ExclusifEdTech France : « Nous sommes l’association la plus représentative de la edtech » (Rémy Challe)
« EdTech France compte 100 membres. Il y a six mois, l’association réunissait une trentaine d’acteurs. Nous accueillons maintenant une sollicitation par jour. (…) Avec ce nombre, nous sommes l’association la plus représentative de la edtech, ce qui permettra d’aller porter le discours vers les collectivités et les décideurs. Nous arriverons à 150 membres en fin d’année 2019 », affirme Rémy Challe, directeur général d’EdTech France.
Dans cet entretien à News Tank le 26/04/2019, il annonce en exclusivité une série de partenariats avec des acteurs de l’ESR et de la edtech française. Ainsi, six écoles de management rejoignent l’association en tant que « partenaires engagés » :
• EMLyon ;
• Grenoble École de Management;
• EM Normandie ;
• Kedge ;
• Skema ;
• Rennes School of Business.
« Ces derniers mois, nous avons pu créer des ponts très facilement, d’autant plus que les écoles ont une grande agilité et une recherche constante de l’innovation. Elles rejoignent EdTech France, car elles identifient la edtech comme un élément qui participe à la transformation de leur modèle. Ce rapprochement doit permettre aux écoles et à EdTech France d’agir pour la création d’une chaîne de valeur au service de l’établissement. »
EdTech France annonce également des partenariats avec Educapital
, la MGEN et CloserStill Media.
Pour Rémy Challe, le segment « ESR » de la edtech va connaître un développement. « L’ESR représente 14 % des montants investis dans la edtech en 2018, soit 30 M€. Concernant le nombre d’entreprises, je vais limiter à celles présentes dans Edtech France : sur les 100 recensées, nous savons qu’un tiers s’adressent directement à l’ESR et un tiers visent le marché de la formation tout au long de la vie, ce qui fait qu’elles peuvent aussi aller vers l’ESR. »
Stratégie et annonces exclusives d’EdTech France, positionnement des écoles de management vis-à-vis des edtechs, développement de la filière, sont quelques-uns des grands aspects de cet entretien.
Rémy Challe répond à News Tank
Combien de membres font partie de Edtech France au printemps 2019 ?
Rémy Challe : EdTech France compte 100 membres. Il y a six mois, l’association réunissait une trentaine d’acteurs. Nous accueillons maintenant une sollicitation par jour. Ces membres viennent d’horizons très variés : ce sont tant des entreprises connues et reconnues dans le secteur, que des start-up plus jeunes, avec une bonne représentativité des trois segments de la edtech.
Avec ce nombre, nous sommes l’association la plus représentative de la edtech, ce qui permettra d’aller porter le discours vers les institutions et les décideurs. Nous arriverons à 150 membres en fin d’année 2019.
Symboliquement, notre 100e membre est un célèbre champion de la edtech française, reconnu pour son action depuis des années. Nous communiquerons dans les tout prochains jours son nom.
À ces membres s’ajoutent des partenaires de l’association. Il peut s’agir de TPE/PME, d’ETI, de grands groupes, d’associations, d’institutions d’ESR…
Six écoles de management deviennent des partenaires engagés d’Edtech France. Qui sont-elles ?
Les six écoles qui deviennent « partenaires engagés » sont :
- EMLyon ;
- Grenoble École de Management;
- EM Normandie ;
- Kedge ;
- Skema ;
- Rennes School of Business.
Quel est le sens de cet engagement avec les écoles ?
Pour les écoles de management, je pense qu’EdTech France a d’abord créé de la curiosité, puis de l’intérêt. Je viens de ce monde, je connais bien les enjeux. J’ai l’habitude de dire qu’en tant qu’ancien directeur d’une grande école de management, j’étais peu enclin à acheter des edtechs : qu’il s’agisse du manque de lisibilité du marché, ou des doutes sur la pérennité des jeunes entreprises, tout ceci ne participait pas à créer la confiance nécessaire pour installer le dialogue et la rencontre.
Ces derniers mois, nous avons pu créer des ponts très facilement, d’autant plus que les écoles ont une grande agilité et une recherche constante de l’innovation. Elles rejoignent EdTech France, car elles identifient la edtech comme un élément qui participe à la transformation de leur modèle. Ce rapprochement doit permettre aux écoles et à EdTech France d’agir pour la création d’une chaîne de valeur au service de l’établissement :
- Les écoles améliorent leurs capacités de détection et de rencontre d’entreprises de la edtech : EdTech France s’engage tant par des actions événementielles que par des contacts réguliers à fournir des informations qualifiées sur des membres « entreprises » de l’association qui pourraient répondre à un besoin exprimé par les écoles.
- Les écoles peuvent créer des terrains d’expérimentations pour les start-up : pour qualifier un produit, les start-up ont besoin de le tester auprès de leur utilisateur final.
- Les écoles veulent pouvoir exprimer leurs besoins : mieux cerner les besoins des acheteurs, c’est un objectif de la filière edtech en général. C’est d’autant plus vrai dans le secteur de l’ESR, où l’on confond parfois les besoins de l’étudiant et les besoins de l’établissement. Avec ces partenariats, nous souhaitons rapprocher les besoins des gouvernances avec les projets portés par les start-up.
- Les écoles, par leurs implantations et leur ancrage territorial, permettent de rapprocher les edtechs des utilisateurs et d’animer les écosystèmes régionaux. Il faut noter que toutes les écoles qui deviennent membres d’EdTech France sont en dehors de Paris. Elles peuvent aussi participer à l’internationalisation des edtech grâce à leurs réseaux de campus.
Ces six écoles deviennent des partenaires engagés de l’association. Cela signifie qu’elles cotisent à hauteur de 5 000 € et recevront un « crédit EdTech » de 1 000 € à utiliser auprès des entreprises membres de Edtech France.
