Vie étudiante, attractivité, politique de recherche : premières priorités dressées par S. Retailleau
• « La vie étudiante et l’amélioration des conditions de vie, et donc des études, des étudiants précaires » ;
• « créer des conditions d’attractivité de nos métiers, avec des conditions salariales à la hauteur de la reconnaissance des missions que nous portons et des compétences associées (…) et des conditions d’exercice de ces missions qui permettent de recentrer chacun sur son cœur de métier avec le temps qui va avec » ;
• « renforcer l’articulation des politiques de recherche de l’ensemble de nos opérateurs de recherche que sont les organismes nationaux de recherche et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, en prolongeant les collaborations public-privé à l’échelle européenne. »
Telles sont les mesures « urgentes et prioritaires » dressées par Sylvie Retailleau
, nouvelle ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, lors de la passation avec Frédérique Vidal
Conseillère spéciale du président @ European Foundation for Management Development (EFMD)
, ministre sortante, au MESR
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche
, le 20/05/2022.
Alors que le périmètre de son ministère ne comprend pas l’innovation, elle indique toutefois que « l’ensemble du spectre, formation, recherche et innovation, sera inscrit dans la feuille de route de notre ministère ».
Sylvie Retailleau salue aussi l’action et les réformes menées par celle qui l’a précédée rue Descartes. « C’est dans cette dynamique forte que je souhaite inscrire ma feuille de route, sous l’autorité évidente du président de la République et de la Première ministre. Je sais que la tâche ne sera pas facile dans ce contexte géopolitique et économique tendu et incertain. »
News Tank reproduit le discours de Sylvie Retailleau.
Le discours de Sylvie Retailleau lors de la passation des pouvoirs
« Je voudrais te rendre hommage Frédérique, madame la ministre, pour ces années d’engagement réel à la tête de ce ministère qui nous tient tant à cœur, tous ensemble, et en particulier à toutes les deux.
Tu y as œuvré pendant un mandat entier et tu rejoins donc le petit cercle des ministres qui ont tenu la barre si longtemps. Les réformes que tu as menées ont toutes été guidées par une profonde conviction et un engagement exceptionnel, ayant probablement comme moteur trois grands volets de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation :
- La réussite de nos étudiants et de nos étudiantes et leur vie étudiante. Tu as parlé du premier cycle, de la loi ORE Orientation et réussite des étudiants , et je reste vraiment persuadée que le premier cycle est encore un des enjeux sur lequel nous devons porter notre attention et toutes nos forces dans ce prochain mandat. Et bien sûr, la vie étudiante sur laquelle je reviendrai, et sur laquelle tu as œuvré énormément.
- Le refinancement d’une recherche française reconnue dans le monde entier et positionnée clairement dans le cadre européen.
- Et bien sûr la reconnaissance de l’ensemble des personnes qui travaillent au sein des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche, avec un rendement qui, depuis des années, est inversement proportionnel aux moyens alloués historiquement à nos missions d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation, pourtant clés pour notre pays. Cet axe, je voudrais t’en rendre hommage, a été porté au travers de la loi programmation recherche ces cinq dernières années avec cet investissement des 25 Md€ encore jamais égalé.
C’est dans cette dynamique forte que je souhaite inscrire ma feuille de route, sous l’autorité évidente du président de la République et de la Première ministre. Je sais que la tâche ne sera pas facile dans ce contexte géopolitique et économique tendu et incertain.
Les solutions devront être discutées avec la communauté
Je connais aussi l’inquiétude et les revendications, bien souvent légitimes, remontées par nos communautés, nos chercheurs et nos chercheuses, nos enseignants-chercheurs, enseignantes-chercheuses, enseignants et enseignantes, mais aussi tous les personnels administratifs et techniques qui nous soutiennent dans nos activités de formation et de recherche, ainsi que nos étudiants et nos étudiants.
Les constats sont souvent partagés sur ce manque de moyens de reconnaissance, sur le rythme non adapté à une recherche de qualité et en encadrement des étudiantes et des étudiants à la hauteur de l’avenir de notre jeunesse.
Tout cela demande du temps et les solutions ne sont pas simples. J’oserais dire qu’il n’y a pas de baguette magique. Mais elles devront être discutées, partagées avec la communauté, les responsables des établissements que je salue ici, les partenaires sociaux et les étudiants et étudiantes. Ce dialogue devra exister aussi bien dans les grandes lignes politiques à construire que dans leur mise en œuvre concrète, qui est aussi essentielle pour nos établissements et l’ensemble de nos communautés.
