[Série] A. Beretz, P. Lévy, P. Olivard… ces dirigeants de l’ESR, candidats aux municipales 2020
• Contribuer à la réflexion de la collectivité sur des sujets liés à l’ESR
Enseignement supérieur et recherche
,
• organiser des échanges avec les acteurs du monde universitaire et socioéconomique,
• remédier à un déficit de structuration de l’ESR,
• contribuer à faire en sorte que l’université soit un levier de métropolisation.
Telles sont, entre autres, les raisons de l’implication de six dirigeants ou anciens dirigeants de l’ESR dans la campagne des élections municipales. Ces six candidats portent des propositions concernant notamment le logement étudiant, l’aménagement des campus, mais aussi la « défense des valeurs de la science » (Patrick Lévy
Professeur des universités, praticien hospitalier (spécialité physiologie) @ Université Grenoble Alpes (2016-2020) (UGA)
Lauréat du prix Jean-Claude Yernault Lecture (2015) pour ses travaux de…
), « la mutualisation des services entre les établissements » (Jean-Emile Gombert
Président du CAC @ Université Sorbonne Paris Cité (USPC) • Consultant @ France Universités • Professeur des universités en psychologie cognitive des apprentissages @ Université Rennes 2
).
Alain Beretz
Président @ Cost • Président @ IEEPI • Professeur émérite @ Université de Strasbourg (Unistra) • Président @ Ksilink • Ambassadeur français du Plan S @ Coalition S
, ancien président de l’Unistra
Université de Strasbourg
, qui figure en 3e position de la liste d’Alain Fontanel (LREM
La République en marche !
) à Strasbourg (Bas-Rhin), souhaite « apporter une sensibilité universitaire », mais précise qu’il « n’est pas là pour défendre le pré-carré de l’université ».
Même son de cloche chez Pascal Olivard
Président @ Université de Bretagne Occidentale (UBO) • Président de la Fondation @ Université de Bretagne Occidentale (UBO)
, ancien président de l’UBO
Université de Bretagne Occidentale
et de la Comue
Communautés d’universités et d’établissements
UBL
Université Bretagne Loire
, qui est tête de liste (sans étiquette) à Brest (Finistère) : « Je ne veux pas être le maire de l’université, mais celui de Brest. »
Et d’ajouter, « si je suis élu, j’irai très vite à la rencontre des personnels de la ville et de la métropole, qui ont quasiment fusionné. De par mon expérience de manager public, je sais l’importance d’avoir une administration mobilisée ».
Quant aux apports et aux limites d’un parcours universitaire par rapport à leur aspiration politique, les candidats y voient la plupart du temps un atout. C’est le cas de Jean-Emile Gombert, ancien président de l’Université de Rennes 2 et consultant à la CPU
Conférence des présidents d’université
, n° 2 de la liste de Caroline Gandon (LREM) dans cette même ville, qui dit « très bien connaître les questions liées à l’Esri
Enseignement supérieur, recherche et innovation
, sur le plan local, national et international ».
Pour Patrick Lévy, ancien président de l’UGA
Université Grenoble Alpes
et numéro 3 de la liste « Grenoble Nouvel Air » d’Olivier Noblecourt (sans étiquette mais soutenu par le PS
Parti Socialiste
dont il est issu) candidat à Grenoble (Isère), présider une université est une « posture dans laquelle on a un rôle à jouer dans la cité ».
Thibaut Duchêne
Conseiller formation de Patrick Hetzel @ MESR
, adjoint de l’administrateur général du Cnam
Conservatoire national des arts et métiers
et candidat à Vitry-le-François (Marne) ne voit qu’une seule limite à se présenter à une élection municipale : « La limite humaine de devoir se partager entre ses activités », ce qui « nécessite une organisation rigoureuse ».
Renaud Payre
Président @ Foncier Solidaire France • Vice-président délégué à l’habitat, au logement social et à la politique de la ville @ Métropole de Lyon
, directeur de l’IEP
Institut d’études politiques
de Lyon et candidat (Gauche Unie) à la présidence de la métropole lyonnaise, porte de son côté des propositions concernant la recherche.