Cette annonce marque votre positionnement sur le segment « enseignement supérieur » de la edtech. Quelle analyse faites-vous de cette partie de la filière en France ?
Du point de vue du marché, le segment de l’ESR n’est pas aussi mature que le secteur de la formation tout au long de la vie, qui est sans conteste le plus avancé des trois segments.
Pour autant, il peut bénéficier de sa traction : beaucoup d’acteurs qui développent des produits orientés pour la formation tout au long de la vie peuvent l’adapter au contexte étudiant, et dans tous les cas, il s’agit de s’adresser à des adultes. C’est un marché qui a du sens, qui va se transformer numériquement et qui peut ouvrir beaucoup de possibilités.
À titre d’exemple, EdTech France est sollicitée pour participer au groupe de travail « innovation pédagogique des grandes écoles », qui réunit 30 écoles de la CGE Conférence des grandes écoles . Un livre blanc est en cours de rédaction sur la transformation du modèle de la business school. Je participe au chapitre concernant la « chaîne de valeur de la business school ».
Comment quantifiez-vous ce marché de l’ESR ?
C’est toujours difficile. Selon les chiffres fournis par Educapital, l’ESR représente 14 % des montants investis dans la edtech en 2018, soit 30 M€. Concernant le nombre d’entreprises, je vais limiter à celles présentes dans Edtech France : sur les 100 recensées, nous savons qu’un tiers s’adresse directement à l’ESR et un tiers vise le marché de la formation tout au long de la vie, ce qui fait qu’elles peuvent aussi aller vers l’ESR. Ceci étant, il faut garder en tête la grande hétérogénéité de ces marchés.
Des actions pour se rapprocher des établissements d’ESR
« L’objectif d’Edtech France est de pouvoir attirer largement l’enseignement supérieur et la recherche, d’aller vers les écoles d’ingénieurs et les universités », dit Rémy Challe. À ce titre, le directeur général d’Edtech France précise que des discussions sont en cours avec plusieurs institutions d’ESR, son objectif étant de nouer des partenariats avec 15 de ces établissements d’ici la fin 2019. Ceci s’inscrit dans la continuité de l’action de l’association, qui annonçait le 21/03/2019 un partenariat avec le Csiesr.
L’Atief (Association des technologies de l’information pour l’éducation et la formation) est devenue partenaire associée d’Edtech France. Elle regroupe 33 équipes de recherche dans le champ des sciences de l’éducation. Edtech France sera associée lors du prochain séminaire de l’Atief, EIAH2019, qui se tiendra du 4 au 7 juin 2019 à Paris.
Vous annoncez également des partenariats avec plusieurs acteurs reconnus du secteur de la edtech.
Ils ont tous ancré leur positionnement dans la edtech et notamment dans le champ de l’ESR. Il s’agit de :
- La MGEN : c’est un acteur de l’éducation. Elle s’est positionnée sur les edtechs avec les trophées Edtech, en sponsorisant un village Edtech lors de Think Education 2019. Ce partenariat indique un soutien à la filière.
- Le fonds d’investissement Educapital : cet acteur incontournable participe activement au développement de la filière par des prises de participation et des informations sur la capitalisation de la edtech. Nous menons des combats communs. Nous pourrons apporter à Educapital notre regard sur les initiatives qui se développent en région, au travers de nos engagements pris avec les clusters edtech qui voient le jour. Il s’agit du cluster EdTech Grand Ouest, à Rennes, ainsi que du cluster Edtech Hauts-de-France.
- Closerstill media : cet acteur organise le salon « Learning Technologies » à Paris, qui est centré sur la valorisation des entreprises edtech de la formation tout au long de la vie. Avec ce partenariat, nous souhaitons créer un espace dédié aux edtechs de l’ESR, car elles n’ont pas de salon pour l’instant. Ce partenariat permet aussi d’avoir une offre dédiée aux membres EdTech France qui sont des start-up « early stage » et de les réunir sur un espace identifié en tant que tel.
Vous dites réunir des établissements, des partenaires du monde de l’entreprise, des acteurs reconnus de la filière. Quels sont les éléments de stratégie pour les mois à venir ?
Notre premier travail s’est orienté sur le fait d’imposer l’association en tant que porte-parole sur les sujets de la edtech en France et de fédérer l’écosystème. Si cette mission est continue, nous pouvons dire qu’elle suit un bon développement. L’ambition est donc de poursuivre cette mission, en cherchant toujours à créer de la valeur pour nos membres. Le développement du nombre d’acteurs au sein d’EdTech France ne doit pas réduire la proximité avec les interlocuteurs ou nous entraîner dans une course au nombre.
Les sujets de fond sont identifiés : il s’agit d’animer au quotidien l’écosystème, participer à la structuration du marché, lever les freins institutionnels. Le monde change, l’éducation change, et le numérique joue un rôle évident. Il agit comme un moyen, pour mieux apprendre par exemple, mais aussi comme une fin, lorsqu’il s’agit de former aux compétences numériques. Edtech France participe à ces transformations.
Parcours
Directeur général
Directeur général délégué à l’innovation pédagogique et la transformation
Chief Innovation Officer
Directeur général
Directeur Business School
Directeur Msc & MBA
Directeur des Admissions et Concours
Professeur et Directeur du MSc Fiscalité
Enseignant en droit
Chroniqueur juridique
Professeur de droit
Professeur de droit
Enseignant en droit
Établissement & diplôme
DEA, droit des obligations civiles et commerciales
Maîtrise, droit des affaires
Fiche n° 3303, créée le 03/04/2014 à 11:43 - MàJ le 09/02/2023 à 09:28
EdTech France
Catégorie : Associations, réseaux
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