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THE employabilité 2025 : « Les capacités à apprendre et s’adapter en tête » (S. Belloc, Emerging)

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°344463 - Publié le
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©  Sandrine Belloc
©  Sandrine Belloc

« Sur les critères de l’employabilité d’un jeune diplômé, ce sont les capacités à apprendre et s’adapter aux nouvelles technologies qui arrivent en tête, les compétences techniques arrivent après », déclare Sandrine Belloc, directrice générale du cabinet Emerging à News Tank, le 29/10/2024.

« L’employeur pense long terme, adaptabilité, il’enjeu de formation continue est de plus en plus important. Quand un jeune est recruté aujourd’hui, on veut être sûr qu’il va s’adapter tout au long de sa vie », dit-elle.

Elle s’exprime à l’occasion de la publication, par Times Higher Education le 14/11, du classement Geurs Global employability ranking and survey 2025 (Global Employability University Ranking and Survey) conduit par les cabinets Emerging et Trendence, dont les résultats ont été présentés et analysés par News Tank dans un précédent article.

Sur les sept raisons identifiées par le Geurs pour lesquelles les employeurs considèrent que telle ou telle université est la meilleure en terme d’employabilité, les trois qui arrivent en tête sont l’accent mis sur les compétences professionnelles (18,1 % des réponses), les compétences liées au diplôme (17,8 %) et l’approche digitale (16,3 %).

« Il faut voir les trois premiers leviers comme complémentaires, ils dessinent le portrait robot du jeune diplômé idéal à eux seul. Il y a une légère baisse de la valorisation des compétences liées au diplôme, à cause de la conjoncture économique, tandis que les compétences professionnelles sont davantage recherchées lorsqu’il y a des tensions sur le marché du travail », analyse Sandrine Belloc.


Les leviers d’une université performante sur l’employabilité selon les employeurs

Le tableau suivant récapitule l’évolution des sept leviers sur lesquels les employeurs évaluent les universités en terme d’employabilité (avec le levier « impact sociétal et de la durabilité » introduit en 2025), d’après le classement GEURS, sur la période 2021-2025 :

Evolution des leviers d’employabilité pour les universités

« Ce qui est significatif, c’est de voir les trois premiers leviers (compétences professionnelles, compétences liées au diplôme, approche digitale) se conjuguer et la performance académique passer après. On voit aussi que la spécialisation passe au second plan », commente Sandrine Belloc.

Elle analyse la hausse de la demande des employeurs en compétences professionnelles pour les jeunes diplômés :

« Il y a des tensions sur certaines professions et des difficultés de recrutement, il y a aussi une certaine méfiance vis-à-vis des jeunes générations qui arrivent sur le marché du travail en ce moment. On peut ajouter, dans certains pays comme les Etats-Unis, une remise en question de l’importance d’avoir une formation académique. Nous pensons en général que les débats sur l’employabilité qui ont traversé quasiment tous les pays ces derniers temps ont influencé l’accent qui est mis sur ce levier, plus que sur les autres. »

Ce qu’attendent les employeurs d’un jeune diplômé en 2025

A la question : « Dans un marché du travail en évolution constante, que sont selon vous les principales qualités attendues d’un jeune diplômé en vue de son employabilité ? », voici les principales réponses données par les employeurs du panel de GEURS 2025 (plusieurs réponses possibles par employeur) :

  • Capacité à apprendre et s’adapter aux nouvelles tendances et technologies (réponse choisie par 45,9 % du panel) ;
  • Compétences de collaboration, communication et travail en équipe (45,1 %) ;
  • Compétences techniques, expertise dans des domaines spécifiques (41,7 %) ;
  • Leadership, prise de décision et pensée stratégique (38,6 %) ;
  • Expérience dans l’industrie et connaissance pratique (36 %) ;
  • Résilience, capacité à naviguer dans l’incertitude (32,9 %) ;
  • Qualifications et certifications académiques (28,7 %) ;
  • Expérience dans des projets à impact social (27,6 %) ;
  • Expérience internationale (21,9 %).

