Demandez votre abonnement gratuit d'un mois !

L’abonnement à News Tank Éducation & Recherche est payant, merci de respecter la propriété intellectuelle et de ne pas transférer cet article sans autorisation préalable de News Tank Éducation & Recherche.

ExclusifUniversités, écoles, Campus France : comment ils repensent la mobilité internationale

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Webinaire n°182850 - Publié le 12/05/2020 à 10:31
- +
©  News Tank
T. Haberbusch (News Tank), M. Desmet (Univ de Tours), A. Iline (Campus France) et M-H Pham (PSL) - ©  News Tank

« La campagne Bienvenue en France a permis de mettre en avant la dynamique d’accueil et la volonté de la France de se placer au premier plan des nations d’accueil, de continuer à attirer davantage d’étudiants internationaux. Bien sûr, il faut que nous travaillions sur une inflexion de la communication, mais tout n’est pas perdu. Cette dynamique d’accueil, de stratégie d’internationalisation, sont des choses sur lesquelles les établissements peuvent capitaliser aujourd’hui. En conséquence, ce qui a été fait sera utile pour affronter la crise », déclare Anastasia Iline
, directrice adjointe de Campus France Campus France est issu du regroupement de trois structures : le GIP ÉduFrance, l’association ÉGIDE (opérateur de séjours et bourses pour les étudiants et stagiaires étrangers en France et de… .

Elle s’exprime dans le cadre du webinaire organisé par News Tank, le 05/05/2020, sur le thème « Crise du coronavirus : quelle attractivité internationale pour la France ? » auquel participaient aussi Marc Desmet Coordinateur national @ Réseau des vice-présidents en charge des relations internationales • Vice-président en charge des relations internationales @ Université de Tours • Professeur d’université … , vice-président en charge des relations internationales de l’Université de Tours et animateur du réseau des VP Vice-président(e) RI Relations internationales , et Minh-Hà Pham Conseillère pour la science et la technologie @ Ambassade de France à Londres
, vice-présidente relations internationales de l’Université PSL Paris Sciences & Lettres .

Principale préoccupation des établissements : la préparation de la rentrée prochaine. Minh-Ha Pham estime que PSL reflète « à notre petite échelle le paysage national, car tous les scénarios sont à l’étude : ils vont du “business as usual” nous ne changeons rien, on poursuit les inscriptions, les admissions pour la rentrée et nous nous adapterons en temps voulu, jusqu’à des prises de positions plus radicales de suppression de certaines mobilités. » 

Toutefois, elle se veut également optimiste : « Sur des flux massifs, nous verrons peut-être des impacts majeurs, mais sur la qualité d’échanges et des étudiants que nous accueillons, nous ne serons pas si impactés. Même si nous avons dû annuler des événements, des réunions, cela n’empêche pas le renforcement des liens. Les dirigeants d’universités ont beaucoup échangé, à la fois pour s’encourager mutuellement, et pour montrer leur capacité à gérer la crise. »

À la question de savoir si cette crise peut être l’occasion de réinventer la mobilité des étudiants, Marc Desmet indique que les établissements n’ont « pas attendu pour réfléchir à des alternatives et à de nouveaux modèles d’internationalisation. »

Il cite les mobilités plus courtes « par exemple dans le cadre des universités européennes, avec des établissements qui travaillent sur la possibilité de faire plusieurs mobilités, dès la L1 et jusqu’au master, voire au doctorat ». Un autre enjeu étant celui du climat : « Du côté d’Erasmus, il y a des réflexions sur un Green Erasmus, mais il faut combiner tout ça et peut-être réfléchir à d’autres formes de mobilités. »


Le modèle français de mobilité internationale face à la fermeture des frontières

Pour Anastasia Iline, l’ESR fait face à une crise de la mobilité « à la fois dans ses origines et dans ses conséquences, à court, moyen et long terme, qui questionne, freine et interroge les flux habituels ».

Si à ce stade, « beaucoup d’inconnues persistent quant à l’évolution à moyen terme des capacités de mobilité », les schémas actuels vont « être affectés par la crise, sans doute dans des proportions et des composantes différentes selon les régions du monde, les pays d’accueil ou les pays d’origine. C’est une crise certes globale, mais avec des spécificités régionales fortes ».  

