Demandez votre abonnement gratuit d'un mois !

Covid-19 : 4,3 M€ pour développer un vaccin issu des recherches de l’Institut Pasteur

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°178387 - Publié le 20/03/2020 à 17:03
- +
©  DR
©  DR

La coalition internationale Cepi Coalition for epidemic preparedness innovations (Coalition for epidemic preparedness innovations) alloue 4,3 M€ pour les premières phases de développement d’un vaccin contre le Sars-CoV-2 issu de la recherche de l’Institut Pasteur, annonce ce dernier le 19/03/2020.

Porté par l’Institut Pasteur dans le cadre d’un consortium avec l’entreprise Themis Bioscience GmbHet et le centre de recherche vaccinale de l’Université de Pittsburgh, ce projet est fondé sur l’utilisation du vaccin contre la rougeole « comme vecteur de ce “candidat vaccin” ». 

Ce projet « devient donc le huitième projet de recherche de “candidats vaccins” soutenus par Cepi et destinés à trouver, d’ici plusieurs mois, un moyen de prévention contre l’infection par le Sars-CoV-2 ».

Les différentes phases d’études prévues doivent permettre de valider « la ou les meilleures propositions vaccinales et de financer ensuite le développement de deux ou trois de ces projets ». Les premières études cliniques sur l’homme (phase 1 destinée à tester l’absence de toxicité du vaccin) « sont planifiées pour débuter à partir de septembre 2020 ».

Les premières phases du programme sont les suivantes :
• avril 2020 : identification du candidat optimal pour progresser vers la fabrication et le développement clinique ;
• juillet 2020 : mise en place d’un aérosol Sars-CoV-2 chez un modèle animal ;
• août 2020 : phases réglementaires de développement d’un candidat-vaccin ;
• octobre 2020 : soutien supplémentaire pour faire progresser le candidat-vaccin.

Sous réserve du succès des premières étapes de recherche et de développement, il est en effet prévu « un abondement supplémentaire par Cepi pour poursuivre ce programme ».

La Cepi avait lancé un appel à projets international portant sur le financement de technologies vaccinales éprouvées dans l’objectif de mettre au point une réponse rapide contre le nouveau coronavirus, le 30/01. « Dans les jours qui ont suivi cette annonce, l’Institut Pasteur a postulé à cet appel en proposant le projet aujourd’hui retenu ».


Pourquoi recourir au vaccin de la rougeole ?

Dans ce projet , le vaccin rougeole est utilisé comme un véhicule (ou vecteur). En utilisant le vaccin contre la rougeole (aussi appelé MV) comme vecteur, des vaccins recombinants peuvent être conçus pour exprimer des antigènes d’autres agents pathogènes  : fragments du virus du sida, de la dengue, du Nil occidental, de la fièvre jaune, de la fièvre de Lassa, ou d’autres maladies émergentes. 

« L’utilisation du MV pour la vaccination contre ces agents pathogènes permet de délivrer les antigènes chez les individus à vacciner directement dans les compartiments du système immunitaire susceptibles d’induire une réponse mémoire protectrice », précise l’Institut Pasteur. 

L’institut rappelle que le vaccin rougeole est un des vaccins existants « largement éprouvé, utilisé depuis plus de 40 ans, distribué dans le monde entier, déjà administré à plus de deux milliards d’enfants avec succès et conférant une protection de 95 % sans effet secondaire notable.

Ce vaccin est un virus vivant atténué qui induit une immunité humorale et cellulaire. Il a un dossier de sécurité solide, est très efficace et confère une immunité quasiment à vie. En l’utilisant comme vecteur pour proposer des nouveaux vaccins contre d’autres pathogènes, on espère obtenir ces mêmes caractéristiques ».

Une stratégie également à l’étude sur d’autres pathogènes

Ce modèle de vaccin utilisant comme vecteur le vaccin contre la rougeole a également montré des « indicateurs d’intérêt » contre le virus apparenté Sars-CoV (aujourd’hui dénommé Sars-CoV1), mais aussi contre le Mers-CoV, dans un modèle animal. D’autres candidats vaccins reposant sur ce modèle sont actuellement en développement clinique et ciblent les virus Zika (financement de l’Union européenne) et Lassa (financé par Cepi Coalition for epidemic preparedness innovations ). 

« Cette même approche pour le développement de nouveaux vaccins a déjà été utilisée par des équipes de l’Institut Pasteur ces dernières années. Le projet le plus avancé aujourd’hui, sur la base de cette technologie, est un candidat-vaccin combiné rougeole-Chikungunya », indique Stewart Cole Directeur général @ Institut Pasteur (Institut Pasteur)
, directeur général de l’Institut Pasteur l’Institut  Pasteur.

Selon l’institut, c’est un candidat vaccin « prometteur » pour cette infection à chikungunya et des essais cliniques de phase 3 débuteront au second semestre 2020, également financés par Cepi et pilotés par Themis. « Ce candidat-vaccin s’est déjà révélé bien toléré et immunogène », ajoute Stewart Cole. Les doses testées les plus élevées ont entraîné une séroconversion de 90 % des sujets suite à une seule immunisation, indiquant qu’une seule dose pourrait être suffisante pour obtenir un effet clinique, ce qui est crucial en cas d’épidémie.

Institut Pasteur (Institut Pasteur)

L’Institut Pasteur est une fondation privée à but non lucratif, reconnue d’utilité publique, qui a été fondée par Louis Pasteur en 1887. Son but est de contribuer à la prévention et au traitement des maladies, en priorité infectieuses, par la recherche, l’enseignement, et des actions de santé publique.


Catégorie : Organismes publics de recherche


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Fiche n° 4345, créée le 05/09/2016 à 10:12 - MàJ le 20/08/2024 à 12:49

©  DR
©  DR