Des expérimentations sur le bachelor

Les IAE Institut d’administration des entreprises souhaitent se positionner sur les bachelors, comme l’explique Éric Lamarque, directeur d’IAE Paris et président d’IAE France : « Sur les bachelors, des expérimentations sont lancées en gestion, nous commençons à en obtenir les premiers retours. Beaucoup de choses vont se caler dans les deux prochaines années et si l’on sort de ces deux ans sans être positionnés, cela signifierait de faire le choix de laisser la place à d’autres acteurs pour faire de l’enseignement supérieur au management ». Pour lui, les IAE ne doivent pas rater le coche.

À ses yeux, il s’agit avant tout d’une question de visibilité pour les IAE.

« J’ai toujours fait ma carrière universitaire dans les IAE, je considère que c’est un modèle qui mérite d’exister à l’intérieur de l’université et qu’il faut mieux expliquer à l’ensemble des parties prenantes universitaires. Pour pouvoir agir à l’extérieur, il faut d’abord que nos bases soient solides et que nous soyons visibles et bien positionnés au sein de l’université », déclare-t-il.

D’autant que la concurrence est importante. « Je suis convaincu que cette dimension concurrentielle ne va faire que se renforcer, et pas seulement sur les domaines de la gestion et de l’ingénierie. Je vois sur des salons les premières écoles privées en droit, cela sera aussi bientôt le cas des professions médicales. Or, pour être crédibles, en tant qu’acteurs universitaires, il faut que nous soyons les plus organisés possible en interne, afin de devenir visibles », souligne Éric Lamarque.

Les différents statuts des IAE

Il existe aujourd’hui trois statuts dans les 35 IAE, comme le précise le président du réseau.

• « Le plus fréquent, qui concerne 30 IAE sur 35, est celui d’école interne selon l’article 713-9 du code de l’Éducation, même si la façon de l’appliquer est assez différente d’un endroit à l’autre, je pense par exemple à la question budget propre intégré, qui n’est pas toujours appliqué tel quel.
• L’IAE de Paris dispose d’un statut d’établissement public administratif.
• Et les quatre autres sont des départements de facultés. »

« Nous tendons à ce que les IAE soient tous des écoles internes, afin de pouvoir y structurer un état d’esprit et une communication », ajoute-t-il.

L’article 713-9 prévoit que l’institut soit administré par un conseil élu et un directeur nommé par le ministre de l’enseignement supérieur, qui ensemble définissent les programmes pédagogiques et de recherche et ordonnent le budget, grâce à une autonomie financière.

Un modèle comparable à l’international ?

Les IAE ont-ils des équivalents à l’international ? Pour répondre à cette question, IAE France a réalisé un benchmark, afin de comparer l’Hexagone à ses voisins quant à l’organisation des études publiques de gestion.

« Pour être schématique, dans le monde anglo-saxon, le management a toujours été considéré comme une discipline qui méritait d’avoir une école de premier plan. Le management dans les universités britanniques, arrive ainsi à agréger au-delà de la gestion, et à organiser une visibilité.

Ainsi, le statut de HEC Montréal est proche de celui de l’IAE Paris, mais le choix a été fait de mettre en avant ces structures publiques ».

Et à l’inverse, en Espagne, il indique qu’il « est difficile d’émerger dans une faculté ». Il cite l’exemple de la business school de Bilbao : une école faisant partie d’une université privée.

Le président d’IAE France évoque enfin le cas de la Russie. « On s’aperçoit que la business school, publique au sein de l’université, est parfaitement intégrée, et que souvent, le directeur de la business school est aussi vice-président de l’université. Il est largement autonome dans ses prérogatives, jusqu’au recrutement de ses professeurs. Tout cela alors que la Russie est connue pour être un pays étatique et très centralisé ! », ajoute Eric Lamarque.

Il précise avoir noué récemment un partenariat avec la business school de l’Université Ranepa, à Moscou.