Et dans ce contexte, le modèle français a des cartes à jouer :

« Dans certains pays anglo-saxons, en Australie ou en Angleterre, par exemple, le modèle économique de certains établissements se retrouve très fragilisé par la crise, et ce de manière très brutale. Cela pose de grandes questions en termes de viabilité. Notre modèle est différent : c’est un modèle d’accueil », dit-elle.

Un renforcement des liens même si les flux sont interrompus

Un avis que partage Minh-Hà Pham. « Ce n’est pas parce que les flux sont transitoirement interrompus que la mondialisation est véritablement à l’arrêt. Nous le voyons tous les jours, car nous sommes tous en activité et notre activité est à l’international. Je pense au contraire que c’est un renforcement des liens même si les flux sont interrompus », dit-elle.

Elle indique aussi avec des échanges « de benchmarking » avec d’autres universités, comme University College of London, ou Australian National University.

« Ils nous demandent comment on se prépare à la rentrée. C’est intéressant car ce sont des modèles différents. L’impact économique pour les universités anglo-saxonnes va être autrement plus violent que ce que nous aurons à éprouver. »

Des mobilités encadrées où la France est bien positionnée

Marc Desmet rappelle que sur la question attractivité, deux types de publics sont à distinguer :  

  • « Les mobilités libres qui sont la politique que mène l’État, avec Campus France qui organise toute cette mobilité.
  • Les mobilités encadrées, voire obligatoires, dans les établissements, que ce soit les universités, les INP Institut national polytechnique , les Insa Institut national des sciences appliquées , Science Po, les ENS École normale supérieure - PSL , etc. Ces formations sont extrêmement plébiscitées même pendant cette période. Les mobilités sont un jeu croisé entre deux partenaires, nous voyons que la France et les établissements sont très bien positionnés au niveau des échanges. »

À la question de savoir si les établissements envisagent de mettre en place des frais différenciés à la rentrée 2020, tel que prévu par le plan Bienvenue en France et alors que le Conseil d'État n’a toujours pas rendu sa décision à leur sujet, Marc Desmet indique qu’une enquête du réseau des VP RI avait démarré avant le confinement et a été un peu suspendue.

« On voit que pratiquement tous les établissements ont reconduit les délibérations prises par leurs conseils d’administrations en 2019 et prévoyant de ne pas instaurer de droits différenciés pour la rentrée 2020 », dit-il. 

Ainsi, PSL a décidé « de ne pas les mettre en application cette année, en attendant la décision du conseil d’Etat. Car on estime qu’au niveau de l’attractivité, cela aurait pu être perturbateur. Pour l’instant c’est donc en suspens », indique Minh-Ha Pham. 

Mais pour Marc Desmet, frais différenciés ou équivalents à ceux des étudiants européens, des difficultés d’ordre pratique subsistent : « Comment inscrire l’étudiant  à distance, sachant qu’entre certains pays et la France, les flux financiers ne sont pas autorisés ? Par ailleurs, une partie des étudiants internationaux ne disposent pas des bons moyens de paiement. Et quelques universités n’ont pas encore de paiement en ligne parce que ce sont des paiements non sécurisés. »

L’accompagnement de Campus France

Continuer à instruire les candidatures

« À Campus France, nous avons beaucoup échangé avec les conférences d’établissements pour comprendre les préoccupations, essayer de voir comment nous pourrions être utiles, et accompagner l’effort dans les établissements », indique Anastasia Iline. 

Selon elle, « Campus France a commencé à se poser très tôt cette question de la rentrée prochaine. L’enjeu principal, c’est que personne ne souhaite avoir une année blanche, sans mobilité, sans internationalisation, sans échanges. » La priorité reste donc d’instruire les candidatures.

« La dynamique de départ est un socle sur lequel on peut s’appuyer : les candidatures ont augmenté, l’envie de France est là, le désir de venir en France est là. C’est un bon point de départ, qu’il faut faire capitaliser, c’est-à-dire instruire les demandes qui sont faites sur nos plateformes, pouvoir apporter une réponse aux étudiants qui se sont positionnés.

Les espaces Campus France dans les ambassades nous disent à peu près toutes la même chose : les étudiants qui se sont lancés dans une démarche d’inscription ont besoin d’obtenir une réponse, et cela est tout à fait légitime. »

Une campagne de communication pour rassurer les étudiants internationaux

Dans la perspective de rassurer les étudiants, Campus France a lancé la semaine du 27/04/2020, en lien avec ses ministères de tutelles, un kit de communication, adressé aux espaces Campus France ainsi qu’aux établissements qui souhaitaient se l’approprier. 

