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Accès aux ressources, examens, fonctionnement : les inquiétudes auxquelles l’UBS doit répondre

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°180292 - Publié le 10/04/2020 à 10:48
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Jean Peeters, président de l’Université de Bretagne-Sud - ©  D.R.

« Lors d’une réunion, le 06/04/2020, les élus étudiants nous ont fait part du stress de leurs camarades, qui pour certains sont en confinement depuis près de cinq semaines. Ils se posent de nombreuses questions sur la suite et n’ont pas de visibilité sur la fin du confinement. Les inquiétudes portent également sur l’accès aux ressources numérique, ce à quoi nous essayons de répondre », déclare Jean Peeters, président de l’Université de Bretagne-Sud, le 07/04.

Pour cela, l'établissement a recensé les étudiants en difficulté numérique par l’envoi de SMS. « Nous avons reçu une centaine de réponses d'étudiants ayant des problèmes d’accès à internet. Nous allons leur envoyer des cartes SIM comprenant un abonnement de 50 Go pour trois mois, parfois avec une clé 3 G. Cela revient à un montant de 12 500 € pour l’université. »

Malgré ces problèmes d’accès, la plateforme Moodle Plateforme d’apprentissage Moodle. Logiciel libre élaboré par le projet Moodle, conduit et coordonné par Moodle HQ, une entreprise australienne de 30 développeurs. de l'établissement a vu l’ouverture de 452 espaces de cours supplémentaires depuis le 13/03, sur les 4 500 existants. Elle enregistre quotidiennement 15 000 connexions et 5 500 visiteurs uniques en moyenne, sur les 9 700 étudiants et 500 enseignants et E-C enseignant(s)-chercheur(s) de l’UBS Université de Bretagne-Sud .

Autre sujet d’inquiétude pour les étudiants, les examens. « Aujourd’hui, nous n’avons pas pris de décision et pas encore convoqué de CFVU Commission de la formation et de la vie universitaire  », indique Jean Peeters. La décision sera prise « dans les jours à venir », en prenant en compte plusieurs facteurs : « conserver une deuxième session, mais essayer qu’elle ne se déroule pas en septembre, car nous aurons d’autres chats à fouetter », et « ne pas organiser d’examen au-delà du 03/07 afin de ne pas dépasser sur les jobs d'été des étudiants ».

Il faut « trouver un consensus avec les composantes sur l’organisation des examens, car ce n’est pas ma seule décision, comme la circulaire le permet, qui permettra un déroulement serein ».

Par ailleurs, Jean Peeters qui arrive en fin de second mandat, fait le point sur le report de l'élection de son successeur qui devait avoir lieu le 27/03. Or, les mandats des membres du CA Conseil d’administration et du président ont été prolongés par la loi d’urgence du 23/03, car les personnalités extérieures n’avaient pas pu être désignées.

Si « le processus de décision n’est pas idéal », notamment car « de nouveaux conseils sont élus, mais ne peuvent se réunir », Jean Peeters pense tout de même qu« 'il était important de conserver le même exécutif en période de crise ».


« Tous les services restent mobilisés »

Damien Surget, vice-président culture, vie des campus et politique documentaire, souligne que « même si les bâtiments sont fermés, tous les services restent mobilisés, ce qui a été salué par les étudiants. »

« Il se passe quelque chose d’assez remarquable entre étudiants et enseignants, ils nous demandent comment nous allons, prennent de nos nouvelles. De nouvelles formes de relations se mettent en place. »

RH : titulaires et vacataires rémunérés si le service est fait, une semaine de fermeture administrative pour les vacances

Aussi, l'UBS Université de Bretagne-Sud s’engage à rémunérer les enseignants et enseignants-chercheurs si le service est fait, « titulaires comme vacataires », précise Jean Peeters. « Si le contenu pédagogique est placé sur Moodle Plateforme d’apprentissage Moodle. Logiciel libre élaboré par le projet Moodle, conduit et coordonné par Moodle HQ, une entreprise australienne de 30 développeurs. , nous considérons que le travail est fait, nous fonctionnons sur la confiance. »

La gouvernance a également décidé de fermer administrativement l'établissement la semaine du 20/04, « avec un service minimum ».

