ExclusifLa rentrée aux États-Unis : des universités dans la tourmente et prises en tenaille (G. Bousquet)
« Dès que les étudiants ont mis le pied sur les campus, rares sont les universités qui n’ont pas dû, en urgence, réviser leurs plans, de par la recrudescence parfois exponentielle des cas positifs », rapporte Gilles Bousquet professeur à University of Wisconsin-Madison, dont il a été doyen et vice provost chargé des relations internationales (2002-2012).
Aidé de deux étudiants-chercheurs, Sandra Descourtis et Daniel Riecker, Gilles Bousquet propose, pour News Tank, une analyse des conditions de rentrée aux États-Unis.
« Les universités ont été ciblées comme foyers d’infection, à raison ou à tort », relève l’universitaire. « Diverses influences externes ont encore compliqué l’élaboration de plans de rentrée aux variables multiples. Les responsables universitaires ont tenté d’éviter une catastrophe financière due à l’effondrement des effectifs. »
« À l’heure qu’il est, les déficits ne sont pas encore entièrement connus, mais les déclarations des leaders sont claires, il faudra s’attendre pour 2021 et 2022 à une baisse de revenus sévère et à des coupes profondes. »
« La pandémie a ravivé des tensions entre les décideurs universitaires et les communautés alentour, et donc rappelé que les relations “town and gown” sont une profonde réalité. Des tensions internes aux établissements sont apparues également (…). »
« La prochaine étape est bien celle des élections. Les propositions pour l’ESR
Enseignement supérieur et recherche
des deux candidats sont très différentes, mais le rôle de partenaire indispensable joué par le gouvernement fédéral aura un impact fort sur l’avenir du système universitaire », conclut-il.
« Un sentiment de quasi-deuil et de colère »
Lors du premier débat de la campagne présidentielle, le 29/09/2020, le Président Trump déclarait :
“I’m the one that brought back football. I brought back Big Ten football.” (New York Times ).
Le championnat de football américain des « Big Ten » [les 14 universités gérant les compétitions dans 14 sports masculins et 14 sports féminins dans le Midwest des États-Unis] réunit les grandes universités publiques du Midwest, l’une des régions décisives pour les candidats.
Cette déclaration où sport universitaire, politique, et pandémie s’entremêlent rappelle la complexité et les enjeux de cette rentrée pour la communauté universitaire [1].
D’ailleurs, la conférence des « Big Ten » a pris position dans une lettre à sa communauté en faveur de mesures supplémentaires de prévention sanitaire, reconnaissant que les matchs de football pouvaient favoriser la propagation du virus. Pratiquement du jamais-vu !
Nous avions évoqué dans un article antérieur sur la Covid-19 et les universités américaines le rôle à part entière du sport universitaire dans l’imaginaire lié à l’université : l’occasion d’une communion intergénérationnelle au moment de la fête du Homecoming et le retour des alumni sur les campus.
Explosion des cas positifs
À la suite de l’annulation de la saison de football, un sentiment de quasi-deuil et de colère s’est installé chez certains : finies les retrouvailles entre étudiants et les communautés liées au campus.
Inversement - et le Wisconsin en est un bon exemple - les régions qui abritent des campus universitaires et où les gestes barrières sont insuffisamment suivis par une population qui n’y croit qu’à moitié, souffrent d’une explosion de cas positifs, tandis que les hospitalisations atteignent les niveaux du printemps.
À la date du 14/10/2020, l’État du Wisconsin comptait dix des 20 métropoles américaines avec le plus grand nombre de cas de Covid. Comme l’a dit le gouverneur démocrate Tony Evers : « Nous avons baissé notre garde ».[2]
Vidéo promotionnelle pour la reprise des « Badgers », l’équipe de football américain de Wisconsin University
Que s’est-il passé après des semaines de planification minutieuse et l’élaboration de multiples scénarios de reprise ?
La situation dans le pays est aujourd’hui encore plus complexe »
Depuis la fin du semestre de printemps version Covid, sans cérémonies de remise des diplômes, les spéculations quant aux formes de la rentrée d’automne sont allées bon train.
La situation dans le pays est aujourd’hui encore plus complexe pour les universités qu’au début de l’épidémie.