L’idée est de passer trois messages, indique la directrice générale adjointe : 

  • « Continuer à valoriser l’excellence de l’enseignement supérieur et de la recherche en France.
  • Le fait que les inscriptions continuent à être instruites. Si certains établissements ont indiqué ne pas vouloir en recevoir pour l’année 2020-2021, cette pratique est très marginale, bien qu’elle fragilise l’image de la France dans les pays concernés.
  • Les établissements se préparent à accueillir des étudiants internationaux via la formation à distance. Ce n’est pas une garantie, mais en ce moment, tout le monde travaille à ce que les étudiants internationaux puissent étudier en France. »

Campagne de Campus France -

Interrogée sur le maintien des bourses Eiffel, Anastasia Iline indique qu’elles sont maintenues.

« Le résultat de ces bourses a été annoncé fin mai. Elles sont valables en 2020-2021, sous réserve, toujours, de l’ouverture des frontières. En tout cas, la procédure a eu lieu comme d’habitude, et nous avons eu beaucoup de candidats cette année », se réjouit-elle.  

Comment les établissements préparent la rentrée

« L’international est soumis à rude épreuve pendant cette période, à la fois sur le plan des mobilités et de nos partenariats », indique Marc Desmet, qui souligne toutefois « une grande solidarité entre les différents partenaires et les établissements en France. »

« Nous sommes tous sur des hypothèses de travail, car il est difficile d’anticiper ce qu’il pourra se passer dans les prochains mois.

Les établissements sont autonomes, donc il y a beaucoup de questions actuellement autour d’alternatives aux mobilités à la rentrée prochaine, que ce soit en Europe ou en dehors, entrantes ou sortantes, diplômantes libres ou encadrées.

La priorité pour les établissements  reste de former - et de bien former - les étudiants internationaux.  »

Selon lui, plusieurs solutions doivent être envisagées, dont des suppressions de mobilité. « Même en temps normal, quand certains étudiants arrivent dans nos établissements en milieu de semestre, parce qu’ils n’ont pas obtenu leur visa tout de suite, c’est difficile pour eux de suivre un cycle universitaire, avec l’immersion culturelle et la question de la langue dans certains cas », dit-il.

« Avec la crise, les délais d’obtention des visas seront rallongés et nous ne voulons pas mettre ces étudiants dans une situation compliquée. Ils s‘investissent financièrement, leurs familles aussi. »

Distinguer mobilité européenne et extra-européenne

Quant à la mobilité sortante, il estime qu’il faut « prendre des décisions difficiles pour les établissements : nous savons qu’un étudiant qui souhaite partir en mobilité, prépare son séjour longtemps à l’avance. Donc il faut qu’on aille au-devant de grandes déceptions.  »

« Nous venons de vivre une crise sans précédent. Les services de relations internationales, les centres de mobilité, se sont mobilisés pour accompagner au mieux les étudiants et les faire revenir sur le territoire national.

Ce sont plusieurs centaines d’étudiants par établissements, voire plusieurs milliers. Il ne faudrait pas que les établissements permettent à leurs étudiants de repartir en septembre… pour les faire revenir quelques semaines plus tard s’il y avait une deuxième vague épidémiologique. »

Une différence pourrait se faire toutefois entre les mobilités européennes et extra-européennes.

« Dans mon établissement, nous allons suspendre les mobilités en dehors de l’Europe au prochain semestre, en espérant qu’à partir de janvier tout puisse se remettre en place. Et je pense que beaucoup d’établissements vont faire de même », ajoute le VP RI de l’Université de Tours.

PSL : « tous les scénarios sont à l'étude »

Minh-Hà Pham indique avoir fait une enquête auprès des directions internationales des établissements de PSL « pour savoir quelles étaient leurs attentes ou politiques pour préparer la rentrée ».

