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« Les “boys club“ du supérieur : un bad buzz qui aurait dû être évité » (Manuel Canévet)

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Analyse n°140953 - Publié le 25/02/2019 à 16:42
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©  Polytechnique
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« Comment un simple tweet peut-il soudain cristalliser toutes les critiques contre la surreprésentation des hommes blancs dans l’espace public, et en particulier à la tête des établissements d’enseignement supérieur français ? », se demande Manuel Canévet CEO @ Canévet et associés
Canévet et associés a pour vocation d’accompagner les entreprises et institutions, et tout particulièrement les universités et grandes écoles, dans leur stratégie de…
, consultant en communication et expert des réseaux sociaux, dans une analyse pour News Tank, le 25/02/2019.

Il revient sur la polémique née sur les réseaux sociaux après la diffusion de la photo de la signature de la convention de coopération entre l’Institut Polytechnique de Paris et HEC, le 21/02/2019. Huit dirigeants, tous des hommes blancs de la même génération, y apparaissent.

Pour Manuel Canévet « ce tweet est la synthèse de deux erreurs : une faute de communication et un problème de fond » : « On ne peut inventer une représentation féminine qui n’existe pas, ou peu, parmi ces responsables ; on peut en revanche atténuer cet effet massif en évitant une mise en scène surannée », estime-t-il.

Le consultant fait notamment valoir que « les responsables communication de ces structures (en grande majorité des femmes) le savent », mais « ne sont pas assez entendues ».

Si pour lui, « ce bad buzz aurait facilement dû être évité », cela « peut être aussi l’occasion pour les institutions mises en cause d’une réaction forte et décisive sur ces sujets importants. »


Railleries et critiques

Un tweet de Polytechnique comportant une photo d’hommes blancs en rang d’oignon a déclenché railleries et critiques.

De Jacques Attali à Nathalie Rastoin (Ogilvy) de Thierry Mandon (ex-secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche) à Audrey Pulvar, ils sont nombreux à s’être indignés et à contribuer à la mauvaise presse de ces responsables d’institutions.

Ces hommes sont des directeurs et présidents de grandes écoles, parmi les meilleures du pays. Ils tenaient une conférence de presse. Ce genre d’images nous en avons vu et en voyons des dizaines. Pourquoi celle-ci suscite-t-elle, soudain, de telles réactions ?

Nous passerons sur les indignations de ceux qui ont, ou ont eu, des responsabilités ces dernières années en évitant de nous demander : qu’ont-ils faits pour que cela change ?

Nous noterons que, à quelques jours d’intervalle se tenait une autre conférence de presse, d’un projet universitaire concurrent et que la même mise en scène n’a pas suscité autant de réactions [la conférence de presse de l’Université Paris Saclay, le 16/02/2019, voir diaporama ci-dessous]. Est-ce que le fait qu’une femme préside parmi ses hommes blancs a pu atténuer l’effet “boys club” ?

Si oui, l’indignation tient à peu de chose, car une autre femme dirigeante aurait pu être présente sur la photo incriminée (Xavier Gandiol à gauche sur la photo, représente Élisabeth Crépon directrice de l’Ensta Paristech qui ne pouvait être présente).      

Comprendre la crise

Comment un simple tweet peut-il soudain cristalliser toutes les critiques contre la surreprésentation des hommes blancs dans l’espace public, et en particulier à la tête des établissements d’enseignement supérieur français ?

  • La première explication tient au contexte : quelques jours après l’affaire “ligue du lol“, l’attention est très forte sur tout ce qui s’apparente à un “boys’ club”. 
  • La seconde explication c’est que ces écoles, parce qu’elles sont des marques synonymes d’excellence, suscitent des attentes plus fortes. Elles renvoient une image qui dépasse leur simple institution, elles disent quelque chose de la façon dont collectivement nous avons construit notre système d’enseignement supérieur.  

Ce tweet est la synthèse de deux erreurs : une faute de communication et un problème de fond.

  • On ne peut inventer une représentation féminine qui n’existe pas, ou peu, parmi ces responsables ; on peut en revanche atténuer cet effet massif en évitant une mise en scène surannée.
  • Aligner autant de chefs à plume sur une tribune ne sert ni le propos de la conférence de presse ni l’image de l’institution. C’est un alignement qui ménage avant tout des susceptibilités diplomatiques.     
Ce bad buzz aurait facilement dû être évité »

Nous sommes persuadés que les responsables communication de ces structures (en grande majorité des femmes) le savent. Nous pensons en revanche qu’elles ne sont pas assez entendues.

Or, la communication et l’image contribuent à la lutte contre l’effet « boys’club ». S’assurer que la représentation de ces établissements renvoie une image de diversité aurait pu témoigner de leur volonté d’ouverture, aurait pu susciter plus de candidatures féminines dans ces écoles qui en manquent bien souvent.     

Ce bad buzz aurait facilement dû être évité. Il y a fort à craindre qu’il ne contribue qu’à changer l’écume des choses. Mais cela peut être aussi l’occasion pour les institutions mises en cause d’une réaction forte et décisive sur ces sujets importants.

Sélection de photos de conventions ou conférences de presse dans l’enseignement supérieur français

Ces événements n’ont pas suscité de polémique, pourtant leur mise en scène et les photos diffusées sont proches de celle qui a enflammé les réseaux sociaux.

Quelques uns des tweets publiés 

Manuel Canévet

Email : manuel@canevetetassocies.fr

Canévet et associés a pour vocation d’accompagner les entreprises et institutions, et tout particulièrement les universités et grandes écoles, dans leur stratégie de communication et la définition d’actions de com’ (définition et adaptation des politiques, positionnement, bilan d’image…) sur le champ de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, en profitant au mieux des opportunités numériques.


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Campus Com
Directeur associé
AEF Info (AEF)
Journaliste
Université de Nantes
Directeur de cabinet

Fiche n° 5347, créée le 17/07/2014 à 10:49 - MàJ le 02/05/2019 à 12:36

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