L’organisation impossible de la rentrée
Avec successivement, la recrudescence des infections suivant le week-end du « Memorial Day » fin mai, qui marque traditionnellement le début de l’été, suivie d’une situation sanitaire catastrophique dans le sud et l’ouest américain, la tension électorale sans cesse grandissante, et le mouvement historique de revendications contre le racisme, l’organisation de la rentrée universitaire - en août et septembre - a relevé de l’impossible, en dépit des meilleurs plans élaborés depuis des mois.
En effet, dès que les étudiants ont mis le pied sur les campus, rares sont les universités qui n’ont pas dû, en urgence, réviser leurs plans, de par la recrudescence parfois exponentielle des cas positifs.
Comme pour d’autres aspects de ce qui fait l’essence de nos universités - ici les multiples relations de proximité avec les villes et les comtés qui les accueillent - cette imbrication salutaire est devenue une autre victime de la pandémie et les relations entre les responsables locaux et les leaders universitaires se sont tendues comme très rarement auparavant.
Les premiers appelaient au passage immédiat à l’enseignement en ligne et au départ des étudiants, tandis que certains responsables nationaux demandaient aux responsables universitaires de ne pas renvoyer les étudiants dans leurs foyers, en raison du risque de contamination de leurs familles et communautés.
Les universités pointées du doigt
Plus de 1000 à 5000 cas supplémentaires par jour »Les universités ont été ciblées comme foyers d’infection, à raison ou à tort. Les responsables universitaires montraient pourtant, chiffres à l’appui, le peu de cas positifs liés aux enseignements, tandis que le public et les élus locaux voyaient les fêtes et autres “parties” comme des événements responsables d’une recrudescence de la pandémie.
Une étude du CDC (Center for Disease Control and Prevention) a montré que dans les États du sud, au mois de juin, une augmentation des cas positifs chez les 20-39 ans précédaient de quatre à 15 jours l’augmentation des cas positifs chez les plus de 60 ans. [3]
Un rapport de chercheurs au Davidson College et aux Universités d’Indiana, de North Carolina-Greensboro et de Washington a conclu que les réouvertures en présentiel auraient engendré entre 1 000 et 5 000 cas supplémentaires par jour ![4]
Éviter une catastrophe économique
Diverses influences externes ont encore compliqué l’élaboration de plans de rentrée aux variables multiples. Les responsables universitaires ont tenté d’éviter une catastrophe financière due à l’effondrement des effectifs.
Ils ont mis en place des régimes robustes de tests Covid et procédé à une dé-densification des résidences universitaires.
Mesures auxquelles s’ajoute une série de messages pour inciter les étudiants à suivre les gestes barrières, tout en trouvant différentes doses de présentiel et de distanciel dans les enseignements.
Une expérimentation en direct »Une note du College Crisis Initiative du Davidson College a corrélé les formes prises par la rentrée universitaire et l’environnement politique. Ainsi, reconnaissant qu’un ensemble complexe de pressions ont pesé sur les décideurs universitaires - y compris la nécessité de préserver leur institution et l’économie locale - les auteurs concluent que les universités sont bel et bien des acteurs politiques. [5]
Jamais auparavant il n’aura été si difficile de gérer une rentrée aux multiples variables, en constante évolution, qui oblige à une expérimentation en direct.
Le cas de l’université du Wisconsin à Madison
« Si j’en juge par notre propre campus à l’université du Wisconsin à Madison (comme d’autres campus des Big Ten), les cas Covid ont immédiatement augmenté avec le retour des étudiants - on voyait bien les étudiants hors campus se rassembler joyeusement avec peu de gestes barrières -, tandis que très peu de cas étaient signalés dans les situations d’enseignement.
Cela a conduit à un confinement d’urgence de près de 3 000 étudiants.
Tandis que les cas Covid se stabilisent à Madison, c’est le nord-est du Wisconsin et le centre - qui comptent des campus publics de taille moyenne - qui enregistrent une progression quasi hors de contrôle des cas de virus. »
Comment se passent les enseignements ?