Selon elle, certaines n’envisagent pas de modifications, quand d’autres souhaitent supprimer des mobilités  : 

  • « soit sur un critère géographique, en maintenant les déplacements européens et pas au-delà ; 
  • soit en fonction du type d’échanges, par exemple en maintenant les mobilités diplômantes, mais pas les mobilités encadrées. »

Elle indique que « tous les scénarios sont à l’étude, avec la possibilité de mettre en place des cours en distanciel ou hybrides ». Mais l’optimisme demeure :

« C’est lié aux signaux que nous donnent les étudiants étrangers qui continuent de se renseigner sur les admissions dans nos écoles, d’ailleurs qu’ils soient eux-mêmes optimistes, ou dans le déni ! Mais il semble que les préoccupations sanitaires ne sont pas leur priorité. Leurs questions portent plus sur les contenus de l’enseignement, le logement, les visas, etc. »

Mais ces scénarios posent des questions en cascade, comme sur le logement. « Si jamais nous reportons au 2e semestre les arrivées, alors comment seront-ils logés, sachant que les logements en résidence universitaire doivent en principe être occupés dès le mois septembre ? Pourrons-nous réserver un certain nombre de chambres aux étudiants internationaux  ? Qui va payer  entre temps ? », interroge-t-elle.

Il faut aussi réfléchir aux dispositifs d’accueil en ligne : « Cela pourrait être l’activation de buddy programs, un système de mentorat avec des chercheurs qui vont pouvoir échanger avec les étudiants individuellement. »

Lors du webinaire, de nombreux participants se sont montrés préoccupés par la question des visas. Selon Anastasia Iline, il y a en fait deux sujets :

« Les étudiants internationaux qui ont déjà commencé leurs études en France (soit qui sont rentrés chez eux, et qui souhaiteront revenir à la rentrée, soit qui n’ont pas pu revenir dans leur pays). Pour ces étudiants-là, il y a des dispositifs qui ont été mis en place par le ministère de l’intérieur. Tous les étudiants dont les visas ont expiré entre mi-mars et mi-mai ont vu leur titre de séjour prolongé de six mois. Cela leur permet de ne pas être en situation irrégulière. 
• Les nouveaux arrivants. Cela dépend de quand est-ce que les frontières vont rouvrir, et il n’y a pas, à l’heure actuelle, de réponse précise à cette question », indique-t-elle. 

Et de fait, la question se pose de savoir si les étudiants qui commenceront leur formation à distance pourront rejoindre le territoire national au moment où cela sera possible. « C’est un sujet très important, qui n’est juridiquement pas simple, et les discussions sont en cours [avec les ministères]. J’ai moi-même relayé cette interrogation, comme d’autres », ajoute la DGA de Campus France. 

Selon elle, « on ne peut pas demander aux établissements de prévoir des solutions de formation à distance s’ils ne sont pas assurés que les étudiants qui auront commencé ces parcours-là pourront ensuite rejoindre le campus en présentiel. Mais je n’ai pas de réponse à ce stade. »

Un projet de loi prévoyant des mesures d’urgence est en examen à l’Assemblée nationale. Il prévoit d’allonger la durée de validité des visas de long séjour, titres de séjour, autorisations provisoires de séjour, récépissés de demande de titre de séjour ainsi que des attestations de demande d’asile qui ont expiré entre le 16/05 et le 15/06/2020, dans la limite de 180 jours, soit six mois.

La formation à distance, passage obligé ?

Prendre le temps de préparer et faire preuve de créativité

« Les formations à distance ne sont pas la panacée, même si l’expérience de continuité pédagogique de ces dernières semaines a fait découvrir que c’était une possibilité sur laquelle nous pourrions capitaliser », indique Minh-Hà Pham. 

« Nous serons dans l’obligation d’avoir des cours à distance, même avec des étudiants français, puisque les enseignants ne pourront pas être en présentiel avec tous les étudiants.

Il sera donc probable qu’un certain nombre d’outils, de captations de cours vont être développés. Il y a à mettre en œuvre une certaine créativité », ajoute-t-elle.  

Ce chantier vient seulement de démarrer, et doit être mené sérieusement. « Entre une continuité pédagogique qui a été assurée dans l’urgence et la nécessité de véritables cours distanciels de qualité, c’est un peu autre chose. Il faut se laisser le temps d’y réfléchir et d’y travailler. »

Recenser les formations à distance

Anastasia Iline indique que Campus France vient de lancer un catalogue, construit avec les conférences d'établissements et le Mesri Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation , sur la formation à distance, qui sera disponible à la rentrée 2020. « Nous venons d’envoyer aux conférences une fiche de description qui permettra aux établissements qui le souhaitent de signaler leurs formations à distance diplômantes », ajoute-t-elle. 