News Tank recense, au 27/02/2020, 19 personnalités issues de l’Esri candidates aux élections, qui auront lieu les 15 et 22/03/2020.
Dans ce premier article d’une série consacrée aux municipales, News Tank vous propose de découvrir les raisons qui ont poussé ces personnalités à se présenter aux élections et l’approche de l’ESR qu’ils souhaitent porter.
Alain Beretz (Strasbourg) : « Mes mandats ont changé la nature des rapports avec la ville »
Alain Beretz, ancien président de l’Université de Strasbourg, ancien DGRI Direction générale de la recherche et de l’innovation , actuellement chargé par le Premier ministre d’une mission sur les universités européennes, se présente à l’élection municipale de Strasbourg (Alsace) en tant que numéro 3 sur la liste d’Alain Fontanel (LREM).
« C’est par mes anciennes fonctions à l’université, par les contacts que j’ai eus avec les collectivités locales, que je me suis finalement lancé. Une des caractéristiques de mes mandats est que l’on a changé la nature des rapports avec la ville, les départements, les régions : l’université a un rôle plus intégré, ce qui est marqué par les voeux au monde économique co-organisés par ville, CCI Chambre de commerce et d’industrie et universités.
J’aurais pu être sur d’autres listes, mais c’est celle-ci qui me semble la plus rassembleuse et correspondant à mes valeurs. »
« Contribuer à la réflexion sur des sujets que j’ai traités à l’université »
« Dans une ville comme Strasbourg, la place sociologique, économique et culturelle de l’université, justifie le fait d’avoir cette sensibilité sur la liste.
Je pense surtout que je peux contribuer à la réflexion sur des sujets plus généraux que j’ai traités à l’université et qui concernent la ville dans son ensemble : les relations entre culture/science, le rayonnement international, le développement économique…
Une élection, c’est une élection, à l’université, elles ne sont ni sereines ni faciles. La chose électorale et les mécanismes fins d’une élection, tous les universitaires sont passés par là. »
« Un rôle important dans l’accompagnement de l’université »
« La ville n’a pas de grosses prérogatives en matière d’Esri Enseignement supérieur, recherche et innovation , sur ces sujets, c’est l’État qui est interpellé. Mais à cause du rôle économique et social de l’établissement, il peut y avoir un rôle important de la métropole dans l’accompagnement de l’université.
C’est cela qui est intéressant, c’est en cela que la ville peut aider, par exemple sur la vie étudiante : cela représente 50 000 personnes vivant à Strasbourg et qui sont concernées par la santé, la culture, les transports, le logement. Il y a des choses que la ville peut faire, seule ou en collaboration. »
Patrick Lévy (Grenoble) : président d’université, « une posture dans laquelle on a un rôle à jouer dans la cité »
Patrick Lévy, ancien président de l’UGA Université Grenoble Alpes et membre du conseil d’administration de l’EUA European University Association , est numéro trois sur la liste d’Olivier Noblecourt (Grenoble Nouvel Air) à l’élection municipale de Grenoble (Isère). Une liste qui regroupe le PS, le PRG, le MRC, la GRS, Cap 21 - Le Rassemblement Citoyen, GO-Citoyenneté (mouvement grenoblois) et des militants de Génération.s.
« Lorsque j’étais président, j’avais eu un certain nombre de discussions avec les différentes forces en présence, j’avais été sollicité comme éventuelle tête de liste, mais cela ne m’intéressait pas trop.
Je connais Olivier Noblecourt depuis très longtemps, je l’apprécie, ainsi que les valeurs et propositions qu’il porte. Même si j’ai été sollicité par deux autres listes, c’était plus cohérent pour moi de me joindre à lui.
