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« Préparer les jeunes pour une économie africaine en pleine mutation » (T. Chtioui, EMLyon Afrique)

Paris - Entretien n°76543 - Publié le 19/09/2016 à 17:58
©  D.R.
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“Nous avons décidé de rompre avec les logiques réductrices de délocalisation des formations supérieures pour bâtir en Afrique un projet éducatif et sociétal évolutif, reforgeant une appropriation des spécificités régionales et basé sur le socle de qualité académique distinctif d’EM Lyon. Notre campus de Casablanca sera un lieu ouvert sur son environnement à travers non seulement nos programmes de formation mais aussi un centre de recherche, un incubateur, un learning Lab, un learning Hub, un Fab lab, etc«  déclare à News Tank Tawhid Chtioui nommé directeur général d’EM Lyon Business School Afrique, à compter du 01/09/2016. Il compte « développer et diriger les activités et participer au déploiement de la stratégie Nouveaux territoires 2020 d’EM Lyon autour des trois axes : globalisation, digitalisation, performance. »

Tawhid Chtioui répond aux questions de News Tank

Quelles sont les ambitions d’EMLyon Business School au Maroc, et en Afrique ?

désapprendre pour mieux comprendre les nouvelles logiques »

Dans une économie globalisée, les grandes écoles de rang mondial ne peuvent plus se limiter à des stratégies exclusives d’ancrage territorial. Elles doivent inventer de nouvelles recettes par l’instauration des réseaux internationaux et à travers des expériences d’immersion dans des régions du monde en pleine mutation. C’est dans ces nouveaux territoires que l’on peut aujourd’hui désapprendre pour mieux comprendre les nouvelles logiques qui structureront l’économie de demain et réapprendre en accédant aux connaissances les plus récentes. C’est toute la logique « early makers » d’EM Lyon.

L’Afrique va dessiner la nouvelle carte de la croissance économique. Le continent ne cesse d’attirer de plus en plus de multinationales qui se développent et également diversifient leur investissement au-delà du secteur traditionnel des industries extractives.

Quel est votre positionnement ?

rompre avec les logiques réductrices de délocalisation des formations supérieures »

Nous souhaitons être acteur de la nouvelle histoire qui s’écrit pour ce continent. Nous avons décidé de rompre avec les logiques réductrices de délocalisation des formations supérieures pour bâtir un projet éducatif et sociétal évolutif, reforgeant une appropriation des spécificités régionales et basé sur le socle de qualité académique distinctif d’EMLyon. C’est ainsi que notre campus de Casablanca sera un lieu ouvert sur son environnement à travers non seulement nos programmes de formation mais aussi un centre de recherche, un incubateur, un learning lab, un learning hub, un fablab, etc. Il sera un véritable espace où de jeunes étudiants, des professionnels expérimentés, des diplômés d’EMLyon, des entrepreneurs, des journalistes, etc. pourront se côtoyer et échanger. Ce lieu de convergence d’expertises et d’expériences de différents horizons nous permettra aussi d’accompagner  la dynamique extraordinaire de la ville de Casablanca, acteur majeur du monde des affaires en Afrique.

Nous nous positionnons donc dans une perspective collégiale de co-conception de notre offre éducative et de (trans)formation avec nos partenaires locaux, entreprises et acteurs de la société civile mais aussi établissements d’enseignement supérieur de haut niveau. Les logiques d’assistance en Afrique sont complétement dépassées. Nous sommes dans une logique de coopération.

