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« Au niveau de PSL, très vite, les mains se sont tendues pour échanger, partager » (Isabelle Catto)

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°180093 - Publié le 08/04/2020 à 16:04
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© PSL
Isabelle Catto - © PSL

« La période est propice à créer une solidarité, et au niveau de PSL Paris Sciences & Lettres , très vite, les mains se sont tendues dans tous les sens pour échanger, partager, aider. Il n’y a pas eu de repli sur soi. L’ENS - PSL École normale supérieure - PSL , alors qu’elle était touchée directement [son directeur Marc Mézard a été atteint par le Covid-19 début mars], a très vite mis en ligne ses outils et mis à disposition des autres établissements des licences d’utilisation », déclare Isabelle Catto Chargée de recherches en mathématiques @ Dauphine - PSL
, vice-présidente licence et affaires académiques de PSL, le 06/04/2020.

« Le fait d’appartenir à PSL nous a énormément aidés », confirme Claudie Doums, vice-présidente chargée de la formation et de la vie étudiante de l’EPHE Ecole pratique des hautes études - PSL. « Nous avons pu échanger dans le cadre des comités de vice-présidents pour savoir ce que chacun avait mis en place ou décidé, par exemple sur la question des stages. »

Pour Sabine Mage Vice-présidente du conseil de la formation et de la vie etudiante @ Dauphine - PSL
, VP Vice-président(e) CFVU Commission de la formation et de la vie universitaire de l’Université Paris Dauphine - PSL, la mise en commun des ressources a aussi beaucoup aidé sur les aspects de vie étudiante, « notamment pour aider les étudiants doublement angoissés par la situation sanitaire et le fait qu’ils ne pouvaient plus exercer leur job ou stage. Avoir des actions communes dans le cadre de PSL sur l’aide sanitaire, psychologique et financière a été très utile. C’est concrètement l’apport d’être une université plus intégrée. »

Toutes trois, ainsi qu’Anne Varenne, enseignante à ChimieParisTech - PSL, reviennent pour News Tank sur la mise en place de la continuité pédagogique au sein de leurs structures.

Partout, le choix a été fait de déployer Teams de Microsoft, afin d’assurer les cours en visioconférence. « Nous avions déjà les licences, et les ingénieurs pédagogiques avaient réalisé des tutoriels, par exemple pour enregistrer une session et l’archiver », indique Sabine Mage. À PSL, l’outil avait été partiellement déployé pendant les grèves de transports de décembre 2019, « ce qui a permis de le généraliser rapidement », indique Isabelle Catto.

À l’EPHE - PSL, on a aussi proposé la plateforme gotomeeting, mais sans rien imposer. « Nous n’avons pas voulu exiger des enseignants de faire de la visioconférence à tout prix, et certains y sont réfractaires », indique Claudie Doums. À ceux-là, il a été proposé « un système plus classique d’envoi des cours et d'échanges par mail. L’essentiel est qu’il y ait une continuité. »

Toutes estiment que le système fonctionne. « Les enseignants font un travail remarquable pour revoir les objectifs pédagogiques, la méthode, les calendriers en très peu de temps, tout en absorbant les problèmes des étudiants, ou le stress de se retrouver face à un outil technique qui peut parfois faire faux bond. Certains innovent vraiment, comme en langues où ils utilisent les outils numériques pour proposer des formats différents », indique Isabelle Catto.

« De tout cela, nous tirerons un bilan collectif, lorsque nous pourrons nous revoir », ajoute-t-elle, se disant « déjà persuadée qu’il subsistera une modification des méthodes pédagogiques, ou en tout cas l’idée que c’est possible ».


Du démarrage à un rythme de croisière, l’exemple du CPES

Une généralisation rapide de Teams « pour rassurer les étudiants »

« Dès la décision de fermeture de l’université, le 13/03, j’ai écrit aux enseignants du CPES Cycle pluridisciplinaire d'études supérieures pour leur proposer d’utiliser Teams de Microsoft », indique Isabelle Catto.

