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Université de Rennes : « Un autre modèle de transformation » en attente de soutien pérenne (fondateurs)

News Tank Éducation & Recherche - Rennes - Entretien n°327901 - Publié le 11/06/2024 à 16:19
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I. Richard, D. Alis, A. Soric, P. Mognol, V. Brunie et P. Diaz ont été réunis par News Tank à Rennes -

« Nous avons inventé un autre modèle de transformation positive propre à notre territoire, reconnaissable au niveau européen et international. Ce projet a réussi parce que tous les établissements d’ESR Enseignement supérieur et recherche ayant leur siège à Rennes ont accepté de faire ce pari de l’union et de gagner ensemble », déclare David Alis Président @ Université de Rennes (EPE) • Professeur des universités en sciences de gestion @ Université de Rennes 1
, président de l’Université de Rennes, le 05/06/2024 à News Tank. Il s’exprime au cours d’un grand entretien avec les membres fondateurs de l’EPE Etablissement public expérimental , organisé à l’occasion de la « résidence » de notre rédaction sur le site, du 03 au 06/06.

Les autres chefs d’établissements et des membres de la gouvernance donnent leur vision du site et de ses enjeux lors de la même séquence :
• « Une école d’ingénieurs a besoin d’être adossée à une université de haut niveau », dit Vincent Brunie Président du comité stratégique du PUI @ Université de Rennes (EPE) • Directeur @ Insa Rennes (Institut national des sciences appliquées de Rennes)
(Insa Institut national des sciences appliquées de Rennes).
• « Nous avons pris le temps de discuter et de travailler ensemble sur les statuts qui nous ressemblent et de conserver une biodiversité institutionnelle », indique Pablo Diaz Directeur @ Sciences Po Rennes (IEP Rennes)
(Sciences Po Rennes).
• « La convention d’université en transition constitue un réel moyen d’entraîner tout le monde dans une direction souhaitée », selon Pascal Mognol Président @ Ecole normale supérieure de Rennes (ENS Rennes) • vice-président chargé de la recherche @ Ecole normale supérieure de Rennes (ENS Rennes)
(ENS École normale supérieure ).
• « Les temps d’échanges hebdomadaires entre directions (via le conseil stratégique de l’expérimentation) sont très importants », salue Audrey Soric Directrice @ ENSCR (Ecole nationale supérieure de chimie de Rennes)
(ENSCR Ecole nationale supérieure de chimie de Rennes ).

Les membres de l’EPE évoquent aussi les moyens, insuffisants pour mener leur transformation. « Il n’y a pas de soutien pérenne pour soutenir notre nouvelle dynamique », regrette David Alis.

Dans un second article à paraître, les membres de l’EPE reviennent également sur l’expérience du Comp Contrat d’objectifs, de moyens et de performance , la mise en oeuvre des chantiers nationaux (simplification, autonomie acte 2), les relations avec les ONR Organismes nationaux de recherche et les attentes envers le PUI Pôle universitaire d’innovation .


Rennes : le pari de l’union des établissements sans fusion

Le classement QS est paru le 04/06/2024. Est-ce que cette notion de performance internationale est un enjeu pour vous ?

David Alis - ©  Julien MIGNOT
Davis Alis (Université de Rennes )  : Nous suivons les classements internationaux reconnus, dont Shanghai ou Leiden : ils récompensent notre dynamique collective et confortent notre attractivité.

Nous n’avons pas créé l’EPE pour progresser dans les classements, mais ces bons classements constituent un atout, car ils sont suivis par nos partenaires académiques, socio-économiques et internationaux pour nouer des partenariats ambitieux en recherche et formation. Notre progression de 200 places en 2023 dans l’Arwu (Shanghai) nous permet de figurer dans les 500 premiers établissements mondiaux.

Je salue tous les établissements et organismes de recherche qui ont accepté de passer à la signature unique, Université de Rennes. Les classements sont une conséquence positive de notre action commune.

Pascal Mognol (ENS de Rennes) : Les classements, c’est un enjeu, mais ce n’est pas « l’enjeu ».

Vincent Brunie (Insa Rennes)  : Une école d’ingénieurs a besoin d’être adossée à une université de haut niveau. Elle ne peut pas se permettre d’être déconnectée de la course technologique mondiale, d’autant que cela joue sur l’attractivité, à la fois pour les enseignants-chercheurs et les étudiants, d’autant plus en recrutant post-bac.

