IA : 1er Human Education Summit à New-York ; « Un besoin de visibilité » (D. Le Serre et F. Firmin)
La première édition du Human Education Summit, ou Humane.s, se tient à New York dans le cadre de la semaine des Nations Unies, le 22/09/2024. « Cet événement vise à répondre au besoin de visibilité sur l’impact de l’IA
Intelligence artificielle
des dirigeants universitaires. Il permettra aussi d’exprimer les attentes des entreprises face à la transition actuelle », déclarent Delphine Le Serre et François Firmin, à News Tank le 22/08/2024.
Ces deux Français installés à Montréal (Québec) sont à l’origine de l’événement qui s’inscrit dans les activités de la fondation Edhu2050, créée par Delphine Le Serre. Son but est de « regrouper tous les principaux acteurs de l’éducation au niveau mondial — universités, intellectuels influents, régulateurs comme l’OCDE
Organisation de coopération et de développement économiques
ou l’ONU
Organisation des Nations Unies
, praticiens, entreprises d’IA — afin de préparer l’éducation à l’ère de l’intelligence artificielle ».
Delphine Le Serre a un parcours universitaire en France (Istec, HEC
École des hautes études commerciales
), de consultante en marketing et de conférencière. Fondatrice de la plateforme de recrutement étudiant dédiée à l’orientation StudyWork, elle s’est installée à Montréal où elle a fondé Edhu2050. François Firmin, cofondateur de Studyrama puis de Nomad Education, a rejoint son projet et s’y consacre à plein temps depuis mai 2024.
L’ambition des deux Français est de créer des écoles maternelles bilingues en Amérique du Nord, scolarisant les enfants de trois à cinq ans, en mettant en œuvre « une pédagogie conçue et adaptée à l’ère de l’intelligence artificielle et s’appuyant sur les connaissances scientifiques actuelles », dit Delphine Le Serre.
Edhu2050 entend aussi diffuser cette pédagogie « au plus grand nombre », via des actions de sensibilisation ou des conférences comme Humane. s.
La première édition de Humane. s à New York
« Il s’agit d’une journée de conférences, dédiée aux débats sur les idées, les perspectives, les résultats d’études et les retours d’expériences d’initiatives en matière d’IA et d’éducation, déjà implantées dans des écoles et universités », expose Delphine Le Serre.
L’objectif des organisateurs est de réunir 150 participants sur place et 1000 en ligne.
Le projet bénéficie du soutien financier de Google DeepMind et Microsoft. « Ils financent principalement des billets en ligne, afin de toucher les communautés “underserved ‘, c’est-à-dire celles des pays non occidentaux. Par exemple, il s’agit de mobiliser des réseaux en Afrique en s’appuyant sur l’expérience de François Firmin en Afrique », indique la fondatrice de Edhu2050.
La collaboration avec les entreprises d’IA
« Nous collaborons avec des entreprises d’intelligence artificielle pour discuter des évolutions futures, dans la limite des informations qu’elles peuvent partager. Il est important de comprendre comment ces entreprises coopèrent avec les universités et les écoles. La fondation a pour mission de diffuser des travaux, des pratiques pédagogiques et des connaissances dans le plus grand nombre d’endroits possible », poursuit-elle.
« En Amérique du Nord, la collaboration public-privé est plus avancée qu’en Europe, ce qui permet d’accélérer les innovations. L’éducation de demain devra être construite ensemble, sans poser de barrières. Compte tenu de la rapidité des progrès technologiques, il est essentiel que les systèmes éducatifs collaborent avec les entreprises pour que les transformations soient les plus acceptables possibles. Cela ne signifie pas qu’il faille renoncer à l’esprit critique, mais plutôt s’adapter aux propositions tout en gardant du recul. »
Les principales thématiques de la journée vues par Delphine Le Serre
- « Human societies in 2050 : the role of education ». Un sujet choisi « parce que les décisionnaires de l’éducation forment des leaders de demain et pour cela, ils ont besoin de savoir à quoi ce monde de demain va ressembler ».
