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Covid-19 : « Regarder en face ce que nous avons fait de moins bien » (Sylvie Retailleau, colloque ANR)

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°278959 - Publié le 03/02/2023 à 18:30
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Sylvie Retailleau le 02/02/2023 - ©  ANR

« La lutte contre la Covid-19 s’inscrit maintenant dans la durée, le temps long. Je salue l’action de l’ANR Agence nationale de la recherche pour poursuivre sa mobilisation en soutenant des projets de recherche amont et à plus long terme, que ce soit sur la Covid-19 ou plus généralement sur les maladies infectieuses émergentes. C’est grâce à ces possibilités de financement de ces AAPG Appel à projets générique et en bonne adéquation, en complémentarité avec l’ANRS-MIE ANRS | Maladies infectieuses émergentes , que nous pourrons continuer à faire cette recherche du Covid-19. »

C’est ce que déclare Sylvie Retailleau
, ministre de l’ESR Enseignement supérieur et recherche , lors du colloque « Covid-19 - Bilan et perspectives de recherche » organisé par l’ANR, le 02/02/2023.

« Aujourd’hui, le recul sur cette propagation de l’épidémie nous permet de mettre en lumière cette excellence de la recherche française, en particulier face au Covid-19 », ajoute-t-elle, revenant sur les tests de dépistage conçus par l’Institut Pasteur, les AAP Appel à projets dédiés mis en place par l’ANR ou encore Capnet Comité ad hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches .

Mais « l’heure du bilan est aussi l’occasion de regarder en face ce que nous avons fait de moins bien et de savoir en tirer des enseignements », pour « mieux construire une stratégie d’anticipation et de réponse aux crises sanitaires ».

« On ne peut pas ignorer par exemple l’audit flash mené par la Cour des comptes en juin 2021, qui a souligné (…) l’absence de chef de file pour la mise en œuvre d’une véritable stratégie coordonnée, pénalisante notamment en matière de recherche vaccinale. »

« Une réflexion large est actuellement menée dans le cadre de la mission confiée à Philippe Gillet Président du conseil scientifique @ Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) • Chief Science Officer @ Sicpa • Président du conseil scientifique … , avec pour objectif de renforcer le rôle de nos ONR Organismes nationaux de recherche en tant que pilotes de grands programmes thématiques et en articulation avec nos universités, opérateurs de recherche implantés dans nos territoires. Concernant la recherche biomédicale, l’Inserm Institut national de la santé et de la recherche médicale prendra toute sa place dans cette réflexion. »


« Je salue une démarche : celle du bilan analytique »

« Ce colloque est pour moi l’occasion de saluer l’engagement de tous les acteurs scientifiques de la recherche dans cette lutte contre le Covid-19, mais aussi une démarche : celle du bilan analytique. Ce n’est pas un lieu commun de dire que les crises et surtout que le retour d’expérience de celles-ci permet continuellement d’avancer », indique Sylvie Retailleau.

« L’urgence de la crise retombée, les résultats apparus, les comparaisons internationales disponibles, et, je dirais aussi, les néo-spécialistes de l’instant repartis probablement commenter d’autres actualités, il est alors possible d’exercer un droit d’inventaire aujourd’hui plus apaisé et donc plus réaliste. Les constats y apparaissent parfois moins manichéens et les situations plus riches que l’instantanéité d’un commentaire pouvait parfois le laisser entendre. »

« L’occasion de faire progresser nos organisations »

« Au-delà du bilan de ces nombreuses actions et réalisations qui ont été obtenues grâce au travail de tous dans des conditions difficiles, cette pandémie a été aussi l’occasion de faire progresser nos organisations et d’ouvrir de belles perspectives pour la recherche française.

Au sortir de ces trois années de pandémie, nous avons collectivement appris à mieux gérer l’incertitude à la fois dans nos vies professionnelles et dans nos vies personnelles », poursuit-elle.

« À l’instar des équipes soignantes, l’engagement des acteurs scientifiques français a été majeur et a conduit à parfois radicalement modifier leur façon de travailler pour se mettre au service de cet enjeu inédit.

Dès la mi-janvier 2020, avant même l’alerte internationale lancée par l'OMS Organisation mondiale de la santé le 30/01/2020, le ministère [de l’enseignement supérieur et de la recherche], avec les autres ministères, dont particulièrement celui chargé de la santé, a participé à une cellule interministérielle de crise. Parallèlement, une cellule interministérielle de la recherche, qui associait le MESR Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et le ministère de la santé et de la prévention, a été lancée. »

« L’engagement de l’ANR a été décisif »

Selon la ministre, « dans ce contexte, l’engagement de l’ANR a été décisif. Ainsi, dès le mois de février 2020, l’ANR, en articulation avec le ministère et le consortium Reacting REsearch and ACTion targeting emerging infectious diseases , s’est résolument inscrite dans l’effort de recherche national pour répondre et contribuer à la gestion de cette pandémie.

