E. Macron : pas de cours physiquement dans l’ES jusqu’à l’été, « plan massif » pour la recherche
« Pour les étudiants de l’enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas physiquement jusqu’à l’été », déclare Emmanuel Macron, président de la République, le 13/04/2020, lors d’une allocution télévisée sur la crise liée à l’épidémie de Covid-19.
Le gouvernement « précisera la bonne organisation nécessaire, en particulier pour les examens et les concours », ajoute-t-il en évoquant l’enseignement supérieur.
Emmanuel Macron annonce aussi une aide exceptionnelle pour les familles les plus modestes. « Les étudiants les plus précaires, vivant parfois loin de leur famille, en particulier lorsque celles-ci viennent d’outre-mer, seront aussi aidés »
« Dès mercredi [15/04], le conseil des ministres décidera des moyens financiers nouveaux et le gouvernement apportera toutes les réponses nécessaires ».
« Le confinement le plus strict doit encore se poursuivre jusqu’au lundi 11/05 », dit Emmanuel Macron. À partir de cette date, « crèches, écoles, collèges et lycées » rouvriront progressivement. « Nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes », dit le président de la République.
Il ajoute : « Pour tous ceux qui doivent être aidés durant cette période, les mesures de chômage partiel pour les salariés, et de financement pour les entreprises seront prolongées et renforcées. »
À horizon plus lointain, s’agissant de la reconstruction post-Covid, il évoque un « plan massif pour notre recherche ».
La mobilisation des laboratoires
Au sujet des tests, il indique qu’ils vont continuer à augmenter, et que continueront à être mobilisés « partout tous les moyens de faire ces tests, c’est-à-dire tous les laboratoires publics et tous les laboratoires privés. Le 11/05, nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes. »
Il mentionne aussi les innovations en cours de développement, dont une « application dédiée qui sur la base du volontariat et de l’anonymat, permet de savoir si on a été en contact avec une personne contaminée. Le gouvernement doit y travailler, mais je souhaite qu’avant le 11/05, nos assemblées puissent en débattre et les autorités compétentes puissent nous éclairer. »
Recherche sur un vaccin : une initiative « pour accélérer les travaux en cours »
« Quand pourrons-nous renouer avec la vie d’avant ? (…) Nous n’avons pas de réponse définitive. D’après les premières données, qui seront affinées par les tests sérologiques, une très faible part de Français a contracté le virus, ce qui veut dire que nous sommes loin de l’immunité collective. C’est pourquoi la première voie pour sortir de l’épidémie est celle des vaccins.
Tout ce que le monde compte de talents, de chercheurs y travaille. La France est reconnue en la matière et a d’excellentes ressources. Notre pays investira encore plus massivement dans la recherche, et je porterai une initiative avec nombre de nos partenaires, en votre nom, pour accélérer les travaux en cours. »
« Notre pays est celui qui a engagé le plus d’essais cliniques en Europe »
« La seconde voie ce sont les traitements, nous y travaillons depuis le premier jour, il y a eu je le sais, beaucoup de débats dans notre pays. Toutes les options sont explorées. Et notre pays est celui qui a engagé le plus d’essais cliniques en Europe.
J’ai tenu à comprendre toutes les options possibles, à m’assurer que tout était essayé dans les meilleurs délais et avec rigueur. Il ne s’agit pas de donner un traitement si on n’est pas sûr, mais de procéder à tous les essais cliniques pour que toutes les pistes soient poursuivies. Et croyez-le, nos médecins, nos chercheurs travaillent d’arrache-pied, aucune piste n’est négligée, aucune piste ne sera négligée : je m’y engage. »
Un plan massif pour la recherche
« Nous sommes à un moment de refondation. Nous devons savoir aider nos voisins d’Afrique à aider à lutter contre le virus, et sur le plan économique en effaçant leur dette. Nous ne gagnerons jamais seuls. Il est de notre responsabilité de bâtir dès aujourd’hui des solidarités et coopérations nouvelles.
Il nous reviendra aussi de préparer l’après. Il nous faudra rebâtir une indépendance, agricole, sanitaire, industrielle, et technologique française, et plus d’autonomie stratégique pour notre Europe. Cela passera par un plan massif pour notre santé, notre recherche, nos ainés, entre autres. Il nous faudra nous rappeler que notre pays tout entier repose sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. (…)
Il nous faudra bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la résilience qui seuls peuvent permettre de faire face aux crises à venir. Je reviendrais vers vous pour parler de cet après. »