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Université de Limoges : « Un pas de géant en peu de temps » pour enseigner à distance (A. Célérier)

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°179166 - Publié le 31/03/2020 à 10:52
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« Il s’agit d’une situation inédite, chacun fait au mieux, on essaie de s’adapter. La construction de la continuité pédagogique s’est faite en parallèle de la fermeture de l’établissement », déclare Alain Célérier
, président de l’Université de Limoges à News Tank, le 25/03/2020.

Il se dit « plutôt très satisfait » de la façon dont le Mesri Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation accompagne les établissements et apporte des réponses « techniques, administratives et légales sur les sujets qui nous préoccupent ».

« Nous avons de très bonnes interactions. Les fiches transmises par la Dgesip Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle sont très intéressantes et nous aident à comprendre ce qu’il est possible de faire règlementairement parlant », précise Alain Célérier. 

Selon Alain Célérier, « en majorité les cours se tiennent, même s’il ne s’agit pas toujours des mêmes cours qu’auparavant. Mais cela permet de compléter la formation et de ne pas laisser un vide ».

Jean-Pierre Lainé, DSI Directeur des systèmes d’information de l’établissement, indique à News Tank que « 700 cours ont été ouverts la semaine du 16/03/2020 ».

L’Université de Limoges utilisait déjà la plateforme Moodle et avait conçu des formations entièrement à distance. Ainsi, « 10 à 15 % des équipes pédagogiques étaient habituées à l’usage des outils de la formation en ligne », précise le président.

Il a donc fallu sensibiliser le reste des enseignants-chercheurs, la majorité, à la formation à distance. « Souvent, la première réaction est : “Je n’en ai jamais fait, je vais me retrouver seul chez moi, je ne m’en sens pas capable”. Ce qui est naturel, et pour y remédier, nous nous sommes appuyés sur les équipes qui utilisent depuis longtemps ses outils, notamment nos ingénieurs pédagogiques », ajoute-t-il.

Des tutoriels ont ainsi rapidement été diffusés pour permettre à tous de comprendre comment se saisir des outils. Jean-Pierre Lainé précise que la DSI propose un service support avec une rubrique télétravail pour donner les « bonnes pratiques, les outils à mettre en œuvre », ainsi que des consignes de sécurité pour le traitement des données. 

« Sans dire que tout le monde est d’ores et déjà opérationnel à 100 %, c’est tout de même le cas d’un grand nombre, surtout quand on considère le pas de géant qui a été fait en si peu de temps par certains », déclare Alain Célérier.

Il ajoute que si la pédagogie « s’organise, bon an mal an », concernant l’activité de recherche, « les choses sont plus compliquées ». Une réunion est prévue prochainement avec les directeurs d’instituts de recherche pour « faire le point sur les difficultés et décider des dispositions à prendre », précise le président.


4 500 cours sur Moodle

« Chaque équipe gère cette situation du mieux possible. Nous savons bien que ça ne sera pas une année comme les autres, mais je ne crois pas non plus que nous délivrerons des diplômes au rabais. Il est possible que quelques compétences soient acquises différemment, ou peut-être pas en totalité, mais elles pourront l’être par la suite », déclare Alain Célérier, président de l’Université de Limoges.

Jean-Pierre Lainé, DSI Directeur des systèmes d’information de l’établissement indique que l’établissement utilise le LMS Learning management system Moodle.

« Dans une ‘ferme’ Moodle, nous hébergeons plus de 40 plateformes. Chaque composante a sa propre plateforme : sciences, IUT Institut universitaire de technologie , faculté de droit, de santé, Inspé Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation , école d’ingénieurs, etc. Nous avons environ 4 500 cours et plus de 15 000 utilisateurs (professeurs et élèves) », précise le DSI.

L’université s’appuie également sur les ressources mises à disposition par le Mesri Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation comme le portail Sup numérique, ou la plateforme « Je contribue » sur laquelle les établissements peuvent déposer leurs ressources pédagogiques et les mettre à disposition d’autres établissements, indique le DSI.

Pour faciliter les relations entre professeurs et étudiants, la DSI a ouvert « des espaces par promotion sur la plateforme Moodle », afin que les équipes pédagogiques puissent dialoguer avec leurs étudiants (forum, chat, etc.), précise Jean-Pierre Lainé.

