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Une « trop faible association par l’État du privé à l’écosystème national d’ESR » (UGEI)

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Tribune n°245116 - Publié le 17/03/2022 à 10:36
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« [La] faible association par l’État de l’enseignement supérieur privé à l’écosystème national d’enseignement supérieur et de recherche est dommageable alors que la compétition internationale accrue nécessiterait au contraire de fédérer toutes les énergies françaises, du public et du privé », écrit Étienne Craye Membre @ Comité consultatif pour l’enseignement supérieur privé • Directeur général @ Esigelec (École supérieure d’ingénieurs en génie électrique)
, président de l’UGEI Union des grandes écoles indépendantes , le 15/03/2022, sollicité par News Tank dans le cadre d’une série d’articles sur le bilan des cinq dernières années.

« Les établissements ont répondu aux sollicitations des territoires, confirmant ainsi leur fort ancrage territorial et leur capacité à répondre à des besoins exprimés », indique-t-il. 

Il regrette que « les établissements d’enseignement supérieur privé dont la qualité est contrôlée par l’État au même titre que les établissements publics ne sont toujours pas habilités à délivrer des diplômes de licence, master ou doctorat malgré nos interpellations régulières sur le sujet. Cette interdiction, héritée de l’Histoire, demeure un problème pour les écoles de l’UGEI, dans un contexte de concurrence internationale accrue, avec des étudiants internationaux qui ne comprennent pas pourquoi un établissement privé de leur choix n’aurait pas le droit de délivrer un diplôme reconnu par l’État ».

Étienne Craye indique ainsi que « si la communication s’avère relativement fluide entre les services administratifs du ministère et notre association, elle est en revanche plus limitée avec la ministre ou son cabinet ».


La lettre ouverte de l’UGEI

« Les écoles privées, notamment celles de l’UGEI ont connu une forte croissance entre 2017 et 2021, tant en nombre d’étudiants qu’en nombre de sites. D’après les chiffres collectés par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, les inscriptions dans le privé progressent plus rapidement que dans le public.

Entre 2019 et 2020, elles ont augmenté de 5,1 % contre 1,3 % dans les établissements publics. Pour le seul apprentissage, la croissance sur ces cinq dernières années pour les seules écoles de l’UGEI est de 89 % ! Il est vrai qu’avec la pandémie de 2019, le nombre de contrats d’alternance signés en 2019 et 2020 avait sensiblement baissé, notamment dans les écoles de management. Les mesures visant à favoriser l’apprentissage ont largement contribué à augmenter le nombre de contrats.

La forte croissance des écoles privées »

De la même manière, nos écoles se sont développées en multipliant le nombre de sites d’enseignement passant de 80 à 95 soit une croissance de 19 % !

On peut donc dire que la conjonction de l’augmentation de jeunes bacheliers intégrant l’enseignement supérieur depuis ces 10 dernières années, des aides apportées par l’État pour favoriser l’alternance et la volonté des pouvoirs publics de voir tisser des relations de partenariat entre les établissements d’enseignement supérieur, ont permis aux écoles privées de continuer leur développement. Dans le même temps et notamment par l’ouverture de nouveaux campus, les établissements ont répondu aux sollicitations des territoires, confirmant ainsi leur fort ancrage territorial et leur capacité à répondre à des besoins exprimés. Ceci, en particulier, a fait l’objet de notre congrès UGEI d’octobre 2021.

Une communication parfois difficile »

Cela étant, les établissements d’enseignement supérieur privé dont la qualité est contrôlée par l’État au même titre que les établissements publics ne sont toujours pas habilités à délivrer des diplômes de licence, master ou doctorat malgré nos interpellations régulières sur le sujet. Cette interdiction, héritée de l’Histoire, demeure un problème pour les écoles de l’UGEI, dans un contexte de concurrence internationale accrue, avec des étudiants internationaux qui ne comprennent pas pourquoi un établissement privé de leur choix n’aurait pas le droit de délivrer un diplôme reconnu par l’État. Si la communication s’avère relativement fluide entre les services administratifs du ministère et notre association, elle est en revanche plus limitée avec la ministre ou son cabinet.

