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Prise en charge des malades, prévention du mal-être, CVEC : le suivi sanitaire précisé par le Mesri

News Tank Éducation & Recherche - Paris - Actualité n°179019 - Publié le 27/03/2020 à 14:03
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• « Il est nécessaire de s’assurer chaque matin des nouveaux malades éventuels, par mail ou par le biais d’une plateforme, en organisant une chaîne de solidarité entre étudiants eux-mêmes.
• Les informations concernant les étudiants malades maintenus sur site doivent être croisées entre universités, Crous Centre régional des œuvres universitaires et scolaires , Cité internationale universitaire et ARS Agence régionale de santé .
• Tous les étudiants malades doivent être suivis et accompagnés pendant la période de confinement, y compris afin de leur porter leurs repas. Nous devons en donner l’assurance. À cette fin, des étudiants en santé peuvent être mis à contribution. »

Ce sont quelques éléments issus d’une note de Frédérique Vidal, ministre de l’Esri Enseignement supérieur, recherche et innovation , du 26/03/2020, dont News Tank a obtenu copie. Elle vient préciser le décret du 18/03/2020 qui étend les compétences des services de santé universitaires dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, pour leur permettre de réaliser le suivi sanitaire des étudiants isolés, en résidence universitaire ou des personnels de ces résidences.

La note insiste aussi sur la prévention des risques psychosociaux, « le repérage et la prise en charge du mal-être des étudiants et des possibles problèmes psychologiques qui peuvent survenir en pareilles circonstances », et notamment pour les étudiants en situation de handicap.

La ministre estime que les enseignants ont « un rôle fondamental dans le maintien de la vie sociale en proposant par exemple, via l’ENT Environnement numérique de travail , des rendez-vous pédagogiques planifiés, des remises de travaux à date et toute autre solution qui permette à l’étudiant de garder des repères temporels et des liens avec la structure ».

Enfin, la note porte attention à la « sécurisation financière » des étudiants. Ainsi, elle indique que la CVEC Contribution de vie étudiante et de campus pourra être sollicitée et que ses modalités d’utilisation seront « provisoirement modifiées afin de faciliter le déploiement de ces ressources rapidement et au plus près étudiants parfois placés en situation de détresse financière, sociale ou sanitaire. »

Les étudiants, « en complément des aides sociales déjà existantes comme les bourses, peuvent avoir besoin d’un soutien ponctuel dans la période actuelle », indique la note. Elle précise que « l’attribution de bons d’achat (y compris a distance ou e-carte) ou le prêt de matériel informatique pourront être proposés ».


Appui du service de santé universitaire et coordination

L’extension des compétences des services de SSU Service de santé universitaire pour le suivi sanitaire des étudiants et des personnels des résidences universitaires est prévue par un décret du 18/03.

Dans ce cadre, la note de la ministre indique qu’une « relation étroite a vocation à être d’ores et déjà prévue entre la direction du service de santé universitaire - en lien avec la gouvernance des établissements d’enseignement supérieur - et la direction générale du Crou Centre régional des œuvres universitaires et scolaires s, afin que cette dernière transmette au service de santé universitaire les informations nécessaires dès qu’elle a connaissance d’un cas qui justifierait son intervention. »

« Afin de renforcer les SSU », elle recommande de se rapprocher « avec les recteurs par intermédiaire de leurs médecins et infirmiers conseillers techniques », et de faire appel aux « étudiants en santé volontaires, en tant que de besoin ».

« De manière générale, les besoins doivent être remontés au rectorat de région académique et à l’Agence régionale de santé pour que les renforts soient repartis en cohérence », indique le texte.

Locaux et outils de communication

Constatant que certains sites « ne disposent pas de locaux dédiés aux seuls services de santé », la note indique que dans ce cas, les SSU ont mis en place « une possibilité de suivi et de réponses aux demandes par téléphone ou interne ».