Pablo Diaz (Sciences Po Rennes) : Le principal indicateur, c’est une adhésion des communautés au projet, c’est un défi pédagogique au niveau des territoires et des élèves, qu’il y ait le classement de Shanghai ou non.

Ce n’est pas une raison en soi de se réveiller le matin »

Isabelle Richard Directrice @ École des hautes études en santé publique (EHESP) • Présidente du conseil d’orientation @ Agence ANRS - Maladies infectieuses émergentes • Professeur de médecine physique et… (EHESP)  : Je suis actuellement à Porto pour le rassemblement des dirigeants d’écoles de santé publique. Honnêtement, personne ne va me demander le rang de l’Université de Rennes dans le classement de Shanghai. En revanche, on va me demander ce qu’on fait en matière de lutte contre le réchauffement climatique, de transition, de santé numérique. Bien sûr, travailler dans ces champs nous permettra d’être bien classés, mais il s’agira d’une conséquence. Ce n’est pas une raison en soi de se réveiller le matin.

Existe-t-il un « modèle rennais » au regard du paysage national et comment le définiriez-vous ?

Notre université bénéficie d’une histoire commune  »

Davis Alis  : Je ne crois pas à la notion de modèle jacobin unique qui s’imposerait à tous les sites, quelles que soient les dynamiques. Ce qu’on peut dire de Rennes, avec beaucoup d’humilité, c’est que notre université bénéficie d’une histoire commune avec ses partenaires de site, ainsi que des regroupements régionaux et interrégionaux. Mais les modèles de regroupements Pres Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (UEB Université européenne de Bretagne ) puis de Comue Communautés d’universités et d'établissements inter régionale (UBL Université Bretagne Loire ) ont montré leurs limites : ces méta-structures ne remportaient aucune adhésion des communautés.

Pour avancer, il nous a fallu inventer un chemin commun avec de la volonté et de la confiance. La gouvernance initiale proposée n’avait pas convaincu autour du projet d’initiative d’excellence I-site Initiative-Science-Innovation-Territoire-Economie , car derrière cet AAP, il y avait une logique fusionnelle, ce qu’ont démontré ensuite les difficultés des sites non fusionnés qui ont tous perdu leur label. Nous avons inventé un autre modèle de transformation positive propre à notre territoire, reconnaissable au niveau européen et international.

Nous sommes devenus forts collectivement. »

Ce projet a réussi parce que tous les établissements d’ESR ayant leur siège à Rennes ont accepté de faire ce pari de l’union et de gagner ensemble. Nous étions forts individuellement, et nous sommes devenus forts collectivement.

Ce pari est attractif — les autres établissements locaux ont souhaité s’associer à l’EPE — et intéresse d’autres sites — nous avons communiqué nos statuts à d’autres directions d’établissements. Ce qui montre qu’on a réussi à construire en gardant la dynamique collective, et cela peut être source d’inspiration.

Nous avons énormément travaillé sur nos statuts »

Pablo Diaz  : La réussite de la phase d’expérimentation est présente parce que nous avons énormément travaillé sur nos statuts.

Nous avons pris le temps de discuter et de travailler ensemble sur des statuts qui nous ressemblent et de conserver une biodiversité institutionnelle. Dans les temps qui viennent, l’homogénéité n’est pas la force, mais la complémentarité au profit d’un projet commun.

Pascal Mognol, président de l’ENS Rennes - ©     ENS Rennes
Pascal Mognol : C’est une réelle réussite stratégique et institutionnelle, nous pouvons en être fiers. Nous avons remporté de nombreux AAP (appels à projets) depuis la création de l’Université de Rennes.

Le E de EPE veut aussi dire expérimentation. Nous n’en sommes pas sortis. Ce qu’il me semble intéressant à travailler, c’est l’aspect de l’adhésion du collectif dans ce projet. L’Université de Rennes a lancé la convention d’université en transition, qui associe l’ensemble des établissements-composantes. Cette convention, qui réunit 160 participants pour intégrer la transition écologique et environnementale dans un parcours de formation-action de dix jours, constitue un réel moyen d’entraîner tout le monde dans une direction souhaitée.

Audrey Soric (ENSCR)  : Je suis arrivée quand les statuts étaient déjà actés, il y a à peine un an. L’enjeu est encore dans l’expérimentation et la construction du collectif, c’est primordial. Nous avons la possibilité de fédérer, nous devons donc le faire.

Les temps d’échanges hebdomadaires entre directions des établissements sont très importants pour discuter de notre stratégie et pouvoir ensuite en être l’écho dans nos établissements et accompagner nos personnels dans sa construction.

