« Une transformation de la DGRH dans le domaine de l’ESR » (A. Ferhi, chef de service enseignants)
« Nous voulons nous servir de ce séminaire comme un marqueur de transformation de la DGRH
Direction générale des ressources humaines
dans le domaine de l’ESR
Enseignement supérieur et recherche
. Notre objectif est de toujours faire mieux dialoguer entre eux les différents acteurs de l’écosystème ESR, d’être dans ce rôle de passeur et d’intermédiation », déclare Ali Ferhi
Adjoint au DGRH, chef du service des personnels enseignants de l’ESR @ Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR)
, chef du service des personnels enseignants de l’enseignement supérieur et de la recherche au sein de la DGRH, à News Tank, le 26/10/2023.
Il revient sur le séminaire organisé par la DGRH et la Dgesip
Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle
, le 05/10, et qui a réuni au MESR
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche
, 140 DRH
Directeur(trice) des ressources humaines
des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche - une première depuis 2019 et la crise sanitaire.
« Ce séminaire répondait à une triple attente des participants :
• un besoin pour les DRH des établissements de se retrouver physiquement pour confronter leurs problèmes, avoir un partage d’expérience et de bonnes pratiques,
• avoir un dialogue vivant avec nous, DGRH et Dgesip, sur des sujets parfois très techniques,
• et pour nous, se nourrir de leurs attentes », indique Ali Ferhi.
Plus largement, il revient sur le rôle de son service, qui compte 70 personnels, et dont il a pris la tête en janvier 2023, succédant à Pierre Coural
Expert de haut niveau auprès de la DGRH « réforme de l’architecture statutaire et rémunérations » @ MENJ/MESR
. « Nous avons, au sein de la DGRH, cette position de point d’équilibre, entre le national et le local. Notre objectif est d’être plus qu’un prescripteur d’orientations, afin que chaque établissement puisse faire valoir ses talents en s’appuyant sur ses atouts et ses spécificités. »
« Il s’agit de sortir de cette approche verticale qui avait prévalu à la création du ministère dans les années 60, mais qui n’est plus possible avec l’autonomie des établissements, les nouvelles attentes des personnels et de leurs usagers, et les défis sociétaux, numériques et de transition écologique à relever. »
Une organisation du service des personnels enseignants de l’ESR qui fait écho à la particularité du secteur
Le service dirigé par Ali Ferhi est composé de trois structures :
- « Une sous-direction qui gère la partie statutaire et la gestion prévisionnelle, produisant des notes d’analyses et des données RH Ressources humaines quantitatives. C’est la partie expertise du service, par le réglementaire et la donnée, qui alimente le suivi des politiques publiques et des programmes, permet de préparer les budgets, d’éclairer la ministre et son cabinet, etc.
- Une sous-direction qui s’occupe davantage de la gestion, car même si les établissements sont autonomes, il faut leur apporter un appui. En plus de nos échanges avec les services des établissements, nous interagissons également avec la gouvernance élue des universités et toutes les instances de gouvernance de l’écosystème ESR : les CNU Conseil national des universités , le Cneser Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche disciplinaire dont nous accueillons le greffe, la juridiction disciplinaire hospitalo-universitaire dont nous co-assurons le secrétariat général avec le ministère de la santé et des solidarités, le collège de déontologie dont nous assurerons en intégralité le secrétariat général, etc.
- Une maitrise d’ouvrage du SIRH Galaxie qui est au cœur d’un grand nombre de procédures de recrutement, de mutation et d’avancement de carrières pour les personnels enseignants de l’ESR. »
La GRH Gestion des ressources humaines dans l’ESR, « une politique publique à part entière »
Ces structures sont des « miroirs des particularités des problématiques RH des personnels enseignants et de chercheurs dans l’ESR », dit-il.
« En effet, il n’y a pas d’EPSCP Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel ou d’EPST Établissement public à caractère scientifique et technologique sans enseignants-chercheurs, hospitalo-universitaires et chercheurs, dont les statuts nationaux consacrent notamment le principe d’indépendance et la liberté de la recherche. Il faut y ajouter les enseignants du secondaire affectés dans le supérieur et les enseignants contractuels.
