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Étudiants : « Étendre la solidarité envers d’autres publics et anticiper la reprise » (Orlane François)

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°179066 - Publié le 30/03/2020 à 15:27
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Orlane François, présidente de la Fage - ©  @Orlane_FAGE

La Fage Fédération des associations générales étudiantes est selon sa présidente, Orlane François, « encore à l’heure de la mise en place des actions et de l’accompagnement direct des étudiants » face à la propagation du Covid-19 et ses conséquences, indique-t-elle à News Tank, le 25/03/2020. Toutefois, « la vision du réseau est d’étendre la solidarité envers d’autres publics, encore plus durant cette période, que ce soit avec les épiceries solidaires Agoraé ou les activités de solidarité et de lutte contre l’isolement ».

Selon elle, « les organisations étudiantes émettent des alertes depuis longtemps sur plusieurs sujets dont la précarité et l’isolement. Si nous avions agi sur ces questions, nous ferions face à des situations moins compliquées aujourd’hui. Cela permet de rappeler au gouvernement de porter plus d’attention à ce que les corps intermédiaires leur disent ».

La Fage note plusieurs points de vigilance durant cette période :
• « des étudiants qui ne sont plus en stage, car leur convention a été rompue par l’employeur, et qui perdent donc leur gratification de stage, ce qui les place en grande difficulté ;
• de nombreux étudiants inquiets quant aux examens, pour lesquels la Fage a émis le souhait de ne pas modifier le calendrier et dont il semblerait que les établissements partent sur cette dynamique ;
• l’accès de tous les étudiants aux équipements informatiques, qui sera sans doute géré par les établissements et les régions ».

Si Orlane François dit « comprendre que la continuité pédagogique se mette en place doucement », elle souhaite que les établissements « ne laissent personne sur le carreau et soient vigilants sur l’accompagnement pédagogique et social des étudiants ».

« Les universités ont aussi un rôle d’accompagnement social via leur fonds national d’aide d’urgence aux étudiants. Il faut que nous effectuions ce travail ensemble, pour vivre cette situation de la meilleure manière possible. »

De son côté, la fédération et ses associations mettent en place un système de ligne d’écoute et de forums de discussion. Ils souhaitent travailler avec les centres de santé universitaires à l’accès aux psychologues pour les étudiants.

Enfin, pour la Fage, « le défi est également d’anticiper la reprise d’activité » en se demandant « ce qu’on va dire à la fin de la crise à un étudiant qu’on a aidé financièrement, et pour que cette aide ne s’arrête pas du jour au lendemain ». « Nous devons créer du lien, un continuum, entre les deux périodes », conclut-elle.


« Il faut aller plus loin sur le volet de l’accompagnement social »

La plus grande difficulté de la Fage depuis le début de la crise a été « de trouver des solutions à des étudiants en très fortes difficultés et a qui il faut garantir un accompagnement » et « rediriger vers les bonnes aides ».

Selon Orlane François, « il faut aller plus loin sur le volet de l’accompagnement social ». La Fage Fédération des associations générales étudiantes a ainsi « demandé au ministère de faciliter et d’accélérer la procédure pour permettre une prise en charge et un accompagnement rapide » des étudiants le nécessitant.

« Réfléchir à un élargissement de l’aide »

Par ailleurs, « il faut réfléchir à un élargissement de l’aide, en la rendant plus conséquente, car des étudiants ont pu perdre leur emploi ou leur gratification de stage » et « ne pas la restreindre aux étudiants boursiers ». 

« Le système de bourses exclut un grand nombre de personnes dans le besoin qui occupent parfois un emploi lui-même impacté par la crise. »

La Fage « priorise la volonté de créer une aide financière directe pour l’étudiant ». Selon elle, le financement de bons d’achat de première nécessité par la CVEC Contribution de vie étudiante et de campus pour les étudiants les plus précaires, annoncé par la ministre de l'Esri Enseignement supérieur, recherche et innovation le 19/03, ne correspond pas à « certains besoins des étudiants [qui] doivent parfois payer un loyer ou du matériel informatique. Or, les bons d’achat alimentaires ne peuvent aider sur ce volet ».

