Le 25/04, une semaine avant que la Commission européenne propose de doter Horizon Europe (FP9) de 97,6 Md€, le 02/05/2018, News Tank a interrogé trois représentants de la recherche française sur les enjeux européens :
• Yves Lévy Directeur général @ Labex VRI • Directeur scientifique du programme vaccinal @ ANRS (Agence Nationale de Recherche sur le Sida) • Président @ Comité scientifique de Sidaction • Directeur de l’équipe… , P-DG Président(e)-directeur(rice) général(e) de l’Inserm Institut national de la santé et de la recherche médicale  ;
• François Sillion Conseiller du président en charge de l’évaluation Hcéres @ Centre national d’études spatiales (Cnes)
, P-DG par intérim d’Inria Institut national de recherche en informatique et en automatique  ;
• et Luc Hittinger Permanent Representative of CPU in Brussels @ France Universités
, président du Clora Club des organismes de recherche associés .

Pour Yves Lévy, qui espérait un montant de 160 Md€ pour Horizon Europe, programme-cadre pour la recherche et l’innovation 2021-2027, il faut : amplifier le programme ERC European Research Council  ; une recherche bottom-up pour laisser émerger des innovations de rupture ; et de grands défis avec des programmes sur le long terme, mais « qui ne soient pas décentralisés que sur la partie appliquée ». Le P-DG de l’Inserm souhaite également que la simplification soit « consubstantielle » à ce prochain programme-cadre. Enfin, concernant le faible taux de succès à Horizon 2020, Yves Lévy affirme qu’il y a un « problème ».

Pour François Sillion, Horizon Europe doit avant tout maintenir une certaine stabilité, ne pas « jeter par-dessus bord tout ce qui a été fait avant ». Pour lui, il faut conserver les instruments qui ont fait leurs preuves, tel l’ERC, « qui a un succès phénoménal et que le monde entier nous envie : on pourrait sans problème doubler le budget de l’ERC et continuer à ne financer que des choses excellentes ». Il donne également la recette d’Inria pour obtenir de très bons taux de succès à l’ERC. Mais le P-DG par intérim de l’organisme se dit inquiet pour l’avenir du programme FET (Technologies futures et émergentes). Enfin, sur la structuration par grandes missions ou défis globaux d’un des piliers d’Horizon Europe, il revient sur la crainte d’Inria d’une « dilution du numérique ».

Luc Hittinger, quant à lui, tablait plutôt sur un budget de 120 Md€ pour Horizon Europe. Il liste les grands combats actuels du Clora Club des organismes de recherche associés à Bruxelles : Horizon Europe, futures universités européennes, structuration d’écosystèmes régionaux, etc. Il explique aussi les ingrédients d’un lobbying européen efficace, les pays les plus compétents en la matière… mais aussi l’impact prévisible du Brexit.