Le fait d’avoir été président, posture dans laquelle on a un rôle à jouer dans la cité et dans le territoire, a sans doute contribué au fait que je sois numéro 3. Il semblerait par ailleurs que je sois assez médiatique : les gens savent qui je suis et pour quelles valeurs je me bats. »
« Créer un réseau de soutien autour du candidat »
« Avoir été président d’université représente selon moi un atout : c’est un rôle politique. Certes pas au sens de la politique politicienne, mais cela y prépare d’une certaine manière : on connaît bien un certain nombre de dossiers et les politiques sont des personnes que l’on fréquente régulièrement.
La transition du rôle de président à l’engagement politique s’est faite assez simplement. Je contribue à des activités de campagne, mais mon apport réside sans doute plutôt dans le fait de créer un réseau de soutien autour du candidat, organiser des échanges pour lui permettre de bien préparer son programme pour qu’il soit à l’écoute des mondes de l’enseignement supérieur et du monde économique que je connais bien. »
« Revitaliser le modèle grenoblois, défendre les sciences et soutenir une ville étudiante »
« La chose la plus importante que je porte est de revitaliser le modèle grenoblois, qui repose aujourd’hui sur un triptyque université/recherche/industrie. C’est l’ADN de Grenoble, mais cela nécessite d’être préservé et même amplifié.
Je porte également la défense des valeurs de la science. Il y a quelques jours un laboratoire a brûlé sur le campus, cela doit nous encourager à amplifier les actions de culture scientifique et de défendre les valeurs de la science et les intérêts de celle-ci pour la société.
Enfin, Grenoble est bien entendu une ville étudiante. Cela va de soi et c’est une question importante : certes la compétence ESR est à la métropole, mais le maire de Grenoble ne peut pas ne pas être un porteur ardent de l’université. »
Jean-Emile Gombert (Rennes) : « Un vrai déficit de structuration dans le secteur de l’ESR »
Jean-Emile Gombert, président honoraire de l’Université Rennes 2 après avoir présidé l’établissement de 2011 à 2015 et consultant à la CPU Conférence des présidents d’université , est n° 2 de la liste de Caroline Gandon (LREM) à Rennes (Ille-et-Vilaine), soutenu par LREM et l’UDI Union des Démocrates et Indépendants notamment.
« J’ai été sollicité par la tête de liste pour être numéro 2 et travailler sur les dossiers liés à l’Esri. L’université est essentielle dans la métropole de Rennes, qui compte 70 000 étudiants, et de très nombreux chercheurs. À Rennes, il existe un vrai déficit de structuration dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche, ce qui est dommageable pour la métropole.
J’ai été affilié durant une petite vingtaine d’années au PS, mais en tant que réformiste, je ne me retrouvais plus dans l’évolution du PS, notamment par la conception portée par les frondeurs. Je n’ai pas rejoint LREM, mais je suis soutenu par LREM et l’UDI. »
« Je connais très bien les questions Esri sur les plans local, national et international »
« Après avoir été professeur des universités à Dijon en psychologie cognitive, j’ai été muté à Rennes 2 où l’on m’a confié la direction du laboratoire de psychologie cognitive de 1998 à 2008. En 2003, j’ai pris la direction de l’école doctorale, puis en 2006, j’ai été élu premier vice-président et président du conseil scientifique. J’ai ensuite été président de l’université de Rennes 2 de 2011 à 2015, et depuis 2015, je suis conseiller à la CPU.
Je connais très bien les questions liées à l’Esri sur le plan local, national ou international. Local, car j’ai présidé une université, national pour faire partie de la CPU depuis cinq ans, puis au niveau international pour avoir représenté la France dans le conseil supérieur des universités à Florence, et pour avoir été impliqué dans des projets universitaires en Asie du Sud-Est.
Mes limites : je n’ai pas d’expérience de la politique, ma seule expérience de mandat est universitaire. Je ne sais pas si cela représente un handicap, mais cela a un avantage, celui d’avoir une certaine indépendance vis-à-vis des interlocuteurs de la ville.
Je dispose en tout cas d’une réelle expérience de gestion, l’université de Rennes 2 représentant un ensemble de plus de 25 000 étudiants, et quelques milliers de personnels universitaires. »
Les propositions de Jean-Emile Gombert pour l’Esri rennais
« Concernant l’Esri, notre programme reprend le schéma de développement universitaire de Rennes voté en 2014, et qui n’a pas du tout été mené jusqu’à présent.