La notion de planification pluriannuelle est fondamentale
La notion de planification pluriannuelle, avec une vision de long terme, qui n’est pas toujours associée au temps des mandats politiques, est pour moi fondamentale afin de donner un sens au projet mené, pour qu’il puisse être compris et appliqué en conscience, dans un calendrier raisonnable.
Des mesures cependant me semblent urgentes et prioritaires, sur la vie étudiante et l’amélioration des conditions de vie, et donc des études des étudiants précaires, dont le Covid a mis en exergue l’ampleur et la gravité, mais avec une vraie reconnaissance de la vie étudiante dans les missions des universités et un contrat d’engagement jeune comprenant aussi une refonte du système de bourses, des APL Aide personnalisée au logement et bien d’autres points.
Attractivité des métiers
Pour l’ensemble de notre communauté, il faut s’atteler à créer des conditions d’attractivité de nos métiers, et cela non seulement avec des conditions salariales à la hauteur de la reconnaissance des missions que nous portons et des compétences associées ; mais aussi, et c’est tout aussi important, avec des conditions d’exercice de ces missions qui permettent de recentrer chacun sur son cœur de métier avec le temps qui va avec.
Cela est particulièrement vrai dans le domaine de la recherche où il faut redonner toute sa place au temps long et à la recherche fondamentale pour préparer le futur, et assurer aussi une réactivité nécessaire pour un transfert efficace des innovations vers les entreprises.
Formation-recherche-innovation
Et je voudrais souligner que l’ensemble de ce spectre, formation, recherche et innovation, sera inscrit dans la feuille de route de notre ministère.
Ce triptyque indissociable formation, recherche, innovation doit être évidemment pensé à l’échelle européenne en accompagnant les universités dans leurs stratégies d’alliances, en renforçant l’articulation des politiques de recherche de l’ensemble de nos opérateurs de recherche que sont les organismes nationaux de recherche et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, en prolongeant les collaborations public-privé à l’échelle européenne.
Notre responsabilité de promouvoir des valeurs européennes communes et une identité européenne renforcée est encore plus forte aujourd’hui au regard du contexte international.
Conviction du rôle fort que doit jouer ce ministère de l’ESR, avec le volet innovation
Je voudrais évidemment pour finir saluer tous les acteurs qui mènent l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation dans ce ministère, leur dire que je compte sur eux, que sans eux rien n’est possible, les remercier à nouveau pour leur engagement constant qui assure cette continuité indispensable, leur dire aussi, évidemment, combien je suis fière et honorée, et un peu anxieuse d’être là aujourd’hui et de succéder à Frédérique Vidal. Et mon plaisir de pouvoir travailler avec vous tous sur ces années qui vont venir.
Je n’oublie pas les équipes de Frédérique Vidal qui l’ont entourée et qui ont permis la réalisation de sa politique.
Grands défis
Je voudrais vous assurer à toutes et à tous de mon engagement entier, ma conviction sur le rôle fort que doit jouer ce ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, avec le volet innovation.
Car nous sommes un acteur majeur pour favoriser l’évolution des grands sujets du 21e siècle, comme la santé, le numérique, la transition énergétique et bien sûr beaucoup d’autres. Mais pour agir aussi sur les grands défis comme le climat et la transition écologique, qui seront aussi pour notre ministère une priorité claire dans toutes nos missions de formation, de recherche et d’innovation.
Je voudrais ajouter un focus particulier sur les sciences humaines et sociales qui peuvent aussi faire progresser considérablement les connaissances et la compréhension des mutations actuelles.
Frédérique Vidal l’a dit tout à l’heure, finalement, notre ministère nous aide à comprendre le monde et je voudrais rajouter qu’il va nous permettre de construire l’avenir tous ensemble. »
Parcours
Professeure des universités
Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche
Présidente de la commission recherche et innovation
Présidente
Membre de la CP2U
Présidente
Présidente
Doyenne de la faculté des sciences
Vice-Doyenne, Directrice des formations de l’UFR de Sciences
Responsable du Master IST (Information, Systèmes, Technologie)
Maitresse de conférences
Établissement & diplôme
Doctorat en sciences
Agrégée de physique appliquée
Fiche n° 16753, créée le 24/03/2016 à 19:21 - MàJ le 21/09/2024 à 20:00