« Les listes de diffusion sont aussi un outil très utilisé. Nous avons aussi renforcé notre infrastructure BigBlueButton [système de conférence en ligne développé pour la formation à distance] depuis le début du confinement, ce canal sera utilisé aussi pour la relation avec nos étudiants », ajoute le DSI.

Une commande d’ordinateurs pour les étudiants qui n'étaient pas équipés

En parallèle de la mise en place du plan de continuité pédagogique, l’Université de Limoges s’est inquiétée des équipements de ses étudiants : « C’était pour nous une préoccupation de premier ordre, notamment parce que nous n’avions pas d’informations à ce sujet », indique Alain Célérier.

« J’ai donc demandé à tous les doyens de composantes de voir avec les étudiants combien ne disposaient pas d’ordinateurs. Nous en avons recensé une quinzaine actuellement. Mais sans attendre, nous avons fait une commande d’une cinquantaine d’ordinateurs », ajoute-t-il.

La livraison n’a toutefois pas pu être effectuée pour le moment : « Nous ne désespérons pas, mais nous savons combien, du fait de la situation, les livraisons peuvent être compliquées », indique le président.

En dehors de l’équipement, une autre préoccupation pour l'établissement est celle de la connexion internet.

« La CPU Conférence des présidents d’université voit avec les opérateurs pour qu’ils ouvrent plus de données de façon à ce que tous les étudiants puissent suivre leurs cours », indique Alain Célérier.

« Globalement, avec les retours que j’ai, la connexion est bonne, les étudiants sont mobilisés et travaillent », précise-t-il.

Stages et examens

Si l’université parvient à maintenir la continuité pédagogique avec l’organisation de cours en ligne, pour ce qui est des compétences acquises à travers les stages, « c’est plus ennuyeux et compliqué », déclare le président.

« Certains étudiants arrivent à le faire à distance, et c’est tant mieux étant donné la situation, même si l’objectif était de s’immerger dans le milieu professionnel. Quelque chose manquera, qu’il sera difficile de rattraper, même en remplaçant les stages par des projets en lien avec le monde de l’industrie », précise-t-il.

Il ajoute que l’interrogation principale qui demeure est celle des examens : « Même si les fiches de la Dgesip expliquent comment les organiser à distance, et nous avons nous-mêmes un peu d’expérience dans ce domaine, l’enjeu est de la généraliser ».

« Les dispositifs se mettent en place petit à petit. Chaque chose en son temps : avant de se pencher sur les examens, il faut s’assurer que tous les cours se tiennent correctement, on ne va pas saturer les enseignants avec la préoccupation des examens dès maintenant, nous essayons d’étaler un peu la charge de travail », indique Alain Célérier.

Au début de l’épidémie entre 400 et 500 des 17 000 étudiants étaient à l’étranger, selon Alain Célérier, « beaucoup sont rentrés depuis ».

« Depuis quelques jours, nous recommandons aux 83 qui demeurent à l‘étranger de rentrer. Nous le faisons de manière de plus en plus insistante, car nous voyons bien que la pandémie est mondiale et même s’ils sont aujourd’hui dans un endroit qui n’est touché, il est probable qu’il le soit à un moment », indique-t-il.

Selon lui, « nous avons en France un système de soin et de santé assez exceptionnel, il nous paraît plus sécurisé pour eux d’être en France, plutôt que de tomber malade en étant isolé à l’étranger ».

Les activités à maintenir en laboratoire

Depuis la fermeture de l’université, 200 autorisations de déplacement professionnel ont été délivrées pour des personnels « susceptibles de se déplacer de manière ponctuelle », mais « très peu de monde est présent sur le site », précise Alain Célérier.

Il s’agit principalement de personnel venant s’occuper de l’animalerie, notamment après que le président a demandé aux laboratoires les activités qu’il fallait maintenir et les personnes réquisitionnées pour cela.

En dehors de cela, « quelques collègues viennent récupérer le courrier ou effectuer des opérations qu’ils ne peuvent pas faire à distance comme des opérations financières qui ne peuvent être faites que sur le lieu de travail ».

« Lorsque des personnels sont présents, cela permet aussi d’effectuer des rondes pour surveiller les installations étant donné que, comme pendant les grandes vacances, il y a toujours des gens qui profitent de la fermeture pour s’introduire sur le campus », ajoute-t-il.

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Fiche n° 11657, créée le 31/05/2015 à 21:08 - MàJ le 06/01/2021 à 17:45

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Catégorie : Universités


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