Isabelle Richard  : Ces statuts, je les trouve d’autant plus admirables que je n’y suis pour rien, car je suis arrivée après ! Ils ont été construits avec ce qu’il faut de stratégie commune et de subsidiarité. À l’EHESP, on se sent très bien dans ces statuts. Bravo à ceux qui tenaient la plume.

« Au sein du CSE (conseil stratégique de l’expérimentation), tous les mercredis, nous avons discuté entre chefs d’établissement sur la stratégie ; ce qui n’est pas le cas de tous les autres EPE », déclare Pablo Diaz (Sciences Po Rennes).

« Nous avançons ensemble, et lorsque nous sortons de ce conseil stratégique, nous sommes d’accord sur une vision commune des choses. Cette confiance va au-delà des hommes et des femmes, puisque les statuts donnent de la confiance dans cette expression. Nous avons réussi à respecter chacun. La réussite du Comp traduit cette alchimie.

Grâce au temps passé pour l’élaboration des statuts, nous avons appris à nous connaitre, notamment dans la convention de coordination, et de là est venu l’EPE. C’est un processus relativement long qui était nécessaire pour réussir. »

L’impact du projet excellences Iris-E : une copie revue, mais fédératrice

Le projet Excellences Iris-E dont vous êtes lauréats semble avoir joué un rôle important dans la dynamique de l’EPE. Pouvez-vous expliquer comment ?

Davis Alis  : Dans l’évaluation de notre projet I-site en 2016, nous avions obtenu les notes maximales (quatre A) sur les volets recherche et formation qui prévoyaient d’innover ensemble autour des transitions écologique et numérique, mais une note C rédhibitoire sur le volet gouvernance.

Aussi, quand l’AAP Excellences a été publié, Muriel Hissler (actuelle 1re vice-présidente recherche, innovation et partenariats) avec plusieurs acteurs ont formé une équipe projet.

Nous leur avons dit : « Oubliez de quel établissement vous venez et imaginez un projet d’excellence ambitieux et fédérateur basé sur la dynamique et les forces collectives. »

Cela a conduit à un projet basé sur les trois transitions (écologique, numérique, santé), où tout s’est fait naturellement. Ce premier projet portait une formidable ambition scientifique, nous avions d’ailleurs demandé une dotation de 94 M€, ce à quoi le ministère a indiqué que l’AAP Excellences ne constituait pas un « Rattrapex » des Idex Initiative(s) d’excellence Isite.

Comment avez-vous réagi ?

Davis Alis : Nous avons revu notre copie en nous focalisant autour de la transition environnementale, qui s’impose à nous comme au monde tout en intégrant pleinement l’université associée Rennes 2 et de nombreux partenaires. La Bretagne constitue ainsi un laboratoire de la transition.

Au final, le projet déposé en deuxième vague a été retenu avec un retour unanimement positif sur les actions menées… La création de l’EPE et le rassemblement des forces académiques étaient une condition de labellisation par le Jury.

C’était la bonne recette : rassembler les forces et le collectif grâce à la création de l’EPE, ne pas se demander au départ qui porte quoi et pour quel retour, avec quel pourcentage.

Cette confiance mutuelle, avec la subsidiarité nécessaire, nous a servi ensuite sur la construction des projets CMA Compétences et métiers d’avenir . Sur les sept portés par notre établissement, l’Insa en porte deux, l’EHESP en porte un.

Au-delà de la thématique, la méthode est très intéressante »

Audrey Soric : Iris-E est un projet important, car il donne l’orientation transition écologique de l’Université de Rennes et promeut l’interface entre recherche, formation et société. C’est un des leviers importants que l’université doit promouvoir. Au-delà de la thématique, la méthode est très intéressante.

Muriel Hissler (1ère VP, Université de Rennes)  : Nous menons un travail fort avec Rennes Métropole pour prendre en compte ses questionnements et solliciter sur cette base toute la communauté scientifique pour y répondre, à tel point que cela influe sur la stratégie d’enseignement, de recherche et d’innovation de la métropole qui est prête à faire évoluer ses dispositifs pour répondre aux besoins des établissements. Nous initions un travail similaire avec la région Bretagne.

Cette dynamique est gagnant-gagnant entre collectivité et universités, car elle permet d’avoir une politique vers la recherche plus intégrée.

