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Mobilité : 1 M€ du MEAE en 2024 pour le programme Pimef, l'« Erasmus de l’espace francophone »

News Tank Éducation & Recherche - Toulouse - Actualité n°341357 - Publié le 17/10/2024 à 14:24
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Thani Mohamed Soilihi en ouverture de la SMFS à Toulouse le 16/10/2024 - ©  News Tank

La France versera en 2024 une contribution de lancement de 1 M€ au Pimef (Programme international mobilité employabilité francophone), adopté comme livrable lors du sommet de Villers-Cotterêts les 04 et 05/10/2024, et qui sera mis en œuvre par l’AUF Agence universitaire de la francophonie . C’est ce qu’annonce Thani Mohamed Soilihi, secrétaire d’État chargé de la francophonie et des partenariats internationaux auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, le 16/10, en ouverture de la Semaine mondiale de la francophonie scientifique, organisée par l’AUF à Toulouse.

« J’espère que ce n’est qu’un début », ajoute-t-il. « D’autres annonces vont arriver », confirme Slim Khalbous, recteur de l’AUF, avec « l’espoir d’un cofinancement important pour ce petit Erasmus de l’espace francophone ».

« Ce programme s’inscrit en complément des programmes de mobilité nationaux. Il s’appuiera sur les établissements membres de l’AUF et permettra à des étudiants de nos universités de vivre une expérience différente, en particulier dans des entreprises partenaires. »

Selon l’AUF, le Pimef ambitionne de promouvoir notamment une mobilité Sud-Sud et Nord-Sud, contraire à la plupart des flux dominants de mouvement des étudiants. Il a fallu « deux ans de travail des experts pour concevoir un projet innovant qui puisse prendre en considération toute la diversité de la francophonie, la difficulté de la gouvernance, trouver un modèle économique aussi viable », indique Slim Khalbous.

Le secrétaire d’État revient également sur les autres avancées du sommet de Villers-Cotterêts, qui avait pour thématique « créer, innover et entreprendre en français ».


Un rôle clé de la francophonie scientifique

Le secrétaire d’État livre plusieurs éléments de réflexions à la suite du sommet de Villers-Cotterêts.

Selon lui, « la francophonie scientifique, par sa capacité à fédérer des acteurs issus de différents horizons, à un rôle clé à jouer dans cette dynamique ». Et « les contributions des scientifiques et des chercheurs sont essentielles aux réflexions que nous donnons dans les enceintes politiques ».

« Inscrire sur une même trajectoire l’éducation, la formation et l’employabilité »

« Notre responsabilité collective est de tout mettre en œuvre pour garantir un avenir professionnel à nos jeunesses. Ceci exige une cohérence et une complémentarité de nos actions, voire de nos missions, afin d’inscrire sur une même trajectoire l’éducation, la formation et l’employabilité », ajoute-t-il

Il cite les centres d’employabilité francophones déployés au sein des universités membres de l’AUF. « Le 67e dans le monde et premier en France, a été inauguré en mai 2024 dans les locaux de l’Université de Cergy à Gennevilliers. »

Il salue également la présence des représentants de la francophonie économique à l’événement de l’AUF, qui « fait écho au salon des innovations en français FrancoTech, l’un des principaux résultats concrets du sommet de Villers-Cotterêts, qui a mis en valeur l’innovation francophone avec un très fort retentissement — plus de 1500 participants et 200 entreprises — et qui a vocation à être pérennisé ».

Enfin, « créer, innover et entreprendre ne s’écrit pas sans les femmes, mais par elles. Nous avons pu lancer durant le sommet, avec nos partenaires québécois, un réseau francophone pour l’égalité et les droits des femmes ».

« La science doit aussi se penser en français, et dans toutes les langues »

Il évoque enfin l’enjeu de « la découvrabilité de contenus francophones dans l’espace numérique. La science s’écrit certes souvent en anglais, mais elle doit aussi se penser en français, et dans toutes les langues ».

« C’est une priorité pour l’ensemble de l’espace francophone dans le contexte de la promotion d’un espace numérique intègre et de confiance, pour reprendre les termes de l’appel de Villers-Cotterêts lancé lors de l’ouverture du sommet. »

« Ces questions seront au cœur du projet LinguIA qui se développera au sein de la Cité internationale de la langue française à partir de 2025 et également à l’ordre du jour du sommet sur l’intelligence artificielle que la France accueillera en février 2025. »

Thani Mohamed Soilihi met également en avant l’élargissement de la francophonie à cinq membres supplémentaires lors du sommet de Villers-Cotterêts : l’Angola, le Chili, la Nouvelle-Écosse, la Sarre (Allemagne) et la Polynésie française. « Preuve, s’il en était besoin, de l’attractivité de cette instance. »

« Dans la continuité de l’Assemblée générale des Nations unies, ce sommet s’est déroulé dans un contexte international marqué par les crises et en particulier dans l’espace francophone. De l’Ukraine aux Grands Lacs, du Sahel aux portes de Beyrouth, l’actualité nous rappelle combien la coordination diplomatique est plus importante que jamais.

Les débats, dans un format huis clos, ont porté sur ces crises, au cœur des échanges, et ont permis d’aborder les réponses que doit apporter le multilatéralisme auquel nous sommes si attachés », ajoute-t-il.

La déclaration de Villers-Cotterêts

Dans la déclaration de Villers-Cotterêts du 07/10/2024, les chefs d’État et de gouvernement des pays de la francophonie ont pris les engagements suivants en lien avec l’éducation et la R&I pour, d’une part mettre la langue française au service d’un continuum éducation-formation-employabilité, et d’autre part créer-innover-entreprendre dans l’espace francophone.

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Thani Mohamed Soilihi en ouverture de la SMFS à Toulouse le 16/10/2024 - ©  News Tank