Concrètement, nos propositions sont :
• la mutualisation de services entre établissements, comme avec la création d’un learning center au service de l’ensemble des établissements, notamment des deux universités.
• Le développement de formation commune entre établissements. L’idée n’est pas de remettre en question les disciplines, mais de répondre au plus proche aux besoins du marché.
• Une meilleure mise en réseau des différents campus avec le développement des lignes de transport. Le campus de Bruz doit être relié par le métro.
• L’aménagement des campus : il faut rendre les campus plus vivants, et donc concevoir une offre de service plus riche (commerces, etc.).
• Répondre aux besoins en logement des étudiants, qui se logent aujourd’hui majoritaire sur le parc privé, en procédant à un inventaire du parc privé, pour ensuite mettre en place un programme d’aide aux propriétaires de logement pour qu’ils puissent rénover leurs biens. »
Pascal Olivard (Brest) : « L’université est un levier de la métropolisation »
Ancien président de l’Université de Bretagne Occidentale et ancien président de la Comue Communautés d’universités et d’établissements Université Bretagne Loire, Pascal Olivard est tête de liste de « Brest, imaginons demain » (sans étiquette).
« Ma candidature s’inscrit hors des partis politiques. Je rassemble autour de moi des gens qui ont pour point commun de vouloir donner à cette ville de Brest qu’ils aiment tant. J’y suis arrivé en 1984 pour mes études, et je n’en suis jamais vraiment reparti.
Mon engagement à l’UBO, comme étudiant, doyen et président, a fait que je me suis encore plus intéressé et impliqué pleinement dans le développement de ce territoire. J’ai toujours eu conscience que l’université était un levier de la métropolisation.
Ensuite, mon expérience à la présidence de la Comue UBL Université Bretagne Loire , qui a été lourde, s’est faite sur l’enjeu de cohérence territoriale, de collaboration, et de respect des équilibres territoriaux pour tous les sites universitaires, en dehors de l’axe Rennes-Nantes.
L’aventure de l’UBL s’étant terminée, fidèle à ma méthode j’ai engagé plus de 200 entretiens entre janvier et fin août 2019 (associatifs, socio-économique, politiques, citoyens) ce qui m’a permis assez vite de poser un pré-diagnostic.
Le 05/04/2019, j’ai tenu une première réunion de travail, nous étions 12 ; aujourd’hui, plus d’une centaine de personnes m’accompagnent. Je suis un homme de projets, tant qu’il n’y avait pas de trame, de projet défini, je n’ai pas pris de décision.
Début octobre, j’ai considéré que la meilleure façon de donner mon énergie pour Brest, c’était de me lancer. En outre, je ne me suis retrouvé dans aucun homme politique qui prévoyait de se présenter. »
« Avoir une vision, un projet, une stratégie »
« La culture est différente, mais le point commun est que, quand on a été président d’université autonome, les ressorts sont les mêmes : avoir une vision, un projet, une stratégie.
Je ne veux pas faire de la politique comme on la connait, le monde a changé, les citoyens ont changé leur regard, les arrangements entre amis, les coups bas, tout le monde en a ras le bol. »
« Je ne veux pas être le maire de l’université »
« L’axe universitaire, on me le reprochera sans doute, n’est probablement pas assez développé dans mon programme. Je ne veux pas être le maire de l’université, mais celui de Brest, de la métropole.
Si je suis élu, j’irai très vite à la rencontre des personnels de la ville et de la métropole, qui ont quasiment fusionné. De par mon expérience de manager public, je sais l’importance d’avoir une administration mobilisée. »
Thibaut Duchêne (Vitry-le-François) : « Le résultat d’un engagement de plusieurs années »
L’adjoint à l’administrateur général du Cnam Conservatoire national des arts et métiers et conseiller régional (LR Les Républicains ) du Grand Est, Thibaut Duchêne est candidat à l’élection municipale de Vitry-le-François (Marne).
