Webforce3 : des outils numériques proposés gratuitement aux écoles et start-up de l’éducation
« Nous avons proposé à EdTech France de faire bénéficier de notre expérience dans le passage en téléprésentiel et dans le online à d’autres écoles, si elles avaient besoin d’un accompagnement. Nous le faisons de façon solidaire et gratuite. EdTech France l’a ensuite proposé à toutes les start-up qui ont des solutions numériques dans l’éducation afin d’emboîter le pas », indique Alain Assouline, directeur de Webforce3, à News Tank, le 24/03/2020.
Réseau d’une cinquantaine d’écoles et CFA en France, Webforce3 forme aux métiers du numérique, « pour permettre, à des publics éloignés de l’emploi, un accès ou un retour rapide à l’emploi ». Elle est labellisée Grande école du numérique.
« Je pense qu’il faut essayer d’assurer la continuité pédagogique pour toutes les écoles. Finalement, cela va peut-être permettre à tout le monde de comprendre les apports du numérique dans l’éducation de façon intelligente », continue Alain Assouline.
« Trop souvent, la question de la digitalisation de la formation a été comprise comme s’il s’agissait de simples Mooc
Massive open online courses
et de contenus pédagogiques à distance. Nous pensons que c’est savoir utiliser tous les leviers que permettent le numérique. »
« Il y a évidemment le levier des Mooc et des cours en pure player online, mais aussi celui où le online simule la présence d’un formateur en salle de cours ou de suivre des cours à distance avec cette approche de téléprésentiel. En faisant bénéficier de cette expérience, on permet à tout le monde de continuer leurs cours et leur formation, mais aussi de prendre conscience d’autres modalités pédagogiques. »
La gestion du confinement à Webforce3
Une mise en place anticipée du télétravail et du téléprésentiel
« Avant la déclaration du président, nous avons commencé à avoir beaucoup d’équipes en télétravail. Nous avons beaucoup anticipé, et nous n’avons pas attendu l’obligation du confinement pour faire passer nos équipes en télétravail », indique Alain Assouline.
« Normalement, il y a des cours en présentiel, puis on consolide avec de l'online learning où les étudiants peuvent renforcer ce qu’ils ont appris par la pratique. QCM, exercices… ils ont un lien vers des fiches de révision ensuite. »
« Dans la nuit du 12/03, après l’annonce de la fermeture des établissements par le président de la République, nous avons tout préparé pour que le lundi suivant, les étudiants soient en téléprésentiel avec un formateur. »
Les difficultés rencontrées
« Nous avons dû passer nos cours de présentiel en ligne, mais ces cours sont dorénavant dans des salles de classe virtuelles. Aujourd’hui, cela représente 450 personnes provenant de toute la France qui suivent nos cours, pour 25 formateurs. »
Nous avions peur de ne pas réussir à ouvrir de nouvelles sessions. »« Nous sommes sur un modèle de formation intensive courte : trois à six mois pour des sessions 15 à 20 personnes. Nous avons donc des entrées et des sorties permanentes. Or, trois sessions débutaient le lundi 23/03/2020, et nous avions peur de ne pas réussir à ouvrir de nouvelles sessions », continue Alain Assouline.
« Finalement, on a réussi. Les recrutements se sont aussi passés en ligne. On en fait beaucoup plus qu’avant. D’ailleurs, on prépare un job dating avec des entreprises, et des rencontres entre étudiants et entreprises. Il se fera en ligne aussi ! »
Les outils de Webforce3 pour l’enseignement à distance
Une plateforme d’enseignement propre à l’école
« Nous disposons d’une plateforme d’apprentissage développée par Webforce3 afin de consolider et accompagner les compétences acquises en cours. Après le cours, les étudiants s’y connectent. Ils ont des QCM, en fonction de ce qui a été vu dans la journée, pour vérifier s’ils l’ont bien compris. Ils ont ensuite des liens vers des fiches de révision, vidéos, contenus », ajoute Alain Assouline.
Nous disposons (…) d’un algorithme d’ancrage mémoriel. »« Cette plateforme permet aux formateurs de voir, au travers des QCM, qui a rencontré des difficultés. Nous disposons également d’un algorithme d’ancrage mémoriel qui pose des questions une fois par semaine, pour vérifier si les compétences ont été réellement acquises. Il propose ensuite régulièrement de réviser des choses.
»Cette plateforme, qui est propre à Webforce3 et dont nous disposions avant la crise, nous la proposons actuellement à d’autres écoles, comme Chênelet, qui s’intéresse à l’insertion par l’activité dans le métier du bois, de la menuiserie, de la construction.«
Des sessions sur Zoom
»Ce que nous avons ajouté avec le confinement, nous l’avions déjà fait pendant les grèves de l’hiver 2019 contre la réforme des retraites, pendant lesquelles 150 étudiants étaient en difficulté de déplacement : nous avions organisé des sessions entre des classes de 18 à 20 personnes et leur formateur, sur Zoom« , indique Alain Assouline.
Ainsi, »dans la nuit du 12/03, nous avions configuré les accès Zoom et, dans la journée du 13/03, nos équipes ont été mobilisées sur un tutoriel en ligne : aussi bien nos équipes en interne, comme les responsables d’école ou les personnes qui s’occupent du suivi, que nos formateurs.«
»À partir de lundi 16/03, le confinement était effectif : grâce à ces deux outils, nous avons pu basculer tout le monde sur le virtuel.«
Une opportunité pour le numérique dans l’éducation
»Les filières traditionnelles sont très peu préparées à ces situations«
Cela va peut-être permettre de réfléchir autrement sur les modalités d’éducation. »»L’opportunité dans cette crise, c’est de comprendre que l’agilité qu’apporte le numérique est absolument fondamentale pour l’éducation de demain. Cela va peut-être permettre de réfléchir autrement sur les modalités d’éducation, la question des diplômes« , indique Alain Assouline.
»Les concours ont été annulés, et Sciences Po, par exemple, va recruter sur dossier. Finalement, les grandes écoles, les filières traditionnelles sont très peu préparées à ces situations-là, et elles se rabattent sur de l’encore-plus traditionnel, plutôt que d’utiliser le numérique.«
»J’espère que cette crise nous permettra d’apprendre à être agile dans des situations extrêmes. (…) Dans ces situations, il y a des éléments fondamentaux, comme la santé, le vivre-ensemble et l’éducation, qui doivent connaître une continuité. Puisque l’éducation en fait partie, il faut la rendre plus agile.«
Le cas de la formation professionnelle
Nous aimerions que (…) les financeurs de la formation professionnelle puissent montrer cette même agilité. »»Une question se posait : comment fait-on de la formation professionnelle ? Nous avons démontré une agilité importante. Et pas seulement Webforce3 : le secteur de l’information et de l’éducation tout entier a montré cette capacité d’adaptation« , ajoute Alain Assouline.
»Mais nous aimerions que les prescripteurs et les financeurs de la formation professionnelle puissent montrer cette même agilité, au moment où il faudra payer les formations et que nous ne soyons pas confrontés à des problèmes de trésorerie.«
»Par exemple, nous avons été informés par Pôle Emploi qu’il pourrait y avoir du retard dans les traitements de dossiers… et donc dans les paiements", conclut Alain Assouline.
Alain Assouline
Expert numérique @ Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME)
Président @ Webforce3 (Wf3)
Président @ Institut Edgar Quinet
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Fiche n° 29378, créée le 13/03/2018 à 14:43 - MàJ le 14/01/2021 à 16:58