Suivant l’étude détaillée et en temps réel du Chronicle of Higher Education et du Davidson College, la rentrée a pris des formes multiples aux quatre coins des États-Unis. Sur près de 3 000 collèges, au 01/10/2020 :
- 34 % sont principalement en ligne,
- 23 % principalement en présentiel,
- 10 % sont entièrement en ligne,
- 4 % sont entièrement en présentiel.
Avec une prédominance des enseignements en ligne dans les universités publiques et en présentiel dans les universités et “colleges” privés. Il serait difficile de s’y retrouver si l’étude, remarquable, ne permettait pas de nuancer en fonction de la taille de l’institution et de sa situation géographique.
On ne peut que recommander ce travail qui comprend une carte et une base de données permettant de rechercher et de placer différentes institutions. Certains campus, voire des systèmes entiers (California State System par exemple) ont suivi leurs décisions initiales, soit d’être entièrement en ligne, soit en présentiel - pour les universités privées de petite taille. [6]
Qui plus est, en fonction de l’évolution du virus sur le campus et aux alentours, les modalités d’enseignement ont pu changer littéralement, parfois du jour au lendemain : on se souvient de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, ou Notre Dame University, et de multiples autres qui ont dû décréter le passage en ligne, décision obligatoire pour réduire la progression du virus
Pour suivre l’évolution en temps réel
Nous recommandons de consulter les sites du Chronicle of Higher Education “Live Coronavirus Updates : Here’s the Latest ”, du New York Times “Covid in the US : Latest Map and Case Count” et d'Inside Higher Ed “Live Updates” .
Qu’a-t-on appris depuis le printemps ?
Une baisse de revenus
Certaines anticipations étaient justes, d’autres ne se sont pas matérialisées. Par exemple, l’impact sur les sources de revenus des universités - “a perfect storm” - s’est hélas avéré juste, réduisant leur diversité.
À l’heure qu’il est, les déficits ne sont pas encore entièrement connus, mais les déclarations des leaders sont claires, il faudra s’attendre pour 2021 et 2022 à une baisse de revenus sévère et à des coupes profondes.
Au vu des endowments [donations] des universités privées et publiques, certains réclament l’utilisation de ces fonds pour amortir le choc financier. Cependant, ces comptes ont été créés avec des objectifs spécifiques et par conséquent un très faible montant des endowments seraient utilisables à d’autres fins que celles fixées par les donateurs.
De plus, les universités soulignent, à juste titre, que cette solution n’est pas viable à long terme. [7]
Baisse des inscrits dans les Community Colleges
Inversement, on pouvait s’attendre à une augmentation des inscriptions dans les Community Colleges - plus locaux, moins onéreux, attirant des populations sous-représentées, et qui ont mis en place des passerelles avec les universités -. Mais c’est l’inverse qui s’est produit. On y constate une baisse des effectifs de 9,4 %.[8]
[9]
Tandis que les grandes universités publiques s’attendaient à une baisse des inscriptions, surtout en première année, cela n’a pas été le cas partout. Ainsi, dans notre université, on parlait d’une baisse des effectifs de 20 % et finalement, la promotion de l’automne 2020 est la deuxième plus grande de notre histoire !
Cependant, au niveau national on enregistre une baisse d’environ 16 % des inscriptions en première année. Compte tenu de la dépendance de nombreux établissements aux frais d’inscription, ces chiffres sont alarmants. Malgré tout, on constate une augmentation de 2,7 % d’inscriptions pour les étudiants en master et doctorat.
Ces chiffres sont alarmants »L’expérience étudiante reste au coeur de ce qui fait l’enseignement supérieur américain, dans sa grandeur et dans sa fragilité. Cette expérience constitue un ensemble, bien au-delà des salles de classe, des labos et studios, elle implique une vie sociale, culturelle, sportive dynamique, qui ne se prête pas nécessairement à un suivi strict des gestes barrières.
Tensions ravivées
La pandémie a ravivé des tensions entre les décideurs universitaires et les communautés alentours, et donc rappelé que les relations “town and gown” sont une profonde réalité.
Des tensions internes aux établissements sont apparues également, notamment au niveau de la gouvernance, lorsque professeurs et personnels ont déclaré s’être sentis insuffisamment consultés pour les décisions de rentrée.
