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Sciences Po : le CA de la FNSP divisé sur la candidature de Nonna Mayer pour la présidence

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°213376 - Publié le 01/04/2021 à 16:53
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Nonna Mayer - ©  D.R.

Nonna Mayer, directrice de recherche émérite au CNRS, rattachée au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po, ne sera pas élue présidente de la FNSP Fondation nationale des sciences politiques (Fondation nationale des sciences politique), annoncent Louis Schweitzer, président par intérim de la FNSP, et Jeanne Lazarus
, présidente du conseil de l’IEP Institut d’études politiques de Paris, dans un communiqué, le 01/04/2021.

Réuni de manière informelle le même jour pour donner son avis, le conseil d’administration de la fondation s’est divisé sur sa candidature. Nonna Mayer n’a ainsi pas obtenu la majorité qualifiée, soit les deux tiers des voix nécessaires. Selon les informations de News Tank, le vote s’est soldé par 11 voix pour, 10 contre et deux votes blancs.

Le comité de recherche chargé d’examiner les candidatures à la présidence va donc, « dès demain, reprendre ses travaux en sorte que le conseil puisse très prochainement examiner de nouvelles candidatures et désigner, avant la mi-mai, une présidente ou un président de la FNSP », indiquent Louis Schweitzer et Jeanne Lazarus.

Ils saluent « l’esprit de responsabilité, de concorde, le souci constant de l’intérêt général, qui ont présidé, tant aux travaux du comité de recherche qu’aux réunions du conseil d’administration de la FNSP. Cette procédure, informelle mais décidée collégialement et rendue publique, témoigne de l’évolution, essentielle pour l’avenir, des pratiques de gouvernance au sein de notre institution. »

Selon les informations de News Tank, le CA de la FNSP s’est nettement divisé entre, d’une part les représentants des enseignants-chercheurs qui ont voté pour Nonna Mayer, et les membres fondateurs qui ont dans l’ensemble voté contre sa candidature. Les élus étudiants ont en outre critiqué, dans un message du 31/03 adressé aux administrateurs, le manque d’informations et de transparence de la procédure.


Le vote au CA de Sciences Po

Le vote lors du CA, qui était appelé à donner son avis de manière informelle sur la candidature de Nonna Mayer, a eu lieu à bulletins secrets. 

News Tank apprend, de sources concordantes que Pascal Perrineau et Louis Schweitzer ont pris la parole contre la candidature de Nonna Mayer.

  • Le premier a critiqué la procédure « inéquitable ». Il estime notamment que le fait que la candidature de l’économiste Romain Rancière ait été écartée en raison de son absence de liens avec Sciences Po est « disqualifiant » a-t-il souligné. 
  • Louis Schweitzer a émis des doutes sur la capacité de Nonna Mayer à représenter Sciences Po en externe.

En revanche, un autre fondateur, Jean-Paul Fitoussi, a exprimé son soutien à la chercheuse ; il a notamment précisé avoir voté pour elle au sein du comité de recherche. Hélène Thiollet et Julie de la Sablière ont elles aussi défendu sa candidature. Moins catégorique, Laurence Parisot ne s’est pas exprimée sur son vote, mais a salué le travail du comité de recherche.

« Solder les comptes »

Comme le détaillait News Tank dans un précédent article, l’affaire Duhamel et ses répercussions ont conduit les « fondateurs » à partager en partie cette nomination stratégique avec le corps académique. 

Pour un connaisseur de Sciences Po contacté par News Tank, ce vote qui a bloqué la candidature de Nonna Mayer, pourtant soutenue par le corps académique, a permis aux membres fondateurs de « montrer qu’ils sont toujours à la manœuvre. Une façon de solder les comptes avant de s’accorder sur un nouveau nom ».

Le communiqué commun, consensuel, entre Louis Schweitzer et Jeanne Lazarus, permettant de clore la séquence. 

L’ensemble du CA a condamné les attaques contre Nonna Mayer et son supposé lien avec l'« islamo-gauchisme ». 