Par ailleurs, l’UGEI a été pilote dans la construction d’une instance européenne regroupant les établissements d’enseignement supérieurs privés de l’Union, EUPHE European union of private higher education (European Union of Private Higher Education), qui a établi un état des lieux comparatif de certaines pratiques efficaces qui pourraient être transposées dans notre pays. Cette étude a été envoyée à tous les acteurs de l’enseignement supérieur. À titre d’exemple, des dispositifs d’exonération de charges ou de crédits d’impôts destinés à aider les étudiants ou leur famille pour leur permettre d’effectuer des études longues existent chez nos voisins européens et pourraient inspirer nos décisions politiques.

De même, alors que les responsables politiques mettent en avant leur volonté de développer l’entrepreneuriat dans notre pays. Nos écoles ont développé de très nombreuses expériences novatrices qui mériteraient d’être reprises. Beaucoup de ces nouveaux chefs d’entreprises sont issus de nos formations.

Cette faible association par l’État de l’enseignement supérieur privé à l’écosystème national d’enseignement supérieur et de recherche est dommageable alors que la compétition internationale accrue nécessiterait au contraire de fédérer toutes les énergies françaises, du public et du privé. Ce constat nous a poussé à publier récemment des propositions à destination des candidats à l’élection présidentielle. »

Les propositions de l’UGEI aux candidats à l’élection présidentielle

  • Permettre aux établissements privés reconnus par l’État de délivrer des diplômes de licence, master et doctorat.
  • Réduire les contraintes administratives et financières pesant sur les établissements privés et leurs élèves :
    • accorder une dispense de la déclaration préalable des informations aux familles au même titre que les établissements publics ;
    • adapter le régime social des intervenants ponctuels dans les établissements ;
    • exonérer les établissements privés de taxe foncière au même titre que les établissements publics.
  • Engager des mesures budgétaires de soutien aux étudiants du privé, à leurs familles :
    • accorder aux étudiants boursiers du privé les mêmes aides à la mobilité internationale qu’aux étudiants boursiers du public ;
    • mettre en place une garantie d’État sur les prêts aux étudiants incluant les étudiants de l’Union européenne ;
    • instaurer un crédit d’impôt de 25 % du montant des dépenses en droits de scolarité pour les étudiants inscrits dans un établissement privé ou leurs familles, cela revient à soutenir l’investissement dans la formation de la jeunesse, donc dans l’avenir du pays ;
    • renforcer le budget annuel alloué au dispositif de prêts étudiants garantis par l’État, qui est actuellement trop vite épuisé, et fait qu’une faible part des étudiants en ayant besoin peuvent actuellement y avoir accès ;
    • porter la subvention publique aux établissements privés non-lucratifs en contrat avec l’État (Eespig) à 2 000 € par an et par élève, et améliorer sa traçabilité.
  • Améliorer l’accès aux dispositifs publics en faveur d’une meilleure vie étudiante pour les élèves inscrits dans des établissements privés : accès aux services de santé universitaire, Crous.
  • Permettre une contribution accrue des établissements privés à la recherche nationale, à travers une possibilité pour les équipes de recherche des établissements privés de participer à des appels à projet publics (PIA, ANR…). 
  • Maintenir et faciliter l’accès aux entreprises et aux établissements d’enseignement supérieur du Crédit impôt Recherche.
  • Revoir à la hausse le financement de l’apprentissage dans le supérieur, pour prendre en compte le coût réel des formations, et permettre aux entreprises de verser les 13 % de la taxe d’apprentissage directement aux écoles (non aux Urssaff) afin de maintenir le lien entre les écoles et entreprises partenaires.

Union des Grandes Ecoles Indépendantes (UGEI)

Fédération de l’enseignement supérieur privé


Catégorie : Associations, réseaux


Adresse du siège

11 rue Carrier Belleuse
75015 Paris France


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Fiche n° 4430, créée le 13/10/2016 à 12:52 - MàJ le 16/04/2024 à 14:46

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