Les réponses à apporter sur les campus
Le CDC Center for Disease Control and Prevention , dans une étude intitulée “Multiple COVID-19 Clusters on a University Campus — North Carolina, August 2020”, du 02/10/2020 conclut que :
« En plus de l’application des exigences relatives aux masques, les mesures nécessaires pour réduire la transmission dans les établissements collégiaux et universitaires pourraient inclure des efforts pour réduire la densité des logements sur le campus, augmenter les tests de dépistage du SRAS-CoV-2 et décourager les rassemblements d’étudiants. » [10]
Ces conclusions se retrouvent dans d’autres observations de campus ayant réussi à limiter le nombre de cas positifs, par exemple à Cornell University, à l’Université de Urbana-Champaign (Illinois), ou à Northeastern (Boston). [11]
Bien que les situations peuvent changer du jour au lendemain et ne soient pas nécessairement généralisables, un aspect de ces mesures mérite d’être souligné :
« Comment faisons-nous cela ? Nous avons rendu obligatoire le port du masque sur le campus et créé une campagne de santé publique. Les étudiants devaient signer un pacte de comportement et nous avons mis en place des mécanismes pour le faire respecter. Contrairement aux hypothèses de beaucoup, les étudiants peuvent adhérer à ces directives et, comme le montre notre expérience, être fiers de le faire. » [12]
Les leçons à retenir
Dans un article intitulé “Can you pull off a turnaround in a pandemic ?”, le 14/10/2020, Goldie Blumenstyk, du Chronicle, récapitule les leçons glanées en observant les campus et en suivant les recommandations de consultants spécialisés :
• « Quel que soit votre avantage stratégique autrefois, réévaluez-le à la lumière de la façon dont la pandémie a changé le comportement des gens.
• Des mesures qui se sont avérées efficaces lors de récessions passées ou de crises nationales comme le 11 septembre peuvent ne pas fonctionner maintenant.
• Lors de l’évaluation des nouveaux programmes, concentrez-vous sur ceux qui en ont le plus pour leur argent, nécessitant le moins d’efforts supplémentaires de la part d’employés déjà surchargés. » [13]
Les répercussions psychologiques arrivent au premier plan
Les répercussions psychologiques de la pandémie sur les étudiants ont resurgi au premier plan. Une étude menée par Astra Education en septembre 2020 sur près de 4 000 étudiants de 244 institutions différentes, a révélé que 44 % des étudiants de premier cycle avaient des difficultés à gérer le stress, l’anxiété et la solitude.
En effet, certains vivent difficilement l’éloignement de leur famille, l’isolement causé par l’enseignement à distance - cité comme facteur aggravant par 71 %, la quarantaine imposée suite à la transmission ou à la suspicion de contamination à la Covid, ou encore vivent dans un environnement familial compliqué.[14]
The Association for University and College Counseling Center a sondé 144 universités et “colleges” pour comparer les quatre premières semaines du semestre d’automne 2019 à celles de 2020. Résultat :
- 57 % rapportent une augmentation de l’anxiété chez les étudiants,
- 81 % mentionnent la solitude et l’isolement,
- 23 % des étudiants consulteraient pour des raisons liées à la situation Covid,
- un quart des 18-24 ans auraient même considéré le suicide dans les 30 jours précédents.
Paradoxalement, les institutions remarquent une diminution des demandes d’aide psychologique dans les services de santé des campus. Ceci peut s’expliquer par le fait que de nombreux étudiants ont déménagé et ont donc accès à ce type de service près de leur lieu de résidence.[15]
L’impact psychologique de la pandémie sur les étudiants n’est pas à négliger et les universités doivent continuer à offrir des services de santé et d’aide psychologique en personne et/ou en ligne pour soutenir au mieux les étudiants et les aider à achever leurs études avec succès.
La prochaine étape : les élections
Nous continuons d’être dans une situation tout à fait inédite pour toutes les universités et “colleges”.
Aucun n’échappe à l’impact massif de la pandémie, économique, politique, social, humain et académique.
- Que se passera-t-il au printemps ?
- Comment les leçons des réouvertures de l’automne vont-elles peser sur le semestre à venir ?