« Nous sommes convaincus qu’une vraie mobilité, c’est s’immerger dans la culture du pays, et c’est pour cela que les gens viennent en France. La perspective reste donc toujours celle-là. Néanmoins, il y aura des cas où cette immersion ne sera pas possible, où des établissements préféreront commencer par une formation à distance puis embrayer sur du présentiel lorsque cela sera possible. Ce catalogue a vocation à signaler ces formations-là.  »

Il devrait être mis en ligne durant la première quinzaine de juin, « à la fois pour que les étudiants à l’étranger puissent avoir connaissance de ces offres, mais aussi pour que les établissements puissent éventuellement mutualiser ces formations ».

L’enjeu de la fracture numérique

Tout en insistant sur le fait que les établissements « restent complètement autonomes », Anastasia Iline pointe aussi d’autres enjeux complexes.

« Dès que l’on rentre dans le concret (disponibilité des matériels, des connexions, etc.) ce n’est pas si simple. Il y a déjà eu des difficultés en termes de continuité pédagogique au niveau national, et cela se pose encore plus à l’international », dit-elle.

Un travail a été entamé, avec le Mesri notamment, « afin d’identifier des lieux d’accueil, sur le modèle des campus connectés qui existent sur le territoire français, et de trouver des relais à l’échelle internationale (espaces Campus France dans les ambassades, établissements d’enseignement supérieur partenaires, etc). »

Mais elle reconnaît que cela ne pourra pas suffire. « Cela permettra de couvrir des boursiers, ou des étudiants en double-diplôme, par exemple, mais sur la masse, cela sera difficile. Nous pouvons tout à fait comprendre que face à ces difficultés, nous pourrions nous concentrer sur l’espace Schengen. »

Elle indique par ailleurs qu’une réflexion est en cours afin d’aider certains étudiants engagés dans une formation à distance.

« Il y a des discussions en cours pour voir comment les bourses pourraient être versées aux étudiants internationaux, y compris avant leur arrivée s’ils ne peuvent pas venir tout de suite », dit-elle.

Sur la mobilité des chercheurs, Anastasia Iline indique que c’est aussi un enjeu de cette crise. « À Campus France, nous le voyons notamment au travers des partenariats Hubert Curien, les partenariats bilatéraux entre la France et de nombreux pays dans le monde : on voit bien que tout est à l’arrêt », dit-elle.

« C’est assez dramatique parce qu’il n’y a pas de report possible, généralement, sur ces programmes-là. Si la mobilité n’a pas lieu cette année, elle ne pourra plus avoir lieu. Cela serait difficile de tout concentrer sur le deuxième semestre, et faire toutes les mobilités sur les derniers mois de l’année pour consommer le budget. C’est un problème, nous en sommes bien conscients. »

Aller vers d’autres modèles de mobilité en s’appuyant sur les réseaux

Interrogée sur une évolution des stratégies internationales des établissements, consistant à donner la priorité moins à une attractivité de « masse » qu’aux accords de double diplôme avec des étudiants étrangers qui paieraient leur formation, Anastasia Iline estime qu’il ne « faut pas opposer le quantitatif et le qualitatif : les mobilités individuelles sont aussi de beaux projets de mobilités d’étudiants qui ont un désir de France. Il ne faut pas les oublier. C’est aussi une question de développement des classes moyennes. »

Des mobilités courtes

Pour Minh-Hà Pham, « il faut laisser une certaine liberté à des étudiants de venir en France en dehors du cadre d’accords préexistants ».

En revanche, elle pense que « des réseaux préexistants, soit thématiques soit liés à des réseaux par exemple d’écoles d’ingénieurs, vont devenir des lieux privilégiés de la mobilité. Nous allons voir l’intérêt de développer des mobilités dans ces cadres favorables puisque ce sont des partenaires choisis, mais larges puisqu’ils dépassent le cadre bilatéral. »

D’autres types d'échanges vont pouvoir se développer, comme des formations plus courtes.

« Nous avons beaucoup parlé avec nos partenaires de la possibilité d’avoir des formations de types écoles d’été ou d’hiver (summer ou winter schools), qui permettent de dispenser certaines formations, stages, recherches. Ce qui avait été imaginé dans la diversification des modes de communication va sans doute s’accentuer. Nous allons être amenés à peut-être faire plus d’expériences dans ce sens. Il faut voir les choses un peu comme un laboratoire d’idées, de nouvelles méthodes pour trouver le moyen d’assurer des formations », dit-elle. 

