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La solidarité face au Covid-19 se poursuit avec de nouvelles initiatives des acteurs de l’Esri

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°179391 - Publié le 01/04/2020 à 14:05
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©  CNRS
Le CNRS lance une nouvelle série de podcast - ©  CNRS

• Appels aux dons pour soutenir les étudiants en difficulté ;
• étudiants tuteurs virtuels pour collégiens et lycéens ;
• fabrication de matériel de protection,
• conférences en ligne sur l’épidémie,
• plateforme pour aider les médecins généralistes au diagnostic du Covid-19,
• etc.

Alors que les acteurs de l’Esri Enseignement supérieur, recherche et innovation  débutent leur troisième semaine de confinement, de nouvelles initiatives envers les étudiants, futurs étudiants et personnels soignants se poursuivent pour faire face à l’épidémie de Covid-19.

Comme pour nos deux articles précédents recensant les actions des acteurs sur ce sujet, le fil rouge de cette synthèse est celui de la solidarité. Solidarité pour partager des connaissances, du matériel, du temps, etc.


Appels aux dons pour étudiants en difficulté…

Plusieurs établissements d’enseignement supérieur publient des appels aux dons pour soutenir des étudiants en difficulté. C’est le cas notamment de deux écoles d’ingénieurs, IMT Institut Mines-Télécom et ParisTech, dont les fondations recueilleront les dons.

« Les écoles de ParisTech comptent plus de 30 % d’étudiants internationaux dans leurs rangs. Beaucoup d’entre eux sont restés en France. Des élèves français, restés à l’étranger, sont parfois dans l’impossibilité de revenir.

Loin de leurs familles, parfois isolés, ces élèves n’ont pas les ressources financières suffisantes pour faire face à une crise prolongée alors que les logements ou restaurants universitaires peuvent être fermés, que l’approvisionnement en produits de première nécessité est difficile, que leur mobilité est réduite et qu’il leur est parfois difficile de poursuivre leur stage ou leur formation », indique ParisTech.

L' Université de Strasbourg Unistra fait également un appel aux dons pour les 160 étudiants confinés chez eux qui n’ont pas les moyens informatiques de suivre les enseignements à distance, selon son recensement effectué le 31/03.

« Pour pallier les besoins les plus urgents, la direction du numérique a déjà mis 95 ordinateurs portables à disposition des étudiants. Mais 65 étudiants ne sont toujours pas équipés et mettent en péril le suivi de leurs études à distance et la validation de leurs examens en fin d’année, nécessaires à l’obtention de leur diplôme », indique l’établissement qui espère recueillir 60 000 € (plus de  40 k€ l’ont été au 01/04).

… et pour les personnels soignants des hôpitaux

L'Unistra précise par ailleurs que « la fondation Université de Strasbourg est également la fondation officielle des hôpitaux universitaires de Strasbourg », elle collecte donc les dons pour améliorer les conditions de travail du personnel soignant et le confort des patients. Au 01/04, plus de 200 k€ avaient été récoltés.

Une autre collecte de fonds et d’équipements médicaux a été mise en place au sein de l’École Polytechnique via l’AX, l’association des alumni de l’école, et à l’initiative du groupe AX-Chine, ainsi qu’en coopération avec diverses associations d’anciens élèves d’universités chinoises ou de grandes écoles en France.

« La collecte, en partenariat avec la Fondation AP-HP, servira intégralement à l’achat d’équipements (masques, respirateurs, etc.) ou au paiement des frais de transport des équipements achetés en Chine puis envoyés vers la France vers des hôpitaux partenaires, » précise l’École Polytechnique.  

Des étudiants proposent du soutien scolaire aux élèves confinés

En dehors de l’appel aux dons, la solidarité prend une autre forme chez les acteurs de l’Esri : le soutien scolaire aux collégiens et lycéens.

