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ExclusifClassement News Tank-Emerging : HEC, Paris-Saclay et Polytechnique en tête ; prix spécial à l’UTT

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°386113 - Publié le
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©  challenge by iconixar from the Noun Project
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HEC École des hautes études commerciales , l’Université Paris-Saclay et Polytechnique (IP Paris Institut polytechnique de Paris ) occupent les trois premières places du classement de la coopération établissements-entreprises, rendu public par News Tank et Emerging, le 06/02/2025 à l’occasion de l’événement Think Éducation et Recherche. L’Université de technologie de Troyes reçoit un prix spécial de la coopération.

Le top 10 est complété par Sciences Po Paris (4e), l’UTC Université de technologie de Compiègne (5e), l’UTT Université de technologie de Troyes (6e), Sorbonne Université (7e), l’Université de Montpellier (8e), l’École nationale des ponts et chaussées (IP Paris, 9e) et l’Université Paris Cité (10e).

Le classement repose sur les réponses de professionnels français ayant une expérience très significative en recrutement et en management de jeunes diplômés. Ils ont été invités à classer les établissements selon :
• l’employabilité de leurs diplômés ;
• la qualité de la coopération mise en œuvre.

68 établissements figurent dans cette première édition : les 35 premiers sont classés. Les suivants sont uniquement listés, du fait de pourcentages de votes trop faibles et d’écarts trop serrés.

« Ce sont surtout les écoles qui dominent ce classement. Cela reflète leur mission initiale : préparer directement les jeunes à l’entreprise, qu’il s’agisse d’ingénieurs ou de spécialistes du monde des affaires », déclare Sandrine Belloc Co-fondatrice et directrice générale @ Emerging
, directrice générale d’Emerging.

« On aurait pu penser qu’un panel français inverserait cette tendance avec des répondants travaillant davantage localement avec les universités. Ce n’est pas le cas, sauf exceptions notables comme l’Université Paris-Saclay (2e), qui arrive très haut dans le classement, et dont la création est une innovation qui attire déjà l’attention des entreprises. De même Sorbonne Université (7e) et l’Université de Montpellier (8e) se positionnent bien alors qu’elles sont de création récente. »


La méthode du classement

Depuis 2010, Emerging produit le GEURS (Global Employability University Ranking and Survey) publié aujourd’hui en exclusivité par le Times Higher Education.

En 2024, le cabinet dirigé par Sandrine Belloc a interrogé un panel spécifique, exclusivement français, pour réaliser un nouveau classement, avec News Tank.

Ainsi, les 1 433 répondants français du GEURS ont été sollicités pour identifier parmi eux ceux qui étaient impliqués dans des coopérations avec des établissements du supérieur. Au total, 786 ont été sélectionnés pour élaborer le classement News Tank-Emerging.

La méthode des quotas a été utilisée pour garantir la représentativité.

Les questions et le panel

Les questions posées étaient :

  • « Quels sont, selon vous, les établissements qui préparent le mieux au marché de l’emploi aujourd’hui en France ? », pour l’employabilité ;
  • « Quels établissements sont les plus compétents en termes de communication et de collaboration avec le monde de l’entreprise ? » pour la coopération.

La liste d’établissements soumise aux votants comprenait 68 établissements, sélectionnés en utilisant deux critères :

  • les établissements arrivant dans le top 50 d’un certain nombre de classements français ;
  • tous les établissements français pour lesquels Emerging a reçu plus de 10 votes lors des trois dernières années dans le cadre du GEURS (Global Employability University Ranking and Survey, publié par le THE Times Higher Education ) ont été ajoutés.

Les répondants ont ensuite été invités à voter à deux reprises. Une première fois sur la question de l’employabilité, une deuxième fois sur la question de la collaboration. Chaque répondant a un maximum de 10 choix de votes dans la liste d’établissement, qui est la même pour chaque question.

L’élaboration du classement

Le pourcentage de votes obtenus permet de générer :

  • un sous-classement employabilité ;
  • un sous classement collaboration.

Le classement final de la coopération est obtenu par combinaison et pondération de ces deux pourcentages.

Pour valoriser la qualité de la coopération, nous avons donné 40 % du résultat final au vote dédié à l’employabilité et 60 % à celui dédié à la collaboration.

Le top 35

Classement News Tank-Emerging de la coopération établissements-entreprises

Source(s) : News Tank-Emerging

« Une certaine idée d’excellence à la française »

Le sous-classement dédié à l’employabilité est largement dominé par HEC (33,8 %) devant Polytechnique (26,1 %) et Sciences Po (24,8 %).

Pour Sandrine Belloc, « un aspect essentiel dans les votes est la réputation de marque ». En effet, le critère de l’employabilité (qui compte pour 40 % de la note finale) « est lié en grande partie à des perceptions et à des aspirations ».

« La grande force de notre enquête est que les votes présentent cet aspect aspirationnel, qui permet de dégager des modèles souhaités ou souhaitables. Notre analyse pour cette édition est que les répondants ont voulu plébisciter des modèles d’excellence, des écoles et des universités perçues comme incarnant une certaine idée d’excellence française. »

Sandrine Belloc observe « une tendance mondiale qui pourrait paraître contre-intuitive » : « Les entreprises tendent à recruter des profils moins élitistes, dans une logique où elles investissent ensuite massivement dans la formation continue en interne. Cela se traduit par une montée en puissance des recrutements de diplômés de licence, qui sont ensuite formés tout au long de leur carrière ».

