Elsevier : « utiliser l’IA de manière responsable » pour accompagner la recherche (Max Kahn)
« Elsevier utilise l’intelligence artificielle depuis déjà plus de dix ans de manière responsable pour développer des solutions innovantes qui accompagnent les chercheurs, les décisionnaires de la recherche et leurs institutions pour obtenir des résultats plus rapides et plus précis », déclare Max Kahn, VP
Vice-président(e)
senior solutions académiques et gouvernementales chez Elsevier, à News Tank, le 16/10/2025.
« S’il ne fait aucun doute que l’IA
Intelligence artificielle
est une opportunité fantastique pour la communauté des chercheurs, il convient d’être conscient des risques de perturbation de l’intégrité de la recherche scientifique et d’agir en conséquence pour préserver et accompagner les chercheurs », ajoute-t-il. « Ainsi, dans nos activités de maison d’édition, nous veillons à lutter contre les violations de l’intégrité de la recherche et fournir des lignes directrices claires. »
Max Kahn revient sur plusieurs outils d’IA développés par Elsevier pour le secteur de la recherche, dont Scopus AI
Artificial intelligence
, lauréat de l’AMI
Appel à manifestation d’intérêt
« Solutions d’intelligence artificielle pour le public », qui « aide les utilisateurs à disposer de l’état de l’art dans la recherche dans leur domaine, à identifier les tendances émergentes et les opportunités potentielles de collaboration ».
Il annonce le développement d’un nouvel outil en 2026 qui « entend accompagner le chercheur dans les nombreuses dimensions de son travail ».
« Cette technologie doit toujours être appliquée sous la supervision et le contrôle humain »
Comment se positionne Elsevier face au développement et à l’utilisation croissante de l’IA ?
Elsevier utilise déjà depuis plus de dix ans l’intelligence artificielle de manière responsable pour développer des solutions innovantes qui accompagnent les chercheurs, les décisionnaires de la recherche et leurs institutions pour obtenir des résultats plus rapides et plus précis.
La combinaison de la richesse des publications évaluées par les pairs, et de nos données de haute qualité, avec nos technologies supervisées par des experts et notre connaissance des écosystèmes de recherche permet à nos outils et solutions de répondre aux normes les plus élevées en matière de fiabilité et de performance. Par ailleurs, les principes d’IA responsable et les principes de confidentialité font partie intégrante de chaque étape de développement de nos produits et solutions.
L’IA ne comporte-t-elle pas aussi des risques pour le secteur de la recherche ?
S’il ne fait aucun doute que l’intelligence artificielle est une opportunité fantastique pour la communauté des chercheurs, il convient d’être conscient des risques de perturbation de l’intégrité de la recherche scientifique et d’agir en conséquence pour préserver et accompagner les chercheurs.
Ainsi, dans nos activités de maison d’édition, nous veillons à lutter contre les violations de l’intégrité de la recherche et fournir des lignes directrices claires. Comme beaucoup d’autres éditeurs, nos recommandations actuelles aux auteurs autorisent l’utilisation d’outils d’IA pour améliorer la lisibilité et la formulation d’un article de recherche, tout en soulignant que cette technologie doit toujours être appliquée sous la supervision et le contrôle humain, et que les auteurs doivent soigneusement relire et réviser le résultat obtenu.
Quels outils innovants basés sur l’IA avez-vous développés chez Elsevier ?
Du côté du processus d’édition, l’une de nos principales innovations est l’outil Find Reviewers, basé sur l’IA et l’apprentissage automatique. Ce système utilise des algorithmes sophistiqués pour identifier les évaluateurs les plus appropriés pour les manuscrits de recherche en fonction de leur expertise, de leurs domaines de recherche et de leurs antécédents en matière d’évaluation. Le système fonctionne de manière transparente et explique ses recommandations.