Pour Sylvie Ollitrault Directrice de la recherche @ École des hautes études en santé publique (EHESP) • Directrice de l’UMR Arenes @ Université de Rennes 1 • Directrice de recherche @ Centre national de la recherche… , directrice de la recherche de l'EHESP Ecole des hautes études en santé publique , le projet Iris-E « a permis l’adhésion de notre communauté ».

« Pour nous, l’important dans ce projet est l’aspect sciences et société, au service des territoires et de la société. Nous avons un ADN fonction publique et d’interface avec les défis sociétaux.

Si l’EPE peut créer ces espaces d’interface, cela sera différenciant par rapport à la science académique qui se produit aussi dans nos laboratoires. Il y avait une crainte dans la communauté scientifique qu’Iris-E soit une chose en plus, alors qu’on voit bien que c’est complémentaire aux travaux plus classiques. »

Modèle économique : le défi des AAP multiples sans financement dédié à la transformation

Depuis Iris-E, vous avez remporté de nombreux AAP : arrivez-vous à conserver une forme de cohérence entre eux ? Sont-ils suffisants pour soutenir et développer vos ambitions ?

David Alis  : Nous sommes mobilisés pour répondre aux grands appels et mettre cette dynamique de projet et les financements associés au service d’une transformation positive. Nous avons créé une équipe gagnante.

Un risque d'éparpillement »

Cependant, le système d’AAP permanent sans référence au contrat constitue un risque d’éparpillement tout comme accumuler des briques ne signifie pas construire une maison commune.

C’est pour cela que le travail réalisé sur les objectifs des contrats d’établissements et du Comp est très structurant au service d’une cohérence globale, avec la volonté de chaque établissement de jouer un rôle de chef de file dans son domaine, au service du projet collectif.

Quatre chaires interdisciplinaires internationales portées par des établissements composantes  »

Ainsi, nous avons choisi d’incarner la signature scientifique de l’établissement (axée sur la transition écologique et environnementale, la souveraineté numérique et la santé globale) par la création de quatre chaires interdisciplinaires internationales portées par des établissements composantes dans le cadre du Comp.

Sur la transition numérique en recherche, formation et innovation, nous sommes vigilants à ce que les briques s’intègrent dans une dynamique globale.

  • Nous sommes lauréats de l’AAP IA Intelligence artificielle Clusters avec le projet Sequoia (IA, cyber et mer) à l’échelle bretonne ainsi que des CMA Tiare et CyberSkills4All.
  • Nous participons aux PEPR Programmes et équipements prioritaires de recherche dédiés.
  • Sur l’utilisation de l’IA par l’université, nous menons une expérimentation sur l’IA générative souveraine au service des personnels et étudiants qui bénéficie de l’appel à projets Demoes Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur .
Il n’y a pas de soutien pérenne pour soutenir notre nouvelle dynamique »

Pour ce qui est des moyens récurrents, ils ne sont pas suffisants. Nous avons progressé de 200 places dans le classement de Shanghai 2023, nous portons tous des projets de développement d’effectifs sur des filières d’excellence, avec un engagement d’inclusion, et constatons qu’il n’y a pas de soutien pérenne pour soutenir notre nouvelle dynamique et conforter notre nouvel établissement.

Nous portons des initiatives sur tous les enjeux mis en avant par la France et l’Europe comme essentiels : Green Deal, One Health, Tech for good, etc. Nous devons néanmoins nous battre sur chaque projet et les projets remportés ne sont pas soclés… Nous avons deux Labex Laboratoire d’Excellence reconnus que nous ne sommes pas sûrs de pouvoir poursuivre faute de financements pérennes, parce que nous ne sommes pas labellisés I-site ou Idex. C’est incompréhensible.

Rennes est un site où se construit notre avenir : il convient de l’accompagner et on ne pourra pas le faire sans moyens soclés.

Pablo Diaz, directeur de Sciences Po Rennes - ©  D.R.
Pablo Diaz  : La course aux AAP, sans toujours avoir de succès derrière, épuise les équipes. Nous entrons dans une période d’austérité budgétaire qui s’annonce rude, avec de véritables questions sur le financement de l’ESR et de l’université publics. Ces financements ne sont pas pérennes. Il peut y avoir un risque d’incohérence et de concurrence entre établissements sur des AAP.

