Universités : « Des difficultés à communiquer sur la santé et le bien-être » (L. Gerbaud à Think 2019)

« L’université doit mettre en place une politique de santé et la promouvoir », déclare Laurent Gerbaud Directeur du centre de santé universitaire @ Centre Universitaire Hospitalier de Clermont - CHU • Membre de la conférence spécialisée sur de droit des usagers @ Conférence Nationale de Santé • PU-PH… , directeur du centre de santé universitaire de Clermont et président de l’association des directeurs de Sumpps (Service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé). Il s’exprime à l’occasion du séminaire des communicants de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, organisé dans le cadre de Think Education et Recherche, le 12/02/2019, à l’Université Paris-Dauphine.   

Pour Laurent Gerbaud, « les universités ont beaucoup de difficultés à communiquer sur la santé et le bien-être. Nous n’avons pas d’orchestre et pas d’équipes qui gagnent des tournois, il est vrai. La santé n’est évoquée que dans des situations de crise où l’émotion prend le dessus. Or, les actions de santé à l’université sont aussi positives. Nous pouvons vacciner gratuitement par exemple. C’est à valoriser auprès des étudiants internationaux, entre autres, pour qui le coût des soins peut être important dans leur pays d’origine. Les universités peuvent proposer des soins de premiers secours gratuits. »

Étudiants relais-santé et service sanitaire : deux dispositifs bien distincts 

Laurent Gerbaud souligne la distinction entre les étudiants relais-santé et le service sanitaire : « Ce sont deux dispositifs qui offrent des formations communes, mais des objectifs très différents. Le service sanitaire se déroule beaucoup plus dans les lycées et collèges qu’à l’université. »

Le service sanitaire de santé a été mis en place après le rapport de Loïc Vaillant en février 2018 et correspond à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Le décret et l’arrêté d’application qui officialise le service sanitaire ont été publiés au Journal officiel du 13/06/2018.

Il concerne 47 000 étudiants en santé et prend la forme d’une formation théorique et pratique à la prévention en santé et d’actions de prévention auprès de divers publics pour 60 demi-journées (six semaines à temps plein).

De leurs, côtés, les étudiants relais-santé dépendent des Sumpps Services universitaires et interuniversitaires de médecine préventive et de promotion de la santé et réalisent des actions de prévention au sein des campus. Ce job étudiant est ouvert à tous, quelle que soit leur discipline. 

Étudiant relais-santé et communication  

Les Sumpps s’appuient notamment sur les étudiants relais-santé en matière de prévention.

« Sur ce volet, la question de la parité d’âge est essentielle. Il faut rompre avec le modèle prescriptif qui ne fonctionne pas. C’est pour cela que le dispositif des étudiants relais-santé, qui sont rarement des étudiants en santé, a été mis en place, il y a une quinzaine d’années. Ils se sont déployés en réaction à l’échec des approches de prévention classiques. La communication par les pairs semble plus efficiente. D’abord consacrées aux soirées, les actions se sont étendues au tabac, à l’alimentation. »

Comment traduire les actions des étudiants relais-santé en termes de communication ?

Pour Delphine Boisdron, Directrice de la communication @ Université d’Angers
directrice de la communication de l’Université d’Angers, « il s’agit d’une relation tripartite. Les étudiants ont les idées, le Sumpps les accompagne côté santé. Le service communication vient en appui ».

« Dans notre université, nous les avons aidés à réaliser des vidéos de type “Bref“, par exemple. “Bref j’ai chopé une maladie sexuellement transmissible“ ou “Bref je ne dors pas assez“ comptabilisent plus de 500 000 vues sur YouTube. »

« Nous sommes là pour les valoriser, poursuit la directrice de la communication. Ce sont des ambassadeurs de l’établissement, nous les formons à appeler les campus par leur véritable appellation par exemple. Nous les accompagnons dans la construction d’outils de communication, à travailler leurs messages, à utiliser les bons logos. Nous partons de leurs initiatives pour co-construire la communication. »