Une mise en route rapide :

  • « pour rassurer les étudiants sur le fait qu’il y aurait une continuité et qu’on ne les laisserait pas dans la nature,
  • et pour éviter aux enseignants d’avoir à chercher eux-mêmes un outil et au risque pour les étudiants de se retrouver avec une multitude d’outils à gérer en parallèle. »

Selon elle, dès le lundi 16/03, une partie des enseignements avaient donc basculé à distance, « dans des salles de cours Teams, avec le principe de respecter le planning habituel des étudiants. Et tout s’est vraiment mis en place la deuxième semaine, le temps que chacun s’organise. Désormais, l’ensemble des 250 cours ont basculé à distance. »

Isabelle Catto a également créé sur Teams un espace de discussion général pour tous les enseignants où ils peuvent partager leurs bonnes pratiques, poser des questions sur les outils, les cours, proposer leurs solutions, avec un accès vers les ressources documentaires, etc.

« Cela a permis de créer un espace de discussion dont nous ne disposions pas auparavant, d’autant que nos enseignants viennent d’établissements différents et n’avaient pas toujours l’occasion de se croiser. C’est un vrai aspect positif, et nous allons conserver cet espace même après la fin du confinement », dit-elle.

En matière d’évaluation, le CPES fonctionne sur un système de contrôle continu intégral sur les deux premières années, « donc il faut veiller à ne pas concentrer toutes les évaluations en même temps. On proposera ainsi une évaluation à distance pour un grand nombre et une seconde chance  pour les étudiants empêchés », indique la responsable.

Par ailleurs, est mise à disposition la plateforme compilatio, « qui permet aux étudiants de déposer leurs travaux à heure dite et qui intègre un logiciel anti-plagiat ». En revanche, PSL n’investisera pas dans un logiciel d’examen à distance, « car nos effectifs ne sont pas suffisants, mais il est tout à fait possible de faire en sorte que les étudiants composent sur un sujet d’examen, en étant connectés, ce qui permet de vérifier qu’ils sont présents et qu’ils l’ont fait en temps limité. »

Le point sur la situation des étudiants

La réussite de la continuité pédagogique dépend aussi de la capacité des étudiants à pouvoir suivre. « Nous avons réalisé deux petites enquêtes dès le 16/03 pour savoir où ils étaient, comment ils allaient et connaître leurs conditions matérielles de travail », indique Isabelle Catto.

D’autant que le CPES compte une majorité d’étudiants qui ne viennent pas de région parisienne ou qui sont boursiers : « ce sont des catégories plus susceptibles d’être dans des situations d’isolement ou dans des logements familiaux dans lesquels les conditions ne sont pas toujours idéales pour s’isoler pour travailler ».

Ces enquêtes ont ainsi permis

  • « d’identifier les étudiants qui pourraient être en difficulté, ceux qui sont isolés (seuls à la CIUP Cité internationale universitaire de Paris , au Crous Centre régional des œuvres universitaires et scolaires ou en logement à Paris), ceux qui sont rentrés dans leur famille à l’étranger, etc.,
  • et de faire un suivi de proximité par les assistantes, les délégués étudiants et les enseignants. »

Un autre sondage a porté sur des aspects plus techniques.

« Nous avions annoncé assez vite que nous pouvions prêter des ordinateurs, et il n’y a pas eu de demandes. Là il s’agissait de voir s’il y avait des problèmes d’accès au réseau (wifi faible ou absent) afin de proposer des solutions. Nous avons aussi incité les enseignants à limiter la visioconférence pour les cours, gourmande en données, et à privilégier une pédagogie inversée avec la mise en ligne des ressources et à réserver le créneau de cours pour les questions. »

Selon elle, « entre 5 et 10 % des étudiants ont des difficultés à suivre dans ces conditions. Et d’autres peuvent rencontrer des difficultés ponctuelles. »

Le temps des ajustements

Si l’objectif est de respecter les plannings des étudiants, Isabelle Catto indique que certains enseignants s’adaptent, « et plutôt qu’avoir un créneau un peu long, ils vont tronçonner par demi-heure avec un groupe plus restreint ».