Il offre plusieurs avantages clés :
- correspondance précise : l’outil garantit que les évaluateurs sont parfaitement adaptés au sujet du manuscrit, ce qui améliore la qualité de l’évaluation par les pairs ;
- promotion de la diversité : nous identifions des évaluateurs potentiels au-delà du réseau de l’éditeur. En élargissant le pool d’évaluateurs pour inclure des personnes d’horizons, de nationalités, de sexes et de niveaux de carrière divers, l’outil favorise l’inclusivité et enrichit le processus d’évaluation par les pairs. Cependant, le système ne fournit que des recommandations ; c’est l’éditeur humain qui décide quels évaluateurs sélectionner ;
- gains d’efficacité : l’utilisation de l’IA réduit considérablement le temps que les éditeurs passent à trouver des évaluateurs appropriés, ce qui accélère le calendrier global de publication.
Nos outils basés sur l’IA contribuent également à protéger la recherche française ; ils traitent jusqu’à 7 500 manuscrits par heure dans le monde entier pour des questions d’intégrité, y compris des problèmes qui pourraient échapper aux contrôles humains.
Plus de 100 points de données, ou signaux, indiquant des risques d’intégrité et de manquements à l’éthique sont examinés à toutes les étapes du processus de publication, et de nouveaux points de données sont ajoutés régulièrement à mesure que les comportements évoluent.
Quels autres types d’outils Elsevier développe-t-il et propose-t-il à la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche ?
Scopus AI aide les utilisateurs à disposer de l’état de l’art dans la recherche dans leur domaine, à identifier les tendances émergentes et les opportunités potentielles de collaboration. À l’instar d’un télescope, Scopus AI offre une vue d’ensemble du paysage de la recherche et aide à établir des liens interdisciplinaires pour soutenir la stratégie et la planification.
Augmenter la démarche du chercheur »ScienceDirect AI complète Scopus AI en offrant une analyse approfondie de millions d’articles et de chapitres de livres en texte intégral, pour une analyse détaillée. Lancé en mars 2025, ScienceDirect AI permet aux utilisateurs d’approfondir leurs recherches, d’extraire et de comparer des informations précises, notamment des détails sur les méthodes, les résultats, les discussions et les conclusions, à partir de contenus fiables en texte intégral. En aucun cas il ne s’agit de remplacer la revue de littérature mais d’augmenter la démarche du chercheur ou de l’utilisateur en lui faisant gagner du temps, en toute confiance.
Par ailleurs, nos services d’analyse de données utilisent massivement l’IA pour étudier l’impact de la recherche, dans ses différentes dimensions, sociétale et économique, environnementale, ainsi que pour caractériser des thématiques de recherche. Le rapport commissionné par le NHMRC (National health and medical research council) sur l’impact « réel » des financements sur les champs de recherche sur le diabète et la démence en est un bon exemple.
Une réaction au fait que Scopus AI ait été sélectionné par l’appel à manifestation d’intérêt « Solutions d’intelligence artificielle pour le public » ?
Nous sommes honorés et ravis que Scopus AI ait été retenu par la Direction interministérielle du numérique et la Direction générale des entreprises. L’administration française reconnaît ainsi la pertinence et la fiabilité de notre solution pour le secteur de l’ESR Enseignement supérieur et recherche , qualifiée comme d’autres solutions sectorielles de « solution prête à l’emploi pouvant être utilisée par le secteur public ».
Cette consécration valide le choix que nous avons fait de construire d’emblée Scopus AI avec la communauté scientifique en partant de leurs besoins. Ainsi, l’intelligence artificielle va booster des tâches qui sont généralement chronophages pour les chercheurs :
- tel chercheur bénéficiera de résumés étendus qui lui offriront un aperçu rapide du sujet qu’il peut approfondir ;
- un autre utilisera l’outil pour recenser les articles influents et travaux novateurs de son champ de recherche ;
- un autre encore l’utilisera pour la recherche d’experts académiques.