Outre Nonna Mayer, le comité de recherche mis en place par Louis Schweitzer a reçu Pascal Perrineau, professeur des universités à Sciences Po, ancien directeur du Cevipof, et Romain Rancière, responsable du département d’économie de University of Southern California, et ancien économiste au FMI.

Un autre enjeu fort est celui de la liste des cinq nouveaux « membres fondateurs » que doit sélectionner le comité de recherche. En effet deux « membres fondateurs » présents au CA de la FNSP ont démissionné — Marc Guillaume et Olivier Duhamel — et quatre arrivent au terme de leurs mandats (Louis Schweitzer, Jean-Paul Fitoussi, Michel Pébereau et Pascal Lamy). Il y a donc six nouveaux membres à nommer, dont le futur président de la FNSP. 

Les critiques des deux élus étudiants

Thomas Le Corre et Anaïs Picart, représentants des étudiantes et étudiants, ont écrit aux membres du CA le 31/03, juste avant leur réunion informelle. Ils regrettent « de ne pas disposer des informations relatives à cette réunion, qui sont pourtant nécessaires à l’exercice de nos responsabilités de représentation de la communauté étudiante ».

« La séquence actuelle s’inscrit dans un schéma que chacun semblait pourtant déterminé à abandonner, où l’absence de transparence est évidente. Avant 18 heures, les seules informations que nous avons obtenues l’ont été soit par la presse, soit par voie informelle, ce qui est tout sauf acceptable dans le cadre de notre conseil. Nous venons de recevoir la profession de foi de Nonna Mayer, moins de 24 heures avant notre réunion. »

Les deux élus demandent que leur « soient communiqués aujourd’hui les curriculum vitae et professions de foi de l’ensemble des candidatures spontanées afin que nous puissions les examiner correctement sans être mis devant le fait accompli, comme c’est le cas habituellement ».

Ils souhaitent aussi disposer d’un « support présentant les travaux du comité de recherche et la méthodologie retenue afin de que nous puissions en débattre sur la base d’éléments factuels et connus de tous sans être mis devant le fait accompli, comme c’est le cas habituellement ».

Enfin, ils demandent « les noms de l’ensemble des candidates et candidats à la présidence dont nous aurons à débattre ».

  • Laurence Bertrand Dorleac, professeure des universités à l’IEP de Paris.
  • Henry Laurens, Professeur au Collège de France.
  • Thierry Cadart, Trésorier confédéral à la CFDT.
  • Bruno Lasserre, Vice-président du Conseil d’État.
  • Henri de Castries, Président de l’Institut Montaigne.
  • Jeanne Lazarus, Chargée de recherche CNRS au Centre de sociologie des organisations - présidente du Conseil de l’IEP de Paris.
  • Biljana Jankovic, Assistante de direction à la Direction des services généraux et de l’immobilier de Sciences Po.
  • Thomas Le Corre, étudiant à Sciences Po.
  • Sandra Lagumina, COO Asset Management chez Meridiam.• Pascal Lamy, président d’Honneur de Notre Europe.
  • Thierry Mayer, professeur des universités à l’IEP de Paris.
  • Véronique Morali, Présidente du directoire de Webedia.
  • Katja Langenbucher, professeure de droit à la Goëthe-Universität de Frankfurt, professeure affiliée à l’École de droit de Sciences Po.
  • Olivier Paufraye, Intendant à la Direction des services généraux et de l’immobilier de Sciences Po.
  • Julie de La Sablière, Gérante de Little Wing.
  • Michel Pebereau, Membre de l’Institut, Président d’Honneur de BNP Paribas.
  • Pascal Perrineau, professeur des universités émérite de l’IEP de Paris, président des Alumnis de Sciences Po.
  • Anaïs Picart étudiante à Sciences Po.
  • Hélène Thiollet, chargée de recherche CNRS au Centre de recherches internationales de Sciences Po.

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