Selon la directrice générale d’Emerging, « les écoles plus réactives et adaptées aux défis du digital et de la tech commencent à être favorisées ».

Néanmoins, « les entreprises françaises peuvent être paradoxales : elles recrutent dans des établissements plus accessibles, mais continuent de valoriser dans leurs votes des établissements comme Polytechnique ou HEC, qui restent des références absolues ».

En effet, les profils issus de ces établissements sont polyvalents et recherchés « pour leur capacité d’innovation, leur vision stratégique, leur aptitude à s’intégrer dans un monde globalisé, et leur capacité à anticiper les grandes transformations ».

Le critère de la collaboration offre « une vision plus opérationnelle »

Le sous-classement collaboration diffère sensiblement, avec une première place pour l’UTT - qui se voit pour cette raison décerner un prix spécial de la coopération lors de Think éducation & recherche - devant l’Université Paris-Saclay et l’UTC.

Plus largement, les cinq premiers selon ce critère sont des UT ou des universités.

Sandrine Belloc décrypte : « L’aspect réputationnel est moins présent, au profit d’une vision plus opérationnelle. En effet, les répondants du panel se fondent sur des collaborations réelles mises en œuvre. Or, il existe plus de collaborations locales entre les universités et leur bassin économique.

Quand on passe à la pratique réelle du recrutement, les employeurs collaborent avec les établissements qui forment des profils qui correspondent le mieux à leurs besoins immédiats. Ainsi, les UT, se démarquent par exemple comme des modèles largement reconnus et enviés. »

Les autres établissements classés (tranche 36-68)

Les votes obtenus et les écarts entre les autre établissements du panel ne permettent pas de leur affecter des rangs. Mais ces écoles et universités sont identifiées et reconnues par les employeurs.

News Tank a choisi de les présenter par ordre alphabétique.

Classement News Tank-Emerging : les établissements classés au-delà du top 35


Note : Les établissements sont triés dans l’ordre alphabétique.
Source(s) : News Tank-Emerging

Quelles bonnes pratiques de coopération pour l’avenir ?

Pour Sandrine Belloc, « il est encore prématuré de tirer des conclusions définitives » de ce premier classement.

« Chaque établissement doit d’abord évaluer ses capacités actuelles, identifier ses besoins et aligner ses forces. De nombreuses initiatives existent déjà et sont particulièrement intéressantes. Plutôt que de réinventer entièrement leurs méthodes, les établissements peuvent s’inspirer de bonnes pratiques éprouvées et les adapter à leur contexte. »

En attendant, « certaines actions restent des leviers incontournables : encourager les stages, les projets pratiques et les rencontres entre étudiants et employeurs. Ces dispositifs ont démontré leur efficacité et constituent une base solide pour renforcer la collaboration entre l’enseignement supérieur et les entreprises ».

L’enjeu de la gouvernance

Cependant, pour aller vers une collaboration plus stratégique et durable, « un cap reste à franchir », estime Sandrine Belloc. Cela suppose que des équipes des deux côtés travaillent ensemble sur le long terme.

« Aujourd’hui, ce modèle est encore insuffisamment structuré, en grande partie faute d’un cadre clair et partagé. Il serait utile de formaliser ces collaborations à travers un référentiel commun et un système de KPIs (indicateurs clés de performance) permettant d’en mesurer l’impact. »

« Les universités devront se positionner et innover sur ces enjeux, car les entreprises, elles, accélèrent.

  • En France, 48 % des entreprises qui ont répondu au classement à Emerging disposent déjà d’une équipe dédiée à la coopération avec les universités ;
  • elles prévoient d’atteindre 72 % d’ici 2027 - un chiffre qui place la France dans la moyenne mondiale. »

Des opportunités à ne pas manquer

Sandrine Belloc prévient : « Si les universités ne répondent pas à ces attentes, elles risquent de manquer des opportunités essentielles. Certains signaux d’alerte existent déjà : en 2020, une enquête révélait qu’un employeur sur deux considérait qu’il pouvait se passer de l’enseignement supérieur pour ses recrutements.

Si cette tendance est plus marquée dans les pays anglo-saxons, elle mérite d’être prise en compte, notamment face à la montée en puissance de formations alternatives ».

« Grâce à une segmentation fine des votants, nous analysons leur perception selon leur secteur, rôle, niveau de responsabilité, taille d’entreprise et fréquence de recrutement », indique Sandrine Belloc.

Elle détaille : « Cette approche aide les établissements à mieux comprendre leur public, ses attentes et ses critères de sélection, tout en identifiant des comportements de groupe et des “personas“ de recruteurs.

Elle permet ainsi d’établir des benchmarks précis aux niveaux local et international, permettant aux établissements d’identifier les facteurs clés de reconnaissance et leur offrant une vision claire de leur positionnement face à leurs concurrents directs. »

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