Comme le dit l’article sur les scénarios catastrophes cité plus haut :
« La solution appartient au gouvernement fédéral, qui doit intervenir pour éviter les coupes qui pourraient mettre en péril la capacité de l’enseignement supérieur à remplir sa mission. »
Inside Higher Ed, commentant un sondage des présidents d’université fait par le American Council on Education, écrit :
« Les présidents des universités ont déclaré que leurs préoccupations les plus urgentes étaient la santé mentale des étudiants, suivie de la viabilité financière à long terme de leurs établissements, de la santé mentale du corps professoral et du personnel et du nombre d’inscriptions au printemps. » [16]
La prochaine étape est bien celle des élections. Les propositions pour l’ESR Enseignement supérieur et recherche des deux candidats sont très différentes, mais le rôle de partenaire indispensable joué par le gouvernement fédéral aura un impact fort sur l’avenir du système universitaire.[17]
Gilles Bousquet, Sandra Descourtis, Daniel Riecker.
Parcours
Professor
Conseiller du président et membre du conseil stratégique alumni
Conseiller spécial du Président
Interim Chancellor
Dean of International Studies and Vice Provost for GlobalizationÉtablissement & diplôme
Diplômé
Doctor of Philosophy (Ph.D.)
Fiche n° 26980, créée le 13/11/2017 à 17:03 - MàJ le 05/01/2021 à 18:53
[1] « The University of Florida’s head football coach, Dan Mullen, called for the university to allow a full-capacity 90,000-person crowd in the football stadium next weekend to give the team “that home-field advantage,” Sports Illustrated reported. »
“COVID Roundup : Presidential Survey Edition,” Elizabeth Redden, Inside Higher Education (12/10/2020)
https://www.insidehighered.com/news/2020/10/12/covid-round-survey-presidents-looks-financial-and-other-challenges ?utm_source=Inside+Higher+Ed&utm_campaign=52523ba817-DNU_2020_COPY_02&utm_medium=email&utm_term=0_1fcbc04421-52523ba817-236613022&mc_cid=52523ba817&mc_eid=3dfaec4daf
“Essentializing college football might help get us through these uncharacteristically difficult times of great isolation, division and uncertainty. Indeed, college football holds a special bipartisan place in the American heart.”
“Why America Needs College Football”, Matthew J. Mayhew and Musbah Shaheen, in Inside Higher Education (24/09/2020) https://www.insidehighered.com/views/2020/09/24/college-football-can-help-americans-get-through-current-difficult-times-opinion
“Why America Needs College Football -- Part 2,” Matthew J. Mayhew, Inside Higher Education (29/09/2020)
https://www.insidehighered.com/views/2020/09/29/author-apologizes-inside-higher-ed-article-he-recently-wrote-opinion
“Florida sees numerous players, two assistants test positive for COVID-19, putting LSU game up in air”, Barrett Sallee & Ben Kercheval, CBSSports.com (14/10/2020)
https://www.cbssports.com/college-football/news/florida-sees-numerous-players-two-assistants-test-positive-for-covid-19-putting-lsu-game-up-in-air/
[2] “As Wisconsin again sets COVID-19 records, Gov. Tony Evers calls on GOP leaders to meet”, David Wahlberg, Wisconsin State Journal (14/10/2020)
https://madison.com/wsj/news/local/health-med-fit/as-wisconsin-again-sets-covid-19-records-gov-tony-evers-calls-on-gop-leaders-to/article_da1bad86-ec76-5194-84e2-7bcc6adf8c15.html
[3] “Changing Age Distribution of the COVID-19 Pandemic — United States, May-August 2020”, Tegan K. Boehmer et al., CDC (02/10/2020)
https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/69/wr/mm6939e1.htm
[4] “Reopening for In-Person Classes May Have Caused Thousands of Covid-19 Cases a Day, Study Finds”, Katherine Mangan, Chronicle of Higher Education (22/09/2020)
https://www.chronicle.com/article/reopening-for-in-person-classes-may-have-caused-thousands-of-covid-19-cases-a-day-study-finds