Vincent Brunie : Cela fait 20 ans que le financement par AAP existe en France. Je pense que nous pouvons dire que maintenant, nous savons le faire. Il est vrai qu’il existe des difficultés réelles : le budget des établissements devient assez peu prédictible. Mais c’est aussi ce qui nous a permis de faire beaucoup de choses. On ne peut pas dire qu’on est contre ce qui nous a aidés à nous transformer…

Pascal Mognol  : Est-ce que l’équilibre est bon entre les financements pérennes et ceux d’AAP ? La réponse est non. Les AAP nous permettent d’avoir une cohérence autour de nos projets scientifiques, mais d’un point de vue financier, cela couvre les coûts marginaux et ce n’est pas pérenne. Aujourd’hui, cet équilibre n’est pas bon.

Muriel Hissler, première VP recherche de l’EPE, rappelle que l’université s’est organisée pour répondre aux AAP en créant la direction des projets stratégiques transversaux. « Cela a entraîné une restructuration et une professionnalisation dans le montage, la gestion et le suivi des projets, ce qui est précieux. »

Nathalie Hauchard-Seguin Vice-présidente @ Association des DGS (ADGS) • DGS @ Université de Rennes (EPE)
,
DGS de l’université, décrit cette structure : « Elle a un rôle de conseil, assiste au montage, et ensuite assure le suivi, en interface d’un côté avec les porteurs de projets et de l’autre les financeurs. » La responsable déplore le manque de souplesse, « qui nous permettrait pourtant d’être plus agiles et optimiser davantage les ressources obtenues avec les AAP. Mais la réglementation, telle qu’elle est, peut se révéler un carcan ».

« Tous ces AAP mobilisent énormément les services supports qui ont besoin de renforts. Il y a un épuisement des personnels, chez les enseignants qui montent les projets, mais aussi chez les administratifs », signale la DGS.

David Alis appelle à ce que les frais de gestion sur des grands projets, déjà augmentés à 20 % passent à 30 % « pour faire face aux charges de fonctionnement et couvrir les frais d’hébergement ».

L’avenir et la sortie de l’EPE

Sur la sortie de l’EPE, réfléchissez-vous déjà aux conditions pour que cela se passe bien ? D’ici là, votre organisation est-elle encore amenée à bouger ?

David Alis : L’EPE s’est traduit par une modification profonde de notre organisation. Comme notre université était structurée en 19 composantes (UFR Unité de formation et de recherche , Instituts et écoles), nous avons proposé des regroupements pertinents en six collegia (droit, économie-gestion, santé, sciences, technologie, ingénierie) tous associés aux cinq établissements composantes fondateurs pour plus de cohérence et de robustesse. Notre volonté est de nous mettre collectivement au service des transitions en favorisant complémentarités et synergies à l’aube du prochain contrat.

Un projet fusionnel innovant de faculté des sciences »

Nous portons dans cette perspective un projet fusionnel innovant de faculté des sciences à mettre en œuvre en 2025.

Nous préparons aussi une grande faculté de santé à l’horizon 2027 avec médecine, pharmacie et odontologie qui s’appuie aussi sur une expérimentation nationale avec dix Ifsi (instituts de formations en soins infirmiers), l’Ifpek (kiné, ergothérapie, pédicure-podologie) et l’intégration de l’école de maïeutique. L’EHESP nous sert d’aiguillon dans cette approche holistique privilégiant la santé publique et l’interprofessionnalité.

Nous mettons également en œuvre des pôles de recherche fédérant nos 31 laboratoires avec les ONR et les établissements, tutelles avec des feuilles de route co-construites dans cinq grands domaines.

Pour construire l’avenir, je ne raisonne donc pas uniquement sur un projet de sortie à court terme, mais bien sur un projet collectif de développement à dix ans.

Le processus de sortie de l’expérimentation ne devrait pas se traduire par des modifications lourdes sur les statuts (déjà bien écrits), l’enjeu est de faire en sorte que le projet collectif permette de mieux réussir ensemble, au service de la jeunesse et la société dans le contexte des grandes transitions.

Pascal Mognol  : 2028 va arriver très vite. Je n’oublie pas que nous sommes dans l’expérimentation. Il y a des choses qui marchent très bien, comme le CSE (conseil stratégique de l’expérimentation). Il nous reste un peu de temps pour expérimenter, pour parler des points qui ne marchent pas forcément comme nous le souhaitons.

Ce sera l’objet d’un prochain CSE qui portera sur notre bilan d’un an et demi d’EPE, à savoir quels sont les éléments à améliorer pour que la transformation favorise un grand établissement cohérent, fonctionnel et fiable.

