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Panorama de l’enseignement supérieur technologique aux Etats-Unis (Michel Mudry)

Paris - Analyse n°86250 - Publié le 03/02/2017 à 14:00
©  GeorgiaTech
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« 13 institutions ont délivré plus de 1000 bachelor degrees en Engineering en 2015 aux Etats-Unis et 14 % des établissements de l’engineering délivrent ensemble plus de 40 % des grades de bachelor. Par ailleurs, presque toutes les institutions les plus réputées de l’enseignement supérieur américain sont présentes en engineering, et en tous cas au niveau graduate », écrit Michel Mudry, ancien délégué général de la Cdefi Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs et aujourd’hui associé d’Ither Consult, dans une analyse pour News Tank, le 02/02/2017.

Michel Mudry s’exprime en amont de Think technology, le 07/02/2017, un séminaire consacré à l’avenir de la formation et de la recherche technologiques, organisé par Ither Consult. Think technology se déroule à Paris-Dauphine dans le cadre de l’événement Think Education porté par News Tank.

Nous reproduisons des extraits de l’analyse de Michel Mudry qui est par ailleurs disponible au téléchargement.

L’offre de formation en Engineering aux Etats-Unis

Elle relève, selon le niveau de grade, de trois catégories d’établissements :

  • Catégorie A. Au niveau Graduate, les pointages donnent environ 200 établissements qui proposent un doctoral program dans ce domaine. Par définition, ce sont presque tous des Doctorate Granting Institutions. Ainsi donc, on soulignera que la très grande majorité des 257 « grandes » universités de recherche américaines proposent un ensemble de doctoral programs en Engineering.
  • Catégorie B. Au niveau Undergraduate du Bachelor Degree, environ 370 établissement sont concernés, dont presque tous les précédents. Notre pointage identifie 363 établissements, de taille et de réputations très diverses, qui proposent au moins un Engineering Program à ce niveau. Cette catégorie est assez nettement clivée en deux sous-ensembles.
    • 179 institutions qui proposent aussi des Graduate Programs : il s’agit à peu de choses près la catégorie A précédente.
    • 184 institutions qui se limitent principalement au Bachelor Degree.
  • Catégorie C  Au niveau plus modeste de l’Associate Degree, la très grande majorité du millier de Community Colleges proposent des « majeures » relevant de l’Engineering. A ce niveau, le grade est très couramment assorti de la mention Engineering Technology, dont les détenteurs sont appelés technicians dans le milieu professionnel. 

La visibilité et l’autonomie de l’Engineering Education sont très fortes tant au niveau local que national.

  • Localement, dans la quasi-totalité des grandes institutions concernées, il existe un College of Engineering (COE) qui rassemble les départements porteurs des spécialités accréditées par ABET (American Board for Engineering and Technology) au niveau undergraduate. Et sur ce socle Undergraduate, chaque COE met en œuvre l’offre de formation Graduate dans chacune des disciplines en question, sous le contrôle de la Graduate School de l’établissement.
  • En complément, cette visibilité de l’Engineering Education est assurée au niveau national par de grandes institutions indépendantes, qui, pour l’essentiel, sont au nombre de trois : l’ASEE (American Society for Engineering Education), ABET (American Board for Engineering and Technology) et la National Academy of Engineering. 

« Aux Etats-Unis, tout au long du XIXe siècle, la conception de la formation de l’ingénieur a emprunté aux trois traditions à l’œuvre en Europe :

• à la France pour le concept d’école d’ingénieur,

• à l’Angleterre pour la formation par la pratique,

• et à l’Allemagne pour la relation à la recherche.

Elle a aussi apporté ses propres innovations, et au début du XXème siècle le modèle américain de l’Engineering Education résultant de ce « cocktail » était en place, au sein de cet enseignement supérieur américain qui venait lui-même de stabiliser ses grandes caractéristiques", retrace Michel Mudry.

Zoom sur le niveau Bachelor of Engineering

  • La nomenclature ABET American Board for Engineering and Technology  distingue vingt-huit spécialités (« Academic Disciplines Within Engineering »).
  • 1 723 programmes sont proposés par 363 universities et colleges.
  • 13 institutions ont délivré plus de 1000 bachelor degrees en 2015. Tous, sauf deux, le font dans plus de dix disciplines différentes.

Les chiffres montrent la concentration de l’Engineering dès le niveau Bachelor, puisque ces 13 établissements (sur 363, soit seulement 3,6 % ….) délivrent ensemble 18 136 grades, soit 17 % du total national.

Si d’ailleurs on poussait le classement aux cinquante premiers (le cinquantième délivre encore plus de 500 grades) on verrait que cette population élargie délivre près de 45 000 degrees. En d’autres termes, 14 % des établissements de l’Engineering délivrent ensemble plus de 40 % des grades de Bachelor.

L’offre des institutions les plus réputées

Toutes les institutions les plus réputées de l’enseignement supérieur américain sont présentes en Engineering, et en tous cas au niveau Graduate.

Cette observation essentielle est confortée au plan quantitatif si l’on extrait les données de deux des indicateurs « absolus » du classement USNews :

  • d’une part le nombre de doctorates in engineering annuellement délivrés,
  • d’autre part les dépenses de recherche relative au domaine de l’engineering. 