Par ailleurs, des réunions hebdomadaires sont organisées avec les délégués des trois années, sur les aspects pédagogiques. « Cela permet de faire remonter des remarques, puis de diffuser certains messages auprès des enseignants », par exemple :

  • « Le fait de limiter la durée et le nombre des visioconférences qui peuvent être fatigantes à la longue, et donc proposer des formats plus courts, capsules ou podcasts.
  • Le constat au départ d’un surcroit de travail pour les étudiants : certains enseignants, voulant bien faire, ont envoyé plus de travail personnel que d’habitude. Mais ils ont rectifié assez vite, et j’ai demandé aux enseignants d’être aussi précis que possible sur les consignes et le calendrier des attentes.
  • Demander aux enseignants de modifier leurs contenus pédagogiques, en allant à l’essentiel, afin de laisser du temps aux étudiants pour s’approprier les concepts et notions nouvelles.
  • Avant le confinement, nous avions déjà constaté que la deuxième année était trop chargée, et nous avions déjà la volonté de revoir l’organisation. Mais à distance, cela devient encore plus criant, et nous devons donc accélérer cette évolution. »

Si PSL Paris Sciences & Lettres ne dispose pas de service dédié à l’appui pédagogique, Isabelle Catto se donne pour mission de faire une veille et d’envoyer des liens aux enseignants avec des propositions d’outils. « Je suis par exemple en contact avec wooclap pour proposer des quizz en ligne, rendre les cours plus interactifs. »

Comment ça se passe à l’EPHE, Dauphine et ChimieParisTech ?

EPHE - PSL : le témoignage de Valérie Derkx, enseignante de FLE

« Nous avons pu rapidement avoir accès à la plateforme gotomeeting, ce qui a été bien accueilli par les étudiants. L’avantage est qu’on fonctionne avec de petits effectifs et donc, on arrive assez bien à reproduire une classe en visioconférence, avec la possibilité de partager son écran. Cela ne remplacera jamais une classe réelle, mais on arrive à garder le contact avec eux, et à rester dans un rythme de travail, ce qui est important.

Pour ce qui est de la pratique de l’oral, là aussi le fait de n’être pas nombreux nous permet de tous nous voir et d’échanger. Les élèves se disciplinent, ils coupent leur micro quand ils ne parlent pas, ce qui fait que tout le monde peut parler librement tout en respectant les autres. La seule limitation c’est qu’il y a moins d’échanges entre eux, et qu’on ne peut pas faire de travail en petits groupes. »

« Et pour pallier l’absence de tableau, j’utilise un outil gratuit Framapad, qui permet de créer un document de travail accessible à tous, alimenté chaque semaine avec les éléments du cours et que chacun peut compléter, et qui a une durée de vie d’un mois. Les étudiants peuvent le télécharger, l’archiver, etc.

Concernant la relation entre les enseignants et les élèves, je ne pense pas qu’elle change fondamentalement. Nous avions déjà cette relation de confiance. Mais il est vrai qu’on commence chaque cours par un tour de table, pour ceux qui souhaitent le faire, pour échanger sur leur situation, celle de leurs familles, ce qui donne un espace pour poser les questions, et contribue à souder le groupe. Et indépendamment de cet espace de classe, ils savent qu’on est à leur disposition pour leur répondre en direct ou par mail.

Les étudiants participent beaucoup à la réussite de cette continuité, ils jouent le jeu, ils participent. Sans eux, on ne pourrait pas y arriver. »

ChimieParisTech - PSL : le témoignage d’Anne Varenne, enseignante

« Nous utilisons principalement la plateforme Teams, dont l’outil de visioconférence nous permet d’assurer en direct, les cours, les TD et tous les modules d’accompagnement de projets.

Nous faisons en partie de la pédagogie inversée. Par exemple, pour les TD qui impliquent une part de travail personnel des étudiants, nous leur donnons les sujets en amont. Et quelques jours avant la séance, nous mettons en ligne des documents, avec un premier niveau de réponses, de façon à ce que les étudiants continuent à réfléchir. Et nous reprenons ensemble les sujets pendant l’heure de cours.

L’idée est de conserver une forme d’interactivité, et susciter l’échange. Ces formats pédagogiques, c’est quelque chose que nous pratiquions déjà depuis plusieurs années. Nous avons les outils pour cela, et notamment une plateforme de cours en ligne, qui permet le partage de documents, la production de QCM, etc. »

« Cela nous a sûrement aidé à nous adapter plus vite. L’autre élément est que l’école a aussi très efficacement accompagné l'équipe pédagogique (aspects techniques, conseils de pratiques en ligne) pour que cette transition se passe au mieux.