  • Technion France, représentation française de l’Université Israëlienne Technion Israël Institute of Technology, propose ainsi de mettre en relation des étudiants bénévoles qui souhaitent dispenser des cours auprès de collégiens et lycéens.
  • 325 élèves de l'École polytechnique « se sont portés volontaires pour accompagner ce dispositif et soutenir ces lycéens en donnant une heure de leur temps par jour en tutorat à distance. De plus, 25 étudiants anglophones du Bachelor of Science de l’X ont proposé un soutien plus particulier pour les cours d’anglais », indique l’établissement.

L’école précise que « des élèves de terminale dont les parents sont mobilisés dans la lutte contre la pandémie : professionnels de santé, militaires, agents de police, pompiers, etc. » bénéficieront de ce tutorat « en priorité ».

« Une centaine de lycéens et lycéennes sont déjà en relation avec les élèves de l’X, les autres binômes sont en cours de constitution », indique l’école.   

  • L’association LéoLearning du Pôle Léonard de Vinci, qui propose habituellement du tutorat entre ses étudiants, étend son dispositif de soutien au grand public.

« Tous les tuteurs de l’association, rejoints par de nombreux étudiants prêts à aider, ont immédiatement répondu positivement pour mettre leurs compétences gratuitement au service des plus jeunes », indique le pôle.

Les aides sont proposées pour les élèves de la 6e à la terminale dans plusieurs matières (mathématiques, physique-chimie, histoire-géographie, sciences de la vie et de la terre, anglais et français).

Aider les élèves de terminale pour Parcoursup

L’association JobIRL, en partenariat avec l'Upec Université Paris-Est Créteil et l'IUT Institut universitaire de technologie de Sénart-Fontainebleau lance par ailleurs un « appel aux bonnes volontés pour aider les élèves de terminale et les étudiants à finaliser leur dossier sur Parcoursup ». 

« Ces jeunes doivent définitivement confirmer leurs voeux et motiver leurs choix de formation avant le 02/04/2020. Certains ont besoin d’aide pour rédiger, relire ou corriger les lettres de motivation qu’ils doivent écrire pour chaque voeu de formation formulé », indique l’association.

Elle a créé un groupe d’entraide « Urgence Parcoursup : aide aux projets de formation motivés » pour permettre à tous les inscrits sur Parcoursup « d’échanger avec des professionnels et des étudiants qui peuvent leur donner un coup de main pour finaliser leurs projets de formation ».

Fabrication de matériel de protection contre le virus

L’Ensta Bretagne s’appuie sur la technologie de l’imprimante 3D

Un groupe d’enseignants-chercheurs de l’Ensta École nationale supérieure de techniques avancées Bretagne en étroite collaboration avec le service de réanimation du CHRU Centre Hospitalier Régional Universitaire de Brest a souhaité apporter une aide dans la lutte contre la pandémie du Covid-19.   

Un réseau de propriétaires d’imprimantes 3D volontaires (particuliers, association, entreprises) a ainsi été créé le 24/03 pour leur proposer d’imprimer « des pièces plastiques utiles pour créer des visières qui font barrière au virus », indique l’établissement.  

« La première série, mise à la disposition du CHRU, a été validée. La production se poursuit actuellement », précise l’Ensta.

L’Université de Toulon fabrique 1000 visières de protection

Un enseignant-chercheur et un ingénieur d’études de l’UTLN Université de Toulon ont conçu un millier de visières de protection à destination de gendarmes, personnels soignants et mairies du Var. D’autres exemplaires sont en cours de fabrication, indique l’établissement le 30/03.

Valentin Giès, enseignant au département GEII (Génie électrique et informatique industrielle) de l’IUT de Toulon a recyclé du matériel et des matières premières pour concevoir des visières de protection contre le Covid-19 à partir de plans fournis par le cluster toulonnais System Factory.  

« La simplification du système de fixation couplée à l’utilisation de la machine à découpe laser de la plateforme SMIoT de l’UTLN lui permettent de fabriquer ces équipements en deux minutes, montage compris ! », précise l’université.

Des invitations à contribuer et collaborer

Pour aider les médecins généralistes au diagnostic (Université Côte d’Azur) 

Le département d’enseignement et de recherche en médecine générale d’Université Côte d’Azur a mis en place, avec le soutien de la DSI, une plateforme pour aider les médecins généralistes à diagnostiquer leurs patients atteints de coronavirus, indique l’établissement le 26/03.