Elle invite à voir si des « locaux identifiés et actuellement non occupés » pourraient être « dédiés et aménagés simplement avec du matériel essentiel pour que les étudiants aient un repère en cas de difficulté liée à leur santé, soit au sein de l’université, soit le cas échéant dans les résidences du Crous » où « tous les locaux dédiés à la vie collective [sont] actuellement fermés et disponibles ».

Afin de faciliter la communication entre les SSU et les étudiants, le Mesri Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation invite à utiliser l’application développée par les Crous (Mes Rendez Vous) qui « peut être facilement déployée dans tout service de médecine universitaire qui le souhaiterait ».

Accompagnement des étudiants malades

  • « Face à un étudiant malade, l’appel au médecin traitant, aux téléconsultations, à la consultation téléphonique ou à la régulation médicale du SAMU-Centre 15, en fonction de la gravité des symptômes, reste la règle générale. Un contact avec l’ARS est nécessaire pour tout conseil dans le cadre de dispositions particulières, de fourniture éventuelle de moyens spécifiques et de demande de renfort en professionnels de santé.
  • Pour toute difficulté logistique (thermomètre, etc.) qui vous est communiquée, des solutions et moyens doivent être apportés sans délai, notamment en sollicitant l’ARS en cas de pénurie, de façon à assurer une qualité de prise en charge suffisante.
  • Il est possible de proposer à des étudiants qui le souhaiteraient, dans le cadre d’un emploi étudiant, de s’investir afin de veiller au respect des gestes barrières et d’apporter un soutien aux étudiants malades (portage de repas, de produits d’hygiène, relais social et convivial a distance, voire tutorat pour le suivi a distance de la formation, effectue par des étudiants avances). »

Prévenir les risques psychosociaux

La prévention des risques psychosociaux repose « sur le maintien d’une vie sociale élémentaire et la possibilité de repérage précoce d’un mal-être chez les étudiants confinés ».

« II conviendra de s’assurer régulièrement de la lisibilité et de la facilite d’accès au SSU, aux services médico-sociaux des établissements, aux numéros dédiés et à toute autre forme de réponse adaptée permettant la mise en relation des étudiants avec les services pouvant les accompagner. »

Le Mesri estime qu’à cet égard, les associations étudiantes et les étudiants relais santé jouent « un rôle clé » :

« Ils peuvent participer au repérage des difficultés, le tout, encadre par des professionnels du réseau des acteurs sociaux.

Le soutien logistique et financier des associations étudiantes est fondamental dans de telles circonstances. »

Il préconise de mettre en place « une action collective qui permette de maintenir une vie sociale étudiante à distance : réalisation d’activités communes, les activités physiques, de relaxation, de méditation, en chambre au même moment et animées par réseau social, animation de réseaux sociaux locaux, etc. Les chargés de prévention des SSU en collaboration avec les Suaps et les services des Crous seront les moteurs de ces actions. »

S’appuyer sur la CVEC

Rappelant que le produit de la CVEC doit permettre de financer des actions « dont le but est notamment de favoriser l’accueil et l’accompagnement social et sanitaire des étudiants, ainsi que la prévention et Peducation a la santé », le Mesri préconise de s’en saisir, « notamment travers le fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes ».

« Des actions de prévention incluant le repérage et l’accompagnement des étudiants en souffrance psychique ou ayant des addictions seront ainsi déployées et financées grâce à la CVEC.

Les étudiants relais santé seront utilement mobilisés pour mener à bien ces actions, notamment dans le cadre d’actions de prévention valorisant l’interaction entre pairs.

Les moyens spécifiques relatifs à ces actions pourront notamment inclure des vacations par des professionnels, l’achat de matériels spécifiques et le déploiement d’actions dans les territoires ne bénéficiant pas d’accès au centre de santé universitaire. »

Le Mesri encourage par ailleurs les initiatives visant le « soutien logistique et financier des associations étudiantes, à travers leurs projets solidaires, qu’il s’agisse de la création d’épiceries sociales et solidaires ou de distribution de paniers solidaires ».