Il faut aussi savoir s’adapter et innover. Par exemple, je devais faire intervenir un industriel lors d’un cours, avec un temps d’échange avec les étudiants. Il va donc intervenir comme prévu, mais en visioconférence. Et j’ai demandé aux étudiants de visionner une vidéo Youtube réalisée par ce professionnel. Cela permet aux élèves de réfléchir à la problématique, et le jour J de pouvoir profiter pleinement de ce temps d’échange, même s’il n’est pas en présentiel.

Pour ce qui est des travaux pratiques, ils étaient déjà terminés dans un certain nombre de cours. Mais si je prends les doctorants, ils ne peuvent plus faire de manipulations en laboratoire, et donc ils mettent à profit ce temps pour faire de la recherche bibliographique, faire un bilan de leurs résultats et voir quelles manipulations manquent et comment ils pourront les réaliser une fois de retour au laboratoire. Ce n’est pas du temps perdu, mais utilisé différemment ! »

« On constate que les élèves se sont bien adaptés à ces nouveaux usages, ils sont tous présents et très actifs.

Il peut toujours y avoir des étudiants un peu plus réservés, qui n’osent pas s’exprimer, et donc on les accompagne aussi par mail. C’est à leur demande, mais on peut aussi les solliciter si on constate qu’ils sont moins actifs.

Ensuite pour nous enseignants, c’est forcément un peu frustrant de parler devant son écran. D’autant que le regard des élèves nous permet d’orienter le discours, donne des informations sur leur capacité à suivre, ce qui est plus compliqué à distance.

La motivation des étudiants et des enseignants repose beaucoup sur l’humain. »

Dauphine - PSL : l’enjeu des examens avec Sabine Mage, VP CFVU

« Nous avons décidé de ne pas reporter les dates d’examens parce que cela peut créer d’autres difficultés, les étudiants ayant des contraintes ou des projets (stages, emploi, etc.), et que nous avons toujours beaucoup d’incertitudes sur la fin du confinement. Les premiers débuteront le 20/04, afin de respecter le délai de deux semaines d’information des étudiants.

Pour ce qui est des modalités, il faut trouver des alternatives, avec des cohérences d’ensemble, et adaptées aux modalité pédagogiques des dernières semaines. On ne va pas évaluer de la même façon selon qu’on a fait des cours à distance ou en présentiel.

Nous avons écrit des lignes directrices, dans la lignée de l’ordonnance du gouvernement, afin d’accompagner les enseignants. Ce cadre a été validé par nos instances, afin de sécuriser juridiquement le processus, et les consignes seront communiquées aux étudiants deux semaines avant. »

« Nous avons ainsi proposé aux enseignants plusieurs alternatives :

  • changer le poids de la note pour accorder plus d’importance au contrôle continue,
  • rendre un devoir écrit,
  • faire un test en ligne.

Il faut aussi s’assurer que les étudiants puissent suivre les cours et a fortiori une évaluation. Plutôt que faire une enquête, parce que les étudiants ne répondent pas toujours, nous avons organisé, pour une promotion de L1 de 600 étudiants, un test en ligne relevant du contrôle continu, afin d’identifier ces difficultés de connexion. Au final, seule une dizaine a eu des soucis de connexion, ce qui veut dire qu’on peut les identifier et leur proposer une alternative.

Notre mot d’ordre est évidemment de ne pénaliser personne. On s’est donné un filet de sécurité, ce qui les a rassurés et a fait baisser la pression. »

Les points d’attention, et les leçons à tirer

Rattraper les étudiants décrocheurs

Pour Isabelle Catto, le principal point d’attention ce sont les étudiants qui décrochent. « Nous avons quelques-uns que nous suivons comme le lait sur le feu, parce qu’ils présentent un fort risque de se décourager, du fait d’une situation familiale difficile, ou parce que quelqu’un est malade dans leur entourage ou parce que leur connexion est défaillante. » Au total, elle estime que cela représente 1 à 2 % d’étudiants, « avec lesquels nous maintenons un contact très régulier ».

La vigilance est générale, passant par les enseignants, les personnels administratifs, mais aussi les délégués étudiants, « qui nous alertent sur des camarades quand ils ne sont plus réactifs ».  