« Je suis conseiller municipal d’opposition depuis sept ans, ma candidature à l’élection municipale est donc le résultat d’un engagement de plusieurs années.
La particularité de ma candidature est de faire une liste commune “Ensemble pour Vitry”, conduite avec Linda Münster (PS Parti Socialiste ). Nous avons une étiquette différente, mais nous nous sommes retrouvés sur un projet commun et nous avons souhaité nous allier du fait de la situation particulière de la ville.
Vitry fait partie de ces villes françaises qui pâtissent de la désindustrialisation et ont des difficultés à rebondir bien qu’elle fasse l’objet de politiques publiques. »
Les valeurs du Cnam proches de celles d’un engagement politique local
« Se présenter à des élections locales n’est pas illogique selon moi lorsque l’on travaille dans un établissement comme le Cnam qui porte des valeurs en faveur des travailleurs, des personnes sans emploi ou en reconversion.
Ce sont deux mondes liés, et si je sépare mes deux activités, intellectuellement elles ont bien entendu des points communs, et cela me donne le sentiment d’être utile dans ces deux domaines.
Les deux sujets se recoupent beaucoup et dans les deux cas, j’apporte un regard complémentaire, venant de l’ESR vers la politique et inversement.
J’ai par ailleurs une relation de confiance avec Olivier Faron, l’administrateur général du Cnam, pour être totalement disponible pour l’établissement.
Le fait de venir de l’ESR ne représente pas une limite à une élection municipale, si ce n’est les limites humaines : j’ai des responsabilités assez fortes au sein du Cnam, cela me demande de bien m’organiser entre mes deux activités. »
Lier l’éducation, la formation et l’emploi
« Concernant mon approche enseignement supérieur dans la campagne, Linda Münster et moi-même proposons de lier éducation, formation et emploi. Et ce, à tous les âges de la vie pour que chaque individu puisse avoir une opportunité de montée en compétences, tout en permettant une plus grande attractivité de la ville pour les entreprises.
Étant donné la situation à Vitry, il est nécessaire d’avoir plus de formation, comme c’est le cas dans tous les territoires où les jeunes partent, tout en répondant aux besoins des entreprises, qui font face à de nombreuses offres non pourvues.
Nous souhaitons miser sur la jeunesse de Vitry en baissant le décrochage scolaire et en améliorant l’orientation. Pour ce faire, la collectivité doit mettre en œuvre tous les moyens pour les faire réussir, et par la même occasion, permettre à notre territoire de rebondir. »
Renaud Payre (Métropole de Lyon) : « L’homme d’action publique que je suis prend ainsi ses responsabilités »
L’actuel directeur de l’IEP Institut d’études politiques de Lyon, Renaud Payre, est candidat « Gauche Unie » à l’élection métropolitaine de Lyon (Rhône) qui s’effectue à part de l’élection municipale.
Répondre aux enjeux de la métropole
« J’ai toujours eu des engagements de gauche, mais je n’ai quasiment jamais été encarté. J’ai créé une association citoyenne de gauche La manufacture de la cité.
Deux éléments m’ont poussé à me porter candidat à la présidence de la Métropole de Lyon.
D’une part, la situation de la gauche aujourd’hui et la volonté de participer à la reconstruction d’une gauche unie, un premier élément très politique. J’ai toujours défendu l’idée d’un clivage droite-gauche et je ne me reconnais pas dans la situation politique actuelle qui engendre notamment une certaine violence sociale. Ce ne pouvait donc être qu’une gauche unie.
D’autres parts, l’homme d’action publique que je suis prend ainsi ses responsabilités face aux enjeux de la Métropole de Lyon : l’égalité sociale et territoriale, l’enjeu de la transition écologique et le défi démocratique. Lyon sera le seul territoire de France qui votera au suffrage universel pour l’élection à la présidence de la métropole. Pour autant, elle n’est pas inscrite dans le dialogue. Je veux tout remettre à plat. La gauche unie peut porter une telle approche. »
« Faire bouger les choses »
« En tant que directeur de l’IEP de Lyon depuis 2016, j’ai, avec mon équipe de direction, fait bouger les lignes pour développer l’attractivité de cet IEP aux niveaux régional, national et international.