Agoraé : certaines épiceries solidaires fermées, un élargissement à tous les publics

« Depuis le début du confinement, nous menons des actions via les fédérations, notamment le maintien de l’activité des épiceries sociales et solidaires Agoraé qui se mettent en place sur tout le territoire et s’ouvrent à d’autres bénéficiaires que le public étudiant », indique Orlane François.

La Fage et ses fédérations ont ouvert, depuis 2011, 21 Agoraé en France. Gérées par des étudiants, ces épiceries fournissent des denrées à prix réduit et constituent un lieu d'échange. Elle souligne aussi que « la crise met en avant les solidarités qui s’exercent, entre les étudiants eux-mêmes et avec le reste des Français, et c’est positif ».

Certaines Agoraé ont toutefois dû fermer pour la période, notamment celles situées dans les universités, fermées depuis le 16/03, quand d’autres « sont en pleine ville, ce qui facilite l’approvisionnement et la visibilité ».

« En outre, le ravitaillement pose problème dans beaucoup d’Agoraé, car les banques alimentaires sont aussi en difficulté. Nous encourageons les équipes à continuer en cette période difficile, elles essaient de trouver des solutions en faisant notamment de la collecte elles-mêmes. »

Continuité pédagogique : des situations « disparates »

Orlane François constate des situations « disparates » dans les établissements d’enseignement supérieur : « Des enseignants étaient déjà prêts à mettre en place l’enseignement à distance, car ils avaient déjà travaillé sur des formations en mode classe inversée ou des Mooc Massive open online courses , quand pour d’autres, c’est plus compliqué, car ils n’avaient pas débuté de travail en ce sens. »

Il faut, selon elle, « être vigilant sur le risque des enseignants qui, par efficacité, ferait du live, face caméra en direct, sur les horaires de cours habituels ». Un mode de fonctionnement qui « peut poser problème pour certains étudiants », notamment ceux dont les horaires de travail ont été élargis pour faire face à la crise.

« C’est aussi une période durant laquelle le tissu associatif a besoin de renfort en bénévoles. Les jeunes ont envie de se mobiliser et ne pourront pas le faire si tous leurs cours se font en direct. »

Si des live sont proposés, elle invite à ce qu’ils soient téléchargeables.

Concernant les étudiants ayant des difficultés à accéder à des équipements informatiques, elle indique qu'« il faut rapidement identifier les jeunes et foyers concernés afin de proposer un accompagnement spécifique dans les plus brefs délais ».

Modalités d’examens : le souhait d’une « vision claire et précise »

Alors que « les modalités de contrôle des connaissances vont être modifiées par les établissements », la Fage demande « à ce que leurs temporalités soient identiques sur le territoire ». En outre, elle souhaite « que les étudiants aient une vision claire et précise sur les modifications de ces modalités ».

« Il faut qu’on nous dise à quelle date les décisions seront prises puis, à cette date-là, quand les examens débuteront. »

Concernant l’organisation des examens, Orlane François souhaite que soit pris en compte « l’ensemble des situations, en ne mettant donc pas uniquement en place des examens en direct, sur feuille et à une heure précise ». « Cela peut sembler le choix le plus facile, mais il placerait un nombre important d’étudiants dans des situations compliquées. »

« Il faut que ces modalités de contrôle des connaissances résistent aux aléas du réseau et des outils informatiques et puissent s’adapter aux situations personnelles des étudiants. La situation est déjà assez compliquée pour qu’on y ajoute du stress lié aux outils. Il faut permettre à chacun de réussir correctement avec des modalités qui ne pénalisent personne. »

Elle voit enfin dans les concours nationaux déplacés en juin et juillet un défi à venir pour certains étudiants :

« Nous porterons une attention particulière pour ceux qui voulaient travailler durant cette période et pour qui cela constitue une pénalité financière pour l’année prochaine. »

Parcours

Association Nationale des Etudiants en STAPS (Anestaps)
Présidente

Fiche n° 32883, créée le 02/10/2018 à 15:21 - MàJ le 28/09/2020 à 14:13

Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE)

Catégorie : Associations, réseaux


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Fiche n° 3876, créée le 10/02/2016 à 06:27 - MàJ le 29/04/2024 à 17:13

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