« Et nous sommes évidemment en contact avec la CIUP et le Crous pour les étudiants isolés en résidence. Nous avons aussi renvoyé rapidement les étudiants vers les outils d’écoute en ligne, recensées par Night Line notamment, et nous avons déployé plus vite que prévu, le service santé pour les étudiants de PSL, avec un médecin psychiatre référent », dit-elle.

Maintenir les vacances de Pâques pour souffler

L’autre point d’attention, c‘est pour les enseignants. « Certains étaient au départ dans l’hyperactivité par volonté de bien faire. Mais il faut que chacun puisse prendre un peu de recul par rapport à ses difficultés, et réaliser que tout le monde est dans une forme d’improvisation », dit Isabelle Catto.

De fait, si l'équipe du CPES avait au début envisagé d’écourter les vacances de Pâques, il n’en est plus question.

« On se rend compte que tout le monde aura besoin de ce temps pour souffler. Il y aura une permanence assurée par les directeurs des études et quelques enseignants si jamais les étudiants ont besoin de maintenir un contact, mais elle ne sera pas pédagogique. »

Autre engagement : ne pas empiéter sur le mois de juillet, « de manière à démarrer une nouvelle année sans reliquat de cette situation. Et ce d’autant que nous nous sommes placés sous l’hypothèse que nous ne reprendrions pas les cours en présentiel, compte tenu des incertitudes sur les conditions du déconfinement, et parce que tous les étudiants ne pourront pas revenir à Paris. »

Anticiper la rentrée 2020

Se pose aussi la question de la préparation de la rentrée 2020 et du recrutement des futurs étudiants. « Pour les licences et le CPES qui sont sur Parcoursup, tout est déjà dématérialisé donc cela ne change pas », déclare la VP. En revanche, des adaptations sont à prévoir pour la nouvelle licence qui doit ouvrir en septembre sur le développement durable.

« Nous avions prévu des entretiens que nous souhaitons maintenir, en les organisant à distance. Car c’est autant une façon pour nous de sélectionner les étudiants sur des critères de motivation, que pour eux de rencontrer l’équipe pédagogique », indique-t-elle.

459 candidatures ont été reçues, pour 30 places, « ce qui est assez remarquable pour une première année, et nous allons en auditionner une centaine. Cela nous encourage vraiment sur la pertinence de proposer ce genre de cursus et sur la confiance des bacheliers pour suivre une formation totalement nouvelle. »

Des relations renforcées entre les enseignants, avec les établissements partenaires, et au sein de PSL

Si l’heure n’est pas encore au bilan, Isabelle Catto voit déjà des aspects positifs, notamment sur le plan pédagogique. « Personne n’a l’intention de dire que demain, tout sera dématérialisé et se fera à distance. Les enseignants et les étudiants ont besoin de se voir ; il est également difficile pour un enseignant de percevoir à distance quand l’étudiant ne comprend pas. Rien ne remplace le contact humain. Mais cela changera surement la façon dont la salle de classe va fonctionner », dit-elle.

Elle estime aussi que cette période a renforcé les relations et les échanges entre les enseignants, « cela a soudé les équipes entre elles ». De même que les liens avec d’autres établissements, « comme le lycée Henri IV qui est partenaire du CPES, et à qui nous avons fait bénéficier de nos outils pour ses classes préparatoires, de manière à les aider à poursuivre leurs enseignements. »

À l'échelle de l’Université PSL aussi, les relations ont été renforcées.

« Les discussions sont permanentes, il sera intéressant de poursuivre ces retours d’expérience après la fin du confinement, car tous les établissements n’ont pas utilisé les mêmes outils et n’avaient pas les mêmes contraintes. Le CNSAD Conservatoire national supérieur d’art dramatique - PSL, par exemple, où la présence des acteurs sur scène paraît indispensable, a eu recours à un outil numérique de téléprésence financé par PSL il y a quelques années, qui permet de faire jouer ensemble des acteurs absents. »

Le projet d’un ENT Environnement numérique de travail commun à l’ensemble des établissements de PSL, qui était déjà en cours de réflexion, prend selon elle tout son sens. « Il faudra voir aussi comment collectivement on peut mieux valoriser les pratiques pédagogiques. Pour l’instant c’est un peu épars, car nous avons plus été dans la gestion de crise. Ce sera l’étape d’après. »


Fiche n° 9321, créée le 06/11/2019 à 04:36 - MàJ le 29/04/2024 à 17:01


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