Campus France : les perspectives pour l’agence, dix ans après sa création
• « Favoriser les mobilités diplômantes et Erasmus au sein de l’UE ;
• la simplification des bourses ;
• permettre plus largement aux étudiants de disposer d’enseignements en anglais, dès le premier cycle ;
• renforcer le lien avec les régions, notamment pour favoriser les mobilités intra-européennes et transfrontalières (8 % des mobilités à ce jour). »
Telles sont quelques-uns des axes de développement futurs pour Campus France, indique Béatrice Khaiat
, sa directrice générale, à News Tank, le 08/11/2021, alors que l’agence, créée en 2011, fête ses dix ans.
« Dans les mois qui viennent, il est important de continuer de capitaliser sur l’expérience réussie de la gestion de crise au sein du Comité Bienvenue en France, avec une gestion pragmatique et étroitement coordonnées entre l’ensemble des acteurs concernés par l’internationalisation de l’Esri
Enseignement supérieur, recherche et innovation
, avec les tutelles MEAE
Ministère de l’Europe et des affaires étrangères
et Mesri
Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation
, le ministère de l’intérieur, celui de la santé avec la CPAM
Caisse primaire d’assurance maladie
, les acteurs du logement tel le Cnous
Centre national des œuvres universitaires et scolaires
et les Crous
Centre régional des œuvres universitaires et scolaires
, etc », ajoute-t-elle.
Elle revient sur l’organisation des Rencontres Campus France, du 15 au 17/11. « Elles seront l’occasion de faire le bilan des dix dernières années en matière d’attractivité des étudiants et chercheurs internationaux, et de se projeter dans l’avenir afin que la France reste un grand pays d’accueil pour ces étudiants et ces chercheurs internationaux », indique-t-elle.
Elle y voit aussi « l’occasion unique pour les établissements de se présenter et de comprendre la situation des 100 pays représentés par les Postes », autour de deux axes forts : « La zone indopacifique afin de renforcer l’influence de la France dans cette zone, et la zone UE à la veille de la PFUE
Présidence française de l’Union européenne
. »
Les missions de Campus France, de 2011 à 2021
« Campus France, opérateur unique au service de l’attractivité française, s’est vu confier de multiples missions et a pu construire, avec l’appui fort et constant de ses deux tutelles, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministère de l’Esri » indique Béatrice Khaiat, directrice générale de Campus France.
Elle rappelle que le décret constitutif de Campus France, de décembre 2011 fixait trois missions principales : la promotion de l’ESR, la gestion des mobilités avec les bourses, missions et invitations, la participation de la France aux programmes européens.
Au cours des dix ans, s’y sont adjointes trois missions nouvelles :
- La promotion de la recherche, et du continuum Formation Recherche Innovation,
- une communication mondiale sur tous les réseaux sociaux,
- et la production de nombreuses publications et études, analysant la mobilité internationale étudiante (chiffres clés, dossier pays, brèves).
« A l’épreuve de la gestion de la crise sanitaire de 2020, les missions de Campus France se sont encore élargies avec une participation à la coordination opérationnelle de l’ensemble des acteurs de l’Esri, les ministères de tutelle (MEAE Ministère de l’Europe et des affaires étrangères et Mesri Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ), le ministère de l’intérieur, les acteurs du logement et de la couverture sociale, le Cnous et la CPAM, en lien avec les établissements et leurs conférences. »
Les rencontres 2021 en chiffres
• 150 établissements inscrits représentés par 700 participants ;
• 101 pays représentés par 310 personnes (Cocac, Conseillers scientifiques, ACSU, ACU et responsables Campus France) dont 41 pays représentés en présentiel à Paris par 58 personnes. « D’habitude on est sur 60 » ;
• 46 ateliers ;
• Plus de 1 000 rendez-vous en face-à-face virtuels.
Les axes de développement
« L’internationalisation de l’ESR est en fort progrès. C’est un objectif partagé par tous les acteurs, bien ancrée dans les mentalités et les pratiques de l’ESR », ajoute la directrice générale.
Campus France peut aussi s’appuyer sur le fait que la France est bien placée dans la compétition internationale. « Elle figure à la 3e place mondiale au classement de Shanghai 2021, après les États-Unis et le Royaume-Uni, avec trois établissements dans les 50 premiers mondiaux, et à la première place mondiale pour les écoles de commerce et les masters de finance dans celui du Financial Times 2021. »
Parmi les autres chantiers prioritaires figurent la volonté de :
- « faciliter l’accès au logement des étudiants étrangers, par la poursuite du plan 60 000 logements et l’accompagnement par les établissements des étudiants dans leurs démarches d’accès au logement;
- animer le réseau mondial de France Alumni, de plus de 330 000 membres ;
- renforcer l’articulation avec l’agence Erasmus et notamment en Europe. »
Dans cette perspective, Campus France a élaboré avec ses deux ministères de tutelle, son prochain contrat d’objectifs (2021-2023) « qui devrait être voté par le conseil d’administration de Campus France avant la fin de l’année » 2021.