Sandrine Belloc précise que les réponses diffèrent selon les domaines : les compétences techniques sont davantages valorisées dans les domaines de l’intelligence artificielle, IT Information technology (technologie de l’information) , de l’énergie ou l’environnement.

« La portion de l’échantillon qui travaille dans le domaine de l’intelligence artificielle a des réponses qui distinguent ses répondants du reste de l’échantillon, ils sont d’ailleurs en majorité plutôt plus jeunes. Ils placent logiquement l’adaptabilité, la capacité à apprendre de nouvelles technologies et les compétences techniques bien avant la collaboration ou la pensée stratégique. »

« Le jeune sensibilisé aux enjeux du développement durable n’est plus un repoussoir »

Sur l’apparition d’un nouveau levier « impact sociétal et durabilité » en 2025, Sandrine Belloc indique : « Il n’est encore pas très impactant. Ce n’est pas lui qui fait la différence dans le classement. Nous l’avons fait toutefois apparaitre car cela fait trois ou quatre ans que les indicateurs nous montraient qu’il y avait quelque chose là-dessus, il est arrivé avec un score suffisant pour rentrer dans la grille. »

Elle ajoute :

« Ce qui est très intéressant avec ce levier c’est qu’il n’est pas du tout partagé par tous les pays, il y a d’énormes disparités. Il révèle un nouveau bloc géographique : un Sud global avec le Brésil, la Chine, l’Égypte, l’Inde, le Mexique, le Maroc, l’Afrique du Sud, le Moyen-Orient. Ce sont les pays qui ont fait passer cet indicateur à un score suffisant pour passer la grille.

C’est étonnant, mais c’est en effet un gros challenge chez ces pays-là. Ce sont des employeurs qui demandent aux universités de former davantage de profils pour pouvoir eux même monter en compétences. Ils se disent qu’ils vont développer une compétitivité dans leurs industries grâce aux compétences durables. »

« Les chiffres augmentent aussi dans les pays de l’Ouest. Le jeune qui avait des compétences vertes, c’était un repoussoir il y a longtemps, car les employeurs se disaient qu’il allait remettre en cause les process internes. Aujourd’hui il y a une acceptation qu’il faut se former à ces enjeux.

Mais ce levier ne concerne pas seulement la tendance verte, c’est aussi une demande faite aux universités de travailler davantage pour la société, de ne plus travailler en vase clos, de s’impliquer davantage dans la collaboration avec les entreprises. »

Collaboration entreprises-universités : une tendance croissante

« 47,8 % du panel est organisé avec une équipe dédiée à la collaboration avec les universités. Ce n’était pas du tout le cas en 2020. Cela a commencé en 2019 avec la digitalisation », note Sandrine Belloc.

Elle ajoute que « 24 % du panel répond que le fait d’avoir une équipe dédiée à la collaboration avec les universités est en préparation : d’ici deux ans, il y aurait donc 71 % des entreprises avec une équipe dédiée. »

Selon elle, cela aura des conséquences sur la qualité de cette collaboration : « Plus les entreprises ont des équipes dédiées, plus la collaboration a de chances de fonctionner. Cela va étendre la collaboration au-delà des stages : les joint graduate programmes, la participation dans les conseils de perfectionnement. Quand ces conseils sont bien menés, ils peuvent aboutir à de véritables collaborations. »

Avec toutefois des enjeux qui subsistent : « Aujourd’hui beaucoup de collaborations sont menées sur le court terme, hormis la recherche, qui est très sporadique et liée à des besoins spécifiques. Les collaborations sur la formation se font surtout en lien avec des grandes entreprises sur des gros volumes de diplômés, le reste de la collaboration est encore à définir. Il y a des grilles d’évaluation et des process à mettre en place. »

Sandrine Belloc


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Fiche n° 52768, créée le 07/11/2024 à 12:12 - MàJ le 09/12/2024 à 10:52


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©  Sandrine Belloc
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