Engineering Doctoral Degrees 2015 (top 1-10)
  • 1. Georgia Institute of Technology
  • 2. Massachusetts Inst. of Technology
  • 3. Purdue University
  • 4. Univ. of Illinois, Urbana-Champaign
  • 5. University of Michigan
  • 6. Stanford University
  • 7. Pennsylvania State University
  • 8. University of Texas, Austin
  • 9. Texas A&M University
  • 10. University of California, Berkeley
Engineering Doctoral Degrees 2015 (top 11-20)
  • 11. University of Florida
  • 12. Virginia Tech
  • 13. University of Wisconsin, Madison
  • 14. University of California, Los Angeles
  • 15. North Carolina State University
  • 16. Cornell University
  • 17. Carnegie Mellon University
  • 18. Ohio State University
  • 19. University of California, San Diego
  • 20. Northwestern University
Engineering Research Expenditures 2015 (top 1-10)
  • 1. Massachusetts Inst. of Technology
  • 2. Texas A&M University
  • 3. University of Michigan, Ann Arbor
  • 4. Univ. of Illinois, Urbana-Champaign
  • 5. Purdue University
  • 6. University of California, Berkeley
  • 7. Carnegie Mellon University
  • 8. Stanford University
  • 9. University of Southern California
  • 10. University of Texas, Austin
Engineering Research Expenditures 2015 (top 11-20)
  • 11. North Carolina State University
  • 12. Virginia Tech
  • 13. Georgia Institute of Technology
  • 14. University of Wisconsin, Madison
  • 15. University of California, San Diego
  • 16. University of Washington
  • 17. Cornell University
  • 18. University of Maryland, College Park
  • 19. Ohio State University
  • 20. Johns Hopkins University

Les 15 établissements qui produisent le plus d’Engineering Degrees 

Les quinze établissements les plus importants par le cumul des délivrances de grades

Source(s) : ASEE (American Society for Engineering Education), présenté par Ither Consult

Les quinze établissements les plus importants par le cumul des délivrances de grades

Source(s) : ASEE (American Society for Engineering Education), présenté par Ither Consult

Rayonnement international

La moitié des diplômés Graduate en Engineering ne sont pas de nationalité américaine. Au plan culturel, cela donne à ces cursus un parfum exceptionnel de formation internationale, y compris du fait des fréquentations qui s’établissent entre étudiants de nationalités diverses.

Parmi eux, il est évident que les asiatiques (Grande Chine, Corée, Inde, Japon,…) représentent la plus grosse masse. Le phénomène est à l’œuvre depuis de nombreuses années. Et c’est ainsi que les grandes universités américaines ont formé et forment toujours un nombre considérables de cadres scientifiques et techniques pour le monde entier, et en particulier autour de l’Océan Pacifique. 

Correspondance avec le système français

il n’est pas possible de ne pas essayer d’identifier la partie de notre enseignement supérieur qui correspondrait au mieux à ce que l’on appelle Engineering dans l’acception américaine. Du point de vue de la formation, on a vu que, outre-Atlantique, ce domaine se décline sous cette appellation unique à tous les niveaux de l’enseignement supérieur et dans tous les établissements.

De ce fait, il apparait que son « correspondant français » est bien sûr et avant tout fait de nos quelques deux cents écoles d’ingénieurs (avec en plus des « masters » spécifiques), dont le cursus peut être vu comme un amalgame des niveaux Bachelor/Master’s, même si sa structure est sensiblement différente.

Mais il faudrait compléter le paysage par les départements « secondaires » de la centaine d’IUT Institut universitaire de technologie (avec le cas échéant les licences professionnelles situées dans leur mouvance), et également avec les nombreuses STS Sections de technicien supérieur  « production » abritées par les lycées.

Et pour être complet, il faudrait aussi distinguer les doctorats qui en France relèvent convenablement du label « technologie ».

Enfin, du point de vue de la recherche, il conviendrait d’avoir dans son champ de vision une partie des moyens des grands organismes de recherche, Epic Établissement public à caractère industriel et commercial  et EPST Établissement public à caractère scientifique et technologique

Téléchargez l’intégralité de l’analyse  Publié le 02/02/2017 à 22:30
PDF - 527,45 Ko

Think technology le 07/02 à Paris-Dauphine

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Programme Think Technology (1/2)
  • 9h45 : Conférence d’introduction d'Yves Bréchet, Haut commissaire à l’énergie atomique, membre de l’académie des sciences.
  • Table ronde 1 : Quelles formations pour la technologie ?
    • Référent : Christian Lerminiaux, directeur, Chimie Paris Tech
    • Horst Hippler, président, HRK (conférence des recteurs d’universités allemands)
    • Jean-Michel Nicolle, président, UGEI
    • Hervé Riou, directeur délégué aux enseignements technologiques, lycée Chaptal (Paris), président, UPSTI
  • Table ronde 2 : Quelle politique de recherche en technologie ?
    • Référent : Jean-Frédéric Clerc, directeur adjoint, CEA Tech
    • Antoine Petit, président directeur général, INRIA
    • François Cansell, président, CDEFI
    • Agnès Paillard, vice-présidente EADS France, présidente Aérospace Valley
Programme Think Technology (2/2)

La table ronde conclusive de Think Technology permettra de faire émerger des propositions pour développer les formations et la recherche technologiques en France.

  • Référent : Laurent Carraro, directeur général, Arts et Métiers ParisTech (Ensam)
  • William-F Pralong, delegate for QMS to the EPFL President
  • Bruno Grandjean, président du directoire, Redex, président, FIM
  • Philippe Jamet, directeur général de l’Institut Mines-Télécom, membre de l’Académie des Technologies

Michel Mudry



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Parcours

ITHER Consult
Associé Fondateur - DG
ITHER Consult
Associé fondateur
Université d’Orléans
Directeur de l’Ecole d’ingénieurs

Établissement & diplôme

Université Paris 6 - Pierre et Marie Curie (UPMC)
Docteur ès -sciences aérodynamique

Fiche n° 3080, créée le 15/03/2014 à 19:16 - MàJ le 03/01/2019 à 17:21


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