Par rapport à d’autres DGRH ministérielles, l’importance de l’aspect statutaire dépasse la question de cadrage réglementaire, et fait de la GRH dans l’ESR une politique publique à part entière. D’autant que l’ESR n’a pas cessé de se renouveler depuis la loi LRU Libertés et Responsabilités des Universités (loi LRU ou loi Pécresse du nom de la ministre Valérie Pécresse), appelée loi d’autonomie des universités, du 10/08/2007 adoptée sous le gouvernement Fillon de 2007 et jusqu’à encore récemment avec la LPR Loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l’enseignement supérieur de 2020. »
Une spécificité qui selon lui renforce l’importance du dialogue social « avec les organisations syndicales, les associations représentatives des établissements tels que France Universités, l’association des VP Vice-président(e) RH, la Cdefi Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs , et les associations professionnelles comme l’association des DGS Directeur/trice général(e) des services et des DRH du sup ».
Une démarche d’animation de réseaux
Dans sa feuille de route, Ali Ferhi suit le projet stratégique lancé par le DGRH, Boris Melmoux-Eude
DGRH @ MENJ et MESR
, « avec l’objectif notamment d’aller vers une démarche d’animation de réseaux des DRH locales, qui à la fois accompagne et s’appuie sur une filière RH de terrain. Cela permet également de nourrir la vision stratégique que porte la DGRH via les retours des équipes RH dans les établissements ».
« Quand on exerce le métier de DRH dans un établissement, on est confronté à des sujets sensibles, on a la responsabilité d’agents qui ont un métier, mais aussi une famille impactée nécessairement par les décisions prises pour chaque agent. Cette responsabilité nous oblige aussi à la DGRH dans l’appui et le conseil fourni aux établissements. » Un contexte dans lequel se plaçait également le séminaire du 05/10.
Application Odyssée qui va succéder à Galaxie : « Un lien entre la DGRH et chaque enseignant-chercheur »
Le service d’Ali Ferhi prépare notamment la sortie de l’application Odyssée qui va succéder à Galaxie, et qui est prévue pour 2025. « C’est un énorme enjeu pour la DGRH, les établissements, et les personnels. Galaxie est devenue obsolète avec le temps, ne bénéficiant pas nécessairement de toutes les innovations numériques les plus récentes. Cela a pu occasionner des difficultés, notamment en 2022. »
« Odyssée entend être plus performante, plus fluide et plus ergonomique, mais surtout être un lien entre la DGRH et chaque enseignant-chercheur dans toutes les étapes de sa carrière. L’enseignant-chercheur y disposera d’une sorte de coffre-fort numérique des actes qui font sa carrière, une dématérialisation qui permettra de gagner du temps.
À noter aussi que l’application sera complètement bilingue, ce qui apporte une réponse à l’enjeu d’attractivité internationale. Enfin le développement même d’Odyssée sera une innovation puisqu’il repose sur la méthodologie informatique Agile, ce qui est une première pour le SIRH Système d’information de gestion des ressources humaines national dans le champ ESR. »
Sujets techniques et sociétaux au programme du séminaire des DRH le 05/10
Le séminaire du 05/10/2023 était organisé par la DGRH et la Dgesip, en partenariat avec France Universités et l’association Sup’DRH des DRH du supérieur.
« Ensemble, ils contribuent à cette idée de réseau, à cette approche matricielle des sujets et des territoires. Cela nous permet d’avoir une vision globale et de renforcer notre expertise, afin d’ajuster l’action de la DGRH au plus près à la réalité du terrain », indique Ali Ferhi.
Il revient sur différents sujets abordés lors de cette journée
- « D’une part, la protection sociale complémentaire, la réforme des retraites, dans un contexte de départs massifs et d’enjeu de renouvellement des effectifs, et un retour par la direction de l’encadrement sur l’expérimentation de la revue des cadres dans les établissements,
- et d’autre part, des sujets sociétaux majeurs comme la lutte contre les VSS Violences sexuelles et sexistes et les discriminations, ou encore la laïcité. »
Des interrogations sur la réforme de la protection sociale complémentaire et des retraites
À la question de savoir quels sujets ont suscité le plus d’interrogations des participants, il pointe de la protection sociale complémentaire, dont le nouveau régime sera mis en place au 01/01/2025.