La fonctionnalité Deep Research va encore plus loin en produisant des rapports complets et argumentés. Le tout en s’appuyant sur le contenu certifié de Scopus, issu de plus de 29 000 revues scientifiques, provenant de plus de 7 000 éditeurs à travers le monde, avec plus de 1,8 milliard de citations, et qui comprend plus de 17 millions de profils d’auteurs.
J’en profite pour préciser que la sélection des revues indexées est effectuée par un comité indépendant composé de scientifiques et de bibliothécaires de renommée mondiale représentant les principales disciplines scientifiques.
Elsevier a récemment annoncé le lancement d’une nouvelle solution d’IA pour les chercheurs : de quoi s’agit-il ?
Cette solution s’appuie sur les enseignements tirés et les commentaires reçus de ScienceDirect AI et Scopus AI, et va représenter une avancée majeure. Conçue et développée en collaboration avec la communauté scientifique et en étroite collaboration avec d’autres éditeurs et sociétés savantes, cette solution entend accompagner le chercheur dans les nombreuses dimensions de son travail :
- identifier les nouveaux domaines de recherche et les opportunités de financement,
- mettre en évidence les lacunes dans les connaissances,
- synthétiser rapidement la littérature,
- entrer en contact avec des collaborateurs et leur faire gagner du temps.
Concrètement, cette solution sera indépendante des éditeurs et inclura des contenus sur abonnement et en libre accès, offrant ainsi aux chercheurs une profondeur et une couverture sans précédent. Elle s’appuiera non seulement le contenu fiable de ScienceDirect, mais aussi sur aux données et analyses complètes issues des plus de 100 millions d’articles indexés dans Scopus. Des chercheurs testent la version bêta depuis septembre, et le lancement de la version définitive est programmé dès début 2026.
Elsevier développe-t-il actuellement d’autres outils liés à l’IA pour la communauté de la recherche et quels établissements français d’ESR utilisent déjà vos outils ?
Oui, nous testons et apprenons en permanence pour être en mesure de développer des solutions qui soutiennent les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche. Pour progresser, explorer est essentiel, c’est ce que permet par exemple notre laboratoire ICAI conjoint avec l’Université d’Amsterdam (UvA) et la Vrije Universiteit Amsterdam (VU) [1].
Cette adoption va croissante au sein de plus en plus d’institutions sur tout le territoire. Ainsi, des établissements en France comme dans le monde entier ont déjà commencé à utiliser nos outils d’IA, comme Scopus AI à Toulouse Business School ou à l’Insead Institut européen d’administration des affaires .
Déjà certains accords-cadres nationaux voient le jour en Europe notamment pour permettre à l’ensemble des universités d’accéder à Scopus AI, comme en Suède, en Hongrie, mais aussi en Italie pour le ministère de la santé et tous les IRCCS (Scientific institutes for research, hospitalization and healthcare).
Plus largement, Elsevier est un leader mondial dans le domaine de l’information avancée et de l’aide à la décision dans les domaines de la science et de la santé, au service de clients dans plus de 170 pays et territoires à travers le monde. Des outils tels que Scopus AI sont utilisés par des institutions du monde entier.

Elsevier
Elsevier est une entreprise mondiale spécialiste de l’information scientifique, filiale de la multinationale néerlando-britannique Relx Group. Elsevier fournit des solutions et des outils numériques dans les domaines du pilotage et de l’analyse de la recherche, de la performance de la R&D, de l’aide à la décision clinique et de la formation professionnelle, notamment ScienceDirect, Scopus, SciVal, Pure ClinicalKey et Sherpath.
Catégorie : Entreprises
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V.A.T. reg. No : NL005033019B01
1043NX Amsterdam Pays-Bas
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Fiche n° 4718, créée le 16/02/2017 à 02:50 - MàJ le 16/10/2025 à 17:05
[1] https://www.elsevier.com/connect/the-funding-is-nice-but-so-are-the-problems-and-data