- « The future of Work and Human Intelligence : the purposes of Education. » « Quels sont les métiers de demain pour les êtres humains et quelles compétences ou habiletés développer chez les élèves ? »
- Education now : How to embrace the AI Artificial intelligence Transition ? « Comment former les enseignants et accompagner les équipes pédagogiques pour offrir la meilleure expérience pour les étudiants ? »
- Future of Education : What to expect ? « Après l’IA générative, à quoi s’attendre ? Quand les solutions d’IA Capables seront elles fonctionnelles et comment vont - elles transformer l’éducation ? »
- Responsible AI : « Quelles précautions prendre lorsque l’on est un établissement d’éducation vis-à-vis de l’IA ? Comment rédiger sa politique IA ? »
Zoom sur les intervenants
- Maxime Blondeau, enseignant à Sciences Po et entrepreneur, va parler de l’importance grandissante de la reconnexion à la nature dans une éducation à l’ère d’une IA grandissante.
- François Taddei, président du LPI, va introduire la notion de Planetizenship et l’importance d’accompagner les élèves de tout âge dans des réflexions « Life Centric »
- Bob Rae, l’Ambassadeur du Canada auprès des Nations Unies, vient souligner l’importance du rôle des chefs d’établissements dans la transition actuelle mondiale de l’éducation sous l’influence de l’IA.
- Ollivier Dyens directeur du laboratoire Building 21 de l’université de McGill, va illustrer par les recherches du Building 21 des questionnements nouveaux sur l’être humain et son intelligence.
- Amanda Bickerstaff, fondatrice de AI for Education, qui va nous parler des programmes de formation à l’IA pour les enseignants qu’elle déploie avec ses équipes depuis deux ans auprès des grands réseaux d’éducation aux États-Unis
- Katherine Dutschak, CEO Chief executive officer de HomeEquity Bank, vient illustrer le leadership de demain, attendu par les grands groupes et la manière de former ses collaborateurs.
Le projet d’écoles maternelles bilingues en Amérique du Nord
« Nous avons le projet de créer des écoles maternelles françaises bilingues, accueillant des enfants de 3 à 5 ans. Le modèle administratif des écoles françaises au Québec diffère du système nord-américain, qui commence à 5-6 ans », décrivent Delphine Le Serre et François Firmin.
« Il ne s’agit pas seulement d’une pédagogie alternative comme Montessori ou Piaget, mais d’une pédagogie conçue et adaptée à l’ère de l’intelligence artificielle et s’appuyant sur les connaissances scientifiques actuelles. »
Le premier projet d’école doit démarrer à Montréal en septembre 2025, avec des plans d’expansion aux États-Unis et dans d’autres régions d’Amérique du Nord, pour créer un réseau d’écoles.
L’objectif d’Edhu2050 est de rendre cette pédagogie accessible au plus grand nombre, notamment dans les pays moins favorisés, en s’appuyant sur le numérique.
« Nous organisons ainsi des conférences et menons des actions de sensibilisation pour faire comprendre la transition que l’IA impose, ainsi que la nécessité d’un changement de paradigme. Nous intervenons en Europe et en Amérique du Nord. En tant qu’experte en IA et éducation, j’ai été envoyée par l’Unesco Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture en Inde l’année dernière à l’occasion du G20 », indique Delphine Le Serre.
Leurs parcours
Delphine Le Serre est titulaire d’un doctorat en sciences comportementales (IGR Ingénieurs de recherche -IAE Institut d’administration des entreprises de Rennes) après un master en physique pour la microélectronique et les nanotechnologies (Grenoble INP). Pendant son doctorat, elle a été impliquée dans la création du programme européen COST. Elle a exercé à la SNCF des fonctions dans le marketing, avant de devenir enseignante-chercheuse (Istec puis HEC).
Parallèlement à son activité de professeure, de consultante et de conférencière, elle a créé StudyWork, plateforme de recrutement étudiant dédiée à l’orientation. Installée au Québec, elle lance Edhu2050.
François Firmin a cofondé Studyrama en 1990 qu’il a quitté en 2011 pour fonder Nomad Education. Il est venu s’installer au Canada il y a cinq ans où il a rencontré Delphine Le Serre. La distance avec les équipes et la période Covid l’ont décidé à arrêter l’aventure Nomad après 13 ans. Depuis mai 2024, il se consacre entièrement au projet Edhu2050.
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