Élèves perturbateurs : « La politique du bâton, unique ressort gouvernemental » (SE-Unsa)
« La politique du bâton serait-elle l’unique ressort gouvernemental pour faire face à un sujet aussi complexe que sérieux ? Lorsque nos jeunes s’expriment par la violence, nos premières questions doivent porter sur les causes », indique Élisabeth Allain-Moreno
, secrétaire générale du SE-Unsa
Syndicat des enseignants-Unsa
, le 19/04/2024.
Elle réagit à l’annonce par le Premier ministre, la veille, du lancement d’une concertation de huit semaines sur les violences de mineurs, et de premières pistes, comme l’instauration de commissions éducatives à l’école primaire qui pourront prononcer « des sanctions adaptées ».
Une commission que la secrétaire générale du syndicat juge « dénuée de sens et d’intérêt, et qui relève par ailleurs d’une mission impossible si l’on veut bien regarder la réalité des personnels qui y exercent. La politique menée ces dernières années a vidé les écoles et les établissements des personnels qualifiés pour agir face à la violence, aux atteintes à la laïcité et au harcèlement. »
« La sanction, centrale parmi les mesures exprimées par Gabriel Attal
Député de la 10ème circonscription des Hauts-de-Seine @ Assemblée nationale
, est vide de sens et d’utilité lorsqu’elle n’est pas conçue comme la fin d’un processus alliant prévention et accompagnement », dit-elle.
Concernant une autre piste évoquée par Gabriel Attal, d’une mention apposée sur le dossier Parcoursup « des jeunes qui perturbent le plus gravement les cours », à moins qu’ils réalisent des activités d’intérêt général, Élisabeth Allain-Moreno
indique : « L’orientation du parcours scolaire doit surtout être accompagnée et non pénalisée pour que chaque jeune trouve son but, son avenir professionnel et s’y épanouisse. »
Christophe Bonnet, secrétaire fédéral du Sgen-CFDT estime sur X que ces annonces « sont graves, et montrent à quel point le gouvernement veut construire un système d’exclusion ».
Les autres pistes évoquées par le Premier ministre
Dans son discours sur les violences de mineurs, le 18/04/2024, le Premier ministre a listé plusieurs pistes de travail concernant l’école « afin de prendre le problème à la racine » :
- Que les parents signent, à chaque rentrée, un contrat de droits et obligations qui pourra ouvrir à des sanctions. « Nous définirons les contours de ce contrat et les sanctions auxquelles s’exposeraient les parents » ;
- renforcer la sécurité dans 350 établissements sensibles. Le travail d’identification a été engagé avec le MENJ Ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse , il « s’achèvera dans les prochains jours et les moyens arriveront très rapidement ensuite ».
- Des « mesures de bons sens comme se lever dès qu’un professeur entre dans la classe, faire participer l’ensemble des élèves dès le plus jeune âge aux tâches communes au sein de leur établissement scolaire ».
Il est aussi revenu sur des mesures annoncées lors de son discours de politique générale le 30/01, comme l’accueil des tous les collégiens tous les jours de la semaine entre 8h et 18 h « à commencer par les quartiers prioritaires » ; les « temps d’apprentissage du respect de l’autre » en primaire à la rentrée 2024 ; les travaux d’intérêt éducatif.
Fiche n° 14975, créée le 10/07/2023 à 10:12 - MàJ le 14/10/2024 à 15:31