Notre campus à Casablanca sera aussi international. Il accueillera, non seulement des apprenants du Maroc et des différents pays d’Afrique mais aussi nos apprenants des autres campus en France et à Shanghai, les étudiants de nos partenaires académiques à travers le monde dans le cadre de programmes d’échange ou de doubles diplômes… ils viendront profiter de la qualité des programmes reconnue mondialement d’EMLyon Business School et s’imprégner de la richesse culturelle et du potentiel extraordinaire de ce continent.

réduire l’inadéquation des compétences à l’environnement économique »

Il s’agit donc pour nous d’adapter l’offre de formation au marché de l’emploi. Notre rôle sera avant tout d’orienter les étudiants vers les filières porteuses d’emploi et vers les métiers créateurs d’emplois tels que l’entrepreneuriat, l’une des pierres angulaires de la renommée d’EMLyon. Nous avons le devoir non seulement de proposer des formations de même qualité que celles proposées sur nos campus en France mais aussi de les adapter au contexte local. Nous voulons contribuer à réduire l’inadéquation des compétences à l’environnement économique d’aujourd’hui et de demain et nous voulons mieux préparer les jeunes diplômés du supérieur à évoluer dans une économie africaine en pleine mutation, tout en favorisant l’innovation et l’esprit d’entreprise.

Comment voyez-vous la situation actuelle de l’enseignement supérieur en Afrique ?

Le nombre d’étudiants en Afrique a plus que triplé ces 15 dernières années : il est passé de 3,5 millions au début des années 2000 à plus de 12 millions d’étudiants actuellement selon les dernières statistiques de l’Unesco (environ 2/3 en Afrique subsaharienne et 1/3 en Afrique du nord).

Nous continuerons à assister à une croissance explosive des effectifs dans l’enseignement supérieur en Afrique dans les prochaines années avec un rythme annuel de croissance attendu de près de 10 % par an, dépassant ainsi toutes les autres régions du monde.

arrivée massive de fonds d’investissements et de groupes privés »

Nous assistons à l’arrivée massive de fonds d’investissements et de groupes privés d’enseignement supérieur en Afrique et en particulier au Maroc, comme cela fut le cas en France il y a quelques années. Sauf que les attentes de nos différentes parties-prenantes (élèves, parents, entreprises, gouvernements…) sont complétement différentes et nécessitent des capacités d’adaptation et d’anticipation plus importantes qu’en Europe ou en Amérique du Nord, où le secteur est beaucoup plus mature et structuré.

Dans 10 ans, seules les institutions d’enseignement supérieur qui auront su se détacher de leurs logiques locales et se positionner comme des acteurs visionnaires et créatifs, réussiront leur mission sur ce continent regorgeant de richesses et de talents humains. Nous serons un de ces acteurs, nous serons pleinement dans la logique de notre signature « early maker » : une grande école qui essaie, expérimente et innove en avançant avec les autres.

« L’enseignement supérieur en Afrique devra contribuer à réduire les inégalités entre les sexes. Les femmes restent, malgré une notable évolution ces dernières années, sous-représentées dans l’enseignement supérieur africain et en particulier en Afrique subsaharienne. C’est ainsi, par exemple, que nous accorderons des bourses spécifiques aux femmes dans l’ensemble de nos programmes proposés sur notre campus de Casablanca, en formation initiale et continue. »

Tawhid Chtioui

Email : chtioui@aivancity.ai

Expertise

Tawhid Chtioui est Chevalier de l’ordre des Palmes Académiques (promotion du 14 juillet 2016).


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Parcours

Aivancity School for Technology, Business & Society Paris-Cachan
Fondateur et DG
EMLyon Business School
Directeur général
EMLyon Business School
Président du directoire
EMLyon Business School
Directeur Général Afrique
Isegcom
Directeur National ISEG Business & Finance School
École nationale des ponts et chaussées (ENPC)
Maitre de conférences associé
Neoma Business School (Neoma)
Professeur et directeur de Mastère Spécialisé
Dauphine - PSL
Allocataire-moniteur puis Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

Établissement & diplôme

Harvard University Graduate School of Education
Executive certificate - Leadership Development Program in Higher Education
Dauphine - PSL
Doctorat en sciences de gestion
Dauphine - PSL
DEA, décision, contrôle

Fiche n° 3266, créée le 01/04/2014 à 09:11 - MàJ le 01/12/2021 à 12:06


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