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TestWe : « Si le confinement se maintient la demande pour la télésurveillance sera massive »

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°178140 - Publié le 20/03/2020 à 13:45
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Benoît Sillard - ©  D.R.

« Aujourd’hui, nous sommes en contact avec des universités qui nous demandent de pouvoir télésurveiller d’ici quelques semaines des examens pour 20 000, 40 000 étudiants. Si le confinement se maintient, la demande pour la télésurveillance des examens sera massive non seulement en France, mais dans le monde entier. Nous travaillons activement à ce sujet avec nos partenaires français et étrangers », dit Benoît Sillard, CEO Chief executive officer de TestWe, entreprise française spécialisée dans la télésurveillance des examens, dans un entretien à News Tank le 20/03/2020.

Pour Benoît Sillard, la massification de la demande de télésurveillance des examens implique un recours à une surveillance de type algorithmique. Ceci signifie que les candidats seront soit photographiés à intervalle régulier pendant les épreuves ou filmés, et que des anomalies seront détectées par un logiciel dédié, après l’épreuve. Le recours à une surveillance humaine n’est que peu envisageable.

« Il est avant tout question de ratio. Nous estimons qu’il faut un surveillant pour six candidats. Prenons le cas de deux millions de candidats à surveiller, ce sont plus de 300 000 surveillants qu’il faudrait recruter, les ressources actuelles sont insuffisantes. Qui plus est, la demande n’est pas que française, mais internationale, et les principales entreprises qui fournissent des surveillants sont basées aux États-Unis, ce qui peut entraîner un fléchage des besoins vers les universités nord-américaines. »

TestWe fait partie des trois entreprises citées dans le plan de continuité pédagogique de la Dgesip Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle . D’après ce document, qui reprend des informations communiquées par l’entreprise, TestWe annonce pouvoir fournir « à court terme, 5 000 examens en simultané et davantage si l’on dispose de temps pour identifier des surveillants » avec des tarifs forfaitaires compris entre 15 € si la surveillance est portée par l’établissement et 17 € si elle est portée par le prestataire.


Comment TestWe cherche à éviter la saturation des infrastructures

« Notre solution se base sur un logiciel embarqué sur l’ordinateur du candidat. Une fois installé, il assure de bloquer les autres fonctionnalités de la machine. Pendant l’épreuve, des photos sont prises à intervalle régulier par la webcam pour s’assurer que le candidat respecte les conditions de l’épreuve. »

L’examen peut, quant à lui, être réalisé hors-ligne. La solution proposée par cette entreprise n’a pas recours à un flux vidéo en direct envoyé par le candidat sur un serveur. Pour Benoît Sillard, cette approche peut permettre de passer à l’échelle plus facilement et de mieux encaisser une augmentation rapide de la demande.

« L’examen est chargé dans le logiciel de télésurveillance 24 à 48 h avant l’épreuve. L’épreuve est réalisée hors-ligne et ensuite les données de l’épreuve ainsi que les preuves de surveillance, les photos du candidat sont transmises et centralisées sur nos serveurs, pour être analysées. Les fichiers sont vérifiés par un algorithme qui détecte d’éventuelles anomalies. »

Ce sont les surveillants employés par l’entreprise ou les surveillants mobilisés par les établissements qui procèdent aux détections.

TestWe le réaffirme : dans un contexte de forte demande à venir, il s’agit en priorité de s’appuyer sur les capacités des établissements. Les surveillants qui peuvent être mobilisés sont en réalité recrutés par l’intermédiaire d’une sous-traitance à ProctorExam, qui dit aussi elle-même travailler sur ce sujet avec une autre entreprise sur le sujet, MonitorEdu, basé aux États-Unis.

Un précédent avec l’Université de Nanterre en 2018

Les grèves de 2018 avaient mis en lumière le sujet de la télésurveillance des examens dans les universités françaises. La configuration était la suivante :

  • Une situation de télésurveillance massive non prévue par le règlement général des études et des examens qui doit être adopté en début d’année universitaire.
  • Une absence de connaissance de dispositifs techniques sur le sujet.
  • Un manque de budget dédié et sanctuarisé.
  • Une urgence de déploiement.
  • Un enjeu réputationnel.

Dans cette configuration, TestWe s’est fait connaître en assurant la télésurveillance de 6850 examens à distance pour l’Université Paris Nanterre sous la forme d’un questionnaire hors-ligne. L’entreprise annonce s’être mobilisée en deux semaines.

TestWe a également coordonné les épreuves d’anglais du concours Passerelle, soit 7000 candidats.

L’entreprise dit travailler aujourd’hui avec 40 établissements, en France et à l’étranger, dont :

  • L’Université Paris Nanterre ;
  • Les universités Paris-Descartes et Paris Diderot (Université de Paris depuis le 01/01/2020) ;
  • L’Upec Université Paris-Est Créteil  ;
  • Skema business school ;
  • L’Essec ;
  • L’ENA ;
  • Rennes SB ;
  • ISC Paris.
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