« Les tests systématiques n’étant pas possibles, cela permet aux médecins de diagnostiquer plus précisément les patients qui se présentent à eux avec des symptômes du Covid-19 », déclare David Darmon, VP Vice-président(e) politique de santé à Université Côte d’Azur et directeur du département d’enseignement et de recherche en médecine générale à la faculté de médecine de Nice. 

« Sur la plateforme, les médecins peuvent renseigner des informations d’ordre clinique, mais également en lien avec la situation sanitaire du patient.

Cela permet également de faire une veille épidémiologique de ce virus qu’on connaît mal », poursuit le directeur.

Si pour le moment la plateforme fonctionne avec les médecins généralistes qui exercent à Nice, elle a vocation à être étendue au niveau national afin d’aider les médecins qui sont au contact quotidien avec des malades.  

Pour que le grand public participe à la recherche (Inserm, Sorbonne U et Santé publique France)

Une autre initiative participative s’adresse cette fois-ci au grand public : il s’agit de la plateforme covidnet.fr , née d’un partenariat entre l’Inserm, Sorbonne Université et Santé publique France. 

« Covidnet.fr est un projet de recherche né de la volonté d’adapter Grippenet.fr au contexte actuel d’épidémie de Covid-19. L’étude Grippenet.fr a été mise en place en janvier 2012 par le réseau Sentinelles (Inserm - Sorbonne Université) et Santé publique France (anciennement Institut de Veille Sanitaire) ».

Le 30/03/2020, GrippeNet.fr est devenu Covidnet.fr. Ce projet de surveillance et de recherche a pour objectif de recueillir directement auprès de la population des données épidémiologiques sur la grippe et le Covid-19, par Internet et de façon anonyme.

Le projet Covidnet.fr est financé par Santé publique France. Il ne reçoit aucun financement privé. 7 169 participations ont été recensées au 31/03/2020.

Pour le partage de bonnes pratiques et d’outils pédagogiques (Université de Nantes)

Pour aller plus loin dans la démarche de continuité pédagogique, l’Université de Nantes a déployé une plateforme numérique , à destination des enseignants, qui vise à regrouper les informations et les outils mis à disposition des équipes pédagogiques. 

« Comment poursuivre son programme d’enseignement, quels outils utiliser pour faire cours à distance, comment enregistrer et diffuser une vidéo pédagogique ? Le distanciel demandé dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19 a soulevé de nombreuses questions sur la manière de concevoir et de dispenser des cours de façon virtuelle. »

Cet espace permet aussi de « poser des points de vigilance sur les risques induits par le “tout numérique”, inévitable en cette situation de confinement : réduire la fracture numérique des étudiants, préserver le trafic Internet mondial du risque de saturation, rester vigilant sur les cyberattaques… », précise l’université.

Données de téléphonie pour lutter contre l’épidémie (Inserm/Orange)

L’Inserm s’associe à l’opérateur de téléphonie Orange pour étudier l’impact du confinement sur la mobilité des populations et explorer la manière dont l’usage des statistiques issues du réseau de téléphonie mobile pourrait permettre de mieux prédire l’évolution de l’épidémie de Covid-19.

“Nous n’allons pas nous intéresser aux déplacements d’un individu particulier, en regardant comment il a bougé et où.

Nous allons plutôt analyser des données quantitatives anonymisées qui rendent compte de la mobilité entre zones géographiques grâce à la localisation des antennes relais qui gèrent le signal de communication (appel, texte), qui font état du nombre de déplacements effectués d’un canton à l’autre en France”, explique le chercheur Inserm, Eugenio Valdano.

Dans cette étude, les données fournies par Orange seront utilisées de deux manières :

  • « Dans un premier temps, l’équipe de recherche va analyser la mobilité avant et après le confinement. Ils s’intéresseront notamment aux changements spontanés dans la mobilité des personnes, apparus avant même la mise en place du confinement », indique l’Inserm.