Audrey Soric, directrice de l’ENSCR - ©  ENSCR

Audrey Soric  : L’Université de Rennes est un bel objet pour développer l’interdisciplinarité dont nous avons besoin sur des thématiques fortes en lien avec la société. Sur ce point, nous avons encore des choses à construire. C’est aussi notre force vers la sortie de la phase expérimentale.

Ce sera un bon point si nous arrivons à être reconnus sur des pôles forts et identifiés tout en développant des approches interdisciplinaires intégrées auxquelles tous les établissements contribuent.

David Alis


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Parcours

Université de Rennes 1
Professeur des universités en sciences de gestion
France Universités
Membre de la CP2U
Coordination des universités de recherche intensive françaises (Curif)
Vice-président
Université de Rennes 1
Vice-président en charge des ressources humaines
Université de Rennes 1
Premier vice-président
Université de Rennes 1
Maître de Conférences en Sciences de Gestion

Fiche n° 12715, créée le 14/08/2015 à 21:37 - MàJ le 11/07/2024 à 12:19

Vincent Brunie


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Parcours

Université de Rennes (EPE)
Président du comité stratégique du PUI
Akka Technologies
Membre du conseil scientifique
Université Paris-Est Créteil (UPEC)
Directeur général adjoint
Université Paris 7 - Diderot
Directeur de la recherche, de l’innovation, de la valorisation et des études doctorales
Université Paris Cité (EPE)
Directeur de la recherche, de l’innovation et des études doctorales
Agence nationale de la recherche (ANR)
Directeur général délégué
Agence nationale de la recherche (ANR)
Directeur de la performance, de l’amélioration et des processus
Agence nationale de la recherche (ANR)
Responsable de programmes de valorisation de la recherche

Établissement & diplôme


Fiche n° 24150, créée le 13/07/2017 à 19:21 - MàJ le 12/07/2024 à 14:54

Pablo Diaz


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Parcours

Sciences Po Rennes (IEP Rennes)
Directeur des études
Sciences Po Rennes (IEP Rennes)
Membre élu du conseil d’administration
Sciences Po Rennes (IEP Rennes)
Responsable du parcours master 2 « ingénierie des services urbains en réseaux dans les pays en développement »
Sciences Po Rennes (IEP Rennes)
Chargé de mission Amérique Latine
Université de Rennes 1
Ater, département GEA de l’IUT de Saint-Malo

Établissement & diplôme

Université de Rennes 1
Doctorat, économie
Université de Rennes 1
DEA, économie, spécialité économie industrielle

Fiche n° 36064, créée le 02/08/2019 à 11:47 - MàJ le 03/07/2024 à 11:49

Pascal Mognol


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Parcours

Ecole normale supérieure de Rennes (ENS Rennes)
vice-président chargé de la recherche
Université européenne de Bretagne (UEB)
Membre du conseil scientifique
Ecole normale supérieure de Rennes (ENS Rennes)
Directeur du département Mécatronique
École polytechnique de Montréal
Professeur invité

Établissement & diplôme

Université de Nantes
Habilitation à diriger des recherches

Fiche n° 12729, créée le 18/08/2015 à 15:35 - MàJ le 11/06/2024 à 08:40

Audrey Soric


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Parcours

Centrale Méditerranée (Ex Centrale Marseille)
Directrice de la formation ingénieur
Centrale Méditerranée (Ex Centrale Marseille)
Chargée de mission développement durable

Établissement & diplôme

Aix-Marseille Université (AMU)
Habilitation à diriger des recherches
Sorbonne Université
Master (DEA) en génie des procédés

Fiche n° 49224, créée le 19/05/2023 à 09:29 - MàJ le 23/07/2024 à 14:13

Isabelle Richard


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Parcours

Agence ANRS - Maladies infectieuses émergentes
Présidente du conseil d’orientation
Université d’Angers
Professeur de médecine physique et réadaptation
Conseil d'État
Conseillère d’Etat en service extraordinaire
Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et l’innovation
Conseillère santé et formation au cabinet de Frédérique Vidal
Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et l’innovation
Conseillère santé
Grande conférence de santé
Pilote du groupe formation
Université d’Angers
Doyenne de l’UFR de Santé
Université d’Angers
Doyenne de la faculté de médecine
Université d’Angers
Vice-doyen de la faculté de médecine

Fiche n° 22106, créée le 29/03/2017 à 19:17 - MàJ le 05/09/2024 à 15:36

I. Richard, D. Alis, A. Soric, P. Mognol, V. Brunie et P. Diaz ont été réunis par News Tank à Rennes -