J’ai aussi créé le laboratoire Public Factory qui permet de faire travailler des étudiants, des chercheurs, des acteurs publics et privés sur de nouveaux modes d’actions publiques. »
« Les collectivités n’ont pas mesuré la transformation de la politique nationale de l’ESR »
« Je pense que les collectivités, telles que la métropole et la région, sont des acteurs majeurs de l’ESR, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années.
Néanmoins, elles n’ont pas mesuré la transformation de la politique nationale de l’ESR depuis dix ans et la politique de l’excellence mise en place qui oublie, par exemple à Lyon, plus de 130 000 étudiants, car seuls quelques étudiants sont concernés par l’excellence.
Je suis pour l’égalité sociale. Je serais le président d’une métropole universitaire dont la priorité n’est pas d’accompagner quelques établissements. Face au dispositif Idex Initiative(s) d’excellence , par exemple, le rôle de la collectivité est de penser comment ce dispositif risque de perturber le système.
Mon rôle de président sera de penser aux 130 000 étudiants lyonnais et pas uniquement aux 50 000 concernés par le périmètre de l’Idex.
Ma première action, si je suis élu, sera d’échanger avec la Comue pour prendre en compte tous les étudiants du site.
Une métropole doit avant tout accompagner la vie étudiante, une mission qu’elle n’a pas complètement remplie ces dernières années. Malgré un nombre d’étudiants important et plusieurs établissements, Lyon a raté sur un point : elle n’a pas pris le tournant de la ville universitaire par manque de dialogue avec la recherche. »
Les propositions de Renaud Payre pour l’Esri au sein de la Métropole de Lyon
• « Améliorer la vie des étudiants à Lyon, un point qui n’est pas satisfaisant. Une seule maison des étudiants à Lyon 7 n’est pas suffisante, je compte en ouvrir une sur le campus LyonTech-La Doua et une sur le campus de Lyon 2 à Bron ;
• Améliorer le pouvoir d’achat des étudiants car beaucoup sont dans la précarité ;
• La gauche unie propose la gratuité des transports en commun pour les étudiants ;
• L’augmentation de 50 % de l’aide au Crous, en discussion avec l’État, pour rénover et construire des logements étudiants supplémentaires à Lyon ;
• Pour la recherche, je souhaite favoriser les ponts entre la recherche et l’action métropolitaine avec une recherche qui ne soit pas réservée aux seules sciences dures mais que la métropole dialogue mieux avec les SHS. Lyon est une ville de santé, de commerce, d’ingénieurs mais elle n’a pas compris l’importance des SHS pour améliorer le quotidien des habitants, par exemple ;
• Exprimer notre voix quant au démantèlement de notre service public au regard des premiers textes de la LPPR. En tant que candidat, j’émets des inquiétudes quant au statut de l’E-C sur lequel le gouvernement est en train de revenir, ce qui porte une nouvelle atteinte à la force de notre université française, même si le soutien de l’État est encore fort. »
Les personnalités de l’Esri candidates aux municipales
Au 27/02/2020, News Tank dénombre 20 candidats aux élections municipales, deux présidents d’université et six anciens, mais aussi un directeur d’IEP et l’adjoint de l’administrateur général du Cnam.
Par ailleurs, sont candidats trois cadres administratifs (deux anciens directeurs de cabinet et une cheffe de service d’université) et quatre enseignants-chercheurs.
Enfin, trois députés sont également candidats.
Sur ces 20 candidats recensés par News Tank, trois sont des femmes.
News Tank recense ainsi dans ce tableau les candidats, la ville où il se porte candidat, le statut dans la campagne (tête de liste, sur la liste), ainsi que la couleur politique du candidat.
Il n’est pas exhaustif et vous pouvez contribuer à l’enrichir en transmettant vos informations à education@newstank.com .
Les candidats aux municipales 2020 issus de l’Esri
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