« C’est un projet majeur qui concerne non seulement les agents de différents ministères, mais aussi leurs ayants droit. C’est un travail important de recensement, qui se fait dans le cadre du dialogue social, et qui n’est pas encore terminé », indique le chef de service.
Autre sujet d’interrogations selon lui, les retraites et notamment la question de la prolongation de l’activité après 70 ans.
« Sur ce sujet spécifique, nous avons rappelé que la mise en œuvre de cette possibilité était à l’appréciation de l’employeur, la ministre ayant en effet délégué cette compétence aux présidents et chefs d’établissements. Un refus de prolongation d’activité doit être motivé », dit-il.
« Nous sommes en train de compléter les LDG Lignes directrices de gestion (lignes directrices de gestion) sur ce sujet, comme sur l’ensemble des questions et thématiques liées aux carrières. Je peux citer par exemple la promotion de l’égalité professionnelle femmes-hommes, en lien avec les organisations syndicales dans le cadre du dialogue social prévu par la loi. »
Ces LDG pour l’ESR seront présentées au prochain CSA Comité social d’administration MESR.
Attractivité et marque employeur : « Une trame de fond »
Pour ce qui est du sujet de l’attractivité et de la marque employeur, sujet de préoccupation des établissements du supérieur et plus globalement de la fonction publique, Ali Ferhi indique qu’il n’était pas à l’ordre du jour du séminaire « faute d’un agenda contraint, mais c’est un sujet transversal, qui constitue une trame de fond et qui est très suivi ».
Il indique qu’à ce sujet, un groupe de travail réunissant les DRH et les VPRH, avec France Universités a été constitué.
« Il réfléchit à des propositions innovantes pour rendre plus attractifs les métiers académiques ou les fonctions supports et administratives de l’ESR. Il faut en effet répondre au double défi de l’attractivité et de la fidélisation, afin de créer un climat et un cadre de gestion permettant à chacun de s’épanouir professionnellement et aux établissements de remplir leurs missions. »
Le rôle de la LPR en termes de moyens et d’outils « innovants, motivants et performants »
Il souligne aussi l’importance de la LPR dans cette perspective d’attractivité : « La LPR s’inscrit dans un cadre réglementaire soutenu par un budget important, dont il faut souligner qu’il a été maintenu malgré un contexte budgétaire compliqué. C’est une reconnaissance de la Nation pour l’engagement des enseignants-chercheurs et chercheurs, ainsi que pour les personnels de soutien et les Esas Enseignants du second degré affectés dans le supérieur . La LPR traduit cette volonté de leur donner des moyens et la reconnaissance de leurs efforts, à travers des outils RH innovants, motivants et performants. »
Dans ce cadre, la DGRH a pour mission de « préciser les mesures prévues par l’accord relatif à l’amélioration des rémunérations et des carrières du 12/10/2020, au plus près des établissements et des utilisateurs ».
Interrogé sur l’impact des mesures de simplification de la LPR, lancées à l’automne 2022 par la ministre, il indique : « Elles datent de moins d’un an, il faut donc attendre encore un peu pour en mesurer les effets. On devra en tirer des enseignements à travers des procédures comme le repyramidage, car il y a eu une inversion du calendrier entre le national et le local. »
« Nous avons beaucoup travaillé depuis début 2023 à la clause de revoyure RH prévue dans l’accord-cadre, ainsi que les groupes de travail sur les Esas et les Biatss qui ont donné lieu à des évolutions concrètes comme la hausse de la PES Prime d’enseignement supérieur pour les Esas. Ces groupes de travail vont se poursuivre avec pour l’amélioration de la reconnaissance de ces personnels. La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche en a fait une de ses priorités. »
Ali Ferhi
Adjoint au DGRH, chef du service des personnels enseignants de l’ESR @ Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR)
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Adjoint au DGRH, chef du service des personnels enseignants de l’ESR
Secrétaire général
Directeur des relations avec les universités et les organismes de recherche
Chef de service des enseignants-chercheurs en santé à la DGRH
Directeur marketing opérationnel
Business manager
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Établissement & diplôme
Elève fonctionnaire
Diplômé ingénieur
Fiche n° 48189, créée le 02/01/2023 à 08:42 - MàJ le 02/01/2023 à 10:27
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