsi des équipements qui nettoient les réseaux. Notre équipe est très active sur ce point. »
Enfin, lors de la réouverture des établissements, le réseau se prépare à « un pic de charge, d’opérations non réalisées, de maintenances évolutives qui ne sont pas réalisées actuellement. Or, nous ne pouvons pas les retarder indéfiniment ».
« Après analyse, cette crise nous permettra de faire évoluer notre offre et sera un élément important dans l’élaboration de notre futur plan stratégique 2021-2024. »
L’impact des examens à distance
« L’impact des examens à distance sur le réseau va dépendre de leurs modalités d’organisation », indique Partrick Donath. « S’il s’agit d’examens à distance ”classiques”, sous forme de devoirs maison, cela n’aura pas d’impact, si ce sont des examens en temps réel et multisites, cela en aura. »
À titre d’exemple, il mentionne les ECNi Examen classant national informatisé , organisés depuis cinq ans simultanément dans 34 universités :
« Cela demande le téléchargement des sujets juste avant l’épreuve et donc suppose que l’ensemble des réseaux soient résilients. S’il y a une faille sur le parcours entre le centre de collecte et le réseau d’accès de l’université, nous devons trouver une voie de secours afin de ne pas mettre en péril l’épreuve. »
La crise « montre qu’il y a d’autres moyens de travailler »
« Cette crise peut probablement créer des opportunités », selon le directeur de Renater. Il pense « qu’elle montre qu’il y a d’autres moyens de travailler, nous les expérimentons. »
« Je suis également convaincu que les méthodes de travail changeront pour tous à l’issue de cette période. »
Concernant Renater, Patrick Donath constate que « certaines personnes de la communauté découvrent les services collaboratifs, de visioconférence, d’échange de fichiers sécurisés, de co-construction de documents en ligne, ou encore de messagerie collaborative ».
« En outre ces services fonctionnent et assurent un cadre de confiance, avec la garantie de confidentialité et de souveraineté. »
Organisation interne : l’augmentation des capacités « ne s’est pas faite sans effort »
L’augmentation des capacités des outils de visioconférence « ne s’est pas faite sans effort », indique Patrick Donath. « Nous travaillons de façon très tendue dessus. »
Il salue des équipes « motivées par la continuité de service, plus qu’à l’accoutumée ». Cela s’explique selon lui par une sollicitation accrue du réseau et des services « pour les besoins d’éducation et de recherche au sens large du terme dans le cadre du confinement ».
« Nous sommes actuellement dans un flux d’évolutions et d’augmentations de capacités, nous devrons rattraper le retard sur toutes ces opérations. »
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