« Cela va permettre aux personnels fatigués de souffler, car nous avons commencé très tôt la gestion de la crise. En outre, certains hésitaient à prendre des congés, mais il sera compliqué de les prendre en reprise d’activité. » À cette période, habituellement 90 % des personnels prennent des congés.

L’auto-évaluation pour le Hcéres repoussée

La présidence a dû repousser la phase d’auto-évaluation s’inscrivant dans l'évaluation du Hcéres Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur  : « Nous avions la pression pour terminer le dossier avant début juillet, mais nous avons pu repousser l'échéance à début novembre, ce qui nous laisse un peu de temps ».

« Il me semblait que c'était à la nouvelle équipe présidentielle de réaliser le dossier d’auto-évaluation, même si je peux y contribuer. Mais personnellement, je vais avoir un regard forcément positif sur mes actions. Or, cette auto-évaluation est l’occasion de faire un bilan et tracer des objectifs pour la future mandature. »

Impact financier : « des non-recettes, mais aussi des non-dépenses »

À la question de l’impact financier de la crise pour l’UBS, Jean Peeters relève « l’avantage d’être dans la fonction publique », qui constitue « un univers protégé ». En outre, « la crise apporte à la fois des non-recettes, mais aussi des non-dépenses (frais de déplacement, chauffage, frais de réception) ».

Il souligne tout de même que « certains contrats de recherche ou de prestation vont être annulés ou décalés, mais nous faisons le pari qu’ils auront lieu plus tard ». Il note également « un décalage pour certaines entreprises du paiement de la taxe d’apprentissage », et, à terme, « certaines entreprises hésitent à prendre des apprentis l’année prochaine, ce qui constituerait des pertes pour l’établissement ».

La crise aura par ailleurs « forcément un impact sur la formation continue  », mais l'établissement n’est pas encore capable de le chiffrer.

Continuité pédagogique : « l’enseignement à distance est possible à l’université »

Après trois semaines de fermeture, Jean Peeters constate que « l’enseignement à distance est possible à l’université, et cela laissera un impact ». « Mais nous voyons aussi que les étudiants ont besoin du présentiel, d’un contact avec leurs enseignants, cela rassure sur nos modes d’apprentissage ! »

L’Université de Bretagne Sud a mis en place plusieurs outils à destination des enseignants, afin de faciliter leur adaptation à l’enseignement à distance :

  • « boîtes à outils numériques ;
  • tutoriels vidéo pour aider à l’appropriation des outils numériques pour la pédagogie ;
  • liens vers des ressources pédagogiques numériques de qualité et libres de droits dans toutes les disciplines ;
  • un forum d’entraide technique et méthodologique pour les enseignants. »

Accompagnement des étudiants : « des réponses financières », notamment via la CVEC

L’UBS « essaie de maintenir le lien avec les étudiants, notamment via notre site internet », indique son président. Il s’adresse également aux étudiants, « une fois par semaine environ, pour expliquer la situation et notamment leur dire que les services sont disponibles pour répondre à leurs questions ».

Jean Peeters reconnaît que l'établissement « ne couvre pas tous les cas, notamment des étudiants qui ont dû avancer leur frais de loyer ou des frais d’avion pour un rapatriement en France, ou les étudiants dont le stage a été annulé ». Pour résoudre cela, l’UBS va organiser un sondage afin d’identifier ces étudiants, et « apporter les réponses financières », notamment en mobilisant la CVEC Contribution de vie étudiante et de campus .

Les assistantes sociales et équipes des services de santé de l’UBS sont par ailleurs mobilisées pour un accompagnement psychologique, social, ou médical, via deux adresses mail. L’établissement invite également ses étudiants à se signaler auprès de leurs référents pédagogiques afin de mieux gérer leur isolement.

Enfin, « l’université travaille étroitement avec le Crous Centre régional des œuvres universitaires et scolaires pour aider l’ensemble des étudiants », dont les 94 étudiants encore en résidence universitaire. « Trois étudiants référents à Lorient et deux à Vannes ont été recrutés par le Crous pour veiller au bon déroulement du confinement », précise l'établissement.

Jean Peeters


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Fiche n° 9512, créée le 10/03/2015 à 18:59 - MàJ le 21/12/2020 à 19:04

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