Les campus à l'étranger

La VP RI de PSL évoque aussi la possibilité d’avoir d’autres options « qui ne sont pas exclusives, comme avoir d’autres campus à l’étranger, des campus internationaux ». 

Dans le cas de PSL, plusieurs types d’expériences existent :

  • Paris Dauphine PSL qui a un campus à Londres et un à Tunis, ou ChimieParisTech PSL à Pékin ;
  • la participation des Mines ParisTech PSL à un programme de formation d’ingénieur à Shanghai et à Wuhan dans le domaine des énergies renouvelables.

« Ce sont des modalités possibles, qui, dans ce contexte de crise vont peut-être permettre de rebondir. En effet, ces formations se font en partie avec des enseignants-chercheurs locaux ou des expatriés. Ce sont aussi des possibilités de maintien des formations à distance. » 

Elle évoque aussi les implications des établissements de PSL dans des campus en Afrique : « Ce sont plutôt des formations de formateurs ou de recherche. Ce sont d’autres formes d’internationalisation, qui ont un coût, qui demandent un investissement particulier. Mais elles seront peut-être amenées à se déployer à l’avenir et pourront continuer à assurer une formation à distance. »

L’enjeu de la simplification des financements

« Au risque de surprendre, les financements ne sont jamais suffisants ! », répond Marc Desmet à une question sur l'évolution des financements pour l’international. « Nous sommes dans une mission de service public, le volet international coûte énormément ».

Mais selon lui, l’enjeu ne porte pas tant sur la quantité de financements que sur la simplification. « Je pense qu’il y a une vraie demande. Et nous savons qu’avec l’Union européenne ‘je fais ce que je dis et je dis ce que je fais’, est une règle importante. Mais il y a des procédures qui sont encore extrêmement lourdes pour les directions des relations internationales, pour les collaborateurs des établissements. »

Revoir l’ensemble du webinaire

Parcours

Cour des comptes
Conseillère référendaire
Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
Directrice adjointe du cabinet de Pap Ndiaye
Cour des comptes
Secrétaire générale adjointe
Campus France
Directrice générale adjointe
Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et l’innovation
Chargée de mission
Cour des comptes
Auditrice à la 3e chambre
Service interministériel des archives de France
Conservatrice
Services d’archives départementales
Directrice

Établissement & diplôme

Institut national du service public (INSP)
Diplômée

Fiche n° 30170, créée le 23/04/2018 à 13:27 - MàJ le 21/07/2023 à 14:39

Marc Desmet


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Parcours

Réseau des vice-présidents en charge des relations internationales
Coordinateur national
Université de Tours
Vice-président en charge des relations internationales
Université de Tours
Professeur d’université
Université de Tours
Directeur du laboratoire Géhco (GéoHydrosystèmes continentaux)

Établissement & diplôme

Université Savoie Mont-Blanc (USMB)
Habilitation à diriger des recherches

Fiche n° 38948, créée le 01/04/2020 à 09:49 - MàJ le 01/04/2020 à 09:54

Minh-Hà Pham


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Parcours

Ambassade de France à Londres
Conseillère pour la science et la technologie
Université PSL (Comue)
Vice-présidente relations internationales
Ambassade de France à Washington
Conseillère pour la science et la technologie
Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Directrice pour les relations européennes et internationales
ParisTech
Déléguée pour les relations internationales
Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Directrice-adjointe pour la zone Asie-Pacifique
Institut national de la recherche agronomique
Directrice du laboratoire de neurobiologie comparée des invertébrés

Établissement & diplôme

Université Paris 6 - Pierre et Marie Curie (UPMC)
Thèse d’Etat en neurosciences
Université Paris 6 - Pierre et Marie Curie (UPMC)
Thèse de 3ème cycle en neurosciences
Université de Lorraine
Diplômée d’un master en biologie

Fiche n° 32693, créée le 11/09/2018 à 16:47 - MàJ le 03/09/2020 à 15:10


© News Tank Éducation & Recherche - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »

©  News Tank
T. Haberbusch (News Tank), M. Desmet (Univ de Tours), A. Iline (Campus France) et M-H Pham (PSL) - ©  News Tank