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Une science ouverte n’est pas forcément intègre (Olivier Le Gall, Cofis)

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°144380 - Publié le 09/04/2019 à 12:27
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« Science ouverte et intégrité posent les mêmes questions sur ce qu’est l’essence de la science », estime Olivier Le Gall Président du Conseil français de l’intégrité scientifique @ Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres) • Chercheur @ Institut national de la recherche… , président du Cofis Conseil français de l’intégrité scientifique (Conseil français de l’intégrité scientifique), en conclusion du colloque « Intégrité scientifique et science ouverte » organisé par l’Ofis Office français de l’intégrité scientifique , en partenariat avec la CPU Conférence des présidents d’université , le Coso Comité pour la science ouverte , le CNRS Centre national de la recherche scientifique et Poléthis, le 04/04/2019 à Paris Diderot.

« L’ouverture et l’intégrité de la science sont des sujets compliqués et ce colloque a permis de montrer à quel point l’interface est intéressante. Il y avait un besoin, illustré par le fait que nous étions à guichet fermé une semaine avant la fin des inscriptions », ajoute l’ancien directeur général délégué aux affaires scientifiques de l’Inra Institut national de la recherche agronomique .

Pour lui, « l’ouverture a un côté technique et pratique, mais qui met le fondamental de la science à nu, par exemple :
• Dans le domaine de la fraude, avec un outil comme Pubpeer qui n’est pas fait pour, mais sert de fait de portail de signalement de manquements à l’intégrité.
• Quand on décrit les zones grises des méconduites autour des falsifications, plagiats ou fabrications de données, qui incluent le “saucissonnage” des publications, la dissimulation de données, le “cherry picking” (ou choix des données) : toutes ces choses sont adressées par l’ouverture de manière générale.
• A travers des témoignages comme celui d’Olivier Voinnet Directeur de recherche de première classe @ CNRS • Professeur dans le Groupe de biologie des ARN du département de biologie @ École polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich)
Science Magazine…
à l’EHESS École des hautes études en sciences sociales , qui a reconnu des manquements graves à l’intégrité au cours de sa carrière, les a analysés, et a par la suite changé radicalement la gestion de ses données de laboratoire et la manière dont il les ouvre ».

« Les questions à se poser sont celles des valeurs qu’on veut porter à travers la science et de la confiance, car les valeurs portées par l’ouverture et l’intégrité de la science ne sont pas forcément exactement les mêmes », poursuit-il, appelant à se détacher d’une « vision un peu naïve qu’une science ouverte est forcément intègre ».

En outre, « ces deux notions doivent être abordées sous l’angle d’une transition systémique, c’est-à-dire multi-échelles » : « On ne peut pas juste changer dans un laboratoire, ni même un pays, et penser que le reste du monde reste inchangé. Forcément, celui qui fait un premier pas s’expose. Peut-être qu’il sera moins bien évalué dans un premier temps, si les pratiques d’évaluation restent les mêmes. Il faut donc gérer ça ».


Un appel à financer davantage la science ouverte et l’intégrité scientifique

« Si on considère que l’intégrité scientifique et la science ouverte sont des enjeux contemporains considérables, on ne peut qu’inviter les instances décisionnaires et leurs soutiens à donner davantage de moyens humains et financiers qui soient réellement à la hauteur de ces enjeux », déclare de son côté Joëlle Alnot, directrice de l'Ofis Office français de l’intégrité scientifique .

« Je ne pense pas uniquement à l’Ofis, même si en effet des moyens ont été attribués lors de sa création pour son installation, mais plus depuis. Je pense aussi aux moyens nécessaires dans les établissements, sur le plan de la formation, le travail autour des référents à l’intégrité scientifique, les besoins pédagogiques dans les écoles doctorales, les candidats à l’HDR Habilitation à diriger des recherches … Ces moyens sont assez attendus dans la communauté scientifique », poursuit-elle.

Olivier Le Gall revient en outre sur l’organisation de ce colloque « Intégrité scientifique et science ouverte » par l’Ofis le 04/04/2019.

« L’Ofis est opérationnel depuis un peu moins d’un an et il nous paraissait avant tout important de relancer le cycle de colloques annuels sur l’intégrité scientifique, après une édition en 2016, en 2017 mais rien en 2018. Il nous a semblé au sein du Cofis que le premier sujet à aborder était la science ouverte, parce que cela permettait de poser les questions sur lesquelles nous travaillons en termes d’intégrité scientifique ».

Olivier Le Gall


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Parcours

Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres)
Président du Conseil français de l’intégrité scientifique
Institut national de la recherche agronomique
Chercheur
Institut national de la recherche agronomique
Directeur général délégué aux affaires scientifiques
Institut national de la recherche agronomique
Chef de Département Santé des Plantes et Environnement
Wageningen University
Post-Doc
Institut national de la recherche agronomique
Doctorant

Fiche n° 22048, créée le 24/03/2017 à 13:25 - MàJ le 20/05/2020 à 20:09

Office français de l’intégrité scientifique (Ofis)

Catégorie : Établissements publics
Maison mère : Haut conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Hcéres)


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Fiche n° 8006, créée le 14/12/2018 à 01:13 - MàJ le 01/09/2022 à 11:07

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