Les instruments de financement de l’ANR ont été rapidement activés mais aussi adaptés. Ils ont permis de répondre tant à l’urgence de la situation qu’à cette diversité et à l’évolution continue de ces questions scientifiques : mise en place des premières cohortes, développement des outils de modélisation, identification du virus.

C’est ainsi par exemple que l’Institut Pasteur, qui coordonne en particulier le centre national de référence sur les maladies infectieuses respiratoires, a isolé cette souche Sars-cov-2 des premiers patients de Covid-19 présents à ce moment-là sur le territoire national, et qui a mis au point un test de dépistage dès la fin janvier permettant sa distribution à tous les hôpitaux français avant même que les kits commerciaux soient disponibles. »

Trois AAP dédiés : « pas moins de 279 projets financés »

« Dès la fin du mois de mars 2020, une première série d’actions de recherche a donc pu être financée. Il y a eu bien sûr la création de l’ANRS-MIE au sein de l’Inserm en janvier 2021, et ceci a encore mieux structuré ces actions de financement de la recherche. Les résultats obtenus par les équipes françaises grâce à ce financement en particulier de l’ANR sont très importants.

Les trois AAP dédiés et lancés par l’ANR - Appel flash Covid-19, Recherche-action Covid-19 et Résilience Covid-19 - auront permis de financer pas moins de 279 projets. Ces projets ont permis une meilleure connaissance du virus pendant la crise et ont conduit à un très grand nombre de publications, dont certaines dans des grandes revues internationales, mais aussi de nombreux brevets. »

« L’interdisciplinarité de la recherche française sur le Covid peut être saluée »

« Le spectre de la recherche financée a été très large, pas seulement focalisé sur la biologie, les sciences de la vie.

L’ANR a également soutenu des projets de recherche visant à comprendre les impacts psychologiques et sociétaux de la pandémie ainsi que les réponses à apporter pour améliorer les politiques de santé mentale. La promotion de la recherche sur ces impacts socio-économiques de la pandémie, et notamment sur les travailleurs, les entreprises, et les personnes les plus vulnérables, a également été assurée.

C’est ici que l’interdisciplinarité de la recherche française sur le Covid peut être saluée, et de montrer son efficacité et le fait que c’est absolument indispensable aujourd’hui d’avoir ce volet, ce spectre, cette évolution de cette recherche interdisciplinaire. »

« Nous avons une ambition très forte pour la recherche biomédicale »

Selon Sylvie Retailleau, il faut retenir les enseignements de la crise « dans nos réflexions sur l’avenir de la recherche biomédicale française », notamment concernant « le manque de coordination entre les acteurs de la recherche », alors que la lutte contre la Covid-19 s’inscrit dans le temps long.

« En juin 2020, quelques mois après le début de l’épidémie et des actions de recherche, la nécessité d’une coordination nationale renforcée avait déjà émergé du rapport du professeur Rossignol sur les essais cliniques en contexte épidémique.

C’est ainsi que le Capnet a été mis en place rapidement, permettant de décerner le label de priorité nationale de recherche, donnant un accès à un processus rapide d’autorisation des essais et à une recommandation de financement de l’étude pour ou par les acteurs publics. »

« Nous avons également lancé une nouvelle impulsion avec la stratégie MIE de France 2030 et en particulier un PEPR Programmes et équipements prioritaires de recherche dédié. »

« Assurer la transformation en produits de soin au service de nos concitoyens »

« Il faut également assurer la transformation en produits de soin au service de nos concitoyens. C’est dans cette optique que le Gouvernement se mobilise aussi fortement pour assurer le transfert des résultats de la recherche vers ces produits de santé.

Cette mobilisation s’est traduite également par la mise en place de l’Agence de l’innovation en santé pour accélérer ces étapes d’innovation jusqu’à la mise sur le marché. »

« Nous avons une ambition très forte pour la recherche biomédicale », conclut-elle.

Parcours

Université Paris-Saclay (EPE)
Professeure des universités
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR)
Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche
France Universités
Présidente de la commission recherche et innovation
France Universités
Membre de la CP2U
Université Paris-Saclay (Comue)
Présidente
Université Paris-Sud (Paris 11)
Doyenne de la faculté des sciences
Université Paris-Sud (Paris 11)
Vice-Doyenne, Directrice des formations de l’UFR de Sciences
Université Paris-Sud (Paris 11)
Responsable du Master IST (Information, Systèmes, Technologie)
Université Paris-Sud (Paris 11)
Maitresse de conférences

Établissement & diplôme

Université Paris-Sud (Paris 11)
Doctorat en sciences
Université Paris-Sud (Paris 11)
Agrégée de physique appliquée

Fiche n° 16753, créée le 24/03/2016 à 19:21 - MàJ le 21/09/2024 à 20:00


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