Par ailleurs, le Gouvernement a prévu une dotation en hausse pour 2022, avec 80,83 M€, soit +6,13 M€ (+8,21 %), après une baisse de 10,6 % entre 2020 et 2021.
Bienvenue en France : « La naissance d’une culture de l’accueil »
Béatrice Khaiat revient sur le plan Bienvenue en France, annoncé lors des Rencontres Campus France 2018, et dont l’objectif était l’accueil de 500 000 étudiants étrangers à horizon 2027.
Labellisation
« À l’heure actuelle, 130 établissements sont labellisés, et 60 sont engagés dans cette démarche. Construite à la demande de ses tutelles, l’agence est au centre de la naissance d’une vraie culture de l’accueil en France. »
Accueil des étudiants étrangers
« En France, le nombre d’étudiants internationaux a bondi de 140 % au cours des 20 dernières années, et de 30 % sur les dix dernières années.
L’internationalisation concerne tous les types d’établissements, avec en 2020-21 :
- 14 % d’étudiants internationaux à l’université, soit deux fois plus qu’en 1998-99.
- 20 % d’étudiants internationaux en école de commerce, soit dix fois plus qu’en 98-99
- 15 % d’internationaux dans les écoles d’ingénieurs, soit six fois plus qu’en 1998-99
- 6 % d’internationaux dans les autres établissements (CPGE Classe préparatoire aux grandes écoles , BTS Brevet de technicien supérieur , etc), soit 60 % de plus qu’en 1998-99
Par ailleurs, 41 % des doctorants sont étrangers en 2020, contre 27 % en 1999-2000. »
Les partenariats et les Campus Franco-X en Afrique
« Dans la continuité du discours de Ouagadougou de 2017 du président de la République, la France s’est engagée dans le développements de partenariats dans l’enseignement supérieur et d’offres de formation conjointes en Afrique. On a vu se développer de nombreux doubles diplômes entre établissements français et africains, notamment avec le hub franco-ivoirien, le campus franco-sénégalais ou l’Université française d’Égypte. La France cherche aussi à favoriser les “mobilités croisées”. Campus France en assure une promotion spécifique. »
Frais différenciés
« Campus France centralise sur son site les délibérations des établissements afin d’informer les étudiants sur les frais en vigueur dans les établissements visés.
La crise sanitaire, ayant diminué fortement les mobilités, a également freiné la mise en place des bourses et des exonérations. Cependant, les montants de bourses votés dans le PLF durant toute la mandature sont restés stables jusqu’en 2021. Ils sont en augmentation de 6 M€ dans celui de 2022. »
LPR : « L’envoi d’un signal fort » pour attirer les chercheurs
À la question de savoir si la LPR Loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l’enseignement supérieur montrait des effets sur l’attractivité des chercheurs étrangers, Béatrice Khaiat estime que la loi « envoie un signal fort qui permettra de renforcer des tendances déjà à l’œuvre ».
« Ainsi, la part des enseignants chercheurs de nationalité étrangère a augmenté de 9 % entre 2000 et 2020, et la France présente le deuxième taux le plus élevé (derrière les Pays-Bas) de publications en collaboration internationale (62 % des articles référencés Web of Science) », ajoute-t-elle, rappelant que la commission Recherche du Forum Campus France a fait des propositions « qui ont été largement reprises dans le texte de la loi ».
Par ailleurs, elle estime que la LPR « ouvre de nouvelles perspectives pour les établissements : elle devrait en effet permettre l’attribution de bourses à des doctorants étrangers pour une durée maximale de trois ans, renouvelable deux fois pour une année. De plus, elle rendra possible l’attribution d’une bourse pour un séjour de recherche à des chercheurs étrangers titulaires d’un doctorat, d’une durée maximale d’un an au lieu de six mois précédemment ».
Ingérence étrangère
Sur le sujet de l’ingérence étrangère dans le secteur académique, largement abordé ces derniers mois après quelques cas emblématiques, Campus France indique être « attentive aux préconisations des autorités compétentes sur le sujet ».
« L’agence suit notamment les recommandations du rapport de la mission d’information du Sénat “Influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique français et leurs incidences” pour lequel elle avait été auditionnée. En outre, Campus France travaille en lien étroit avec le poste diplomatique en Chine sur ces questions. »
Campus France
Catégorie : Établissements publics
Adresse du siège
28 rue de la Grange aux Belles75010 Paris France
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Fiche n° 1948, créée le 05/05/2014 à 12:26 - MàJ le 23/09/2024 à 17:12