[5] “Colleges Pledged to Follow the Science. But Divides in Reopening Plans Reflected State Politics”, Lindsay Ellis, Chronicle of Higher Education (12/10/2020)
https://www.chronicle.com/article/colleges-pledged-to-follow-the-science-but-divides-in-reopening-plans-reflected-state-politics
[6] “Here’s Our List of Colleges’ Reopening Models”, Chronicle of Higher Education (dernière mise à jour 01/10/2020) https://www.chronicle.com/article/Here-s-a-List-of-Colleges-/248626
[7] « A common and legitimate question is why we cannot use reserve funds to address our budget shortfall, » Chancellor Kumble Subbaswamy said in a message to campus. « First, because the university operates under a very tight budget each year, we do not have significant unallocated reserves. Our reserves currently meet the university’s obligations for a five-month period, considered barely adequate for a healthy balance sheet. Further, it is unclear when our revenues will return to normal levels, so depleting our reserves to avoid short-term pain may imperil our longer-term stability. »
“Alternatives to Austerity ?”, Lilah Burke, Inside Higher Ed (14/10/2020)
https://www.insidehighered.com/news/2020/10/14/college-staff-face-layoffs-some-argue-against-budget-cuts ?utm_source=Inside+Higher+Ed&utm_campaign=e8cad2e825-DNU_2020_COPY_02&utm_medium=email&utm_term=0_1fcbc04421-e8cad2e825-236613022&mc_cid=e8cad2e825&mc_eid=3dfaec4daf
[8] “COVID-19 : Stay Informed with the Latest Enrollment Information”, National Student Clearinghouse Research Center (15/10/2020)
https://nscresearchcenter.org/stay-informed/
[9] ‘We Haven’t Begun to Feel the Real Economic Damage’, Eric Kelderman (14/10/2020)
https://www-chronicle-com.ezproxy.library.wisc.edu/article/we-havent-begun-to-feel-the-real-economic-damage
[10] “Multiple COVID-19 Clusters on a University Campus — North Carolina, August 2020”, CDC (2/10/2020) https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/69/wr/mm6939e3.htm
[11]Je recommande l’article “We run Cornell. Here’s how we’ve kept low covid-19 rates on campus”, Washington Post (30/09/2020)
https://www.chronicle.com/article/these-colleges-are-winning-the-fight-against-covid-19-at-least-for-now
[12]“We run Cornell. Here’s how we’ve kept low covid-19 rates on campus”, Martha E. Pollack and Michael I. Kotlikoff, The Washington Post (30/09/2020)
https://www.washingtonpost.com/opinions/2020/09/30/cornell-coronavirus-college-campuses-students/
[13]“Can You Pull Off a ‘Turnaround’ in a Pandemic ?”, Goldie Blumenstyk, Chronicle of Higher Education (14/10/2020)
https://www.chronicle.com/newsletter/the-edge/2020-10-14
[14] “Did the Pandemic Worsen the Campus Mental-Health Crisis ? Maybe Not, Data Show”
Sarah Brown, Chronicle of Higher Education (13/10/2020)
https://www.chronicle.com/article/did-the-pandemic-worsen-the-campus-mental-health-crisis-maybe-not-data-show
[15]“A Generation Defined by the Pandemic”, Greta Anderson, Inside Higher Ed (15/10/2020)
https://www.insidehighered.com/news/2020/10/15/students-continue-be-stressed-about-college-their-futures ?utm_source=Inside+Higher+Ed&utm_campaign=595908fa35-DNU_2020_COPY_02&utm_medium=email&utm_term=0_1fcbc04421-595908fa35-236613022&mc_cid=595908fa35&mc_eid=3dfaec4daf
[16]“Covid Roundup : Presidential Survey Edition”, Elizabeth Redden, Inside Higher Ed (12/10/2020)
https://www.insidehighered.com/news/2020/10/12/covid-round-survey-presidents-looks-financial-and-other-challenges ?utm_source=Inside+Higher+Ed&utm_campaign=52523ba817-DNU_2020_COPY_02&utm_medium=email&utm_term=0_1fcbc04421-52523ba817-198528813&mc_cid=52523ba817&mc_eid=5bd25c032f)
[17]“Science on the Ballot”, Elizabeth Redden, Inside Higher Ed (14/10/2020)
https://www.insidehighered.com/news/2020/10/14/look-stakes-science-presidential-election