« L’objectif est de mieux appréhender comment les personnes changent elles-mêmes leurs comportements en réponse à une épidémie (…) et de mieux comprendre l’impact de celui-ci sur l’évolution de la pandémie, et d’évaluer la manière dont il est respecté par la population ». 

  • Dans un second temps, les données seront aussi intégrées dans des modèles de diffusion de la pandémie développés par l’équipe, afin de mieux prévoir la propagation du virus en tenant compte de la mobilité des personnes, mais aussi d’identifier les régions à risque de devenir un foyer épidémique et de modéliser l’impact sur le système sanitaire. 

« Disposer de ces données est très important afin de mieux conseiller les décideurs publics sur la manière dont ils doivent allouer les ressources de santé et pour les informer sur les régions les plus vulnérables », souligne Eugenio Valdano.

Mise à disposition de ressources

Cdefi : les documents ressources liés au Covid-19

La Cdefi Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs recense les documents  qu’elle considère comme étant des ressources pour les établissements dans le cadre de la gestion de la crise du Covid-19 : textes législatifs, continuité pédagogique, apprentissage et formation, bourses et aides, gouvernance et ressources humaines, etc.

Des « informations fiables » sur le virus grâce à des podcasts (CNRS)

Le CNRS Centre national de la recherche scientifique se mobilise pour fournir au grand public des informations fiables sur le sujet du Covid-19 grâce à une nouvelle série de podcasts « La parole à la science ».

« Écoutez l’analyse de chercheuses et chercheurs de toutes les disciplines, de la biologie à la sociologie, sur l’épidémie de Covid-19 qui affecte actuellement le monde entier. »

Les premiers épisodes mis en ligne abordent notamment :

  • « Comment naissent les épidémies ? », avec le biologiste François Renaud,
  • « Les citoyens adhèrent-ils aux mesures de confinement ? », avec le politiste Sebastian Roché,
  • « Comment le confinement améliore-t-il la qualité de l’air ? », avec Cathy Clerbaux, spécialiste de l’étude de l’atmosphère,
  • « Comment limiter les effets du confinement sur la santé ? », avec le psychiatre et chercheur Pierre Philip.  

Comment poursuivre ses recherches, ses études, gérer son quotidien dans ce contexte ? L’Université Grenoble Alpes donne carte blanche à ses doctorants pour documenter cette période particulière.

Retrouvez le quotidien des doctorants via les stories Instagram de (H)auteurs - UGA , le magazine digital, expérimental et collaboratif de l’université.

Université de Guyane : des conférences en ligne au sujet de l’épidémie

L’Université de Guyane propose une série de conférences en ligne par l’application Zoom du 27/03 au 06/04, via son département de formation et de recherche en sciences juridiques et économiques. Les conférences sont gratuites, mais sur inscription.  

Au programme : 

  • 27/03 à 10 h 30 : visioconférence du professeur Jacques Ziller (Université de Pavie, Italie) sur l’expérience du confinement en Italie ;
  • 31/03 à 10 h : visioconférence de Didier Blanc, professeur de droit public à l’Université de Toulouse sur le thème : « Le Parlement européen : assemblée de l’Union ou du peuple des États ? » ; 
  • 03/04 à 13 h : visioconférence de Claire Marliac, maîtresse de conférences de droit public, HDR Habilitation à diriger des recherches , à l’Université Clermont Auvergne, sur le thème : « Droit de la santé, droit à la santé et droit à la protection de la santé » ; 
  • 06/04 à 13 h : visioconférence avec Vincent Vioujas, directeur d’hôpital et maître de conférences de droit public associé à Aix-Marseille Université, sur le thème : « Droit à l’information et consentement ».

D’autres conférences suivront sur : « Culture communautaire et État de droit » ; « L’histoire coloniale » ; « Droit comparé des outremers » ; « Le droit des minorités » ; « La fraternité » ; « Le don » ; « Les mobilités » ; « Les représentations sociales du handicap » ; « La responsabilité médicale » ; « Le droit des usagers », etc.